Les niveaux d’exposition à l’aluminium dans l’alimentation à travers de nombreux pays et continents
Ci-dessous, vous trouverez les différents niveaux d’exposition à l’aluminium dans les aliments à travers plusieurs nations.
En Allemagne
Selon une étude, la consommation moyenne d’aluminium d’un citoyen équivaut à environ 50 % de l’apport hebdomadaire tolérable (AHT). Ce dernier est fixé à 1 mg/kg de poids corporel/semaine pour une personne en bonne santé par l’Agence européenne de sécurité des aliments (EFSA). Les nourrissons et les jeunes enfants, en particulier ceux qui ne sont pas exclusivement allaités au sein ou qui suivent un régime alimentaire riche en soja, sans lactose ou hypoallergénique, peuvent dépasser légèrement cet AHT. Les adolescents (11-14 ans) ont également été identifiés comme ayant des taux élevés d’aluminium.
L’ajout d’aluminium provenant de produits cosmétiques et pharmaceutiques, ainsi que de matériaux de contact alimentaire non revêtus, entraîne aussi un dépassement significatif de l’AHT fixé par l’EFSA, même chez l’adulte. Les auteurs de l’étude affirment que ces résultats sont représentatifs des consommateurs en Europe et dans le monde. Ils soulignent qu’il est essentiel de réduire l’exposition globale de la population à l’aluminium pour éviter de dépasser régulièrement l’apport tolérable sur toute la vie.
Aux États-Unis
Dans les années 1990, aux États-Unis, la FDA (Food and Drug Administration) Total Diet Study a montré que la consommation quotidienne d’aluminium était de :
- 0,7 mg/j chez les nourrissons de 6 à 11 mois ;
- 11,5 mg/j chez un individu de 14 à 16 ans ;
- 8 à 9 mg/j chez un homme adulte moyen ;
- environ 7 mg/j chez une femme.
La principale source d’aluminium se trouvait dans les aliments préparés avec des additifs alimentaires contenant de l’aluminium, notamment les produits céréaliers et les fromages fondus. Toujours au début des années 1990, selon Greger, entre 1 à 10 mg/j de l’apport aluminium viendraient d’aliments frais non transformés tels que les fruits, les légumes, la viande et le poisson.
De plus, 50 % des Américains ingéraient jusqu’à 24 mg/j d’aluminium sous forme d’additifs. Environ 45 % d’entre eux consommaient 24 à 95 mg/j d’aluminium, tandis que près de 5 % en avaleraient plus de 95 mg/j. Cette évaluation a été réalisée en tenant compte, pour la première fois, des taux d’aluminium ajoutés aux aliments et déclarés par les fabricants vers la fin des années 1970.
Au Japon
Selon une étude menée entre 2006 et 2010, un japonais moyen ingère quotidiennement 41,1 µg/kg (microgrammes par kilogramme de poids corporel) d’aluminium). Cela équivaut à une consommation journalière de 2 363 µg par personne. En comparaison, la consommation quotidienne d’arsenic total est de 2,31 µg/kg, soit 138 µg/j et par personne. Quant à la consommation journalière d’arsenic inorganique, elle est de 0,260 µg/kg, soit 15,3 µg/j et par personne. D’un autre côté, la consommation de plomb est de 0,0928 µg/kg, soit 5,40 µg/j et par personne.
Selon des études scientifiques, l’apport quotidien en éléments tels que le TA (tétravalent antimoine), le Pb (plomb) et l’Al (aluminium) varie en fonction du sexe. Cette variation est principalement due à la quantité d’aliments ingérés par chaque individu.
En Chine
Au début du 21e siècle, 30 % des Chinois consommaient une quantité d’aluminium supérieure à la ration hebdomadaire tolérable provisoire (PTWI).
Une analyse de 256 échantillons de nourriture à Hong Kong a révélé des taux élevés d’aluminium dans les plats préparés et les produits de boulangerie, en moyenne :
- les pains, les petits pains et les gâteaux cuits à la vapeur contiennent 100 à 320 mg/kg d’aluminium ;
- les crêpes ou les gaufres, les tartes à la noix de coco et les gâteaux en comportent respectivement 250, 160, 120 et 91 mg/kg ;
- en plat préparé, les méduses préparées en contiennent 1 200 mg/kg.
Depuis les années 1990, on sait que lorsque des aliments acides sont cuits dans des feuilles d’aluminium, une contamination se produit. Elle sera d’autant plus importante lorsque des des marinades ou des sauces acides sont en contact des feuilles. De plus, l’aluminium est employé comme un additif alimentaire et colorant, de numéro d’identification E173.
En 2021, le BFR allemand a mis au point une méthode d’analyse pour détecter les résidus d’aluminium dans des produits destinés à entrer en contact avec des aliments. Elle consiste à extraire l’aluminium à partir d’un échantillon. On le met dans des récipients en verre préalablement nettoyés à l’acide nitrique. Puis, il est rincé plusieurs fois à l’eau ultrapure. Le BFR demande en outre que les produits analysés soient employés dans leur totalité ou dans une proportion représentative.
La production d’aluminium classé comme cancérogène avéré par le CIRC
Le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC) n’a pas répertorié l’aluminium comme étant cancérigène. Toutefois, il a classé l’extraction de d’aluminium comme étant cancérigène de niveau 1, c’est-à-dire avéré pour l’homme. Les travailleurs exposés à des niveaux élevés d’aluminium pendant la production sont les plus à risque.
Note : En janvier 2012, la revue scientifique Journal of Applied Toxicology a publié une étude in vitro montrant les conséquences négatives des sels d’aluminium (chlorhydrate d’aluminium et chlorure d’aluminium) sur les cellules épithéliales mammaires humaines.
Les cosmétiques et l’aluminium : un enjeu de santé publique
On a identifié plus de 25 substances différentes contenant de l’aluminium qui peuvent être présentes dans les produits cosmétiques, sous forme de sels d’aluminium. Comme c’est le cas pour les déodorants avec le chlorohydrate d’aluminium, réputé pour ses propriétés anti transpirantes.
En 2011, l’Afssaps a publié un rapport qui fait état du manque de données fiables sur les risques d’absorption cutanée de l’aluminium présent dans les produits cosmétiques. Les études actuellement disponibles ne sont pas de qualité suffisante pour répondre aux exigences. Un rapport similaire a été publié par la Commission européenne en 2014.
Cependant, en se basant sur les données disponibles chez l’Homme, le rapport de l’Afssaps précise qu’une concentration maximale de 1,2 % d’aluminium dans les produits cosmétiques ne présente pas de risques osseux ou neurotoxiques pour une utilisation quotidienne à long terme.
L’Afssaps préconise aux producteurs de cosmétiques de réduire la concentration d’aluminium dans les produits déodorants et anti-transpiration à 0,6 %. La limite légale pour le chlorhydrate d’aluminium et le zirconium anhydre est de 20 %. De plus, l’Afssaps conseille aux consommateurs de ne pas utiliser les cosmétiques qui contiennent de l’aluminium sur les lésions et les irritations cutanées (après le rasage, micro-coupures). Cette recommandation doit être visible sur les emballages des produits concernés.
Les sources de contamination par l’aluminium dans les dispositifs médicaux
Sont considérées comme sources potentielles de contamination par l’aluminium dans les dispositifs médicaux :
- certains adjuvants de vaccins (depuis que ces derniers sont devenus intramusculaires) ;
- l’eau utilisée pour la dilution des concentrés pour hémodialyse ;
- les poches de nutrition parentérale (l’injection de l’aluminium est faite directement dans le système sanguin).
D’ailleurs, la campagne de vaccination de masse menée à la suite de la pandémie de grippe A (H1N1) en 2009-2010 a ravivé la polémique. En effet, environ 47 % des vaccins disponibles sur le marché contenaient de l’aluminium comme adjuvant.
En 2004, l’Afssaps a mené une étude épidémiologique pour évaluer les effets des vaccins contenant des adjuvants aluminiques sur la santé humaine. D’après les données recueillies, il conclut qu’il n’y avait pas de syndrome clinique spécifique associé à l’utilisation de ces vaccins.
En 2013, le Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP) a rendu public un rapport intitulé “Aluminium et vaccins”. En conclusion : les données scientifiques recueillies ne sont pas suffisantes pour mettre en doute la sécurité des vaccins contenant de l’aluminium. Toutefois, le HCSP avertit que la remise en cause de ces vaccins sans justification scientifique pourrait avoir des conséquences graves, notamment sur la réapparition de maladies infectieuses.
En 2016, l’Académie de pharmacie a publié un rapport sur les adjuvants aluminiques présents dans les vaccins. Les résultats ont montré que la présence d’aluminium au niveau du site d’injection du vaccin n’était pas liée de manière certaine à l’apparition de la myofasciite à macrophages (MFM) ni à l’incorporation du métal dans les macrophages.
La perfusion de fluides ou de sang chez les patients nécessite de les réchauffer à l’aide d’appareils spécifiques. En raison du potentiel de toxicité de l’aluminium, l’agence britannique des dispositifs médicaux met en garde contre l’utilisation des plaques d’aluminium non revêtues, comme c’est le cas avec l’enFlow IV fabriqué par Vyaire Medical. Elle ne doit intervenir qu’en dernier recours. En effet, ces plaques libèrent des quantités potentiellement nocives d’aluminium lorsqu’elles entrent en contact avec les solutions d’électrolyte équilibrées du plasma.
Depuis 1992, le Centre Birchall de l’Université de Keele (Grande-Bretagne) mène des recherches sur la chimie bioinorganique de l’aluminium et du silicium. L’étude porte sur les effets de l’aluminium sur la santé humaine. Depuis 2005, un colloque annuel (Keele meeting) se tient pour faire le point sur les dernières découvertes. Lors de la 11e édition de 2015 (28 février au 5 mars) à l’université de Lille, l’alerte sur les suspicions de toxicité de l’aluminium sur la santé humaines sont devenues des certitudes.
Selon Christopher Exley, professeur en chimie bioinorganique à l’université de Keele et directeur scientifique du colloque : « Il est essentiel que nous levions le sujet de l’écotoxicité de l’aluminium et de son rôle dans les maladies humaines et plus particulièrement celles du système nerveux central dont la maladie d’Alzheimer. Il est évident que nous sommes confrontés quotidiennement à l’aluminium dans des domaines où son innocuité n’a jamais été testée et encore moins démontrée comme la vaccination, l’immunothérapie et les cosmétiques ».
Des risques réels pour notre santé : comment l’aluminium nous affecte-t-il ?
Depuis les années 1980, des chercheurs et des professionnels de la santé ont exprimé leurs préoccupations quant aux effets sur la santé de l’aluminium, avérés et potentiels. Les plus vulnérables tels que les enfants, les personnes âgées et les personnes atteintes de maladies rénales sont au cœur de leurs inquiétudes. Actuellement, il est largement admis que l’aluminium est capable de provoquer des dommages au système nerveux, car il est neurotoxique.
Comprendre le mécanisme de toxicité de l’aluminium
L’ion aluminium Al3+ est un ion positif chargé qui peut provoquer des réactions d’oxydation dans les cellules. Seul ou en synergie avec le fer, il est capable de stimuler la production de peroxyde d’hydrogène (H2O2) dans les cellules. En gros, le peroxyde d’hydrogène est une molécule réactive de l’oxygène qui cause des dommages oxydatifs en réagissant avec d’autres molécules importantes dans les cellules comme :
- les protéines ;
- les lipides ;
- l’ADN.
L’ion aluminium Al3+ réagit aussi avec l’ion superoxyde pour produire du superoxyde d’aluminium, une molécule encore plus réactive que le radical superoxyde. De plus, il est capable de stabiliser l’ion ferreux (Fe2+) en empêchant son oxydation en Fe3+. Ce dernier entraîne une réaction de Fenton très cytotoxique susceptible d’endommager les cellules et les tissus. L’ion Al3+ interfère négativement avec l’électrophysiologie cérébrale qui peut provoquer des perturbations, particulièrement dans les processus cognitifs tels que la mémoire et l’apprentissage.
En outre, de petite taille, L’ion aluminium Al3+ a une charge élevée. Il a la capacité de se substituer avec d’autres ions métalliques de même taille dans les protéines structurales et les enzymes. C’est notamment le cas avec le magnésium (Mg2+) et le fer ferrique (Fe3+). La substitution du Mg2+ par l’Al3+ dans les ATPases et d’autres protéines dépendantes du Mg2+ modifie leur activité.
Par ailleurs, dans le système circulatoire, environ 80 à 90 % de l’aluminium plasmatique est transporté par la même protéine transport du fer. Par conséquent, lorsque l’ion aluminium Al3+ est lié à ces protéines, il est transporté dans tout le corps, car les reins ne peuvent plus le filtrer. Ainsi, il est capable de traverser la barrière hématoencéphalique avec l’aide de la transferrine. Il perturbe le métabolisme intracellulaire du fer et du magnésium dans le cerveau.
D’un autre côté, le métabolisme du calcium dans les cellules est également affecté par la présence de l’ion aluminium Al3+. Cela se produit de différentes manières, notamment par :
- perturbant les voies de signalisation du Ca2+ ;
- bloquant les canaux de transport du Ca2+ ;
- entrant en rivalité avec le calcium pour les petits ligands tels que les phosphates.
Le rapport charge/taille élevé de l’ion aluminium Al3+ lui confère une grande stabilité lorsqu’il est lié à des ligands cellulaires. En effet, des études ont montré qu’il se dissocie de ces molécules environ 104 fois moins vite que le Mg2+ et 108 fois moins vite que le Ca2+.
D’ailleurs, l’aluminium alkylé est un catalyseur de polymérisation à température et à pression ambiante. Cela permet de produire des polymères tels que le polyéthylène à partir d’éthylène, comme l’a montré Karl Ziegler, lauréat du prix Nobel de chimie en 1963. Cette propriété suggère que l’aluminium intracellulaire joue éventuellement un rôle dans la maladie d’Alzheimer. Il se lie aux peptides-tau et amyloïdes, formant des filaments hélicoïdaux appariés à la chaîne droite. Cependant, on retrouve une grande différence entre les polyadditions étudiées par Ziegler et la manière dont les liaisons peptidiques se forment dans les protéines. Selon Walton en 2014, il est encore incertain si l’aluminium joue un rôle catalytique dans la polymérisation des systèmes biologiques.
Les dangers de l’accumulation excessive d’aluminium dans l’organisme
Une accumulation excessive d’aluminium peut causer divers problèmes de santé. On retrouve entre autres :
Les encéphalopathies, notamment l’encéphalopathie des dialysés
Des encéphalopathies, dont l’encéphalopathie des dialysés (ou démence des dialysés) a été constatée dès 1972. En 1978, on a attribué la maladie à la présence d’aluminium dans le dialysat utilisé lors de la dialyse, en plus d’un apport oral d’hydroxyde d’aluminium pour réguler l’hyperphosphorémie chez les patients. Depuis, la réglementation européenne exige que les centres de dialyse contrôlent l’exposition des patients à l’aluminium. Cette mesure a entraîné une diminution des taux sériques moyens d’aluminium chez les patients, passant de 61,8 ± 47,5 μg·l-1 en 1988 à 25,78 ± 22,2 μg·l-1 en 1996. Cependant, une des complications de l’accumulation d’aluminium dans le système nerveux central est la myofasciite à macrophages.
L’épilepsie
Elle a été observée chez des chats de laboratoire exposés à de l’aluminium par voie externe, comme l’utilisation d’une crème riche en aluminium.
Les troubles de mémoire et de l’apprentissage
Selon le modèle animal, une accumulation excessive d’aluminium dans l’organisme est susceptible de causer des troubles de la mémoire et de l’apprentissage.
Le psoriasis (maladie de la peau)
Bien que les mécanismes exacts ne soient pas encore clairement compris, il est possible que l’aluminium provoque une inflammation cutanée et une réponse immunitaire anormale. Il contribue ainsi au développement du psoriasis.
Les insuffisance hépatorénales chroniques
Elles peuvent être causées par une exposition prolongée à l’aluminium. Pendant un mois, on a donné à des rats une ration quotidienne d’aliments contenant 40 ou 50 mg de chlorure d’alumine. Les résultats ont révélé des dommages pathologiques graves tels que la congestion de la veine centrolobulaire, l’accumulation de lipides, l’infiltration lymphocytaire et la dilatation sinusoïdale. Les niveaux de MNHEP, de transaminases (AST et ALT), de phosphatase alcaline et de lactate déshydrogénase (LDH) ont également augmenté de manière significative. Cette même étude a également conclu que la propolis peut contrer les effets toxiques du chlorure d’aluminium (AlCl3).
L’anémie
L’absorption, l’utilisation et le métabolisme du fer peuvent être affectés par l’aluminium, entraînant ainsi une carence en fer et, par conséquent, une anémie.
L’ostéomalacie
L’aluminium interfère avec la fonction de la vitamine D et de la parathormone, deux hormones qui jouent un rôle important dans le métabolisme osseux. Cela conduit, par la suite, à une ostéomalacie, une maladie dans laquelle les os deviennent mous et fragiles.
Les troubles du métabolisme du glucose dans le cerveau et l’intolérance au glucose
L’exposition à l’aluminium perturbe le métabolisme du glucose et augmente le risque de développer des troubles neurologiques.
Depuis plusieurs années, on soupçonne une incidence de l’aluminium sur la maladie d’Alzheimer chez les patients qui y ont été exposés pendant une période prolongée. Toutefois, au bout de quarante années de recherche, en 2018, aucune preuve avérée n’est venue étayer cette supposition.
Les pathologies cardiaques
Selon Novaes et ses collègues en 2018, l’accumulation de l’aluminium dans l’organisme est considérée comme cardiotoxique. Les lésions cardiaques sont dépendantes de la dose d’aluminium présente dans l’organisme. Dans le cas du rat, une exposition prolongée à cet élément entraîne une fibrose cardiaque, une myocardite et un dépôt de glycoconjugués.
De plus, l’accumulation d’aluminium dans le tissu cardiaque provoque un déséquilibre intense des minéraux ainsi qu’une oxydation de l’ADN génomique. Elle entraîne également une dégénérescence des organites dans les cardiomyocytes et des anomalies structurelles et ultrastructurales du tissu cardiaque. Ces anomalies provoquent :
- un infiltrat inflammatoire diffus ;
- une perte de parenchyme suivie d’une expansion stromale compensatoire ;
- un dépôt anormal de glycoconjugués et de collagène ;
- un gonflement mitochondrial ;
- une réduction de la vascularisation du cœur ;
- un gonflement mitochondrial ;
- une dissociation des myofilaments ;
- une fragmentation des cardiomyocytes ;
- une désorganisation des sarcomères.
Ce remodelage pathologique continu du cœur est associé à des effets pro-inflammatoires et pro-oxydants induits par l’aluminium. Un arrêt cardiaque peut se produire. Toutefois, les mécanismes autour de ces effets nécessitent encore plus de précisions.
Les avancées de la recherche en toxicologie de l’aluminium
Au fil des ans, des inquiétudes ont été exprimées concernant la possible nocivité de l’aluminium pour l’être humain.
Le Syndrome de Myofasciite à Macrophages (MFM)
En 1998, le département de pathologie de l’hôpital Henri-Mondor de Créteil (groupe Nerf-Muscle) ainsi que le Germmad (Groupe d’étude et de recherches sur les maladies musculaires acquises et dysimmunitaire) de l’Association française contre les myopathies ont identifié, par histologie, un syndrome qu’ils ont appelé « myofasciite à macrophages » (MFM). Celui-ci a été défini médicalement en 2003.
En 2001, des éléments de preuve en 2001 ont suggéré une liaison entre l’aluminium présent dans les vaccins et ce syndrome. En effet, cet élément a été détecté dans des biopsies musculaires.
Les risques de l’aluminium pour la population
En décembre 2000, le ministère de la santé ( DGS/Direction Générale de la Santé) a interpellé les agences de sécurité sur les risques liés à l’exposition à l’aluminium pour la santé, dans le cas de la maladie d’Alzheimer notamment. L’Afssaps (Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé), l’Afssa (Agence française de sécurité sanitaire des aliments) et l’InVS (Institut de veille sanitaire) sont les concernées. Pour évaluer la situation, l’Afssaps a décidé de mener une enquête sur la présence d’aluminium dans les produits de santé à la fin de la même année.
L’utilisation de l’aluminium dans les produits cosmétiques
En 2003, l’Afssaps, l’Afssa et l’InVS ont publié le rapport « Évaluation des risques sanitaires liés à l’exposition de la population française à l’aluminium ». Selon l’Afssaps, les données en ce qui concerne l’absorption cutanée de l’aluminium présent dans les produits cosmétiques ne sont pas encore pertinentes. L’InVS a également conclu que les données disponibles étaient insuffisantes pour confirmer ou non les effets de l’aluminium sur la santé. Bien que la qualité des eaux de boisson soit bien surveillée, les effets des emballages en aluminium ne sont pas étudiés.
En 2004, une étude menée par Darbre et ses collègues a suggéré une possible relation entre l’aluminium des antitranspirants et le risque de cancer du sein chez les femmes. Par la suite, la Direction générale de la Santé a demandé à l’Afssaps d’évaluer la question.
En octobre 2011, l’Afssaps a publié un rapport sur l’évaluation des risques liés à l’utilisation de l’aluminium dans les produits cosmétiques. Selon le rapport, l’utilisation de sels d’aluminium dans les déodorants et les antiperspirants peut présenter un risque pour la santé humaine. En effet, 18 % des sels d’aluminium peuvent pénétrer la peau blessée ou irritée. Par conséquent, l’Afssaps a recommandé aux fabricants de diminuer la teneur de ces produits en composés d’aluminium ou de les remplacer par des alternatives plus sûres. Elle a également demandé de limiter la quantité d’aluminium dans les produits à 0,6 %, car certains déodorants contenaient jusqu’à plus de 20 % d’aluminium. Elle a incité les fabricants à inclure un avertissement sur leur emballage et à apposer un avertissement sur les boîtes.
Cependant, en 2012, les grands industriels de la cosmétique n’ont pas suivi ces recommandations. Dans un nouvel avis, l’Afssaps a pris en compte une étude d’absorption cutanée fournie par les industriels du secteur cosmétique, qui était manquante dans le rapport de 2003, ainsi qu’une synthèse des données toxicologiques basée en partie sur l’avis de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA).
En janvier de cette année-là, un documentaire nommé « Aluminium, notre poison quotidien » a été diffusé sur France 5. Ce reportage met en évidence les risques d’exposition de l’homme aux sels d’aluminium solubles. À la suite de cette diffusion, l’Association Santé Environnement France, composée de médecins, a appelé à une prise de conscience de la population concernant la toxicité de ce métal.
Les sels d’aluminium contenus dans les déodorants et antitranspirants
Le 12 mars 2012, une enquête diffusée sur TF1 au Journal de 20 heures a rapporté les résultats d’une recherche menée par le Dr Olivier Guillard et le Pr Alain Pineau. Elle a prouvé que les sels d’aluminium présents dans les déodorants et les antiperspirants peuvent passer dans la circulation sanguine. Surtout lorsque la peau est abîmée, épilée ou rasée. Ces résultats ont été publiés dans des revues scientifiques telles que Toxicology Mechanisms and Methods et Journal of Inorganic Biochemistry. Le reportage a souligné que les entreprises cosmétiques n’ont pas révisé leurs pratiques pour autant.
Par ailleurs, en mars 2013, Arte a consacré une soirée Thema pour passer en détail la toxicité de l’aluminium. Les discussions ont porté sur les conséquences des additifs à base d’aluminium, l’industrie des produits dérivés, la présence de l’aluminium dans l’eau potable des réseaux de villes ainsi que sur les effets de cette substance sur les maladies neurologiques.