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Tussilage

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Caractéristiques du Tussilage

  • Nom : Tussilage
  • Règne : Plantae
  • Sous-règne : Tracheobionta
  • Division : Magnoliophyta
  • Classe : Magnoliopsida
  • Sous-Classe : Asteridae
  • Ordre : Asterales
  • Sous-Ordre :
  • Famille : Asteraceae
  • Sous-Famille :
  • Genre : Tussilago
  • Espèce : Tussilago farfara

Voir les produits associés au Tussilage.

Le tussilage : son étymologie, son histoire, sa description, son habitat, sa culture, sa composition, ses propriétés, ses préparations et ses utilisations phytothérapeutiques et ses contre-indications

Appartenant à la famille des Asteraceae, le Tussilago farfara est la seule espèce reconnue du genre Tussilago. Plante vivace et printanière, elle est recherchée en phytothérapie pour ses propriétés antitussives et pectorales.

Étymologie, synonymes et histoire du tussilage

Étymologie

Le tussilage, également connu sous le nom scientifique Tussilago farfara, est une plante vivace à rhizome traçant. Il tire son nom Tussilago des mots latins tussis et agere, qui veulent dire « chasser la toux ». Cela en dit déjà long sur ses vertus médicinales reconnues depuis la nuit des temps. Le terme farfara fait référence à la ressemblance de ses feuilles à celles d’un peuplier.

Au Moyen Âge, les Romains l’avaient appelée Fillius ante patrem ou « fils avant le père », car ses fleurs apparaissent avant les feuilles.

En France, le tussilage est connu sous l’appellation de « pas-d’âne », en raison de ses feuilles en forme de sabot.

En patois, on désigne la plante par « takounë », « puà dino » ou « mai de ma » (mois de mars), et ses fleurs par « fevroeuza » (fiévreuse).

En Chine, on l’appelle « kuan dong hua ».

tussilage-caracteristiques

Synonymes

Le Tussilago farfara est aussi appelé Cineraria farfara, Tussilago rupestris et Tussilago ruderalis. On ne lui connaît pas de variétés.

Histoire du tussilage et de son usage à travers le temps

Depuis l’Antiquité, la médecine traditionnelle eurasienne a toujours prescrit le tussilage comme un antitussif.

Depuis 2 000 ans, ce remède est administré pour la même pathologie, que ce soit en Chine ou en Europe.

Les feuilles de cette plante en tabac ont été préconisées depuis fort longtemps pour les asthmatiques et les personnes souffrant du rhume du cerveau (rhinite).

Au Ier siècle, le médecin grec Dioscoride avait mentionné une plante appelée Bêchion (qui calmerait la toux) et qui désignait le tussilage. Il suffisait d’inhaler à travers un entonnoir ses feuilles séchées et brûlées pour guérir les toux sèches et les difficultés respiratoires. Le naturaliste romain Pline l’Ancien a recommandé la même prescription et la même méthode pour la plante farfarum ou farfugium, en vue de calmer les toux persistantes.

Toujours à la même époque, en Chine, un ouvrage sur les matières médicales chinoises avait consacré un petit extrait sur la plante kuan dong hua. On l’utilisait pour traiter la toux et les essoufflements.

Au XVIIe siècle, Li Shizhen avait à nouveau recommandé la prescription par fumigation des fleurs du tussilage, mélangées avec du miel, pour traiter la toux. Les détails sont décrits dans l’ouvrage de ce célèbre médecin naturaliste chinois : Grand traité de matière médicale.

Au XVIIIe et au XIXe siècle, des praticiens avaient rapporté que la décoction ou le suc frais des feuilles et des racines du tussilage auraient guéri de la scrofule. Toutefois, jusqu’à présent aucune étude n’a confirmé cette affirmation. Par ailleurs, une analyse sur les extraits de la plante entière a supposé que ses polysaccharides auraient un effet anti-inflammatoire. De plus, ces composés renforceraient le système immunitaire.

En 2003, les universités de MTC de Nakin et de Shanghai ont conjointement publié un ouvrage sur la pharmacologie chinoise. Les intervenants s’étaient basés sur le Grand traité de matière médicale de Li Shizhen. Ils y mentionnent deux fonctions du kuan fong hua en tant qu’humidificateur de poumons, antitussif et expectorant.

Au fil du temps, plusieurs utilisations au quotidien de la plante ont été rapportées. L’auto-prescription en cas de fièvre due à un refroidissement était courante. On mélangeait de la tisane de tussilage à la farine pour alimenter les porcs.

Description du tussilage

La hauteur du Tussilago farfara dépasse à peine 30 cm, tandis que son rhizome peut atteindre 2 m de long. Il se caractérise par une floraison avant la feuillaison et qui commence à la fin de l’hiver jusqu’en avril.

La fleur solitaire présente des capitules jaunes cotonneuses de 12 à 15 cm de diamètre. Elle se retrouve au bout d’une hampe couverte d’écailles pourpres, qui se penche en fin de floraison et se redresse à nouveau quand les fruits mûrissent. Ces derniers se présentent sous forme d’akène avec une aigrette.

Les feuilles du tussilage apparaissent en rosette, de place en place sur le rhizome, une fois que les fleurs se fanent. Ayant la forme arrondie rappelant l’empreinte d’un sabot d’âne sur le sol, elles mesurent jusqu’à 20 cm de diamètre. Leur face dorsale est légèrement feutrée de blanc, tandis que celle supérieure lisse est d’un beau vert clair.

Le Tussilago farfara est principalement pollinisé par les insectes tels les bourbons et les abeilles. Ils sont attirés par l’abondance de ses fleurs au printemps. Cet apport substantiel en pollen leur permet de nourrir suffisamment leur couvain. Toutefois, la plante ne produit pas de nectar.

Le tussilage peut être facilement confondu avec des espèces du genre Petasites. Bien qu’ayant la même caractéristique de fleurir avant les feuilles, ces plantes ont un limbe plus denté et sinué, de forme assez ronde ou triangulaire. Le pissenlit et les Adenostyles aux grandes feuilles cordiformes lui ressemblent également.

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Habitat et culture du tussilage

Habitat et biotope

Le tussilage est une plante présente en colonie dans les lieux humides et argileux de l’hémisphère nord. On peut le trouver jusqu’à 3 000 mètres d’altitude.

Il se rencontre couramment en Europe, en Afrique du Nord, au Moyen-Orient et aussi en Asie.

Les berges des cours d’eau, les marais ou les prairies humides, ainsi que les terrains vagues et remués sont ses zones de prédilection. Par ailleurs, son habitat naturel est souvent associé à des sols riches en argile.

La présence d’une colonie de tussilage indique des sols instables qui risquent de glisser ou de s’effondrer. Des constructions, habitats ou routes ne doivent pas alors y avoir lieu. En effet, le sol ou la roche-mère renferme de l’eau à ces endroits.

Plante pionnière, le Tussilago farfara domine rapidement les zones tourbeuses et marneuses. Il pourra alors servir pour préparer la culture des arbres pionniers tels que le saule ou l’aulne. Par ailleurs, le tussilage peut être planté comme couvre-sol pour remplacer le gazon.

Culture

Plante ornementale, le tussilage se prête à une culture dans les jardins, au pied d’une haie bocagère et autres espaces. Il est possible de le cultiver à partir de la division de ses rhizomes ou de la semence de ses graines.

Il a besoin d’un sol bien drainé et riche en matière organique, de pH basique à légèrement acide. Les terrains argileux lui conviennent parfaitement.

Il se plante en plein soleil ou à mi-ombre, au printemps ou à l’automne. Une fois établi, le tussilage est une plante résistante qui nécessite peu d’entretien.

Le Tussilago farfara se propage rapidement, il est donc important de surveiller sa croissance et de contrôler sa propagation si nécessaire.

Récolte

Les fleurs du tussilage sont cueillies avant qu’elles s’épanouissent, vers la fin de l’hiver. Ainsi, les fruits ne risquent pas de mûrir pendant le séchage. En conséquence, cette opération doit se faire rapidement et se dérouler dans un endroit aéré et sec.

Les feuilles sont récoltées à partir du printemps jusqu’à l’automne.

Le tussilage est peu attaqué par des maladies. Pour empêcher les limaces de manger ses feuilles, il suffit d’installer des barrières de sable ou de cendres autour de ses pieds.

Tendance à envahir

Importée par les colons au Canada et aux États-Unis, la plante pionnière Tussilago farfara s’est très vite montrée dominante. Elle s’est rapidement propagée et est devenue envahissante, menaçant l’écosystème des parcs naturels d’Amérique du Nord. Dans le parc national canadien du Gros-Morne, le tussilage ne peut coloniser que les zones perturbées naturellement ou du fait des actions de l’Homme.

En raison de son caractère dominant et envahissant, pour votre usage personnel, il est préférable de récolter ses fleurs et ses feuilles dans la nature. En effet, le cultiver pourrait empêcher d’autres plantes ornementales de s’établir à proximité.

Composition du tussilage

Divers composants actifs sont renfermés dans les différentes parties du tussilage.

Dans les feuilles

Ces parties contiennent :

  • du mucilage, à raison de 6 à 10 % ;
  • une substance antibiotique ;
  • une résine ;
  • des caroténoïdes ;
  • des alcaloïdes pyrrolizidiniques ;
  • de la vitamine C et des sels minéraux (Ca, Na, S, Si, Mg, K, P et Fe).

Une fois calcinées, les feuilles produisent des cendres dont 15,40 à 18,20 % sont celles des salpêtres qu’elles renferment. Elles sont composées de :

  • Sodium (2,6 %) ;
  • Phosphore (4,44 %) ;
  • Acide silique (7,52 %) ;
  • Chlore (7,82 %) ;
  • Magnésium (8,86 %) ;
  • Soufre (20,55 %) ;
  • Potassium (28,2 %).

Dans les fleurs

On retrouve :

  • des flavonoïdes (kaemférol, hypérine, rustoside et quercétine) ;
  • 10 % de tanins ;
  • 8 % de mucilage ;
  • des alcaloïdes pyrrolizidiniques tels que la senkirkine et la sénécionine ;
  • des alcaloïdes pyrrolizidiniques ;
  • de l’ester sesquiterpénique , spécifiquement de la tussilagone ;
  • de la vitamine C et du zinc.

Les boutons floraux referment essentiellement de la tussilagone.

Tous ces composants confèrent au tussilage ses propriétés bénéfiques pour la santé, spécifiquement pour traiter les affections pulmonaires.

Propriétés du tussilage en phytothérapie

Le mucilage présent dans la plante possède des propriétés adoucissantes et émollientes. Elles contribuent à apaiser les irritations des voies respiratoires. La tussilagone augmente la ventilation des poumons et régule l’hypotension artérielle.

Effets antioxydants

Les composés actifs présents dans le tussilage, tels que les flavonoïdes et les caroténoïdes, ont des propriétés antioxydantes. Cela signifie qu’ils peuvent aider à neutraliser les radicaux libres et à réduire les dommages oxydatifs dans l’organisme, contribuant ainsi à maintenir une bonne santé globale.

Les caroténoïdes sont aussi bénéfiques pour la santé des yeux. Concentrés dans la rétine, elles protègent contre la lumière bleue, la dégénérescence maculaire avancée et les cataractes.

Effets anti-inflammatoires

Le tussilage présente des propriétés anti-inflammatoires, ce qui en fait un choix potentiel pour soulager les douleurs articulaires et musculaires. Les flavonoïdes participent au renforcement des défenses immunitaires.

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Modes de préparation phytothérapique du tussilage

Les fleurs du Tussilago farfara sont les plus utilisées pour préparer une infusion et un sirop. Les feuilles servent pour une décoction, pour fumer et comme substitut au sel. Les racines sont employées pour confectionner des bonbons contre la toux.

Infusion

Une méthode courante pour utiliser le tussilage est de préparer une infusion, avec environ 1 cuillère à café de matières sèches dans 15 cl d’eau bouillante. Le temps de pause est de 10 minutes. Vous pouvez la sucrer au miel. Il est recommandé de consommer 2 à 3 tasses d’infusion par jour, et ce, sur une courte période.

Sirop

Une autre option est de préparer un sirop à base de tussilage. Pour cela, faites bouillir 250 g de fleurs de cette plante dans 1 litre d’eau, puis laissez infuser pendant toute une nuit. Filtrez le mélange et ajoutez le même poids de sucre. Mettez sur feu jusqu’à obtenir un sirop. La posologie est de 4 cuillères à soupe par jour.

La composition du sirop peut inclure d’autres plantes pectorales.

Décoction

Utilisée pour les applications externes, la décoction se prépare avec 50 à 100 g de feuilles séchées dans 1 litre d’eau pendant trois minutes, à laisser infuser pendant 10 minutes. Elle est employée en compresses externes.

Cataplasme

Il suffit de cuire les feuilles et de les appliquer, chaudes mais supportables, directement sur la zone. Toutefois, elles peuvent être macérées dans un peu d’eau toute une nuit, ou encore utilisées fraîches en les pilant ou en les froissant.

Plante à fumer

Recommandées pour lutter contre l’asthme et le coryza, les feuilles de la plante peuvent se substituer au tabac. Elles sont empilées, séchées, enroulées et ensuite fumées. P. P. Bolan suggère aux fumeurs de préparer un mélange équilibré de feuilles séchées de tussilage, de marronnier et d’aspérule odorante. Elles sont mises à macérer dans de l’eau fortement sucrée avec du miel. Après avoir été séchées à nouveau, elles sont compressées et finement coupées, semblables au tabac. L’ajout de deux parties de cette association à une partie de tabac ordinaire permet d’obtenir un mélange à fumer à l’odeur délicate.

Substitut de sel dans un régime

Les cendres de feuilles de tussilage, brûlées dans un récipient en métal, peuvent se substituer au sel en raison de leur haute teneur en potassium. Une fois tamisées, elles sont conservées dans un contenant hermétique.

Thé des « quatre fleurs » ou tisane des fleurs pectorales

Les fleurs du tussilage entrent dans la composition de l’historique « thé des quatre fleurs », qui, en fait, recèle sept plantes. Ce breuvage soigne les inflammations des voies respiratoires. Le mélange est constitué, à parts égales,  de :

  • tussilage (Tussilago farfara) ;
  • guimauve (Althaea officinalis)
  • bouillon blanc (Verbascum thapsus) ;
  • violette odorante (Viola adorata) ;
  • coquelicot (Papaver rhoeas) ;
  • pied de chat (Antennaria dioica) ;
  • Mauve sylvestre (Malva silvestris).

Prenez-en une cuillerée à café et laissez infuser dans une tasse d’eau bouillante pendant cinq minutes. Vous pouvez sucrer avec du miel. La posologie est de quatre tasses par jour.

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Vertus et utilisations du tussilage

Vertus

Le tussilage est réputé pour ses vertus expectorantes, aidant à éliminer les sécrétions des voies respiratoires et à soulager la congestion. Les feuilles et les fleurs ont des propriétés pectorales, adoucissantes et calmantes.

La consommation des boutons floraux inhibe l’alpha-glucosidase et prévient le diabète.

Cure pour la toux et les affections respiratoires

L’infusion de tussilage soulage la toux, en particulier la toux sèche et irritante. Ses propriétés expectorantes aident à dégager les voies respiratoires. L’expulsion des sécrétions bronchiques est facilitée. Elle traite également la bronchite et les catarrhes aigus ou chroniques. Les crises d’asthme s’apaisent en fumant une cigarette à base de feuilles de cette plante, séchées et pilées.

Dans le cas de la toux chronique causée par la silicose et l’emphysème, l’infusion de tussilage n’apporte qu’un soulagement symptomatique. En effet, ces deux pathologies ne peuvent pas être guéries. La posologie est d’une tasse au réveil et une autre avant d’aller dormir, le soir.

La tisane des fleurs pectorales est également recommandée pour soigner les toux persistantes.

Soulagement des affections des voies respiratoires supérieures

L’infusion de Tussilago farfara est aussi employée pour soulager les maux de gorge, les enrouements, les rhumes, les infections des sinus et les congestions nasales.

En gargarisme, une décoction de cette plante traite également les inflammations bucco-pharyngées.

Usage externe

La décoction du tussilage traite certaines affections cutanées telles que l’eczéma, les irritations, les démangeaisons et les coups de soleil. Il vient à bout des furoncles, des abcès, des kystes et des dermatoses. Les cataplasmes à base de feuilles cuites de cette plante vivace à rhizomes apaisent et hydratent la peau, et soignent les entorses.

Un bain de pieds dans une décoction, chaude ou tiède, traite l’hyperhidrose.

Le tussilage dans la cuisine

Les jeunes feuilles se consomment crues et leur goût se rapproche de celui de l’artichaut. Elles sont appréciées en beignet. Celles plus âgées doivent être longuement cuites.

Fraîches, les fleurs sont délicieuses mélangées à une salade. À la poêle ou à la vapeur, elles sont tout autant appréciées. Les tiges juteuses ajoutent leur arôme aux plats.

Riches en chlorure de potassium, les cendres de feuilles séchées servent de condiment dans un régime sans sel.

Dans tous les cas, en raison de la présence d’alcaloïdes, il faut doser la consommation de ces parties du tussilage.

Contre-indications, précautions et effets indésirables du tussilage

À haute dose, les alcaloïdes pyrrolizidiniques sont toxiques pour le foie. Ils sont également potentiellement cancérigènes. En conséquence, il est important de limiter l’utilisation du tussilage, à des fins thérapeutiques, à un mois au maximum, et ce, deux fois par an.

Les enfants de moins de six ans et les personnes ayant des problèmes hépatiques ne peuvent pas être traités avec cette plante. Les préparations à base de tussilage sont également à proscrire chez les femmes enceintes et allaitantes.

Il est recommandé de suivre les dosages et les instructions prescrits lors de l’utilisation du Tussilago farfara à des fins médicinales. Une consultation chez un professionnel de santé s’impose avant de commencer un traitement avec la plante.

Il est important de noter que ces utilisations sont basées sur des connaissances traditionnelles et historiques du tussilage.

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