En dehors des alliages, le cobalt est présent dans des céramiques dures, à l’instar des carbures ou des composés frittés de carbures métalliques, aussi appelés métaux durs. Ils sont utilisés dans la conception de forets ou de fraises dentaires.
Il existe également des matériaux composites ou céramiques à matrice métallique à base de cobalt, tels que les cermets.
L’utilisation du cobalt dans les accumulateurs lithium-ion a connu une croissance rapide jusqu’en 2019. L’une des deux électrodes était composée de LiCoO2. Toutefois, le cobalt devient plus rare. Son prix est élevé et les problèmes d’approvisionnement se multiplient. Des fabricants comme Panasonic ont développé des batteries sans cobalt. En 2019, le fabricant chinois SVOLT Energy Technology a également annoncé la mise au point d’une technologie de batteries lithium-ion sans cobalt. Celle-ci est baptisée « NMx ».
Des constructeurs automobiles tels que Tesla et Volkswagen ont annoncé l’utilisation de batteries lithium-fer-phosphate (LFP). Elles alimentent les véhicules électriques de gamme standard. En 2020, Tesla a présenté ses plans pour produire ses propres batteries sans cobalt. La marque utilise des batteries LFP sans cobalt provenant d’autres fournisseurs. Elles sont destinées à équiper les voitures d’entrée de gamme. En 2021, le marché global des batteries électriques a connu des changements notables. Les performances et l’autonomie des batteries LFP dépassent officiellement celles des batteries ternaires contenant du cobalt.
Le cobalt et certains de ses composés sont également utilisés dans des secteurs non métallurgiques. Cela concerne la catalyse, en particulier dans le secteur des hydrocarbures avec le procédé Fischer-Tropsch. Il permet de transformer du charbon en carburant liquide pour les moteurs à combustion interne. Il sert à fabriquer des pigments (9 %), des pneus, des colles et des savons.
Le cobalt est largement utilisé comme catalyseur dans l’industrie chimique et pétrolière. Le métal cobalt, souvent associé au fer et au nickel, est un catalyseur de la réaction de Bosch. Le molybdate de cobalt est utilisé comme catalyseur de conversion et de désulfuration pour produire de l’essence et d’autres produits pétroliers. Les carboxylates de cobalt (II) sont des catalyseurs courants. L’oxyde de cobalt (III) monohydraté est un catalyseur d’oxydation. Le fluorure de cobalt (III) permet la perfluoration des hydrocarbures. L’acétate de cobalt (III) catalyse la décomposition du peroxyde de cumène, utilisé dans la fabrication industrielle du phénol et de l’acétone.
Les oxydes de cobalt (II) et (III) sont des produits de frittage. Ils sont utilisés avec des carbures de titane et de tungstène. Ils servent à fabriquer des outils de coupe efficaces à grande vitesse malgré un échauffement élevé.
Ces oxydes sont également utilisés comme pigments colorés dans la fabrication de céramiques et de verres. Les hydroxydes de cobalt à structure lamellaire peuvent être utilisés dans les supercondensateurs.
Le carbonate de cobalt (II) est utilisé comme pigment rouge pour les céramiques. Le chlorure de cobalt (II) sert de pigment pour les vernis minéraux, largement employé en peinture sur verre et céramique.
L’acétate de cobalt (II) et les carboxylates de cobalt (II) sont des agents siccatifs pour les laques, vernis, peintures et encres. Le chlorure de cobalt (II) est présent dans les encres sympathiques et peut être utilisé comme indicateur d’humidité avec des dessicateurs classiques.
L’ion cobalt complexé avec des molécules organiques peut être utilisé comme absorbeur d’oxygène, de chlore, de soufre et d’arsenic.
Le cobalt est également utilisé comme additif alimentaire pour les animaux d’élevage, en particulier les ruminants et les lapins. Il favorise la production de vitamine B12 par leur flore digestive.
Le cobalt est également utilisé comme matière première pour la production de vitamine B12 par fermentation bactérienne destinée à l’alimentation humaine et animale. Le besoin journalier pour un bovin adulte est d’environ 1 mg, tandis que pour un mouton, il est de 0,08 mg.
Des granules d’argile contenant du cobalt ou du sulfate de cobalt peuvent être ajoutés aux prairies artificielles ou aux cultures fourragères.
En 2012, des essais ont été réalisés sur des catalyseurs bio-inspirés. Ils pourraient éventuellement remplacer le platine. Celui-ci est nécessaire pour la production d’hydrogène et/ou d’oxygène par électrolyse de l’eau. Deux composés ont été proposés. Les nanoparticules de cobalt enrobées d’un oxo-phosphate de cobalt sont utilisables en solutions aqueuses de pH neutre. Un matériau catalytique commutable sans métaux nobles intervient dans les deux réactions chimiques essentielles à l’électrolyse de l’eau.
Ce nanocatalyseur est capable de se transformer de manière réversible d’une forme chimique à une autre, correspondant chacune à une activité catalytique spécifique. Toutefois, le processus doit encore être industrialisé.
Des catalyseurs bio-inspirés à base de nickel sur des nanotubes de carbone étaient déjà proposés. Ils étaient efficaces uniquement en milieu fortement acide.
Toxicité et écotoxicité du cobalt
Le cobalt est principalement présent dans les sols et les sédiments. Il s’agit d’un oligo-élément utile à certaines plantes qui fixent l’azote et à de nombreuses bactéries fixatrices associées à la sphère racinaire. Les tissus animaux ne contiennent que de faibles doses de cobalt, associé à certaines protéines et surtout à la vitamine B12.
Les ruminants sont vulnérables à la carence en cobalt. Il peut entraîner une baisse de l’appétit, de la production de lait et du poids des veaux et des génisses d’élevage.
La carence en cobalt favorise également l’action toxique du sélénium. Le besoin journalier en cobalt chez l’homme ne dépasse pas 0,6 à 0,15 mg, uniquement sous forme de vitamine B12. Chez les ruminants, la microflore du rumen transforme l’ion cobalt divalent en cyanocobalamine ou vitamine B12.
Des cas de carence en cobalt ont été observés dans certaines régions agricoles rares. Cela concerne les Vosges granitiques et des secteurs similaires de l’ouest de la France.
Sources d’exposition et de risques pour la santé
Une exposition aiguë au cobalt d’environ 25 à 30 mg par jour est toxique. Elle peut causer des anomalies fœtales chez les animaux exposés en laboratoire à des taux élevés de cobalt pendant la grossesse.
L’ajout de sulfate de cobalt comme stabilisateur de la mousse de la bière a provoqué des nausées. Il est aussi à l’origine des vomissements et des affections cardiaques chez les grands buveurs de bière dans les années 1960. Les prothèses de hanche peuvent être une source émergente d’exposition humaine en produisant des particules nanométriques de cobalt. Elles causent parfois des réactions locales indésirables et une toxicité systémique.
Les particules nanométriques de cobalt sont plus toxiques que les particules micrométriques.
Certains athlètes ont utilisé des sels de cobalt pour se doper, car il n’est pas interdit aux sportifs. Cela peut avoir des effets médicaux indésirables graves.
Le cobalt peut être recherché dans le sang complet, le sérum, le plasma ou l’urine.
Toxicité
Le cobalt a été mal connu pendant longtemps. Le mot « cobalt » provient de l’allemand kobalt ou kobold, qui signifie “esprit maléfique” dans la tradition germanique. Le métal a été fabriqué tardivement et sa toxicité a longtemps été considérée comme faible. Cependant, les métallurgistes prudents ont pris des précautions. Ils s’assurent que les poussières fines de métal cobalt soient inférieures à 0,5 mg/m3. L’inhalation de ces poussières peut causer des troubles pulmonaires et le contact avec la peau peut provoquer des irritations. L’ingestion de cobalt entraîne souvent des nausées et des vomissements.
Effets
Le cobalt est un oligoélément nécessaire à dose infime pour certaines cellules et pour certains processus biologiques. Il est présent dans la vitamine B12 et utilisé contre l’anémie, car il favorise la constitution des globules rouges. Cependant, à des doses plus élevées, il est hautement toxique. Les tests in vitro avec des ions cobalt sur des cellules de mammifères montrent qu’il est cytotoxique. Il peut induire l’apoptose et la nécrose cellulaire à des concentrations élevées. L’ingestion de chlorure de cobalt (II) peut rapidement provoquer des nausées, des vomissements et même la mort, surtout chez les enfants.
Des effets cardiaques et pulmonaires indésirables ont été démontrés lors d’une exposition au cobalt proche ou légèrement inférieure aux limites d’exposition professionnelle actuelles. L’exposition au cobalt peut également affecter gravement le tractus gastro-intestinal, la thyroïde, le cœur et les systèmes sensoriels. Des travailleurs ayant respiré de l’air chargé en cobalt peuvent avoir des difficultés respiratoires évoluant éventuellement en asthme ou en pneumonie.
Le cobalt est toxique en raison de ses propriétés chimiques.
Certains de ses isotopes radioactifs, comme le cobalt 60, sont radiotoxiques. Ils sont utilisés en recherche et en médecine nucléaire, sous forme d’aiguilles. Ils servent à tuer des cellules cancéreuses. Le cobalt peut également avoir des actions synergiques avec d’autres métaux couramment trouvés dans la nature. Il s’agit de l’arsenic, du cuivre, du nickel et du manganèse.
Dans tous les cas, le cobalt est plus toxique sous forme de nanoparticules, mais la recherche dans ce domaine est encore limitée.
Génotoxicité
Le cobalt et ses sels sont génotoxiques en raison de dommages oxydatifs sur l’ADN causés par des espèces réactives de l’oxygène. Ils sont aussi dus par une éventuelle inhibition de certains processus de réparation de l’ADN.
Cancérogénicité
Le Centre international de recherche sur le cancer classe le cobalt comme « cancérogène possible ». Il peut provoquer un cancer lorsqu’il est introduit dans un muscle ou sous la peau. Il ne semble pas être cancérogène lorsqu’il est inhalé par des animaux exposés via l’eau, la nourriture ou l’air. Les preuves de cancérogénicité du cobalt métallique et du sulfate de cobalt sont considérées comme suffisantes chez l’animal de laboratoire. Elles sont encore jugées insuffisantes chez l’humain.
Métabolisme
Le rôle du cobalt dans la carence en oxygène (hypoxie) dans les cellules animales est encore incomplètement compris, mais les résultats des recherches sont plus cohérents et pertinents. Les ions de cobalt sous forme de Co++ stabilisent les dégâts cellulaires dus à l’hypoxie et stimulent la production d’érythropoïétine (EPO).
Par le même mécanisme, il semble contribuer à coordonner et réguler d’autres réponses adaptatives à l’hypoxie, ou carence en oxygène. La plupart de ces réponses ont des effets cancérogènes potentiels, démontrés dans les modèles animaux. Une hypothèse récente suggère que certains des effets toxiques de l’ion Co++ sont dus à une interférence négative. Il est combiné avec la pompe à Ca++ des cellules.
Cinétique corporelle : rétention/excrétion
La cinétique du cobalt dans le corps est présente sous forme d’ion Co++. Elle a principalement été étudiée chez l’animal de laboratoire et dans une moindre mesure chez l’Homme. Il est principalement accumulé dans le foie, les reins, le pancréas et le cœur. La teneur relative dans le squelette et le muscle squelettique augmente lentement avec le temps après l’administration de cobalt.
Chez l’Homme, l’excrétion rénale est rapide au départ. Elle diminue en quelques jours. Dans une seconde phase qui dure quelques semaines, elle ralentit. Une partie du cobalt reste piégée dans les tissus pendant plusieurs années. Cela concerne, notamment, le derme en cas de tatouage. Dans le sérum, l’ion Co++ se lie à l’albumine en plus des ions libres. Ils représentent entre 5 et 12 % de la concentration totale de cobalt. Dans les globules rouges humains, il utilise apparemment la même voie transmembranaire que le calcium. L’absorption est essentiellement irréversible lorsqu’il est effectivement engagé dans le cytosol. Celui-ci ne peut plus être expulsé par la pompe à calcium.
Imprégnation des populations humaines
L’imprégnation au cobalt est presque systématique dans les pays riches, dont la France. Les proportions sont encore mal connues. Elles varient vraisemblablement selon de nombreux paramètres, notamment environnementaux et alimentaires.
En 2018, le programme national de biosurveillance « Volet périnatal » a publié une évaluation de l’imprégnation des femmes enceintes par le cobalt en France. Les résultats ont montré que cet élément monoisotopique et mononucléidique était présent dans 100 % des échantillons d’urine analysés (moyenne géométrique : 0,85 g/L).
Les taux sont similaires à ceux trouvés dans d’autres pays pour les femmes en fin de grossesse. Ils sont beaucoup plus élevés que chez les femmes non enceintes en France. Dans cette étude, l’excrétion urinaire de cobalt est plus élevée en cas de tabagisme. Il en va de même en cas de consommation de produits chocolatés et de thé. L’excrétion tend à diminuer avec l’âge et à cause d’une consommation de poisson. Généralement, 99 % du cobalt que nous absorbons proviennent de la nourriture plutôt que de l’eau ou de l’air. Les cas exceptionnels concernent les travailleurs ou les personnes exposées à des sources industrielles ou naturelles importantes.
Dissémination environnementale
Le cobalt est présent dans les sols, résultant de l’érosion, des volcans, de l’eau de mer et des feux de forêt.
Sources naturelles
Le taux moyen de cobalt dans le sol dans le monde est de huit ppm (parties par million). Il peut varier de presque zéro à 6 450 ppm, voire plus à proximité de mines. En Ontario, des taux de 16 et 17 ppm de cobalt ont été mesurés respectivement dans des parcs ruraux et de vieux parcs urbains.
Sources anthropiques
Les mines et l’industrie du cobalt avec les fumées des incinérateurs et de la combustion du charbon et du pétrole polluent l’eau. Elles contaminent aussi l’air, le sol et les écosystèmes avec des proportions variables.
Les gaz d’échappement des véhicules et avions peuvent également contenir du cobalt. Des contaminations accidentelles peuvent se produire, comme le cas des boutons d’ascenseurs suisses contaminés par du cobalt radioactif. Les retombées des essais nucléaires et de l’accident de Tchernobyl sont les sources principales de radioactivité du cobalt dans l’environnement. La radioactivité diminue globalement avec le temps. Cependant, localement, par lessivage, ruissellement, puis bioconcentration, les taux peuvent augmenter, notamment dans les champignons et les animaux qui les consomment.
Écotoxicologie
Dans les environnements aquatiques, le cobalt a été peu étudié. Ifremer a toutefois mesuré sa présence de 1 à 5 ng.L1 en mer. Des quantités significatives ont été amenées par les fleuves pollués. Il va jusqu’à 200 ng.L1 dans la Seine et son estuaire à faible salinité. Les bivalves, comme les moules et les huîtres, en contiennent également. Les quantités vont jusqu’à 3,5 mg.kg1 en hiver et 0,8 à 1,2 mg.kg1 en été pour les moules du Devon. La toxicité du cobalt varie selon les organismes, les individus, le contexte et l’espèce chimique considérée :
- cobalt pur ;
- ion ;
- nanoparticule ;
- cobalt II ou cobalt III ;
- radioactif ou non ;
- type de sels organiques et/ou inorganiques.
Sa toxicité et sa mobilité environnementale augmentent avec l’acidité du sol. Les pluies acides peuvent accentuer sa mobilité et sa biodisponibilité. Il y a un risque élevé de bioaccumulation et de bioturbation par certaines plantes, champignons et animaux.
Quid des normes et des seuils ?
En 2020, il n’existe aucune norme réglementaire de qualité de l’eau de surface, de nappe ou potable pour le cobalt. Cela concerne tant l’Union européenne que les États-Unis. Une étude a proposé des seuils pour une future norme en se basant sur des algues. Le seuil est aussi basé sur plusieurs espèces d’invertébrés et de poissons. Ils sont utilisés pour les tests de toxicité aiguë et chronique. La CE50 (ou CL50) variait de 90,1 µg Co/L (pour la lentille d’eau) à 157 000 µg Co/L (pour la cécidomyie). Quant à la toxicité chronique, l’EC10 variait de 4,9 µg Co/L (pour la lentille d’eau) à 2 170 µg Co/L ‘(pour la truite arc-en-ciel).
En suivant l’approche européenne, une concentration dangereuse médiane pour 5 % des organismes (HC5,50 %) serait de 1,80 µg Co/L. Une approche de type US EPA serait sept fois plus tolérante (7,13 µg Co/L).
Certains invertébrés et les algues/plantes aquatiques se montrent plus sensibles aux expositions chroniques au cobalt que les poissons.
Dépollution
Pour extraire la forme ionique dissoute de cobalt d’un liquide, plusieurs techniques sont utilisées. Il s’agit des chélateurs, des résines échangeuses d’ions, du charbon de bois activé et des techniques de nanofiltration. Des chercheurs allemands et indiens travaillent à la mise au point de polymères capables de concentrer des isotopes de cobalt radioactifs. Ils permettent de traiter l’eau de refroidissement des centrales nucléaires.
Ce nouveau procédé contribue à la réduction des déchets radioactifs. Ces isotopes de cobalt radioactifs proviennent de l’alliage d’acier spécial. Il compose des tubes dans lesquels circule sous pression l’eau bouillante. Il est bombardé de neutrons dans le cœur du réacteur. Ceux-ci produisent des isotopes (Co 60) avec une période de demi-vie radioactive dépassant 5 ans. Le polymère en question est un produit antérieurement riche en ions de cobalt. Il est passé à l’acide pour extraire le cobalt de la matrice. La nanostructure de ce polymère forme une « empreinte moléculaire ». Il permet de piéger une grande quantité d’isotopes radioactifs de cobalt en solution et de les éliminer.
Économie et production
La bourse du marché du cobalt est gérée par le London Metal Exchange. En tant que minerai stratégique et non renouvelable, sa consommation en 2014 a été très élevée. Elle a révélé que les réserves connues en République du Congo, en Australie et au Cuba seront épuisées en 60 ans. Cependant, les nodules polymétalliques et les encroûtements cobaltifères sous-marins en contiennent beaucoup. Leur exploitation reste incertaine quant à son impact sur l’environnement marin.
Les principaux producteurs de cobalt sont des sociétés basées au Royaume-Uni, en Suisse et en Chine. Il s’agit de Glencore, de Eurasian Natural Resources, de China Molybdenum et de Metorex. Les actionnaires chinois contrôlent ces deux dernières entreprises, représentant 13,8 % de la production mondiale et environ 24 % de la production des grandes entreprises. Les entreprises constituées en République démocratique du Congo ne contrôlent que 3,5 % de la production mondiale. La famille sud-africaine Glasenberg est le principal actionnaire de Glencore avec une production correspondant à 19,3 % de la production mondiale.
Ressources planétaires, enjeux stratégiques, écologiques et éthiques
L’Afrique détient la majorité des ressources mondiales connues de cobalt. Environ 50 % se trouvent en République démocratique du Congo, suivi par la Zambie. Elle en est le premier pays producteur. Au XXe siècle, la société belge Umicore était leader mondial dans ce domaine. La demande de cobalt à l’échelle planétaire devrait tripler avant 2030, principalement due à la croissance de la demande de véhicules électriques. Toutefois, il est bon de rappeler que Tesla a réussi à produire des batteries sans utiliser de cobalt. De nouveaux gisements sous-marins pourraient être découverts et exploités dans le futur. Cependant, la production minière de cobalt devrait augmenter de 33 % en 2023, selon Rystad Energy.
En 2018, le cobalt est classé « rouge » par le BRGM et le WMF. Une pénurie serait possible dès 2025. La République démocratique du Congo qui possède la moitié des ressources pourrait être politiquement instable. Le cours du cobalt a atteint des sommets inégalés depuis dix ans en 2018. Il a chuté de 58 % en mars 2023, suite à la baisse de la demande en Chine. Par ailleurs, les batteries lithium-fer-phosphate connaissent une popularité croissante.
Recyclage
Le cobalt est une ressource stratégique et non renouvelable. Son recyclage devient un enjeu stratégique face à l’envolée des cours. Par ailleurs, il est encore difficile de passer à des méthodes industrielles. Selon le rapport de l’UNEP de 2011, le taux de métal fonctionnel recyclé pour le cobalt est de 68 %. La proportion de métal recyclé entrant dans la production de métal de 32 %. La proportion de vieux déchets métalliques dans le flux de déchets métalliques introduits dans le processus de recyclage est de 50 %.
Transformation / produits chimiques à base de cobalt
Le leader mondial de raffinage, transformation et commercialisation de Chimie fine spécialités chimiques à base de cobalt est « Cobalt & Specialty Materials » (CSM). Existant depuis 1912, elle est une filiale d’Umicore (devenu Nyrstar).
Le groupe contrôle toute la chaîne d’approvisionnement et de production pour le cobalt, via des unités réparties sur plusieurs continents.
Les composés de cobalt sont utilisés comme pigment pour :
- le verre ;
- la céramique ;
- les peintures ;
- les encres.
Ils sont aussi utiles dans la fabrication des batteries, des piles rechargeables et des catalyseurs.
En Europe, la principale usine est celle de Bruges, en Belgique, rachetée par Umicore en 2007. Des particules et nanoparticules stables de cobalt sont également produites et intégrées à une nouvelle génération de catalyseurs au palladium.