La tanaisie commune : son histoire, son étymologie, sa description, son habitat, sa culture, ses composants, ses bienfaits, ses utilisations et ses contre-indications

Étymologie et synonymes de la tanaisie commune

L’origine de son nom latin, Tanacetum vulgare, découle du terme grec athanasia. Ce vocable se traduit par « immortalité », mettant en lumière la longévité exceptionnelle de la plante.

Dans le domaine scientifique, la tanaisie commune est désignée sous les noms de « tanaisie » et de « tanaisie vulgaire ». Elle est aussi connue sous diverses appellations vernaculaires, dont :

• menthe glaciale,
• absinthe,
• bartoline,
• barbotine,
• sent-bon,
• herbe de Saint-Marc,
• tanacée,
• herbe amère,
• herbe aux vers,
• athanase,
• etc.

Toutefois, il convient de noter que ces dénominations peuvent parfois désigner d’autres espèces végétales.

Description de la tanaisie commune

La tanaisie vulgaire présente une croissance robuste, pouvant atteindre une hauteur d’environ 50 à 150 cm. Elle se développe à partir d’une base de tiges lignifiées et ramifiées.

Les feuilles sont alternées et disposées de manière opposée le long de la tige. De couleur vert foncé, elles sont finement divisées en segments pennés. Elles dégagent un arôme fort caractéristique de la plante une fois froissées. Ce parfum est dû à sa haute teneur en huile essentielle.

Les tiges sont dressées, robustes et anguleuses. Elles portent les feuilles le long de leur longueur et sont couvertes de poils fins.

Les inflorescences se présentent sous forme de capitules globulaires, regroupant de nombreuses petites fleurs tubulaires de couleur jaune vif. Chaque capitule est entouré de bractées vertes et pointues. Les fleurs sont regroupées en corymbes au sommet des tiges.

La tanaisie commune fleurit généralement pendant l’été, de juin à septembre, lorsque les capitules jaunes égayent le feuillage vert.

Semis, plantation et multiplication

Cette plante se propage à partir de graines ou de boutures. Le semis en pleine terre se fait au printemps ou à l’automne. Une fois les plants établis, les plants peuvent être divisés pour être multipliés. Pour la méthode par bouturage, les tiges saines sont prélevées, et placées dans un sol humide pour favoriser l’enracinement.

Entretien et récolte

L’humidité du sol est à maintenir pendant les périodes sèches, surtout au cours de la première année de croissance. Une fois installée, la tanaisie vulgaire tolère des conditions de sécheresse occasionnelles. L’élagage régulier des tiges fanées ou abîmées favorise une croissance saine, et évite l’encombrement.

Maladies et ravageurs

Cette plante est généralement résistante aux maladies et aux ravageurs. Néanmoins, certaines conditions engendrent l’apparition de maladies fongiques, comme la pourriture des racines. Elle survient lorsque le sol est excessivement humide.

Ses composés toxiques dissuadent souvent les ravageurs. En revanche, les acariens et les pucerons peuvent tout de même s’attaquer à la plante.

Composants de la tanaisie commune

La Tanacetum vulgare renferme plusieurs composés actifs qui lui confèrent ses propriétés médicinales.

• De la tanacétine : ce principe actif confère à la tanaisie commune son goût amer. Il peut avoir des propriétés antioxydantes et être associé à des effets antiparasitaires.
• De la trans-thuyone : ce composé s’avère être toxique à fortes doses. En quantités contrôlées, il offre des vertus toniques, antispasmodiques et fébrifuges.
• Des flavonoïdes : elles sont responsables des effets stimulants,  carminatifs (réduisant les gaz intestinaux), anti-inflammatoires et antifongiques.
• Des tanins : ce composant est associé aux propriétés antiparasitaires de la plante.
• Du chamazulène : il s’agit du composant aromatique de la tanaisie commune. Il possède des propriétés anti-inflammatoires et apaisantes, faisant de lui un élément utilisé dans les produits de soins de la peau.
• Des acides oxaliques, tartriques, citriques et maliques : ces acides contribuent à la composition chimique complexe de la plante.

La concentration de ces composés actifs oscille en fonction de la période de récolte. Elle est à son apogée vers le début de la floraison.

Pour les parasites intestinaux

Cette plante est connue pour ses effets vermifuges pour éliminer les vers intestinaux. Sa dénomination populaire « herbe aux vers » découle d’ailleurs de cette propriété. Consommée en infusion, elle lutte contre les ascaris et les oxyures.

Pour les affections cutanées

Les propriétés antiseptiques et anti-inflammatoires de la plante contribuent à l’apaisement des irritations cutanées, les démangeaisons et les inflammations. Pour ce faire, les feuilles de la tanaisie vulgaire sont appliquées en cataplasme sur les zones à traiter.

Pour les inflammations et les douleurs

Ses propriétés analgésiques et anti-inflammatoires réduisent les douleurs rhumatismales, dentaires et articulaires. Elles apaisent également les tendinites et les entorses.

Utilisations et posologie

Les formes d’utilisation de la tanaisie commune varient en fonction des besoins et des finalités.

Infusion et décoction

Les feuilles séchées sont utilisées pour préparer une infusion. Après avoir versé de l’eau chaude sur les ingrédients, laisser reposer une dizaine de minutes avant de déguster. Trois tasses par jour sont recommandées pour une cure.

Une décoction consiste à faire bouillir les feuilles dans l’eau au moins pendant dix minutes. Elle est destinée à un usage externe ou pour les plantes du jardin. Pour la seconde option, 300 g de feuilles fraîches sont portés à ébullition dans 1 L d’eau de pluie.

Purin

Le purin de tanaisie commune est obtenu par la fermentation de ses parties aériennes pendant 10 à 15 jours. Les ingrédients nécessaires à la préparation sont 2 kg de plantes fraîcheset 10 L d’eau de pluie. La solution est ensuite diluée à 10 ou 20 % après filtrage.

Macération de fleurs

Cette méthode consiste à macérer les fleurs dans de l’eau de pluie pendant trois jours. Pour favoriser l’extraction des principes actifs, la solution est placée au soleil. Elle sert à traiter la rouille et le mildiou des plantes du potager.

Plante tinctoriale

La tanaisie vulgaire permet de teindre les textiles et les cheveux. Ses fleurs jaunes ont la capacité de donner une couleur jaune pâle aux tissus. Par ailleurs, elles offrent une coloration blonde éclatante sur le cuir chevelu.

Plante ornementale

En raison de ses capitules jaune vif et de son feuillage finement divisé, la Tanacetum vulgare embellit l’extérieur. Elle ajoute une touche visuelle intéressante au jardin, et est cultivée comme plante de bordure ou dans des massifs.

Plante comestible

Utilisée en petite quantité, la tanaisie vulgaire sert d’épice et d’arôme dans les plats. Ses feuilles hachées accompagnent la viande, les légumes et même les pâtisseries. Auparavant, elle servait de substitut pour le houblon dans la fabrication de la bière. De nos jours, elle participe à la réalisation de vins et de liqueurs.

Contre-indications

La tanaisie vulgaire est fortement déconseillée aux femmes enceintes et allaitantes. La thuyone, en particulier, peut affecter le système nerveux et provoquer des contractions utérines, pouvant être dangereuses pendant la grossesse. Les enfants et les bébés sont plus sensibles aux effets toxiques des composés présents dans la plante. Les individus ayant des antécédents de réactions allergiques ou de sensibilité cutanée devraient également éviter son utilisation.

Précautions d’emploi et effets indésirables de la tanaisie commune

Consommer une quantité excessive peut entraîner des effets indésirables graves. Ces derniers se manifestent de différentes façons :

• réactions allergiques : rougeurs, démangeaisons, éruptions cutanées et gonflement de tissus ;
• troubles digestifs : nausées, vomissements, douleurs abdominales et diarrhée ;
• troubles neurologiques : maux de tête, convulsions, vertiges et hallucinations ;
• réactions cutanées : irritations et brûlures.

Il est donc important de suivre scrupuleusement les recommandations de dosage prescrites.