Nocivité du rhodium
Les composés du rhodium, comme ceux des autres métaux du groupe du platine, peuvent être dangereux pour la santé et l’environnement, et peuvent causer le cancer. Cependant, des tests réalisés sur des organismes aquatiques appelés daphnies ont montré que le rhodium était moins toxique que le platine et le palladium. La dose de rhodium nécessaire pour tuer 50 % des daphnies en 48 heures est plus élevée que celle requise pour le platine et le palladium. En outre, la durée d’exposition peut aggraver l’effet toxique de ces métaux. Ils se retrouvent dans l’environnement, rejetés notamment par les pots catalytiques des voitures, et s’accumulent dans les sédiments des lacs, mares et cours d’eau. Une étude a été menée pour évaluer les effets de ces métaux sur la croissance, la fertilité et la reproduction en utilisant le nématode Caenorhabditis elegans. Selon les résultats de cette recherche, le palladium était le plus toxique, suivi du platine, puis du rhodium qui est le moins toxique des trois. Ce résultat confirme ce qui a été évoqué précédemment.
Les nanoparticules de métaux, tels que l’argent, l’or, le platine, le palladium et le rhodium, sont de plus en plus présentes dans l’environnement. Cela s’explique par leurs propriétés utiles pour l’industrie, telles que la catalyse, la fonctionnalisation de surface et l’optoélectronique. Des recherches ont montré que ces métaux peuvent avoir des effets toxiques sur les cellules humaines. Les moules, qui filtrent l’eau, sont les premiers à être exposés à ces métaux, en particulier le rhodium qui peut agir en synergie avec d’autres métaux toxiques ou catalytiques. Les experts recommandent de travailler sur l’ensemble des métaux du groupe du platine, plutôt que sur le rhodium seul, qui proviennent de la pollution automobile. Cela permettrait de mieux comprendre les risques associés à l’exposition à ces métaux pour l’environnement et la santé humaine.
Le rhodium sous forme de métal massif n’est pas considéré comme dangereux. En revanche, sous forme dissoute, de poudre fine, d’aérosols ou de nanoparticules, il peut nuire à la santé et à l’environnement. Ces dernières sont particulièrement néfastes quand elles sont en contact avec l’air, l’oxygène ou les gaz halogènes. En effet, cette explosion peut avoir des effets toxiques sur la peau et les muqueuses nasales. Des études ont montré que les nanoparticules de rhodium peuvent agresser la peau et altérer sa couleur de manière permanente, en particulier en présence de blessures ou de sueur ayant un pH acide. Cela peut même aller jusqu’à des nécroses locales et des irritations nasales.
Évolution et commercialisation du rhodium
En mai 2008, le prix du rhodium a connu une augmentation remarquable, atteignant 9 900 $ l’once Troy (31,103 5 grammes) ou 300 000 $ le kilogramme, d’après les données de The Bullion Desk. Le prix a été multiplié par dix en seulement quatre ans. Cette hausse était principalement due à la forte demande pour le rhodium, connu pour ses propriétés catalytiques. Les capacités uniques des métaux du groupe du platine, dont le rhodium fait partie, leur permettent d’oxyder les polluants gazeux et de les transformer en composés inoffensifs. Cette technologie est cruciale pour réduire les émissions de gaz nocifs provenant des pots d’échappement.
En 2014, la France était la principale importatrice de rhodium, avec un prix moyen d’importation de 23 € par gramme, selon les douanes françaises. En 2021, le prix du rhodium oscillait entre 12 350 et 29 800 dollars l’once. Cette fluctuation de prix peut être attribuée à plusieurs facteurs, notamment l’offre et la demande du marché mondial, les variations des coûts de production et les fluctuations des taux de change. En mai 2022, on estimait que l’offre mondiale de rhodium s’élevait à environ 644 000 onces.