Le thym vulgaire : son origine, sa description, ses variétés, sa culture, sa composition, ses propriétés, ses utilisations, ses vertus et effets indésirables

L’utilisation du Thymus vulgaris remonte à l’Antiquité. Chez les Grecs, cette plante permettait de parfumer les bains et était aussi employée en cuisine. Cette civilisation s’en servait aussi comme encens dans leurs temples. En outre, à cette époque, boire une potion à base de ce végétal était censé donner du courage et de la bravoure pendant les combats. Par ailleurs, les Égyptiens l’utilisaient pour embaumer les morts. Chez les Romains, la plante permettait de purifier leur intérieur. De plus, ils avaient découvert de nombreuses vertus de celle-ci et l’ont intégrée dans leur culture populaire. Ils en faisaient souvent usage dans leur cuisine et croyaient en leurs propriétés antiseptiques.

Histoire du thym vulgaire

Durant le Moyen Âge, le thym vulgaire a commencé à être cultivé dans les jardins des monastères. Son énorme potentiel dans le domaine culinaire s’est fait progressivement connaître. Au même moment, des plats épicés aux saveurs méditerranéennes deviennent de plus en plus populaires. Cette période correspond également au début de l’élaboration des potions à base de cette herbe aromatique.

À partir du XVI^e siècle, le thym vulgaire est considéré comme un emblème de la cuisine provençale. Depuis lors, il s’est répandu dans plusieurs pays et a commencé à être cultivé partout dans le monde. Sa principale utilisation se trouve dans le milieu gastronomique, mais elle représente aussi un ingrédient important dans la fabrication d’huiles essentielles à base de plantes. Des produits de soins corporels ainsi que des médicaments en contiennent également, témoignant ainsi de sa popularité.

Concrètement, la dénomination « Thymus vulgaris » a été créée en 1753. Cependant, cette herbe aromatique est surtout connue grâce à ses noms vernaculaires, dont les suivants :

• thym commun ;
• thym vulgaire ;
• thym vrai ;
• thym des jardins ;
• herbe à thym ;
• pote ;
• farigoule ;
• serpolet.

Les appellations diffèrent selon les régions, bien que le « thym » soit davantage utilisé en France.

Diverses variétés du thym vulgaire

Le thymus vulgaris se décline en une large gamme de variétés, mais celles-ci se diffèrent uniquement par leur emplacement géographique. En voici quelques-unes :

• Thymus vulgaris var. amiclaeus ;
• Thymus vulgaris var. angustior ;
• Thymus vulgaris var. capitatus ;
• Thymus vulgaris var. latifolius ;
• Thymus vulgaris var. lateur.

Elles sont regroupées en trois principales sous-espèces : le Thymus vulgaris ssp. Aestivus, le Thymus vulgaris ssp. palearensis et le Thymus vulgaris ssp. vulgaris.

Le Thymus vulgaris ssp. aestivus

Cette variété se trouve principalement dans la zone méditerranéenne. Originaire de l’Espagne, d’Ibiza et de Levante, elle pousse sur un sol calcaire et dans des bosquets. Il s’agit d’une plante vivace avec des racines ligneuses et fibreuses, comme tous les thyms vulgaires.

Le Thymus vulgaris ssp. palearensis

Cette sous-espèce est présente sur le long de la région méditerranéenne, allant de l’Europe occidentale à la péninsule ibérique, jusqu’à l’Italie. Elle se retrouve généralement dans des petits groupes d’arbres. Il est aussi possible d’en repérer dans les endroits boisés, avec un sol basique. Cependant, cette variété de thym vulgaire est inexistante en France en raison du manquement des conditions particulières nécessaires à son développement.

Le Thymus vulgaris ssp. vulgaris

Originaire du sud-ouest et du sud-est de l’Europe, allant de l’Espagne à l’Italie, cette sous-espèce se présente sous la forme d’un arbuste. Elle pousse surtout dans les forêts tropicales et dans les milieux tempérés. Elle a ensuite été introduite dans plusieurs pays du monde, dont l’Algérie, le Cuba, la Suisse, la Tchécoslovaquie, la Nouvelle-Zélande et l’Haïti.

Habitat du thym vulgaire

Pour que le thym vulgaire se développe dans les meilleures conditions possibles, il est nécessaire de reproduire son habitat d’origine. Pour ce faire, il faut l’exposer au soleil, garant de sa croissance. Du fait de ses origines méditerranéennes et qu’il s’agisse d’une plante de rocaille, ce végétal peut très bien supporter un sol pauvre. Cependant, celui-ci doit être bien drainé pour favoriser son développement. Toutefois, un excès d’eau est fatal pour cet arbrisseau. En effet, ses racines peuvent pourrir rapidement. Ses feuilles sont susceptibles de commencer à jaunir. Ainsi, en cas d’hydratation qui dépasse la juste mesure, la plante meurt au bout de quelques jours.

En effet, si la culture se fait en intérieur, le végétal a besoin d’au moins cinq heures de soleil par jour. À défaut, vous pouvez recourir à une lumière artificielle. Dans ce cas, la plante devra y rester pendant au moins 12 heures. La terre doit être constituée de compost, de morceaux de calcaire et de gros sable. Enfin, l’entretien et l’arrosage se font uniquement quand celle-ci devient sèche. Aussi, pour éviter que le végétal ne devienne trop envahissant, un taillage est nécessaire une fois par mois.

Méthode de fabrication et d’extraction de produits à base de thym vulgaire

Le thym vulgaire peut être consommé sous sa forme brute, séchée ou encore en tant qu’huile essentielle. L’extraction de cette dernière implique des techniques bien spécifiques pour obtenir un produit de qualité.

L’extraction d’huile essentielle de thym vulgaire

La procédure commence au moment de la récolte. Pour fabriquer un liquide oléagineux de qualité, optez pour des feuilles matures. En effet, à ce stade, la concentration en essence dans la plante est la plus élevée. Une fois la récolte terminée, un triage est nécessaire. Cette étape est importante, car elle permet d’enlever les impuretés et d’avoir ainsi des matières premières aussi bien propres qu’homogènes.

L’extraction des huiles essentielles s’effectue le plus souvent par le processus de distillation à la vapeur d’eau, en se servant d’un alambic. Ce procédé consiste à placer les feuilles aromatiques dans une cuve, qui est par la suite traversée par de la fumée. Cette dernière va alors extraire l’essence, puis le tout formera un mélange homogène et sortir du bassin. Ensuite, le composé passe par un serpentin et se condense. Cette liquéfaction aboutit au recueil de l’huile essentielle qui flottera sur l’eau, suite à sa densité inférieure. Enfin, il ne reste plus qu’à la recueillir.

D’autres méthodes permettent également d’extraire l’essence du thym vulgaire. La percolation ou « hydrodiffusion », par exemple, consiste à envoyer de la vapeur d’eau en suivant un mouvement de haut vers le bas. Plus rapide que l’utilisation d’un alambic, ce procédé permet d’obtenir une huile avec une meilleure qualité aromatique, mais qui contient des substances non volatiles.

Une fois les tiges du thym vulgaire séchées, il faut les conserver. Pour ce faire, mettez-les dans des bocaux en verre ou laissez-les tout simplement suspendre dans la cuisine. Vous pouvez aussi envisager de les broyer et de les utiliser sous forme de poudre.

L’infusion au thym vulgaire

Le processus de fabrication de l’infusion à base de thym vulgaire est simple à réaliser. En effet, il consiste à récolter les tiges, à les nettoyer et à les conserver au frais. Pour cette dernière étape, vous pouvez recourir au congélateur qui permet alors de les garder fraîches. Dans ce cas, il faut les placer dans un sac en plastique pour préserver leurs propriétés.

La composition du thym

100 g de thym apporte en moyenne :

• 107 kcal d’énergie ;
• 65,1 g d’eau ;
• 5 56 g de protéines ;
• 10,5 g de glucides ;
• 1,68 g de lipides ;
• 14 g de fibres alimentaires ;
• 0,023 g de sel (chlorure de sodium) ;
• 405 mg de calcium ;
• 0,56 mg de cuivre ;
• 17,5 mg de fer ;
• 160 mg de magnésium ;
• 1,72 mg de manganèse ;
• 106 mg de phosphore :
• 609 mg de potassium ;
• 9 mg de sodium ;
• 1,81 mg de zinc ;
• 2 850 µg de bêta-carotène ;
• 1,7 mg de vitamine E ;
• 160 mg de vitamine C ;
• 0,35 mg de vitamine B6 ;
• 0,48 mg de thiamine ;
• 0,47 mg de riboflavine ;
• 1,82 mg de niacine ;
• 0,41 mg d’acide pantothénique ;
• 45 µg de folates totaux.

Par ailleurs, ce végétal contient de nombreux éléments, dont des tanins, de la résine, de la substance amère et de la saponine. Elle est également constituée d’huile essentielle, dont la composition varie selon les chémotypes. Il s’agit d’individus d’une même espèce, mais qui se différencient par la présence ou l’absence d’une ou de plusieurs éléments chimiques. Le thym vulgaire en possède plusieurs, dont les plus courants sont les suivants :

• le thym à thymol ou Thymus vulgaris L. thymoliferum ;
• le thym à géraniol ou Thymus vulgaris L. geranioliferum ;
• le thym à linalol ou Thymus vulgaris L. linaloliferum ;
• le thym à paracymène, ou Thymus vulgaris L. paracymeniferum ;
• le thym à thujanol, ou Thymus vulgaris L. thujanoliferum ;
• le thym à alpha terpinéol ou Thymus vulgaris L. terpineoliferum ;
• le thym à carvacrol ou Thymus vulgaris L carvacroliferum.

La composition biochimique de cette plante dépend de nombreux facteurs. La lumière, la situation géographique et la chaleur peuvent notamment être favorables ou non à un chémotype. Le végétal contient aussi des polysaccharides qui aident à l’amélioration du transit et au traitement des constipations. Par ailleurs, ces glucides complexes sont essentiels pour maintenir la flore intestinale.

Diverses utilisations du thym vulgaire

Le thym vulgaire peut s’utiliser de différentes manières et sous plusieurs formes : en infusion, en huile essentielle ou en alcoolature, fraîche ou séchée.

Dans la majorité des cas, il est employé de façon traditionnelle pour soulager la toux ou le rhume. Cependant, cette application se limite aux adultes et aux enfants de plus de 12 ans. Pour plus d’efficacité, mélangez ce végétal avec d’autres herbes comme la primevère, dont les racines peuvent être ajoutées aux feuilles du thym.

Certaines personnes ont aussi recours à cette plante en cas de dyspepsies (digestion difficile) ou lorsqu’elles font face à des désordres gastro-intestinaux. Elle est également employée pour lutter contre les inflammations des amygdales ou les laryngites. De plus, avec ses propriétés cicatrisantes et antiseptiques, elle peut être appliquée localement sur la peau. Elle permet aussi de soulager les irritations de la bouche et d’atténuer la mauvaise haleine.

La posologie du thym vulgaire doit être respectée pour éviter d’éventuelles complications. Généralement, il est recommandé de se limiter à 1 à 2 g de plante séchée par tasse d’eau bouillante lorsqu’elle est utilisée en infusion. Cette forme est destinée aux personnes souhaitant boire de ce liquide ou faire des gargarismes et des bains de bouche. La concentration en cette herbe est extrêmement élevée lorsqu’elle est servie en décoction, d’où la nécessité de la dilution. Pour les sirops, la dose est déterminée en fonction de la quantité des principes actifs ainsi que de la physiologie de l’individu.

Lorsque le thym vulgaire est employé sous forme d’huile essentielle, celle-ci doit être éclaircie, de préférence avec de l’eau chaude. Le mélange est ensuite inhalé dans le but de dégager les voies respiratoires et de favoriser une meilleure circulation de l’oxygène dans l’organisme.

Usages médicinaux

Grâce à ses propriétés thérapeutiques, le Thymus vulgaris contribue à l’amélioration du système immunitaire. Il est aussi un excellent digestif et aide à évacuer les mucus des bronches et de la trachée. Cependant, certains chémotypes sont à privilégier en fonction des maux.

Le thym à thymol, par exemple, est un anti-infectieux surtout employé en cas de fatigue générale. Il permet de soulager l’asthme, les dermites irritatives et la couperose. Vous pouvez en trouver dans tous les types d’habitats adaptés au développement de cette espèce. Ainsi, il peut évoluer sur des sols extrêmement secs et chauds, mais aussi très humides. Ce chémotype est largement disponible et facilement accessible partout dans le monde.

Le thym à géraniol, pour sa part, est un antifongique, un antibactérien et un antiviral, et possède des propriétés toniques. Il s’utilise en cas d’entérite virale et de bronchites. Peu abondante, cette variété s’adapte essentiellement aux conditions l’altitude rudes, à 1 000 m de hauteur.

Le chémotype à linalol est principalement privilégié pour les traitements des enfants. Il est peu agressif, vermifuge et antifongique. Il se trouve généralement dans toutes les zones présentant des conditions favorables au développement du thym, mais surtout dans les altitudes moyennes. De même, il est plus abondant dans les régions où l’humidité atmosphérique est particulièrement importante.

Le thym carvacrol est souvent présent dans les endroits arides, où la sécheresse et la chaleur règnent. Il est dès lors extrêmement rare d’en trouver dans les zones à forte humidité.

Le thym à paracymène, qui est un antalgique, est largement utilisé pour traiter l’arthrose et les rhumatismes. Il s’agit d’un précurseur au type carvacrol et thymol.

Enfin, le thym à thujanol est un bactéricide fréquemment employé dans le cas de chlamydia. Il est aussi un virucide. Moins abondant, il est un intermédiaire entre les chémotypes à linalol et à géraniol.

Usages en cuisine

Le Thymus vulgaris est une herbe extrêmement appréciée dans le monde de la gastronomie. En tant qu’épice, il répand son arôme particulier dans les préparations et leur donne une saveur méditerranéenne. Il se mélange dans les plats mijotés, avec des grillades, dans des pâtes ou avec de la salade.

En tant que complément, il permet d’apporter à l’organisme un minimum d’antioxydant. Toutefois, il ne répond pas aux besoins du corps, d’où l’importance d’adopter une alimentation saine et équilibrée.

Vertus du thym vulgaire

Connu pour ses propriétés thérapeutiques et culinaires, le Thymus vulgaris est largement employé pour aider à soulager divers maux. En effet, il favorise un bien-être respiratoire et contribue à atténuer les toux sèches. Grâce à ses vertus expectorantes, le thym vulgaire participe au dégagement des mucus des voies respiratoires.

Il joue également un rôle dans le renforcement du système immunitaire grâce à sa teneur en vitamine C. Il protège ainsi contre les agents pathogènes : bactéries, parasites, virus, champignons. Par la même occasion, il aide à lutter contre la fatigue. En cas de convalescence, il représente une bonne alternative pour reprendre rapidement des forces.

Le thym vulgaire agit également sur l’appareil digestif. Il permet de soulager les troubles gastro-intestinaux et d’améliorer la digestion en agissant sur la production de la bile. Il est aussi bon pour combattre le stress, l’anxiété et l’insomnie.

Contre-indications, précautions et effets indésirables liés à l’utilisation du thym vulgaire

Comme toutes plantes thérapeutiques, le thym vulgaire peut être bénéfique pour certaines personnes et nocif pour d’autres. Cependant, les contre-indications liées à l’utilisation ou à la consommation de cette plante ne sont pas nombreuses. Dans tous les cas, il faut toujours prendre des précautions pour éviter d’éventuels incidents.

En effet, les principes actifs de cette espèce ainsi que ses autres composants sont susceptibles de déclencher des réactions allergiques. Toutefois, ces dernières se produisent le plus souvent lorsqu’il y a contact prolongé ou répété avec les substances concernées. Pour éviter de se retrouver dans une situation difficile, les personnes sensibles doivent éviter de s’en servir. Celles-ci peuvent être vulnérables aux plantes appartenant à la famille des labiées, dont la menthe, le romarin, la lavande, la sauge ou le serpolet.

Une consommation excessive de thym vulgaire est susceptible d’entraîner des effets indésirables chez certains individus. Entre autres, une allergie de la peau et une réaction d’hypersensibilité peuvent se manifester. Elle peut parfois être accompagnée d’un choc anaphylactique ou d’un œdème de Quincke. Dans certains cas, les effets secondaires peuvent être moins préoccupants, tels que des nausées ou des douleurs abdominales. Néanmoins, lorsque ces symptômes persistent, il est toujours recommandé de consulter un spécialiste.

L’utilisation du thym vulgaire doit s’effectuer prudemment en cas de grossesse et d’allaitement. À l’heure actuelle, il n’existe pas encore d’études démontrant le rapport entre la consommation de cette plante et le bon développement du fœtus. Cependant, évitez d’en faire usage autrement qu’en cuisine. Pour les femmes qui donnent le sein à leur bébé, les principes actifs du thym vulgaire peuvent passer par le lait. Ainsi, pour préserver la santé du nourrisson, il est déconseillé d’en ingérer. Par ailleurs, le recours à ce végétal à des fins thérapeutiques chez les enfants doit se réaliser uniquement sur avis médical.

En effet, même s’il permet de soulager les bronchites et d’améliorer les capacités respiratoires, tenez toujours compte de ses risques de toxicité. Chez les plus jeunes de 4 à 14 ans, il est vivement recommandé de demander des conseils à un professionnel pour éviter les complications. Pour ceux âgés de moins de quatre ans, la plante est déconseillée pour un usage thérapeutique.