Sous la dynastie Han, on constate que les premiers sceaux en bronze étaient imprimés sur des sortes de pastilles composées d’argile. Très tôt, le papier était utilisé là-bas de manière universelle, et on a imprimé les sceaux directement sur le papier, grâce à une encre constituée de poudre de ce matériau, d’huile et de morceaux de soie ou de brindilles d’armoise. Cette utilisation se développera par la suite. Lorsqu’on marque un document d’un sceau de ce coloris, cela nous offre une garantie sur son authenticité. En Grèce, Théophraste (-371, -288) a rédigé la première œuvre savante sur les minéraux De Lapidus, dans lequel il raconte que ce matériau, sous forme de roche, provient d’Espagne et de Colchide (Géorgie), alors que celui sous forme de sableuse provient d’au-dessus d’Éphèse. Il suffit de réduire ce dernier en poudre et d’en extraire un pigment, grâce à plusieurs lavages successifs. On peut produire du vif-argent, en utilisant un pilon d’airain qui vous permettra de broyer ce matériau avec du vinaigre. Lorsqu’on étudie la fresque du dossier du trône en marbre de la “tombe d’Eurydice”, on remarque une gamme de pigments très diversifiée, mise sur une sous-couche de blanc de plomb. C’est un composant essentiel qui va produire le rose utilisé pour les vêtements des dieux et aussi pour le char (Brécoulaki, 2000).
Dans la tombe à ciste III d’Aineia, on y trouve de l’ocre jaune, qui mélangée à de la kaolinite, va servir de sous-couche à ce matériau, pour venir gommer sa teinte intense et créer une couleur orangée. Les peintres étaient conquis par l’intensité de son rouge, et l’utilisaient pour écrire des inscriptions sur marbre (selon Pline, XXXIII, 122). Quand on le mélange avec du blanc (blanc de plomb ou carbonate de calcium), il arbore une couleur rose spécifique, qui est très efficace pour rendre réaliste la carnation du visage (tombe d’Haghios Athanassios, tombe des Palmettes). Il était souvent utilisé, car il était accessible dans des gisements de mercure en Macédoine et dans des régions environnantes. Bien plus tard, vers le début de notre ère, Vitruve, précéda Dioscoride et Pline, pour s’entendre sur une modification de terminologie, qui va être pendant longtemps une source de confusions inhabiles. Ils appellent désormais ce minerai “minium”(en latin) et diffusent l’idée que c’est un poison très nocif, à n’utiliser exclusivement que pour son grain, permettant d’obtenir ce type de teinte écarlate, dans le cadre de peintures murales. Puisque c’est l’un des plus onéreux, des mesures de protection très rigoureuses sont mises en place, pour lutter contre sa falsification et son imitation.