Utilisation en corps simple ou semi-conducteur quasi pur
Le sélénium occupe une place importante dans la xérographie. Que ce soit dans son état amorphe ou sous sa forme métalloïde, il reste un excellent semi-conducteur. L’élément 34 à haute pureté sert de photorécepteur sur les tambours des imprimantes à laser et des photocopieurs. Il enveloppe le cylindre par sublimation sous vide. La matière se propose alors sous forme de film semi-transparent, aux épaisseurs 50 μm.
Le sélénium trouve aussi sa place dans la conception des cellules photoélectriques et les cellules photovoltaïques. L’élément est pratique pour aligner le courant alternatif en courant continu. Il corrige les propriétés de l’acier inoxydable et du cuivre. Les cellules productrices d’énergie dites « en couche mince » se présentent en un feuillet très fin, conçu à base de diséléniure de cuivre et d’indium. Les ingénieurs priorisent l’utilisation de ces matières en raison de leur épaisseur de 2 μm, idéal pour apporter la dose de conductivité nécessaire à l’appareil.
En effet, ce conducteur de type « P » ou sélénium cristallisé a été transformé en une couche de jonction. Il enveloppe une plaque d’aluminium pour servir de dispositif de redressement « solide ». Établi sur un circuit monté en série, il affichait un temps de réponse moyenne et suscitait une tension inverse de 30 V. Dans les années 70, le redresseur au silicium a fait ses preuves et s’est montré plus performant que celui du sélénium. Depuis, cette technologie a pris sa place, sauf pour les dispositifs limiteurs de tension, classés au même titre que les MoV (Metal-Oxide Varistor).
En outre, le sélénium devient indispensable dans la métallurgie électrolytique du manganèse. La croissance constante de cette demande conduit à la hausse du prix du sélénium. En 2003, le métalloïde pesait 4 à 6 dollars la livre. En 2004, son prix a doublé. Les Chinois utilisent le manganèse (pourvu de l’élément 34) en substitut au nickel, dans la fabrication d’acier inoxydable.
Les applications du sélénium en radiographie augmentent aussi l’intérêt des chercheurs vis-à-vis de cet élément chimique. La substance s’avère efficace dans la détection de rayons X. Il possède cette propriété de conversion directe du rayonnement en de flux d’électrons. C’est pour cela qu’il est utilisé dans les capteurs d’image pour rayon X.
Le sélénium : un semi-conducteur industriel
La photosensibilité du sélénium a suscité l’intérêt des chercheurs. Cela a généré d’innombrables recherches orientées vers l’exploitation majeure de cette propriété photosensible. Willoughby Smith et son assistant J. May ont découvert en 1873 la sensibilité de l’élément 34 à la lumière. En travaillant dans une société de télégraphie, ils ont réussi leur diagnostic.
En 1880, Alexander Graham Bell part de la découverte de Willoughby Smith pour élaborer son photophone. Il utilise le signal lumineux depuis la cellule de Smith pour concevoir un nouveau type de communication sans fil. En effet, l’homme met en place un système de téléphone sans fil.
Au cours des années suivantes, maintes recherches ont été réalisées pour exploiter au mieux la photosensibilité de ce corps pur. Toutefois, elles n’ont pas abouti. Elles ont permis de mettre en place des générateurs photovoltaïques moyennement performants. Au cours des années 50 et 60, elles donnent lieu à l’élaboration des premiers posemètres. Les photographes de cette époque utilisaient des appareils en sélénium pour jouer sur les lumières du jour. L’outil prend la forme d’une structure à plaquette qui s’intègre directement sur le boîtier. La tension émise par la cellule est ensuite traitée par l’appareil à galvanomètre.
Après 1960, seuls quelques appareils usaient de cette technologie, à l’exemple du FED-5 soviétique. Le sulfure de cadmium a ultérieurement pris sa place.
Analyse pharmacologique et nutritionnelle du sélénium
Le sélénium est un oligo-élément, détecté à très petite dose dans les aliments. Il possède de multiples propriétés qui incitent les chercheurs à l’introduire dans le traitement de certaines pathologies, notamment dans celui du cancer.
L’élément 34 joue un rôle précis dans le fonctionnement du corps humain. Il a des effets sur différents aspects du corps humain. Par exemple, l’enzyme fournie par le sélénium permet de lutter contre la formation de cataracte. Il est aussi efficace contre les orbitopathies dysthyroïdiennes. Le sulfure de sélénium convient particulièrement au traitement des pellicules. Il permet de traiter certains problèmes cutanés. Cette substance possède une propriété fongicide.
Le cancer
Sur le plan intracellulaire, cet oligo-élément conditionne la formation de sélénoprotéines. Il s’agit d’un antioxydant qui favorise la production de glutathion-peroxydase dans l’organisme. Le sélénium s’associe à la vitamine E pour neutraliser et stopper la forte oxydation, dérivée des radicaux libres. L’enzyme fournit ainsi une protection optimale des membranes cellulaires contre les vieillissements précoces, à l’origine de certains cancers.
En effet, une cure quotidienne de 200 µg de sélénium pourrait contribuer à la prévention du cancer. Cette méthode est susceptible de diminuer les risques de développer des cellules cancérigènes, précisément, au niveau du côlon et de la prostate. Toutefois, il n’y a pas encore de confirmation officielle sur le sujet.
Des études sur des rongeurs ont été effectuées. Les chercheurs ont incorporé du sélénium dans l’alimentation des cobayes. Le résultat a conduit à la diminution des cellules cancérogenèses. Ces traces de cancer ont été introduites, de manière chimique, dans l’organisme de ces animaux de laboratoire. Ces expériences ont permis de constater l’efficacité et la faible toxicité des composés organiques de sélénium.
Les experts privilégient ainsi le recours aux composés organiques tels que les sélénocyanates ou la sélénométhionine plutôt que l’usage de sels de sélénium. La précision est de mise, car si la dose de sélénium présente dans le sang dépasse le normal, cela augmente davantage les risques de cancer.
Les maladies cardiovasculaires
Le sélénium contribue à la prévention de maladies cardiovasculaires. Cet oligo-élément parvient à baisser le taux de cholestérol dans le sang. Il réagit également sur la fraction HDL. Des études épidémiologiques se concentrent sur la corrélation entre la carence en sélénium et l’incidence de quelques troubles cardiovasculaires. Ils démontrent que la prise de supplément alimentaire à base de sélénium agit positivement sur un organisme qui présente un mince taux de Se. Elle devient toxique si la personne n’est pas sujette à cette carence.
L’immunité
De plus en plus de chercheurs s’accordent à dire que la substance contribue fortement au maintien du système immunitaire de l’homme. La propriété antioxydante de l’élément 34 permet de booster l’activité immunitaire du métabolisme. Elle veille au bon fonctionnement du corps et au renforcement de sa résistance naturelle.
En outre, diverses techniques permettent de définir le taux de sélénium dans le corps humain. Certains optent pour l’analyse sanguine ou celle des cheveux. D’autres chercheurs privilégient l’analyse des ongles.
L’analyse nutritionnelle du sélénium et ses effets sur la santé de l’homme
La concentration élevée du sélénium accroît sa toxicité. La consommation de produits contenant du sélénium à forte quantité peut causer du tort à la santé. Même une inhalation ou une ingestion de la substance à une dose à peine plus importante que la normale peut être fatale pour l’individu. Cela peut conduire à des soucis cardiaques et musculaires. La sélénose ou intoxication par le sélénium survient lorsque la personne consomme une dose journalière de 1 000 µg/jour. Cette intoxication peut aussi se présenter sous forme d’irritation, d’inflammations, des douleurs insupportables ou encore par la déformation des ongles. D’autres signes de cette toxémie élevée s’apparentent à :
- une peau très sensible aux inflammations ;
- une haleine chargée d’ail ;
- la nausée ;
- des ongles qui cassent et qui tombent ;
- la fatigue.
En effet, cet oligo-élément est indispensable au bien-être de l’homme. L’organisme manifeste son besoin de sélénium, mais à très faible dose. L’élément 34 entre dans la composition des sélénoprotéines. Ces macromolécules tiennent la fonction d’antioxydant cellulaire, le glutathion peroxydase.
Pour se soustraire de certaines carences, l’organisme puise le sélénium dans les plantes, les céréales, les herbes, les levures, l’ail, les rognons de porc ou de bœuf, dans le poisson ou dans les mollusques. Ces produits procurent à l’homme la quantité de sélénium dont le corps humain a besoin, soit respectivement 60 µg et 70 µg. Les céréales complètes et les produits animaliers fournissent une bonne source de sélénium à l’organisme. D’autres aliments possèdent également une teneur élevée en sélénium. Pour en citer quelques-uns :
- les noix du Brésil déshydratées ;
- les thons en conserve ;
- les abats de dinde et de poulet ;
- les palourdes en conserve ;
- les côtelettes de porc cuites ;
- le saumon, la morue, l’espadon ;
- etc.
La toxicologie du sélénium
La supplémentation alimentaire en sélénium n’est pas recommandée. Comme l’élément devient toxique à fortes doses, la quantité journalière ne doit pas être dépassée. Le sélénium métallique et la majorité de ses composés ont un effet nocif sur l’organisme. Les plus dangereux se présentent sous la forme d’oxyanions de sélénate et de sélénite. Bioassimilables, ces substances sont solubles dans l’eau et s’imprègnent facilement dans l’environnement.
Les effets environnementaux du sélénium
Des études de risques mettent en exergue les effets nocifs du sélénium pour l’environnement. Il faut préciser que les effets rapportés ne sont pas attribuables à un seul contaminant. Le sélénium peut se présenter sous différentes formes chimiques. Mais sa version la plus toxique est la plus répandue : le sélénite.
Les rejets anthropiques de sélénium ne se limitent pas aux résidus industriels ou agricoles. Mais l’ensemble s’aligne pour polluer l’environnement et la biomasse. Si cette pollution touche une source aquatique, elle risque de détruire 72% de la biomasse.
Il devient alors impératif de maintenir le seuil de toxicité du sélénium dans l’environnement. Le seuil de 3-4 µg/g pour les sédiments, le sol et l’eau reste très controversé. Beaucoup de paramètres altèrent la sensibilité des espèces testées. L’emplacement géographique et les caractéristiques de la croûte terrestre influent également sur la tolérance des sujets. Dans la conjoncture, il ne faut pas oublier de mentionner la forme, la composition et la synergie de l’élément principal. À cela s’apparentent d’autres arguments :
- l’aggravation de la toxicité du sélénite mis en réaction avec du thiol ;
- la présence de bactérie tellurique Cupriavidus metallidurans CH34, apte à détoxifier le sélénite ;
- la sélénodiglutathion qui limite la bio assimilabilité du sélénite ;
- d’autres bactéries mutantes qui résistent au sélénite.
Le sélénium est un élément essentiel. Son comportement géochimique dans l’environnement dépend des réactifs auxquels il s’expose. Aussi, sa biodisponibilité, son absorption et son transfert dérivent des activités des hommes.