Origine et composition de la pierre diaspore
Ce minéral est l’un des principaux composants des bauxites. Il est à ce titre (avec la boehmite et la gibbsite) un important minerai d’aluminium. Il se retrouve dans les calcaires cristallins et argileux. Il est de composition intermédiaire entre le corindon (famille des rubis et saphirs) et la bauxite. En cristallochimie, c’est le chef de file d’une catégorie de minéraux isostructuraux (système cristallin orthorhombique, formé de métaux oxyhydroxylés).
Quelques rares cristaux sont des prismes dont les faces peuvent être striées. Généralement massif (feuilleté ou écailleux), il peut également se trouver sous forme de stalactite.
La pierre Diaspore est parfaitement naturelle : elle est non traitée et non améliorée, et ce depuis sa première extraction. De translucide à transparente, c’est une gemme précieuse dite caméléon et dont la couleur change selon la lumière.
Sous une lumière naturelle, la pierre peut paraître vert pâle ou jaune. Sous une lumière tamisée voire incandescente, elle arborera de belles couleurs chaudes allant de l’orange au rose, presque rouge… (selon la présence de Manganèse). Le phénomène est spectaculaire sur des spécimens de grosse taille, où toutes combinaisons de couleurs deviennent observables, avec une intensité hors du commun.
La dureté du minéral et ses propriétés de densité en cristallographie en font une pierre de joaillerie recherchée. La gemme est souvent facettée de façon traditionnelle, en coupe rectangulaire ou facette ovale. Les gemmes taillées en cabochon ont un spectaculaire effet de rendu dit « œil de chat ».
Les pierres les plus grosses (jusqu’à 20 centimètres) et les plus qualitatives (type Zultanite) proviennent majoritairement des gisements de Mugla et Menderes, en Turquie.
De par le monde, d’autres superbes spécimens ont été trouvés au Québec (Jeffrey mine), au Canada, en Afrique du Sud (Postmasburg), à Madagascar (Matory), en Slovalquie (Dilln) ou encore en Russie (Oural Mramor Koye). Chaque échantillon étudié aux quatre coins de la planète possède ses propres variantes de compositions et de couleurs.
Cette spécificité confère à cette pierre précieuse un mystère et un charme insaisissable. En joaillerie, elle s’accorde autant avec l’argent qu’avec l’or. Il faut préciser que cette pierre perd de sa superbe dans un environnement faible en métal, comme si elle entrait en veille, avec moins d’éclat et de splendeur. Il fut un temps ou les bijoutiers l’employaient pour évaluer la qualité de l’or, soupçonnant des contrefaçons. Cette pratique relève alors d’un savoir ancestral autour de cette pierre précieuse d’exception.