Procédés de fabrication du thé noir
Cette boisson passe par plusieurs processus de transformation avant d’être conditionnée. Elle est totalement oxydée, contrairement aux autres types de thé. Cela permet de la conserver longtemps, sans perdre ni en qualité, ni en fraîcheur. Les Britanniques ont développé deux méthodes de fabrication :
Procédé orthodoxe
Celui-ci se déroule en cinq étapes.
Flétrissage
Les feuilles sont tout d’abord étalées et brassées sur de grandes claies. Cela peut se réaliser en plein air ou dans des pièces ventilées. Le but est de réduire de moitié leur taux d’humidité. La durée de cette étape varie en fonction des conditions climatiques, de l’humidité de l’air et de la température. Toutefois, elle dure généralement entre 12 et 16 h. Cette phase est essentielle, car elle a un impact significatif sur la qualité du thé produit.
Roulage
L’objectif est de travailler les feuilles qui ont été assouplies lors du flétrissage. Ce processus vise à briser leurs cellules, sans les endommager, afin de déclencher une réaction enzymatique. Cette réaction, due à l’oxydation, entraîne un changement de couleur. Les composés aromatiques se retrouvent également modifiés. Le roulage s’effectue manuellement ou mécaniquement. Elle peut durer pendant près d’une demi-heure, pour être ensuite renouvelée après avoir mis de côté les bourgeons. Étant trop tendres, ces derniers risquent de se briser. La manière de rouler ces plantes joue un rôle important sur la qualité finale. Si le thé doux est obtenu à partir de feuilles légèrement roulées, un résultat plus corsé provient d’un roulage plus intense. C’est à ce stade que le fabricant déploie tout son savoir-faire et son expertise. Se fiant uniquement à la vue et à la senteur du produit, il est à même de déterminer s’il faut continuer le processus ou l’arrêter, suivant le type de thé recherché.
Oxydation
Cette étape est critique, car elle détermine la future saveur du thé. Les feuilles sont disposées avec une épaisseur de 4 à 6 cm. Le tout, dans une pièce maintenue à une température constante de 20 à 22 °C. Le taux d’humidité est compris entre 80 et 85 %. La durée de cette étape varie de deux à cinq heures. Cela dépend de plusieurs facteurs comme la couleur souhaitée, la qualité, la saison ou encore la région de production.
Séchage
Les feuilles sont ensuite soumises à des séchoirs à air chaud ou dans des fours à haute température, atteignant généralement les 90 °C. Cette phase de dessiccation doit être rapide, entre dix à quinze minutes. Au-delà de cette durée, la déshydratation risque d’être complète, et le thé ne pourrait plus infuser. Cette étape a pour but de stopper le processus de fermentation et de réduire davantage l’humidité, soit à 5-6 %.
Triage
Les feuilles sont triées en fonction de leur taille et de leur épaisseur. Ce tamisage s’effectue à la main ou à la machine. Celles qui sont entières sont séparées de celles qui sont brisées. Cela permet d’obtenir des thés uniformes en qualité et en aspect.
Procédé CPC
La seconde méthode, appelée Crush-Tear-Curl (CTC), comprend trois étapes : le broyage, le déchiquetage et le bouclage.
Initialement, les feuilles légèrement flétries sont broyées, mais pas complètement. Elles sont par la suite déchiquetées à l’aide de cylindres munis de lames métalliques. Puis, elles sont roulées ou bouclées dans un dispositif appelé « ghoogi », qui est un grand tonneau en rotation. Cette méthode permet de les briser pour les transformer en poudre.