Synonymes
Le Tussilago farfara est aussi appelé Cineraria farfara, Tussilago rupestris et Tussilago ruderalis. On ne lui connaît pas de variétés.
Histoire du tussilage et de son usage à travers le temps
Depuis l’Antiquité, la médecine traditionnelle eurasienne a toujours prescrit le tussilage comme un antitussif.
Depuis 2 000 ans, ce remède est administré pour la même pathologie, que ce soit en Chine ou en Europe.
Les feuilles de cette plante en tabac ont été préconisées depuis fort longtemps pour les asthmatiques et les personnes souffrant du rhume du cerveau (rhinite).
Au Ier siècle, le médecin grec Dioscoride avait mentionné une plante appelée Bêchion (qui calmerait la toux) et qui désignait le tussilage. Il suffisait d’inhaler à travers un entonnoir ses feuilles séchées et brûlées pour guérir les toux sèches et les difficultés respiratoires. Le naturaliste romain Pline l’Ancien a recommandé la même prescription et la même méthode pour la plante farfarum ou farfugium, en vue de calmer les toux persistantes.
Toujours à la même époque, en Chine, un ouvrage sur les matières médicales chinoises avait consacré un petit extrait sur la plante kuan dong hua. On l’utilisait pour traiter la toux et les essoufflements.
Au XVIIe siècle, Li Shizhen avait à nouveau recommandé la prescription par fumigation des fleurs du tussilage, mélangées avec du miel, pour traiter la toux. Les détails sont décrits dans l’ouvrage de ce célèbre médecin naturaliste chinois : Grand traité de matière médicale.
Au XVIIIe et au XIXe siècle, des praticiens avaient rapporté que la décoction ou le suc frais des feuilles et des racines du tussilage auraient guéri de la scrofule. Toutefois, jusqu’à présent aucune étude n’a confirmé cette affirmation. Par ailleurs, une analyse sur les extraits de la plante entière a supposé que ses polysaccharides auraient un effet anti-inflammatoire. De plus, ces composés renforceraient le système immunitaire.
En 2003, les universités de MTC de Nakin et de Shanghai ont conjointement publié un ouvrage sur la pharmacologie chinoise. Les intervenants s’étaient basés sur le Grand traité de matière médicale de Li Shizhen. Ils y mentionnent deux fonctions du kuan fong hua en tant qu’humidificateur de poumons, antitussif et expectorant.
Au fil du temps, plusieurs utilisations au quotidien de la plante ont été rapportées. L’auto-prescription en cas de fièvre due à un refroidissement était courante. On mélangeait de la tisane de tussilage à la farine pour alimenter les porcs.
Description du tussilage
La hauteur du Tussilago farfara dépasse à peine 30 cm, tandis que son rhizome peut atteindre 2 m de long. Il se caractérise par une floraison avant la feuillaison et qui commence à la fin de l’hiver jusqu’en avril.
La fleur solitaire présente des capitules jaunes cotonneuses de 12 à 15 cm de diamètre. Elle se retrouve au bout d’une hampe couverte d’écailles pourpres, qui se penche en fin de floraison et se redresse à nouveau quand les fruits mûrissent. Ces derniers se présentent sous forme d’akène avec une aigrette.
Les feuilles du tussilage apparaissent en rosette, de place en place sur le rhizome, une fois que les fleurs se fanent. Ayant la forme arrondie rappelant l’empreinte d’un sabot d’âne sur le sol, elles mesurent jusqu’à 20 cm de diamètre. Leur face dorsale est légèrement feutrée de blanc, tandis que celle supérieure lisse est d’un beau vert clair.
Le Tussilago farfara est principalement pollinisé par les insectes tels les bourbons et les abeilles. Ils sont attirés par l’abondance de ses fleurs au printemps. Cet apport substantiel en pollen leur permet de nourrir suffisamment leur couvain. Toutefois, la plante ne produit pas de nectar.
Le tussilage peut être facilement confondu avec des espèces du genre Petasites. Bien qu’ayant la même caractéristique de fleurir avant les feuilles, ces plantes ont un limbe plus denté et sinué, de forme assez ronde ou triangulaire. Le pissenlit et les Adenostyles aux grandes feuilles cordiformes lui ressemblent également.