Cuivre (I)
Le cuivre se présente principalement sous forme de cuivre(I) dans les gisements. L’oxyde de cuivre Cu2O, qui est rouge et insoluble dans l’eau, est la forme la plus courante. Quant aux sels cuivreux anhydres, ils sont blancs.
L’ion Cu+ est diamagnétique et incolore, avec un rayon ionique relativement important de 0,91 Å. Bien qu’il ne forme pas d’hydrates stables, il est présent sous forme de complexes qui ne sont pas tous stables. Cependant, il est rare ou inexistant en solution aqueuse, puisque ce cation est facilement soumis à la dismutation ou à l’oxydation en solution. Le potentiel d’électrode normal ε0 du Cu+ est d’environ 0,52 V.
L’équilibre de la réaction globale peut être illustré par un exemple en solution aqueuse portée à ébullition en milieu chlorure concentré. Concrètement, la réaction globale en équilibre entre le Cu métal en excès et le Cu métal en excès avec 4 Cl− chlorure en excès produit le complexe de cuivre (I) en milieu aqueux, représenté par 2 Cu2Cl− .
La dilution des ions chlorures entraîne la précipitation du chlorure cupreux de formule simplifiée CuCl. Cette réaction a lieu selon l’équation :
Cu2Cl− aqueux + H2O → CuClprécipité solide + Cl−, avec une constante d’équilibre Ks ≈ 6,5 × 10−2
Les composés du cuivre sont souvent peu solubles, instables et non stœchiométriques. Ils sont quasiment insolubles dans l’eau. Toutefois, certains complexes du cuivre sont stables. L’ion cuivreux présente certaines propriétés similaires aux cations Hg22+, Tl+, Ag+.
L’oxyde Cu2O est de couleur rouge qui possède des propriétés basiques. Il est capable de réagir avec des acides halogénés tels que HX, où X représente le chlore (Cl), le brome (Br) ou l’iode (I). Cette réaction conduit à la formation d’halogénures de cuivre qui sont généralement peu solubles dans l’eau et se présentent sous forme de précipités.
Les halogénures cuivreux, tels que le CuCl, le CuBr et le CuI, sont des sels anhydres blancs qui présentent une structure cristalline de type blende avec un nombre de coordination de 4. Ils sont semi-conducteurs et ont une faible solubilité dans l’eau. Cependant, contrairement aux autres halogénures cuivreux, le fluorure de cuivre n’est pas connu. Le chlorure de cuivre existe sous forme de monomère ou de dimère Cu2Cl2 à l’état solide. En solution HCl, il se présente sous forme de précipité CuCl ou sous forme d’ion complexe CuCl2−. À l’état gazeux, il se présente comme un mélange de monomère, de dimère et de trimère. L’ion complexe CuCl2− peut se lier au gaz monoxyde de carbone (CO), ce qui explique son absorption.
La détection de sucres est couramment effectuée en utilisant leur capacité à convertir les composés de cuivre (II) bleus en composés d’oxyde de cuivre(I) (Cu2O), comme le réactif de Benedict. Cette méthode est également applicable à la liqueur de Fehling, où les ions cupreux sont réduits par les sucres en Cu2O, un oxyde de couleur rouge brique. Cette réaction chimique est basée sur la potentialité des sucres à agir comme agents réducteurs en donnant des électrons aux ions cuivre (II). Cette réduction conduit à la formation de Cu2O qui est facilement observable en raison de sa couleur caractéristique.
L’oxyde de cuivre (I) formé est identifiable grâce à sa couleur rougeâtre distinctive. Cette méthode est particulièrement utile pour détecter des niveaux élevés de cuivre dans les urines. Des taux anormalement élevés peuvent être associés à des maladies telles que la maladie de Wilson ou la maladie de Menkes. La cuprémie peut également être utilisée pour surveiller l’efficacité du traitement. En résumé, la recherche qualitative et quantitative de cuivre dans les urines est utilisée pour diagnostiquer et surveiller les maladies associées à une accumulation anormale de cuivre dans le corps.
Le procédé le plus courant consiste à utiliser un milieu basique concentré pour provoquer la formation d’un dépôt d’oxyde cupreux. Cette réaction chimique peut être représentée par l’équation suivante :
2 Cu2+ + 4 HO− → CuI2O précipité d’oxyde de cuivre (I) + 2 H2O + ½ O2 gaz
Le processus de production du sulfure cupreux implique la réaction du cuivre métallique avec le soufre à une température élevée, généralement autour de 900°C. Cette réaction produit du sulfure cupreux sous forme de cristaux noirs ou gris foncé. Le sulfure cupreux est utilisé dans la production de pigments pour la peinture et la céramique, ainsi que dans la fabrication de semi-conducteurs.
La production d’oxyde cupreux suit un processus similaire, mais implique la réaction du cuivre avec le dioxygène à des températures élevées, généralement autour de 1100°C. Cette réaction produit de l’oxyde cupreux sous forme de poudre rouge-brun. L’oxyde cupreux est souvent utilisé dans la production de batteries, de semi-conducteurs et de matériaux magnétiques.
En chimie des matériaux, les chercheurs continuent de travailler sur de nouvelles méthodes pour produire de sulfure cupreux et d’oxyde cupreux. Leur production de manière plus efficace et écologique constitue l’objectif, tout en explorant de nouvelles applications.
Parmi les composés contenant du cuivre (I), peuvent également être cités l’acétylacétonate de cuivre (I), l’acétylure de cuivre, le cyanure de cuivre blanc, le thiophène-2-carboxylate de cuivre (I), l’hydroxyde cuivreux jaune orange, le thiocyanate de cuivre, etc.
Le précipité de thiocyanate cuivreux est un composé insoluble dans l’eau que l’on peut utiliser pour le dosage gravimétrique des ions cuivriques en solution aqueuse. Cette méthode consiste à ajouter du thiocyanate de potassium à une solution contenant des ions cuivriques qui provoque la formation d’un précipité de thiocyanate de cuivre (I) que l’on peut isoler et peser. L’équation chimique de cette réaction est la suivante :
2 Cu2+ + 2 SCN2− + SO32− + H2O → CuISCNprécipité de thiocyanate de cuivre (I) + 2 H+ + SO42−.
Cette méthode de dosage est largement utilisée en chimie analytique pour déterminer la quantité de cuivre présente dans les échantillons. Elle est aussi utile dans les industries où la présence de cuivre peut avoir des conséquences notables sur la qualité du produit final, comme dans l’industrie alimentaire ou électronique.
Cuivre (II)
Le cation cuivre divalent, aussi connu sous le nom de cuprique Cu2+, est un élément coloré et paramagnétique en raison de la présence d’un électron non apparié dans sa configuration d9. Ce cation présente de nombreuses similitudes avec les cations divalents des autres métaux de transition. De plus, il est capable de former des complexes stables avec les donneurs d’électrons.
En chimie analytique fondamentale, il est possible de caractériser un élément grâce à sa précipitation par H2S à pH 0,5 en milieu aqueux. Ce procédé est utilisé pour identifier les cations appartenant au groupe Bi3+, Cd2+, Hg2+ et bien d’autres. Ces derniers ont la particularité de posséder des chlorures solubles et des sulfures insolubles dans le sulfure d’ammonium.
Le cuivre (II) est un élément que l’on rencontre fréquemment dans au quotidien. De nombreux sels de cuivre présentent des différences de coloration en fonction de leur état d’hydratation et de leur concentration. Les solutions diluées de sels cuivriques dans l’eau sont généralement bleues, voire bleu-vert. Ces observations peuvent s’expliquer par la nature des liaisons chimiques présentes dans ces composés. Le carbonate de cuivre (II) est responsable de la couleur verte caractéristique des coupoles et des toits en cuivre des bâtiments anciens.
Le sulfate de cuivre (II) est le composé le plus couramment utilisé en laboratoire, sous forme de pentahydrate cristallin bleu. Le sulfate de cuivre anhydre est blanc, le sulfate de cuivre hydraté pentahydrate est bleu. En solution concentrée, le sulfate de cuivre aqueux est également bleu, ce qui en fait un indicateur de la présence d’eau. De plus, il est utilisé comme fongicide sous le nom de bouillie bordelaise.
Lorsqu’une solution aqueuse basique d’hydroxyde de sodium est ajoutée au sulfate de cuivre (II), cela entraîne la précipitation d’hydroxyde de cuivre (II) solide et bleu. Cette réaction fait intervenir deux ions hydroxyde et entraîne la déprotonation du composé de cuivre (II) 6-hydraté.
L’hydroxyde de cuivre peut être dissous dans les acides et dans un excès de base, mais seulement jusqu’à un certain point. Cette caractéristique est due à la présence de l’espèce complexe Cu(OH)42.
Lorsque l’on ajoute une solution aqueuse d’hydroxyde d’ammonium à une solution de cuivre (II), un précipité se forme. Cependant, si une quantité excessive de la solution est ajoutée, le précipité se redissout pour former un composé d’ammoniac bleu foncé appelé cuivre (II) tétramine. Il était autrefois utilisé dans le traitement de la cellulose.
Il existe de nombreux autres composés de cuivre(II) bien connus, tels que le sulfure, l’acétate, l’oxalate, le formiate, le carbonate, le tartrate, le nitrate, le chlorure, le phosphate, le chromate, l’arséniate, et l’oxyde de cuivre(II). Les chlorures de cuivre hydratés sont verts, l’acétate de cuivre anhydre est vert-bleu. Les solutions concentrées de ces composés ont une couleur jaune-vert. Le chlorure de cuivre anhydre est brun et les acétates de cuivre hydratés sont verts. Les solutions concentrées de ces derniers ont une couleur vert-bleu.
La méthode du biuret est un test colorimétrique utilisé pour doser les protéines. Les ions cuivriques ont une propriété oxydante qui permet de détecter les aldéhydes en milieu basique selon la réaction de Fehling. Les coumarines, les oses réducteurs, ou les flavonoïdes sont détectés selon la réaction-test de Benedict. Les sucres présents dans le lait sont dosés selon la méthode de Bertrand.
La réaction de Barfoed utilise l’acétate cuivrique en test de détection des oses en milieu acide, tandis que la liqueur de Fehling est efficace en milieu basique. Cette liqueur est à base de complexe de cuivre cuprique. Elle doit être utilisée fraîchement préparée et avec un léger chauffage thermique pour réagir avec les sucres et les aldéhydes. Cette réaction permet de réduire Cu2+ en Cu2O, ce qui donne un précipité rouge brique.
Le fluorure cuivrique CuF2 est un solide cristallin incolore avec une structure ionique similaire à celle de la fluorine.
Le bromure cuivrique anhydre (CuBr2)n et le chlorure cuivrique (CuCl2)n forment des chaînes linéaires. Les deux atomes de chlore y jouent le rôle de donneurs potentiels d’électrons et semblent pincer l’atome de cuivre accepteur ou chélater. Lorsque ces polymères sont dissous dans l’eau, ils peuvent être hydrolysés.
La cémentation est une méthode d’extraction du cuivre métal à partir de solutions salines en utilisant le fer et le magnésium. Cette réaction est représentée par l’équation suivante :
Cu2+ aqueux + Fe0 limaille ou poudre de métal fer → Cu0 métal + Fe2+ aqueux (ions ferreux)
Plusieurs méthodes de détection des ions cuivre existent, dont l’utilisation de ferrocyanure de potassium pour produire un précipité brun et des sels de cuivre. La formation d’un précipité bleu en milieu soude NaOHaq est également observée lors de la réaction avec des sels cuivriques tels que le chlorure, l’acétate de cuivre ou le sulfate. L’ajout d’ammoniaque NH4OHaq produit une liqueur bleue, tandis que la réaction avec de l’hydrogène sulfuré H2Sgaz donne un précipité noir.
Les solutions de sels cuivriques contenant de l’ammoniac sont habituellement teintées en bleu foncé en raison de la présence d’ions complexes Cu(NH3)n2+ où n représente le nombre de molécules d’ammoniac impliquées. Ces ions complexes sont responsables de l’absorption du monoxyde de carbone CO.
Les complexes cuivriques sont connus pour leur grande stabilité et leur propriété paramagnétique. Cette dernière est observée dans les complexes ayant un électron non apparié et une structure de coordination en dsp3.
Le tartrate de cuivre subit facilement une réaction avec le sulfure d’hydrogène pour produire un précipité noir de sulfure de cuivre CuS. Cependant, la formule du sulfure cuivrique est trompeuse puisqu’elle contient des concaténations de soufre, un cuivre CuII au centre d’un triangle équilatéral de S et un cuivre CuI à coordination tétraédrique. La formule cristallographique est donc CuI4CuII2(S2)2S2.
Le cyanure double de cuivre et de potassium en milieu aqueux est une structure complexe, il ne subit ni altération ni aucune transformation. En fortes quantités ou en excès, les cyanures sont à la fois des complexants et des réducteurs de l’ion cuprique.
Le dosage volumétrique du cuivre peut être effectué grâce à la réduction de l’ion cuprique par les ions iodure I-. Le thiosulfate de sodium titre l’iode en retour. En milieu aqueux, la réaction de base s’écrit comme suit :
Cu2+ + 2 I− → CuI iodure cuivreux + ½ I2 iode
Le trifluorométhylsulfonate de cuivre (II) ou triflate et l’acétylacétonate de cuivre (II) sont des catalyseurs utilisés dans des réactions de transfert et de couplage de carbènes.
L’oxyde mixte de baryum de cuivre et d’yttrium est un matériau céramique supraconducteur à température de l’azote liquide.
Cuivre (III)
Le cation Cu3+ n’est pas stable et ne peut être trouvé que sous forme de complexes. Le Cu2O3 est un exemple de composé contenant du cuivre (III). D’autres composés comprennent le CuF63−, le K3CuF6, KCuO2.
Bien que rares, les composés de cuivre (III) sont impliqués en catalyse homogène et dans de nombreuses réactions en biochimie non organique. Les cuprates supraconducteurs, tels que YBa2Cu3O7-δ , contiennent du cuivre (III).
Cuivre (IV)
Les composés contenant du cuivre (IV), tels que les sels de CuF62−, sont extrêmement rares et peu fréquents dans la nature.
Applications et utilisations du corps simple, des alliages et composés
Le cuivre est un élément largement utilisé dans l’industrie, principalement sous forme de corps simple métallique ou d’alliages. Sa résistance à la corrosion, sa ductilité et sa malléabilité, ainsi que sa conductivité électrique et thermique en font un matériau de choix pour de nombreuses applications. Il est souvent combiné à d’autres métaux pour améliorer la dureté. Des alliages tels que le bronze (cuivre et étain) et le laiton (cuivre et zinc) sont ainsi couramment utilisés.
Le cuivre sert à confectionner du matériel de conduction électrique (barre, câbles, fils électriques fils téléphoniques, gaines hertziennes). Il est également utilisé dans la production de tôles et de plaques de cuivre pour la couverture et la galvanoplastie. Les artisans s’en servent pour le clichage sur cuivre, la fabrication d’objets décoratifs et d’ustensiles de cuisine. En galvanoplastie, le cuivre est utilisé pour le dépôt d’autres métaux tels que le nickel.
Ce matériau extrêmement polyvalent est notamment utilisé dans l’électricité, l’électronique et les télécommunications pour la fabrication de batteries, de microprocesseurs et de réseaux câblés. Dans le domaine de la construction, le cuivre est utilisé pour la tuyauterie d’eau, les machines-outils, les transports et les produits d’équipement pour les plateformes pétrolières.
Le cuivre entre dans la fabrication de la pièce d’un euro. Frappée en France, elle arbore l’Arbre étoilé dessiné par Joaquin Jimenez. Le centre de la pièce est constitué d’un alliage de cupronickel (75 % Cu 25 % Ni) sur une âme de nickel, tandis que la couronne est composée d’un alliage de maillechort (75 % Cu 20 % Zn 5 % Ni) de couleur jaune. Pour la pièce de deux euros, la composition des alliages est inversée. Ces détails constituent les spécificités qui intéressent les experts en numismatique et les collectionneurs.
Industries mécaniques et électriques
Le cuivre est un matériau très répandu dans diverses industries telles que les télécommunications, le bâtiment, les transports et les énergies renouvelables. Le cuivre est également le meilleur conducteur électrique parmi tous les métaux non précieux. Sa conductivité électrique est 58 % supérieure à celle de l’aluminium, avec une valeur de 59,6 × 106 S m−1.
Les équipements électriques et électroniques ont une teneur en cuivre pouvant atteindre 20% de leur poids total. En raison de sa densité élevée, le cuivre n’est pas adapté aux lignes aériennes à haute tension pour lesquelles l’aluminium est préféré pour sa légèreté.
Ce métal est couramment utilisé comme conducteur dans diverses applications telles que les barres de distribution, les électroaimants, les relais et les commutateurs. Sa conductivité électrique supérieure en fait également un choix privilégié pour les circuits intégrés et les circuits imprimés, remplaçant souvent l’aluminium. En outre, le cuivre est préféré à l’aluminium dans la fabrication de radiateurs pour ordinateurs. Les tubes à rayons cathodiques, les tubes à vide, les guides d’ondes et les magnétrons des fours à micro-ondes sont également constitués de cuivre.
En dépit de sa haute performance en termes de rendement thermique, le cuivre est parfois remplacé par des matériaux moins coûteux tels que l’aluminium ou les matériaux de synthèse dans certaines applications thermiques.
Par ailleurs, le cuivre est rarement employé sous sa forme pure, sauf dans les cas où une grande conductivité thermique est requise ou pour les conducteurs électriques. Le cuivre pur est en effet très ductile. Les conductivités électrique et thermique du cuivre sont étroitement liées : la transmission de la chaleur et de l’électricité dans les métaux est principalement assurée par le déplacement des électrons. Dans le domaine de l’électronique, il doit être d’une pureté extrême répondant à une norme internationale de 99,90 % au minimum. La présence de petites quantités d’impuretés solubles, telles que le phosphore, dans la matrice de cuivre peut considérablement réduire sa conductivité.
Enfin, dans les tubes à rayons X, le cuivre est fréquemment employé comme matériau cible pour la diffraction sur poudres en laboratoire. La raie K α du cuivre possède une longueur d’onde moyenne de 1,541 82 Å.
Architecture et construction
Lorsqu’il s’agit d’applications électriques, le cuivre non oxydé est le matériau privilégié, tandis que le cuivre phosphoreux désoxydé (Cu-DHP) est préféré pour les projets architecturaux.
Depuis l’Antiquité, le cuivre est utilisé comme matériau de couverture étanche pour les toitures et les coupoles de nombreux bâtiments anciens, ce qui leur donne l’aspect vert caractéristique. Au fil du temps, l’oxyde de cuivre se transforme en sulfure cuivreux et cuivrique, puis en carbonate de cuivre, pour finalement se patiner en sulfate de cuivre, communément appelé “vert-de-gris”. Cette patine est hautement résistante à la corrosion. Par exemple, la statue de la Liberté est principalement composée de cuivre.
Le cuivre est souvent allié au nickel pour former des matériaux résistants à la corrosion, tels que le cupronickel et le monel utilisés dans la construction navale. Le cuivre est également apprécié pour sa capacité à dissiper la chaleur, ce qui en fait un matériau idéal pour la boîte à feu des chaudières à vapeur de Watt.
En outre, les composés de cuivre liquide sont employés pour protéger le bois contre la pourriture sèche en particulier lors de la restauration de structures anciennes.
Le cuivre est utilisé comme moyen de protection contre la foudre en empêchant les éclairs de frapper directement les bâtiments. Pour ce faire, des pointes de cuivre, aussi appelées paratonnerres, sont placées en hauteur au-dessus du toit et reliées à un câble de cuivre de forte section qui est connecté à une grande plaque métallique enterrée. Cette configuration permet de disperser la charge électrique dans le sol plutôt que de la faire circuler dans la structure principale, évitant ainsi sa destruction.
Enfin, ce métal est particulièrement adapté au soudage et au brasage. Il peut notamment être soudé à l’arc.
Le cuivre dans la distribution d’eau potable
Le cuivre est largement utilisé dans le domaine de la construction en raison de ses propriétés antifongiques et bactériostatiques, de son imperméabilité et de sa résistance à la corrosion. Il est couramment employé pour les canalisations d’eau et les toitures car il empêche la croissance de mousse et plantes.
Le métal est largement utilisé dans la distribution d’eau potable dans le monde, avec des décennies d’expérience de son utilisation. De fait, les canalisations en cuivre sont efficaces pour prévenir et limiter la contamination des réseaux d’eau par des bactéries telles que les légionelles. Ces dernières causent une maladie pulmonaire potentiellement mortelle, la légionellose. Selon le Professeur Yves Lévi du Laboratoire Santé publique et Environnement de l’Université Paris-Sud : « Si aucun matériau ne peut garantir l’absence totale de bactéries dans les réseaux, le cuivre permet néanmoins de limiter les risques ».
Construction navale
Les peintures antifouling utilisent les propriétés antibactériennes du cuivre pur pour prévenir la croissance et l’adhérence d’algues et de microorganismes marins sur les coques des navires. Cette technologie maintient l’efficacité et la durabilité des navires en mer. Ces peintures sont constituées de poudre de cuivre allant jusqu’à 2 kg/l, remplaçant les traditionnelles feuilles de cuivre fixées sur les parties submergées des navires pour obtenir le même effet protecteur. Les chantiers navals ont généralisé cette technique à la fin du XVIIIe siècle.
Les alliages de cuivre tels que le bronze et le laiton sont utilisés dans l’industrie navale pour leur capacité à résister à la corrosion. Ils servent notamment pour la fabrication d’hélices, d’accastillage, de hublots et de clous garantissant ainsi la durabilité et la longévité des équipements marins. Un fil de cuivre placé sur le faîte d’un toit constitue une solution efficace pour prévenir la croissance d’algues et de mousses.
Composés
Environ 2 % de la production de cuivre est utilisée pour la fabrication de composés chimiques, principalement des fongicides pour l’agriculture et des compléments alimentaires.
Les carboxylates de cuivre sont utilisés à la fois comme catalyseurs dans les applications industrielles et comme fongicides.
Les sels de cuivre servent notamment à colorer le verre et comme composant de glaçures pour la céramique. Ils sont utilisés comme produit d’extinction de classe D sous forme de poudre ; ils servent ainsi à éteindre les feux de lithium en agissant comme dissipateur thermique et en étouffant le métal en combustion. Dans les fibres textiles, ils procurent aux tissus une propriété de protection antimicrobienne.
Le sulfate de cuivre est un pigment vert utilisé dans les peintures. Ce sel de cuivre est un fongicide et algicide, entrant notamment dans la composition de la bouillie bordelaise, un fongicide de synthèse.
Autres applications
Dans l’armement, le cuivre est utilisé pour les ogives des munitions blindées. Il est également présent dans les explosifs de démolition et les munitions à charge creuse.
En pyrotechnie, ses composés trouvent une application pour colorer les feux d’artifice en bleu.
Le cuivre est également utilisé dans le domaine de la supraconductivité. Les céramiques et nanoassemblages contenant de l’oxyde cuprique peuvent devenir des supraconducteurs à des températures de -140 °C. Des composés tels que CuS, CuS2 et CuSe2 présentent de même une supraconductivité à des températures plus basses.
Dans le domaine biomédical, le sulfate de cuivre (II) est employé comme fongicide. Il limite notamment la prolifération des algues dans les piscines domestiques et les étangs. Le cuivre 62 PTSM est utilisé comme marqueur radioactif en tomographie au niveau du cœur par émission de positron ou PET pour mesurer les débits sanguins. Le cuivre 64 est un marqueur radioactif en imagerie médicale et sert dans le traitement du cancer par radiothérapie.
En aquaculture, les alliages de cuivre sont utilisés pour les filets en raison de leurs propriétés antimicrobiennes et antifouling. En milieu marin, ces alliages présentent une résistance structurale et à la corrosion. À grande échelle, la pisciculture commerciale a ainsi beaucoup recours à ces matériaux.
Biologie
Le cuivre est un oligo-élément essentiel pour le corps humain. Il joue un rôle crucial dans de nombreuses fonctions physiologiques, telles que le fonctionnement du système cardiovasculaire et nerveux ainsi que celui du système immunitaire. Il contribue à la régulation du cholestérol, la croissance osseuse et l’absorption du fer. En moyenne, l’organisme d’un adulte de 75 kg contient près de 150 mg de cuivre et a besoin d’approximativement 2 mg par jour.
Il s’agit également d’un oligo-élément essentiel pour les plantes et les animaux.
Ce métal est traditionnellement utilisé pour les opérations de chauffage ou de transfert thermique. Il est déconseillé de stocker des aliments dans des récipients en cuivre.
Soluble dans l’eau, l’ion cuivrique Cu2+ possède des propriétés bactériostatiques et fongicides. Elles ont un effet temporaire sur les microorganismes, empêchant la croissance de bactéries et de champignons. Cet effet n’est pas toujours durable et peut varier selon les conditions environnementales.
Le cuivre dans l’agriculture et élevage
Toxicologie et précautions
Le cuivre peut être nocif pour l’environnement et les organismes vivants, même à faible dose, lorsqu’il est présent sous forme d’ions ou de certains composés biodisponibles. Les organismes aquatiques sont particulièrement vulnérables, de même que les lichens et les mousses sur terre. C’est pour cette raison que le cuivre est utilisé dans les revêtements antifouling et les agents de traitement du bois pour les applications extérieures.
Le cuivre est largement utilisé dans l’agriculture en raison de ses propriétés antifongiques, bactéricides et algicides. Conformément à la Directive européenne 2092/91, il est autorisé en agriculture biologique sous forme d’oxyde de cuivre, d’hydroxyde de cuivre, de sulfate de cuivre et d’oxychlorure de cuivre.
La bouillie bordelaise, qui contient ce métal, est habituellement utilisée en viticulture biologique pour lutter contre le mildiou. Cependant, une utilisation excessive peut entraîner une accumulation de cuivre dans le sol, ce qui peut nuire à sa qualité à long terme. Le cuivre se retrouve dans les moûts de raisin issus de cette viticulture biologique ; il est éliminé par traitement au monosulfure de sodium ou par le ferrocyanure de potassium.
Dans l’élevage porcin, le cuivre est parfois utilisé comme complément alimentaire pour favoriser la croissance des porcelets après sevrage. Une concentration élevée de cuivre dans les lisiers peut avoir des conséquences environnementales indésirables lorsque ces rejets sont utilisés comme engrais. Il est alors recommandé de réduire les apports de cuivre dans l’alimentation porcine.
De plus, ce métal peut être toxique pour certains animaux d’élevage, comme les moutons qui y sont particulièrement sensibles. L’Union européenne a fixé une teneur maximale en cuivre de 150 mg/Kg dans les sols en agriculture biologique.
Dosage
La quantification du cuivre dans différents milieux nécessite l’utilisation de diverses techniques analytiques. Pour isoler le cuivre de la matrice environnante, une digestion à l’aide d’un acide est souvent requise, principalement l’acide chlorhydrique ou de l’acide nitrique.
Le Centre d’Expertise en Analyse environnementale du Québec utilise des techniques de pointe pour mesurer avec précision la quantité de cuivre dans les milieux aquatiques. La méthode de l’ICP-OES est couplée à celle de l’ICP-MS. La première sert à analyser la chair de petits invertébrés et de poissons. La seconde est utilisée pour les analyses de l’eau qui doit d’abord être acidifiée.
Le cuivre dans l’organisme humain
Oligo-élément biologique
Le cuivre est présent dans le corps humain à une concentration de 1,4 à 2,1 mg/kg, principalement dans les muscles, le foie et les os. C’est un oligo-élément essentiel pour les humains, les animaux, les microorganismes et les plantes.
Le cuivre est transporté dans le sang par la céruloplasmine, une protéine qui régule également son métabolisme et son excrétion. Au niveau cellulaire, il est présent dans certains superoxydes dismutases (SOD), et de nombreux enzymes et protéines, telles que le cytochrome C oxydase. Il est aussi utilisé pour le transport biologique d’électrons par des protéines telles que l’azurine et la plastocyanine. Celles-ci sont connues sous le nom de protéines bleu cuivre en raison de leur couleur bleu intense.
Certains animaux, comme la limule, utilisent un pigment à base de cuivre appelé hémocyanine pour transporter l’oxygène plutôt que l’hémoglobine, qui contient du fer. Ce qui donne à leur sang une couleur bleue lorsqu’il est oxygéné, et non pas rouge.
Excès et carence
Le cuivre joue un rôle crucial dans la formation de l’hémoglobine, la fonction immunitaire et la lutte contre le stress oxydant chez l’homme et les mammifères. Il facilite aussi l’absorption du fer et peut remplacer ce nutriment pour le transport de l’oxygène chez certaines espèces animales.
Ainsi, un manque de cuivre peut causer des symptômes similaires à ceux d’une anémie comme une réduction du nombre de certaines cellules sanguines et une myélopathie. Ce déficit est souvent observé après une chirurgie digestive, en particulier après une chirurgie bariatrique ou une surcharge en zinc.
À l’inverse, une accumulation de cuivre dans les tissus peut causer la maladie de Wilson chez l’homme.
Toxicologie
L’ingestion de grandes quantités de cuivre, sous forme oxydée ou de poussières de composés de cuivre, peut être nocive pour la santé humaine. Des cas d’exposition prolongée ont été observés, provoquant des maux de tête, des vertiges, des maux d’estomac, des diarrhées et des vomissements.
Une exposition quotidienne à long terme peut également entraîner une irritation des yeux, des fosses nasales, de la bouche et des muqueuses. L’empoisonnement aigu est rare, il provoque des réactions violentes telles que des vomissements. L’absorption volontaire de fortes doses de cuivre peut causer des dommages irréversibles au foie et aux reins pouvant entraîner la mort.
Des études ont montré que chez le rat, l’inhalation prolongée de chlorure de cuivre peut entraîner une immobilisation définitive du sperme. Ces résultats pourraient expliquer l’efficacité contraceptive des stérilets en cuivre chez les humains.
Vertus sanitaires
Depuis l’Antiquité, le cuivre est connu pour ses bienfaits sur la santé. Les anciennes civilisations égyptienne, grecque, romaine et aztèque l’utilisaient pour ses propriétés curatives contre les infections et ses capacités préventives contre les maladies. Au XIXe siècle, suite à la découverte des micro-organismes, les scientifiques ont étudié ses propriétés antibactériennes. Aujourd’hui, l’industrie pharmaceutique l’utilise dans divers produits allant des antiseptiques aux produits de soins et d’hygiène.
Bien que bénéfique à faible teneur, le cuivre peut être toxique pour certains organismes à des concentrations très élevées. Des cas de contamination ont été identifiés près d’anciennes mines de cuivre de Jordanie sur des squelettes humains et animaux datant de l’âge de bronze. De plus, il accroît le risque de Parkinson lorsqu’il est combiné à d’autres matériaux comme le plomb.
En mars 2008, l’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA) a approuvé l’utilisation du cuivre et de ses alliages comme agents antibactériens contre certaines infections mortelles. Aux États-Unis, le cuivre, le bronze et le laiton sont les premiers matériaux à être reconnus pour leurs propriétés sanitaires.
Utilisation en milieu hospitalier
Depuis 2007, l’utilisation de surfaces en cuivre dans les hôpitaux sert à lutter contre les infections nosocomiales. Le but est de limiter la propagation des infections dans les établissements de santé. Cette application novatrice a vu les barres de lits, les tirettes de chasse d’eau et les poignées de porte remplacées dans plusieurs pays. Elle a pour objectif de réduire la propagation des bactéries et éliminer les microbes présents sur ces surfaces.
Cette initiative a été adoptée pour la première fois en janvier 2010 par l’hôpital privé St Francis en Irlande. La décision a été motivée par les résultats encourageants des études menées en Grande-Bretagne depuis 2007 sur le potentiel antibactérien du métal. Les résultats de l’expérimentation de l’hôpital de Birmingham ont également montré que les surfaces en cuivre peuvent éliminer entre 90 et 100 % des microorganismes dans les environnements hospitaliers. Le SARM ou staphylocoque doré résistant à la méticilline en fait partie.
En France, le premier test de son utilisation a été réalisé par le service de réanimation et de pédiatrie de l’hôpital public de Rambouillet. Les essais ont été effectués sur les plaques de propreté, les mains courantes, les barres de lits et les poignées de porte.
Le Centre hospitalier d’Amiens a présenté les résultats d’une expérimentation lors du 25e congrès de la Société française d’hygiène hospitalière. Ceux-ci confirment l’efficacité du cuivre dans la lutte contre les bactéries en milieu hospitalier. Ils montrent une réduction significative des bactéries dans le service de néonatologie du CHU d’Amiens. La clinique Arago, spécialisée dans les soins orthopédiques, a également adopté une mesure préventive contre les infections nosocomiales en installant des mains courantes et des poignées de porte en cuivre. La matière première reste chère pour les établissements de santé.
MetalSkin, une société française, a développé un procédé de revêtement à base de cuivre recyclé en poudre combiné à de la résine. Les résultats des tests réalisés en 2013 à la clinique Saint-Roch de Montpellier montrent une réduction de 3 000 fois le nombre de bactéries en une heure. Ce revêtement en solution peut être appliqué sur une variété de surfaces, y compris les claviers d’ordinateur, les coques de téléphone portable et autres surfaces propices à la propagation bactérienne.
Normes antibactériennes
La norme ISO 22196 évaluant l’action antibactérienne des surfaces en plastique et autres surfaces non poreuses, a été considérée comme peu représentative des conditions réelles sur le terrain. Cette lacune a été relevée par des experts du secteur, qui ont souligné la nécessité de développer des méthodes plus précises pour évaluer l’efficacité des agents antibactériens sur les surfaces. Ces efforts ont conduit à l’élaboration de nouvelles normes.
Une étude a été lancée en 2016 pour revoir cette norme de référence et une commission de normalisation a été formée par l’Afnor. Celle-ci regroupait des experts en microbiologie, en réglementation et en matériaux. La norme NF S90-700 a été mise en place en mai 2019. Cette norme permet de mesurer l’activité de base des surfaces non poreuses fournissant ainsi une meilleure compréhension de leur efficacité antibactérienne dans des conditions réelles. Elle exige une mortalité de 99 % en une heure pour quatre souches distinctes.
Production et économie
Le cuivre se classe au troisième rang des métaux les plus utilisés à l’échelle mondiale, après le fer et l’aluminium. Il est également le second métal non ferreux le plus abondant, devançant de loin le zinc, le plomb, le nickel et l’étain.
Au cours du XXème siècle, la production minière de cuivre a connu une croissance remarquable, passant de 1 à 20,3 millions de tonnes par an entre 1900 et 2019. La production mondiale de cuivre raffiné a également augmenté pour dépasser les 18 millions de tonnes.
Entre les années 1970 et 2008, la consommation globale de cuivre, incluant le cuivre primaire raffiné et le cuivre recyclé, a connu une augmentation significative, atteignant 23,5 millions de tonnes.
En 1990, la France consommait 470 000 tonnes sur la production annuelle mondiale de 8,5 millions de tonnes. À l’époque, environ 70 % du métal étaient commercialisés sous forme pure, en tubes et laminés et fils électriques, tandis que le reste était sous forme d’alliages. Le marché du cuivre est un indicateur pertinent de l’état de l’économie en raison de sa forte relation avec l’industrie. Il permet aux experts de surveiller les tendances et d’évaluer les perspectives économiques.
Production minière
Au cours du XXe siècle, la production minière de cuivre a connu une croissance spectaculaire, passant de 0,5 Mt en 1900 à 11 Mt en 1990, puis à 15 Mt en 2008, avant d’atteindre un pic de 20,3 Mt en 2019. Cette tendance haussière s’explique par l’augmentation de la demande mondiale pour le métal, consommé dans une variété d’applications industrielles. Cette croissance soutenue a également été rendue possible grâce à des avancées technologiques dans l’extraction et le traitement du minerai de cuivre, ainsi qu’à une augmentation de l’investissement dans l’industrie minière.
En 2019, les onze premiers pays producteurs de cuivre totalisent 73,7 % de la production mondiale. Le Chili, qui est le plus grand producteur de cuivre au monde depuis de nombreuses années, a produit 5,6 Mt de cuivre en 2019, soit environ 28 % de la production mondiale. Les autres producteurs sont le Mexique, la République démocratique du Congo, la Chine, le Pérou, le Kazakhstan, les États-Unis, l’Australie, la Zambie, la Russie et l’Indonésie.
Les entreprises britanniques détiennent la majorité des droits de propriété des mines de cuivre, suivies de près par les entreprises chiliennes, américaines et mexicaines. La Chine occupe la cinquième place en termes de prééminence économique dans le secteur. Cette avancée témoigne de la capacité du pays à mettre en place des politiques strictes pour contrôler la production et la distribution du métal, qui est un élément clé de l’industrie manufacturière.
Les réglementations sont essentielles pour garantir la durabilité de l’approvisionnement. Elles sont de même indispensables pour protéger l’environnement et les travailleurs impliqués dans l’extraction et la production du métal. Elles reflètent également la domination des sociétés multinationales dans l’industrie minière mondiale. Elles sont pour la plupart basées dans des pays développés et ont des intérêts dans plusieurs pays producteurs de cuivre.
Le Chili abrite quatre des dix plus grandes mines de cuivre au monde : Chuquicamata El Teniente Collahuasi et Escondida. Elles sont toutes exploitées par des sociétés multinationales. Les trois mines suivantes se trouvent au Pérou : Antamina, Las Bambas et Cerro Verde II.
La production de cuivre est une industrie complexe qui nécessite des investissements conséquents en capital et en main-d’œuvre. Les mines de cuivre sont pour la plupart situées dans des régions éloignées et difficiles d’accès, ce qui rend leur exploitation coûteuse.
Demande
La demande croissante en cuivre, liée aux besoins de la transition énergétique, pose de nouveaux défis à la production. Une baisse structurelle des teneurs a été constatée, avec une concentration moyenne de 0,62 % dans les mines en exploitation, 0,53 % pour les sites récemment ouverts et 0,43 % pour les projets à l’étude.
Le deuxième défi est l’impact environnemental des mines, notamment l’utilisation de l’eau, qui est devenue un problème majeur pour de nombreuses mines situées dans des zones soumises à un fort stress hydrique. La contestation des populations locales est également croissante, comme en témoigne la victoire des partis de gauche au Chili et au Pérou en 2021.
La Russie a récemment commencé l’exploitation de la mine de Novaya Chara. Cette dernière est considérée comme le troisième plus grand gisement au monde, avec une teneur élevée de plus de 1% et des réserves de 26 millions de tonnes. L’exploitant Udokan Copper prévoit une production initiale de 160 000 tonnes de cuivre par an, qui devrait atteindre 400 000 tonnes à terme.
Bien qu’il soit utilisé depuis plus de 10 000 ans, le cuivre extrait et fondu depuis 1900 représente plus de 95 % du volume exploité depuis. La quantité totale de cuivre sur Terre est importante, mais seule une petite partie de ces réserves est rentable compte tenu des technologies et des prix actuels. Les estimations des réserves disponibles pour l’extraction varient de 25 à 60 ans, en fonction de certaines conditions, dont la demande.
Le cours du cuivre, qui mesure la disponibilité en approvisionnement par rapport à la demande mondiale, a été multiplié par cinq au cours des soixante dernières années. Il est passé de 1,32 USD/kg en juin 1999 à 8,27 USD/kg en mai 2006, avant de chuter à 5,29 USD/kg en février 2007. Il est ensuite remonté à 7,71 USD/kg en avril 2007, avant de chuter à nouveau en février 2009. Cette dernière décroissance soudaine est due à l’affaiblissement de la demande mondiale et à une chute brutale du cours des matières premières par rapport aux valeurs élevées de l’année précédente, ramenant le cours du cuivre à 1,51 USD par livre.
Le CIPEC ou Conseil intergouvernemental des pays exportateurs de cuivre a été créé en 1967 pour tenir un rôle similaire à celui de l’OPEP pour le pétrole. Il n’a jamais possédé la même influence et a été dissous en 1992 : les États-Unis, deuxième plus gros producteur, n’en ont jamais fait partie. Ses principaux membres étaient la Zambie, le Zaïre, le Pérou et le Chili.