
Caractéristiques de la verveine
- Nom : Verveine
- Règne : Plantae
- Sous-règne : Tracheobionta
- Division : Magnoliophyta
- Classe : Magnoliopside
- Sous-Classe : Asteridae
- Ordre : Lamiales
- Famille : Verbenaceae
- Sous-Famille :
- Genre : Verbena
- Espèce : –
L’appellation « verveine » désigne des plantes aromatiques ou ornementales de la famille des Verbénacées. Elles sont regroupées dans trois genres différents : Verbena, Aloysia et Glandularia. Les plus courantes sont la verveine odorante ou citronnée (Aloysia citrodora), la verveine du Pérou (Glandularia peruviana) et les Verbena, dont la verveine officinale (Verbena officinalis).
Les utilisations de la verveine en phytothérapie diffèrent en fonction de l’espèce. Les espèces comestibles sont utilisées dans la fabrication de tisane, de teinture mère ou de liqueur. De façon générale, les plantes connues sous le nom générique de verveine sont prisées pour leurs propriétés antispasmodiques, anti-inflammatoires et relaxantes.
La verveine est initialement une plante sauvage. Outre Verbena officinalis, les autres espèces sont originaires d’Amérique latine. La verveine citronnelle est une espèce native du Chili. Elle pousse spontanément dans les Andes et en Amérique du Sud. Elle la retrouve abondamment au Pérou, en Uruguay, en Bolivie, en Argentine et en Équateur. Dans ces régions, elle se développe à des altitudes allant jusqu’à 3 000 m.
Pareillement, la verveine du Pérou vient de ce continent. On la rencontre notamment au Brésil, en Argentine et en Bolivie.
Ces espèces figurent parmi celles qui ont été introduites en Europe à la fin du XVIIIe siècle. En revanche, la verveine officinale est originaire des prairies européennes. Elle colonise également de vastes étendues en Asie et en Afrique du Nord.
L’histoire de la verveine officinale, la seule espèce rencontrée à l’état sauvage en Europe, remonte à l’Antiquité. À cette époque, elle était considérée comme une plante sacrée, voire magique. Au temps des Romains, les prêtres nettoyaient les autels dédiés à Jupiter avec de la verveine. Les guérisseurs d’Asie et les chamans d’Amérique du Nord l’utilisent pour leurs prédictions et pour chasser les mauvais esprits. Par ailleurs, les druides gaulois s’en servaient pour leurs rituels et leurs cérémonies. La verveine officinale symbolise la beauté, la grâce, la pureté, la paix, le courage et l’abondance.
L’arrivée de la verveine odorante sur le Vieux Continent s’est faite en vagues successives. Le botaniste français Philibert Commerson en a ramené un spécimen après son voyage à Buenos Aires en 1767. En réalité, elle a fait sa première entrée en Europe au Real Jardín Botánico de Madrid bien avant cette date. Un peu plus tard, d’autres plants sont rapportés du Pérou par le naturaliste français Joseph Dombey.
Dans son poème Néère, tiré de son œuvre « Poèmes antiques : Études latines », Leconte de Lisle fait allusion à la verveine en tant que plante de l’amour.
Le calendrier républicain déclare le 27e jour du mois de prairial, soit le 15 juin du calendrier grégorien, comme le « jour de la verveine ».
Plus récemment, dans la série télévisée Vampire Diaries, on a prêté à cette plante des pouvoirs surnaturels. Alors appelée veine de Vénus, elle y est employée pour affaiblir les vampires et pour éviter d’être hypnotisé.
Les verveines sont des plantes herbacées vivaces ou annuelles, selon l’espèce. À maturité, elles atteignent 30 cm à 80 cm de hauteur. Elles ont une tige velue, dressée et ramifiée.
Étant des plantes à feuillage semi-persistant, elles gardent une partie de leurs feuilles en hiver. Elles ont une disposition opposée. De forme oblongue, elles sont découpées en lobes dentelés.
Ces plantes fleurissent généralement en été et produisent des fleurs de couleur mauve, violette ou rouge. Leur inflorescence est regroupée en longs épis filiformes.
Le fruit des verveines possède quatre akènes qui se dispersent une fois arrivés à maturité.
Bien qu’on la retrouve en abondance en Europe, la verveine s’épanouit davantage en Amérique du Sud. Effectivement, elle connaît une croissance optimale sous un climat chaud et humide. Elle apprécie les régions situées à haute altitude.
Dans le genre Verbena, on a :
La verveine officinale se reconnaît à ses feuilles ciselées, semblables à celles du chêne. Ses sommités fleuries sont de couleur mauve. On la rencontre souvent en bordure de chemin ou de sentiers d’animaux. Elle est la plus robuste des trois espèces citées précédemment et résiste facilement aux basses températures hivernales.
La verveine des jardins est l’espèce la plus florifère. Elle offre des fleurs aux nombreuses teintes. Cette espèce est plutôt annuelle, sauf dans les régions à hivers doux.
La verveine de Buenos Aires est reconnaissable à ses tiges dressées et rigides ainsi qu’à son feuillage peu fourni. Ses sommités fleuries sont composées de petites cymes violettes qui persistent durant tout l’été.
Ce genre renferme plusieurs espèces, mais les plus familières sont la verveine citronnée (Aloysia citrodora) et la verveine menthe (Aloysia polystachya). Leur feuillage est particulièrement réputé pour être très odorant. De ce fait, elles sont le plus souvent exploitées en tant que plantes aromatiques.
La verveine citronnée, appelée aussi verveine citronnelle ou verveine odorante, est un arbrisseau aux feuilles élancées de couleur vert clair. Elle ne supporte pas les chutes de température et résiste mal aux hivers rudes. Ses racines sont fragiles et flétrissent quand elles sont exposées à des températures inférieures à 5 °C.
La verveine menthe ou verveine réglisse a une tige très ramifiée. Contrairement à la verveine odorante, son feuillage est abondant. Ses feuilles lancéolées dégagent une forte odeur mentholée.
Glandularia peruviana est une plante ornementale de petite taille. À port rampant, la verveine du Pérou ne mesure que 10 cm de hauteur. Elle recouvre le sol sur un rayon de 50 cm à 60 cm. Ses fleurs forment de petites grappes rouges ou mauves.
Les substances actives contenues dans chacune de ces espèces, ainsi que leur teneur, sont différentes. Cependant, ces plantes partagent les mêmes composants suivants :
Bien que la verveine se décline en espèces et en variétés différentes, l’apport nutritif de cette plante reste le même. L’apport calorique pour 100 g de verveine est d’environ 15 kcal. Les verveines sont pauvres en protéines, en glucides et en lipides. Dans le cadre d’une alimentation équilibrée, elles permettent d’alléger vos plats.
Les espèces les plus cultivées en Europe sont la verveine citronnelle et la verveine officinale. Leur mode de culture est similaire. En général, les verveines préfèrent les emplacements en plein soleil ou mi-ombragés. Elles ont besoin d’un apport hydrique régulier et important pendant les chaudes journées d’été. Pour une croissance optimale, il est conseillé de les cultiver dans un sol frais et fertile.
La verveine citronnelle étant un arbrisseau sensible au gel pendant l’hiver, la culture en pot est à privilégier. Pour ce faire, créez votre substrat en mélangeant du terreau à de la terre de jardin. Pour que ce mélange reste humide sans pour autant être détrempé, le fond du pot doit être percé. On peut aussi y placer des billes d’argile. La culture de cette espèce se fait entre mai et juin. La verveine officinale peut être plantée dans le jardin. Toutefois, elle est semée en intérieur de mars à avril, puis repiquée une fois que les plantules aient deux feuilles. Pour réussir cette étape, une préparation en amont est nécessaire. La fertilisation du sol avec du compost est importante. Avant de mettre les plants en terre, trempez les godets dans l’eau. Les trous qui accueilleront les semences seront distancés de 30 cm environ. Ils doivent être plus larges que les mottes Enfin, tassez la terre et creusez légèrement autour de la plante pour que le sol garde un peu d’humidité.
La verveine nécessite très peu de soin. Elle n’a pas besoin d’un arrosage fréquent, sauf en cas de sécheresse prolongée. Pour maintenir l’humidité du substrat, un paillage est suffisant. Cette technique permet également de protéger les racines du gel en hiver. Pour stimuler sa croissance, vous pouvez apporter du compost une fois par an.
Des entretiens particuliers doivent être réalisés sur certaines espèces. La verveine officinale se multiplie rapidement. Pour éviter qu’elle ne prenne trop de place, il suffit d’enlever les fleurs fanées. Au contraire, si vous souhaitez obtenir de nouveaux plants, vous pouvez procéder au bouturage au mois d’août. De plus, une division de touffe est possible, mais uniquement au printemps.
La verveine de Buenos Aires et la verveine officinale peuvent supporter des températures allant jusqu’à – 5 °C. Si vous les cultivez dans des régions plus froides, couvrez-les d’un paillage épais avant l’hiver après avoir rabattu les tiges au ras du sol. Toutefois, si elles meurent malgré ces précautions, des semis spontanés peuvent apparaître au printemps.
La récolte des feuilles et des fleurs de la verveine se fait généralement de juin à septembre. En revanche, celle de la verveine odorante se passe entre mai et octobre.
Il est conseillé de prélever les feuilles et les fleurs en fonction des besoins. Néanmoins, il est possible de les conserver pour un usage ultérieur. Les feuilles de verveine peuvent être congelées. Pour qu’elles gardent leur fraîcheur, il suffit de les envelopper de papier aluminium. L’autre option consiste à les faire sécher, mais elles ne pourront pas être gardées longtemps. De plus, leur arôme aura changé.
Pour sécher les fleurs, on les regroupe en petits bouquets. Pour sécher les fleurs, on les regroupe en petits bouquets. Ensuite, on les suspend dans un endroit aéré et sombre, la tête en bas. Une fois le séchage terminé, on les place dans un récipient hermétique.
Les verveines citées précédemment ont des vertus qui leur sont propres. Cependant, la verveine citronnée et la verveine officinale sont les plus exploitées en phytothérapie.
Les verveines sont connues pour leurs bienfaits sédatifs et relaxants qui en font des alliés de taille en phytothérapie. En effet, elles aident dans la régulation du sommeil, dans la lutte contre le stress et dans le traitement des états anxieux. Elles constituent des anti-inflammatoires et des antispasmodiques naturels.
On les connaît aussi pour être cicatrisantes, tonifiantes, rafraîchissantes et adoucissantes pour la peau.
En outre, la tisane de verveine est efficace contre les troubles digestifs. On s’en sert également comme expectorant et antitussif.
Certaines espèces agissent sur le système reproducteur en tant que rééquilibrant hormonal ou comme utéro-stimulant.
À ce jour, aucun essai clinique ne corrobore l’efficacité thérapeutique de la verveine sur l’Homme. Mais, des tests in vitro ont été réalisés sur des animaux. Ils ont permis de mettre en exergue les actions des principes actifs de la verveine. En plus d’être bactéricides et fongicides, ces derniers agissent comme des antioxydants et des antidouleurs.
Néanmoins, des recherches menées par des scientifiques sur des extraits de verveine montrent une faible activité antimicrobienne de cette plante. Le verbascoside, un des polyphénols contenus dans la verveine, serait analgésique, sédatif et hépatoprotecteur.
En médecine traditionnelle, la verveine est utilisée pour soulager les douleurs liées au rhumatisme. Certaines variétés sont employées comme contraceptif en ayurveda. De nos jours, on a recours aux verveines pour atténuer les douleurs des règles ou pour soulager les crampes d’estomac.
La verveine se consomme en tisane, en teinture mère ou en gélule (en tant que complément alimentaire).
L’infusion de verveine reste la préparation la plus prisée. Cette boisson a des vertus calmantes et est indiquée en cas de stress de nervosité. Par ailleurs, sa consommation est indiquée pour :
La verveine a une influence sur la production de lait maternel et sur les montées de lait. Elle est ainsi recommandée aux femmes allaitantes.
Chez les bébés de plus de six mois, cette boisson soulage les coliques intestinales et facilite la digestion.
L’infusion de verveine peut être appliquée sur la peau. Grâce à ses bienfaits apaisants et cicatrisants, elle fait des merveilles autant sur les peaux sensibles que sur les peaux grasses à tendance acnéiques. Mélangée au shampooing, cette infusion apaise le cuir chevelu et redonne leur brillance aux cheveux.
L’huile essentielle de verveine s’utilise en massage pour faire face à l’anxiété. Elle nécessite d’être diluée dans de l’huile végétale, car elle est irritante pour la peau. Pour ce faire, il faut respecter la proportion suivante : une goutte d’huile essentielle pour deux gouttes d’huile végétale. Avec ce mélange, on masse le plexus solaire en suivant le sens des aiguilles d’une montre. Pour un massage plantaire ou un massage du bas du dos, on associe quinze gouttes d’huile essentielle de verveine avec 10 ml d’huile végétale.
En cas de douleurs digestives, on peut boire de la tisane de verveine trois fois par jour jusqu’à ce que les symptômes disparaissent. Pour la préparer, on a besoin d’une tasse d’eau et d’une cuillerée à café de plante séchée (environ 5 g). La teinture mère de verveine est aussi efficace, à raison de 50 gouttes, trois à quatre fois par jour.
Si vous souffrez de spasmes digestifs, faites infuser cinq feuilles fraîches ou sèches dans une tasse d’eau chaude. Laissez reposer 10 minutes sous couvercle avant de boire.
L’huile essentielle de verveine peut être consommée par voie orale. Si vous avez du mal à vous endormir, diluez deux à six gouttes dans 250 ml d’eau chaude, sans dépasser deux prises par jour. D’autres options consistent à déposer l’huile essentielle sur un carré de sucre ou à la mélanger avec une cuillerée à café de miel ou d’huile d’olive, avant de l’avaler.
Si vous préférez la verveine en tant que complément alimentaire, prenez une gélule de 1 g tous les jours au moment des repas.
À forte dose, la verveine entraîne des irritations. Étant potentiellement abortive, elle est contre-indiquée chez les femmes enceintes.
Elle est à éviter en cas de carence en fer, car elle réduit l’absorption de ce dernier.
Des cas de dermatites ou d’allergies ont été signalés à la suite d’un contact avec la peau ou de l’ingestion de verveine officinale ou de verveine des jardins.
Les effets indésirables connus concernent son influence sur le fonctionnement des enzymes du foie. Les terpènes contenus dans la verveine modifient la concentration de ces derniers. Le risque d’interactions médicamenteuses n’est pas exclu, notamment en cas de traitement avec des médicaments métabolisés par ces enzymes. Cette plante est donc à consommer avec modération en cas d’insuffisance hépatique.
Ses propriétés antibactériennes multiplient celles des antibiotiques. Par ailleurs, elle réduit l’action des anticoagulants et des antiplaquettaires à cause de sa forte teneur en vitamine K.
La verveine ayant des vertus vasodilatatrices, elle ne doit pas être consommée si vous êtes sous antihypertenseurs. Cette recommandation est également valable pour les personnes hypotendues. Il en est de même pour celles qui prennent des vasopresseurs.
Sa consommation est déconseillée en cas de prise médicamenteuse d’anti-inflammatoire, car elle pourrait en décupler les effets.