Sur un principe similaire, on la transforme en oxydes (plus connu sous le nom et l’appellation chimique Sb2O3 ou Sb2O5) puis on combine l’un ou l’autre de ces oxydes avec des halogènes. Le produit ainsi obtenu possède alors des propriétés de résistance au feu et devient un véritable stabilisateur face à la chaleur. Il trouvera ainsi des débouchés pratiques dans les plastiques, le caoutchouc, les textiles, les peintures ou encore la production de creusets réfractaires. Toutefois, il convient de garder à l’esprit qu’un tel produit est toxique. Par conséquent, son utilisation doit se faire selon un encadrement strict à l’instar d’autres substances dangereuses comme la poudre de soufre ou le mercure. Cela freine en partie le développement de cette matière dans le milieu industriel. Enfin, certaines recherches historiques ont démontré que ce métal avait joué un grand rôle dans le développement de l’imprimerie en facilitant la fabrication des creusets servant à concevoir les différents caractères. De nos jours, le premier débouché pour la pierre antimoine reste la production de batteries au plomb. Elle sert ainsi à allonger la durée de vie des électrodes. Des recherches sont actuellement en cours pour l’intégrer aussi à des piles, dont celles à mercure. À un moindre degré, elle entre aussi dans la composition de certains produits destinés à retarder la progression des flammes. Même si ces activités demeurent encore réduites, il convient également d’ajouter à cette liste la création de nouveaux géotextiles, de géomembranes ou encore de bouteilles recyclables grâce à ce métal.
Il est peu fréquent de trouver un filon de pierre antimoine à l’état natif. Lorsqu’une telle rareté minéralogique est découverte, le gisement se révèle le plus souvent discontinu et de taille réduite. En effet, le minéral préfère se glisser au sein des fractures ou des veines et même dans les corps de remplacement. Une telle configuration explique pourquoi cette pierre est rarement extraite seule, mais plutôt en coproduction avec un ensemble zinc-plomb par exemple. Les besoins annuels s’établissent autour des 150 kt. Parmi les pays producteurs, figure au premier rang la Chine avec plus de la moitié des réserves mondiales soit un filon d’approximativement 1 Mt. Dans la suite de ce classement, on retrouve respectivement la Thaïlande, la Russie, le Tajikistan puis la Bolivie. La France a également longtemps compté parmi ces producteurs. Ainsi, jusqu’en 1992, la capacité nationale était de 130 kt. Des réserves potentielles sont toujours présentes et réparties au sein de petits sites de production comme ceux de Brioude-Massiac (Cantal), les Brouzils et Rochetréjoux (Vendée), La Lucette, Semnon (Mayenne) et Valcros (Var).