Histoire de la pierre alexandrite
L’alexandrite se forme à partir de coulées de lave volcaniques. Elle a été découverte en 1830 par des mineurs de la source d’émeraude de Tokovaya, située dans les montagnes de l’Oural, en Russie. Mais ce n’est qu’en 1842 que le finlandais Nordenskiöld lui attribua son nom officiel, en hommage au tsar Alexandre II qui célébrait alors son anniversaire. Du fait de ses variations de couleur oscillant entre le rouge et le vert, des fois tirant sur des teintes plus sombres, deux nuances rappelant les uniformes de l’armée impériale russe, la pierre alexandrite devint très vite le symbole de la Russie tsariste, à l’image de son nom. La pierre rencontra alors un tel succès, notamment pour la confection de bijoux pour la cour du Tsar, que les mines russes furent surexploitées et rapidement épuisées et qu’une pénurie apparut. Ce n’est, en effet, que des dizaines d’années plus tard, à la fin du XXe siècle, que de nouveaux gisements furent identifiés au Sri Lanka, au Brésil, dans l’État du Minas Gerais, en Tanzanie, à la frontière du Mozambique, ou encore à Madagascar.
Tout comme l’œil de chat, l’alexandrite est une variété très appréciée de la pierre chrysobéryl. Cette gemme présente différentes facettes dont les nuances peuvent évoluer d’un beau jaune transparent à un beau jaune vert-brun. Similaire à d’autres variétés de gemmes telles que l’émeraude ou le rubis, selon l’éclairage auquel elle est exposée, la principale caractéristique de l’alexandrite est de changer de nuances selon l’éclairage, naturel ou synthétique. Elle passe ainsi d’une nuance vive de bleu et de vert lorsqu’elle est exposée à la lumière naturelle, à un rouge violacé, lorsque positionnée sous une lumière synthétique. Cette variation de nuances lui vaut d’être surnommée « émeraude du jour, rubis du soir ». Elle s’explique par la matière dont est faite cette pierre à savoir notamment l’oxyde d’aluminium, le béryllium et la poussière de chrome. C’est, par ailleurs, une pierre très dure puisque son indice est 8,5 sur l’échelle de Mohs.
Ce minéral de qualité et d’une grande rareté a notamment connu un prodigieux succès auprès du Maître Gemmologiste Georges Kunz de Tiffany qui en acheta une énorme quantité afin de créer de très nombreuses bagues de toutes tailles de la fin du XIXe siècle au début du XXe siècle. Elle fut également particulièrement appréciée des Anglais à l’époque victorienne.