Caractéristiques de l’Yam
- Nom : Yam
- Règne : Plantae
- Sous-règne : Tracheobionta
- Division : Magnoliophyta
- Classe : Liliopsida
- Sous-Classe : Liliidae
- Ordre : Liliales
- Famille : Dioscoreaceae
- Sous-Famille : –
- Genre : Dioscorea
- Espèce : Igname
Le mot anglais yam vient de nyam qui signifie “manger”. L’appellation de cette racine africaine est nombreuse et varie selon la langue. En haoussa, on parle de yamyam et en zoulou de nyama.
Le terme français igname est tiré du portugais inhame ou de l’espagnol iname.
Deux espèces de yam ont leur origine en Asie et deux autres sont natives d’Afrique. De même, une espèce autochtone de cette plante est présente en Amérique du Sud.
Une espèce sauvage d’igname aurait été consommée en Asie du sud-est, il y a 12 000 ans. L’an 4 500 avant notre ère marquerait sa domestication. En Afrique, celle-ci remonterait à 6 000 ans. À la fin du XVIe siècle, cette plante a été introduite en Amérique du Sud avec les bateaux d’esclaves.
Dans le continent nord-américain, une confusion existait entre le yam et la patate douce. L’ipomoea batatas a été longtemps appelé igname à cause de ses tubercules ressemblant à celles des vraies ignames.
Les Igbos apprécient particulièrement ce légume-racine. En effet, la fête du Yam a lieu au moment de sa moisson. Cette célébration rend hommage à Ala, la déesse de la fertilité et de la terre.
En Papouasie-Nouvelle-Guinée, la culture de la tribu des Abelams considère que l’igname contient l’esprit de leurs ancêtres.
Dans les villes de l’est de la Côte d’Ivoire, les Akans célèbrent annuellement la fête des ignames. Cette fête préhistorique consiste à présenter au grand chef la nouvelle récolte selon un rituel sacré. L’igname est ensuite bénie avant d’être partagée entre les clans.
Ces plantes grimpantes sont volubiles et dioïques. Leurs feuilles pétiolées imitent la forme d’une corde. Elles sont alternes ou opposées, selon les espèces. Des bulbilles se développent sur les aisselles de la plante. Elles aident à la multiplication du yam et peuvent être mangées.
Les inflorescences axillaires sont constituées de grappes ou d’épis. Le développement des fleurs trimères à ovaire infère triloculaire donne naissance à des samares à trois ailes.
Les tubercules sont de forme variable. Ils peuvent être ovoïdes à oblongues, aplaties ou en forme de massue allongée. Ils ont une longueur pouvant aller jusqu’à un mètre. Ils pèsent environ 4 kg, certains atteignent les 15 kg. Comme les pommes de terre, ils sont pourvus d’yeux. En général, leur peau est jaune, mais elle peut être blanche ou même foncée. Leur chair est blanche, parfois jaunâtre.
Les espèces du genre Dioscorea qui ont un tubercule comestible sont considérées comme ignames. Il existe d’autres espèces de ce genre, mais leurs tubercules sont toxiques. Ils ne sont donc pas qualifiés de yam.
Plusieurs variétés de cette racine sont cultivées actuellement :
La culture du yam fait partie des cultures mondiales indispensables. Son rendement annuel avoisine les 74 millions de tonnes sur 9 millions d’hectares, le tout réparti dans 56 pays. Par rapport au manioc qui est plus facile à cultiver, on a constaté une diminution de la culture d’igname.
Cultiver cette plante nécessite une longue saison sans gel. Certaines espèces ont du mal à se développer hors des zones tropicales. Cependant, l’igname de Chine s’adapte aux climats européens. Dans ce cas, la technique consiste à planter les tubercules dans des pots en intérieur jusqu’au dégel. L’engrais utilisé doit être à base de potassium et de phosphate.
Ce légume-racine se récolte de septembre à novembre.
Le Nigeria est le premier pays producteur de yam mondial depuis 1999. À cette époque, il produisait 25 873 000 t pour passer à 50 052 977 t en 2019. Il accapare donc environ 67,3 % de la production mondiale. Le Ghana et la Côte d’Ivoire occupent les deux dernières places du podium. En 2019, le Ghana détenait 11,2 % de la production mondiale avec ses 8 288 198 t. La Côte d’Ivoire, quant à elle, a produit 7 176 762 t d’yam soit 9,7 % de la demande au niveau mondial.
Les autres pays producteurs sont : le Bénin, le Togo, le Cameroun, le Tchad, la République Centrafricaine, la Colombie et la Papouasie-Nouvelle-Guinée.
Ces tubercules ont une composition qui avoisine celle des pommes de terre. Ils renferment 25 % d’amidon et approximativement 7 % de protéines. Ils sont riches en vitamines C, B1 et B6, mais pauvres en minéraux ainsi qu’en matières grasses.
Les variétés de yams exploitées par l’industrie pharmaceutique contiennent :
En laboratoire, la diosgénine entre dans la préparation de stéroïdes. Sa forme naturelle est un antioxydant lipophylique qui contribue à la transformation des stérols alimentaires. Ces derniers sont les précurseurs des hormones stéroïdes endogènes.
Un atout majeur du yam est sa possible consommation par les bébés à partir de six mois.
Étant une excellente source de fibres, il est bon pour le transit et prévient le cancer du côlon. L’igname est également un probiotique et a un fort pouvoir antioxydant, contribuant ainsi au maintien d’une belle peau. Ce tubercule améliore votre santé cardiovasculaire en régulant les taux de lipides. En effet, la diosgénine a un effet bénéfique sur l’organisme en régulant le cholestérol et les triglycérides.
La teneur élevée en potassium de cette plante fait qu’elle est excellente pour votre système nerveux, votre fonction musculaire et votre pression sanguine. Le manganèse contenu dans le yam fortifiera vos os.
Les effets œstrogéniques de l’igname ne sont pas significatifs sauf si on le consomme cru et en grade quantité. Les activités œstrogéniques de cette plante sont différentes d’une variété à une autre.
En outre, ce légume-racine est très diurétique.
Le Dioscorea alata et le Dioscorea polystachya sont les deux espèces comestibles de yam.
Les habitants des régions tropicales apprécient beaucoup leurs tubercules amidonnés.
On les mange frits, cuits ou braisés. Le goût varie selon les espèces et les variétés : agréable, tendre, sucré, farineux et à goût de châtaigne. Il existe des espèces amères et âcres en Afrique, mais elles ne sont pas toxiques.
Les deux espèces consommables entrent dans la composition de la bière traditionnelle kalali en Guyane. Les yams sont aussi préparés en potage ou incorporés dans les galettes.
Une spécialité cubaine consiste à l’assaisonner d’une marinade avec :
En Chine, il est doré à point dans une poêle.
Le pouvoir oxydant de l’igname augmente lorsqu’il est bouilli ou frit. L’intensité de ce pouvoir fluctue en fonction des variétés.
En médecine traditionnelle, cette racine est utilisée pour traiter les symptômes de la ménopause. Des recherches ont été menées dans ce sens, mais elles n’ont pas permis d’étayer cette hypothèse.
Plusieurs études concluantes ont toutefois été menées chez l’homme et l’animal. Elles ont conclu que :
La consommation de ces tubercules occasionne des troubles digestifs chez les sujets souffrant du syndrome de l’intestin irritable. Il est recommandé aux personnes présentant des insuffisances rénales d’en manger avec modération. Il en est de même pour celles ayant une alimentation contrôlée en potassium.