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Sureau noir

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Caractéristiques du Sureau noir

  • Nom : Sureau noir
  • Règne : Plantae
  • Sous-règne : Tracheobionta
  • Division : Magnoliophyta
  • Classe : Magnoliopsida
  • Sous-Classe : Asteridae
  • Ordre : Dipsacales
  • Famille : Adoxacées
  • Sous-famille :
  • Genre : Sambucus
  • Espèce : Sambucus nigra

Voir les produits associés au Sureau noir.

Le sureau noir : son histoire, ses caractéristiques, ses variétés, son habitat, sa culture, ses multiples usages, ses vertus en phytothérapie et ses contre-indications. 

Le sureau noir, aussi appelé « grand sureau » ou simplement « sureau », appartient à la famille des Adoxacées. Il est répandu dans une large partie de l’Europe.

Des siècles de tradition ont permis de révéler les vertus de ses fleurs et de ses baies. Ces dernières se prêtent à de nombreuses utilisations, que ce soit culinaires ou médicinales. La prudence est toutefois requise lors de sa manipulation, car cette plante possède des substances toxiques.

Histoire et croyances du sureau noir

Au cœur des montagnes de Catalogne et des Pyrénées-Orientales, le Sambucus nigra évoque une multitude de croyances ancrées dans la tradition locale. Autrefois, il était un élément incontournable des bouquets de la fête de la Saint-Jean. Les habitants clouaient des branches de cette plante sur les portes de leur maison pour éloigner le mauvais œil. Certains prétendaient que dormir sous du sureau pouvait engendrer des rêves érotiques. D’autres croyaient que le brûler pouvait tarir le lait des vaches ou même le lait maternel.

Une coutume consistait à confectionner un collier de neuf bourgeons, lequel était placé autour du cou des nourrissons pour faciliter leur dentition. Cette pratique exigeait que les bourgeons soient cueillis le jour de la Fête-Dieu. Plus précisément, ils devaient être récoltés au moment où les cloches sonnaient pour annoncer le départ de la procession. Ainsi, un bourgeon devait être cueilli à chaque tintement de cloche.

Dans les croyances celtiques, le sureau, aussi appelé « ruis », était considéré comme un arbre sacré lié au royaume des morts. Les druides utilisaient le bois de cet arbuste pour façonner des flûtes. Ces instruments musicaux leur conféraient une protection contre les forces obscures et les enchantements maléfiques. Ils les employaient également pour entrer en communication avec les âmes des défunts. Au Moyen Âge, on procédait à la macération des fleurs de sureau dans de l’eau. Une fois filtrée, cette solution était ensuite appliquée pour atténuer les taches de rousseur et éclaircir le teint.

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Étymologie du sureau noir

Le sureau noir est connu scientifiquement sous le nom de Sambucus nigra. Le terme « sureau » tire ses racines du latin sambucus, possiblement hérité du grec αμβύκη ou sambukê. Ce dernier mot évoque une harpe ou une flûte. Les tiges creuses de l’arbuste permettaient en effet de jouer de la musique. Quant à l’adjectif spécifique nigra, il fait référence à la teinte presque noire des baies.

Le nom vernaculaire du sureau émane de l’ancien français « seu », puis « seür » sous l’influence de « sur », désignant l’acide. Cette association est probablement due à la forte acidité des baies.

Description botanique du sureau noir

Le sureau noir est un arbuste fruitier dont la taille varie entre 4 et 5 m, mais il peut parfois atteindre 8 m. Il se développe rapidement, notamment dans les sols fertiles et frais. Sa propagation se fait le plus souvent par des rejets de souche en pousse libre.

Son écorce présente une couleur vert-gris et une texture fissurée, enveloppant un bois homogène, lourd, avec une densité de 0,59 à 0,69. Ses branches ont en général des courbures prononcées. À l’intérieur se trouve une moelle tendre qui peut être facilement enlevée pour révéler des tubes creux.

Le sureau noir possède des feuilles caduques, opposées et imparipennées. Chacune d’entre elles est constituée de cinq à sept folioles assez velues le long des nervures, dotées d’une extrémité pointue et d’un bord dentelé. Ces feuilles dégagent une odeur désagréable lorsqu’elles sont froissées.

Les fleurs blanches sont hermaphrodites, c’est-à-dire qu’elles portent à la fois des organes reproducteurs mâles et femelles. Celles-ci sont parfumées et présentent un diamètre compris entre 100 et 240 mm. Elles se composent de cinq pétales et de cinq étamines d’un ton blanc crème, apparaissant après l’éclosion des feuilles en début d’été. Les fruits se montrent sous forme de petites baies agencées en grappes, dont la taille avoisine les six à huit millimètres. Arborant une teinte noir violacé, ils renferment une chair molle et sont pourvus de trois graines à l’intérieur.

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Variétés et espèces du sureau noir

Parmi les divers sureaux qui prospèrent en Europe, la Sambucus nigra se distingue aux côtés de deux autres grandes espèces. Il s’agit de la Sambucus ebulus et de la Sambucus racemosa.

Espèces du genre Sambucus

L’espèce Sambucus ebulus, également connue sous le nom de « sureau hièble », se démarque par sa toxicité généralisée.

La Sambucus racemosa, communément appelée « sureau à grappes », produit des baies rougeoyantes renfermant des pépins toxiques.

Les baies de ces deux espèces étant extrêmement toxiques, il est impératif de savoir les distinguer de la Sambucus nigra. L’une des principales différences réside dans la taille de la plante, car le sureau hièble ne dépasse pas 1,80 m de hauteur. De plus, ses fruits sont orientés vers le haut, tandis que ceux du sureau noir sont de style pendant. 

Variétés de Sambucus nigra

Chaque cultivar du Sambucus nigra possède son propre caractère distinctif, les rendant tous uniques à leur manière. La plupart sont cultivés comme plantes d’ornement. Les trois variétés suivantes sont les plus populaires.

  • S. nigra f. porphyrophylla ‘Eva’ ou ‘Black Lace’, avec son feuillage de couleur pourpre foncé tirant vers le noir.
  • S. nigra f. porphyrophylla ‘Gerda’ ayant comme synonyme ‘Black Beauty’, aux teintes vert sombre évoluant vers un pourpre profond, des fleurs roses et des baies qui mûrissent du rouge au noir.
  • S. nigra ‘Laciniata’ qui présente un feuillage découpé rappelant celui du persil.

La Royal Horticultural Society a accordé le prestigieux Award of Garden Merit (AGM) à ces trois cultivars. Ce prix est décerné aux plantes qui se distinguent, entre autres, par leur solide constitution ainsi que leur résistance notable aux maladies et aux ravageurs.

Habitat et répartition du sureau noir

Le sureau noir se rencontre en Afrique du Nord et dans l’ouest de l’Asie. Il est largement répandu en Europe, occupant divers habitats allant des collines et des plaines jusqu’aux montagnes à 1 600 m d’altitude. Il pousse également dans les dunes littorales, les haies, les terrains vagues et les bois clairs. Il est d’ailleurs courant de le voir prospérer dans les haies et les sous-bois en Irlande.

Plante nitrophile, Sambucus nigra se développe préférentiellement sur des sols ou dans des eaux riches en nitrates. Ces sels proviennent la plupart du temps de la décomposition de déchets organiques liés aux activités humaines, tels que les engrais et les détritus des dépotoirs. Cela explique pourquoi il est fréquent de l’apercevoir aux abords des habitations, s’épanouissant notamment dans les remblais, les décombres ou les friches.

Culture du sureau noir

Cet arbuste résiste aux embruns marins et supporte des températures jusqu’à -15 °C. Il se prête aux cultures libres, ne nécessitant aucun entretien. Si le sol est naturellement riche et frais, l’utilisation d’engrais ou d’humus n’est pas indispensable.

Plantation et multiplication

En conteneur, le sureau noir se plante de préférence en automne, mais peut être aussi mis en terre au printemps. Il préfère les climats doux et un emplacement exposé au soleil ou à mi-ombre : sa croissance est alors optimale. Il affectionne particulièrement les sols riches et frais, mais il peut s’adapter à différents types de sols, tant qu’ils ne sont pas excessivement secs.

Vous pouvez multiplier cet arbre fruitier par semis (à pratiquer au printemps), par division (en hiver ou au début du printemps) et par bouturage (en automne).

Entretien et ravageurs

La taille de la plante est toute aussi optionnelle, il suffit de couper les parties mortes au fur et à mesure de sa croissance.

De plus, ses cellules épidermiques contiennent des substances toxiques pour la plupart des insectes piqueurs. Il démontre une résistance remarquable envers les nuisibles et est peu susceptible de contracter des maladies. Néanmoins, il peut être sujet aux attaques de l’Aphis Sabuccii, un type spécifique de pucerons propre au sureau. Ceux-ci apparaissent en général à la période de floraison.

Dans de rares cas, des maladies comme l’oïdium ou le corail peuvent l’affecter, se manifestant respectivement par une fine couche blanche ou des petites masses rouges. Ces attaques sont facilement détectables à l’œil nu, il est donc recommandé d’intervenir dès que possible pour les contrôler.

Période de récolte et méthodes de conservation

Les baies et les fleurs du sureau noir sont cueillies pour être cuisinées ou utilisées à des fins thérapeutiques. Les baies cuites sont habituellement conservées en les mélangeant avec du sucre ou du miel, tandis que les fleurs sont utilisées fraîches, séchées ou transformées en sirop. 

Partie de la plantePériode de récolteMéthodes de conservation
– FruitsEntre fin septembre et octobre : généralement, les fruits sont à leur pleine maturité durant cette période. Ils sont juteux et prennent une teinte assez noire.Mettre les fruits dans le congélateur, cela permet de les conserver pendant quelques mois sans qu’ils ne se gâtent.
– FleursEntre mai et juin.Faire sécher les fleurs dans un endroit bien aéré, à l’abri de la lumière directe du soleil. De cette manière, elles peuvent être gardées pendant au moins un an.

L’usage différé du Sambucus nigra nécessite l’emploi de techniques de conservation ainsi que de stabilisation. Selon une étude polonaise menée en 2023, la lyophilisation s’avère être le meilleur moyen de préserver les inflorescences fraîches. Pour une macération optimale, il est recommandé de les laisser dans un solvant contenant 60 % de méthanol durant un ou deux jours.

Cette recherche s’est concentrée sur les effets du séchage à l’air, de la congélation et de la lyophilisation des inflorescences fraîches. Elle a également pris en compte les effets des paramètres d’extraction des molécules d’intérêt (profil phytochimique) et les propriétés antioxydantes des extraits.

Interaction écologique

Le sureau noir offre un abri et une source de nourriture pour de nombreux insectes tels que les papillons nocturnes Eupithécie à trois points et le Sphinx du troène. Ses fruits comestibles sont appréciés par les oiseaux ainsi que les animaux quadrupèdes comme les blaireaux européens. Ces derniers ont ainsi tendance à creuser leur terrier à proximité de cet arbuste.

Il n’est pas rare de voir sur le tronc du Sambucus nigra un champignon comestible en forme d’oreille, généralement désigné sous le nom d’oreille-de-Judas.

Le sureau noir et ses multiples usages

D’après une étude chinoise datant de 2022, le sureau noir représente une perspective prometteuse en tant que source d’ingrédients bioactifs. Les résultats indiquent qu’il possède un potentiel intéressant pour développer un aliment fonctionnel ou nutraceutique.

Cette plante offre ainsi des possibilités de prévention et de traitement de certaines maladies chroniques. Ce point a déjà été évoqué en 2018. En 2023, des chercheurs lui ont également attribué des propriétés prébiotiques.

En cuisine

Les baies crues contiennent des éléments toxiques qui les rendent inappropriées à un usage culinaire. En revanche, lorsqu’elles sont cuites, elles peuvent être dégustées de différentes manières : en confiture, en gelée ou en jus. Elles permettent d’aromatiser des gâteaux et servent de colorant naturel dans les boissons ainsi que les aliments. Elles peuvent même être transformées en vin. Traditionnellement, les fleurs de sureau ont été employées pour concocter du sirop,  du vin et de la limonade. Elles peuvent aussi être cuisinées en beignets. Les boutons floraux, préservés dans du vinaigre, ajoutent une touche savoureuse aux salades.

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En jardinage

Planter du sureau noir en sous-étage du moyen bois permet de produire un compost de qualité qui favorise la prolifération des lombrics. Les vergers bénéficient également de sa présence, car il attire les oiseaux qui aident à éliminer les insectes nuisibles.

Les feuilles de cet arbuste accélèrent la décomposition du compost. Leur extrait fermenté, plus connu sous le nom de purin de sureau, est largement utilisé pour lutter contre les pucerons et le mildiou, une maladie cryptogamique. Cette solution naturelle a aussi la capacité de repousser les rongeurs tels que les campagnols, les mulots et les souris.

Pour préparer le purin de sureau, il suffit de prendre un kilogramme de feuilles et de les laisser macérer dans dix litres d’eau pendant quelques jours. Pulvériser simplement le mélange sur les plantes du jardin pour bénéficier de ses bienfaits.

En cosmétique

Le sureau noir a fait son entrée dans le monde du cosmétique depuis longtemps. Dans les années 1800 et 1900, une lotion de toilette à base d’extraits de fleurs, baptisée Godfrey’s extract of elderflowers, était commercialisée.

De nos jours, l’huile issue des graines entre dans la composition de divers produits, notamment pour ses vertus anti-inflammatoires, régénérantes et apaisantes. Elle est particulièrement appréciée pour le soin des peaux à tendance grasse, présentant des impuretés et très sensibles.

Vertus du sureau noir en phytothérapie et bienfaits pour la santé

Le sureau noir est connu de la pharmacopée traditionnelle depuis plus de 7 000 ans. Cette situation s’explique notamment par les propriétés cicatrisantes de ses baies. Les vertus de cet arbuste sont reconnues dans la médecine classique indienne, l’Ayurvéda. Les autochtones d’Amérique du Nord croyaient qu’il possédait les mêmes caractéristiques que le sureau blanc.

Pline l’Ancien, éminent écrivain et naturaliste romain, recommandait déjà son usage dès le premier siècle de l’ère chrétienne pour combattre les catarrhes et les excès de mucus. Le médecin grec Galien partageait également cette conviction au second siècle.

Composition et propriétés médicinales

Le Sambucus nigra synthétise des protéines inactivant les ribosomes ; ces protéines, dites RIP pour ribosome-inactivating proteins en anglais, sont classées parmi les agglutinines. Cette plante en produit à un niveau significativement plus élevé que d’autres végétaux.

Les agglutinines sont des molécules fixant spécifiquement certaines substances ou cellules. Cette particularité les rend efficaces pour se lier à de nombreux agents pathogènes tels que le virus de la grippe. Une autre utilisation des RIP consiste à les associer à des anticorps monoclonaux, créant ainsi des immunotoxines capables de cibler certains types de cancers.

Cette plante possède en outre des propriétés laxatives et diurétiques. Les polysaccharides peptiques qu’elle renferme ont aussi une valeur antivirale, en raison de leur aptitude à stimuler l’activité des macrophages.

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Les fleurs du sureau

Dans leur extrait, les fleurs du sureau renferment plusieurs principes actifs.

  • Des tanins.
  • Des flavonoïdes bioactifs, notamment le kaempférol-3-rutinoside et les glycosides de flavonol rutine. Il y a également l’isorhamnétine-3-rutinoside qui représente à peu près 90 % de l’ensemble des flavonoïdes présents dans la fleur.
  • Des composés terpénoïdes.
  • Des monomères d’anthocyanes, en particulier le cyanidine-3-O-sambubioside et le cyanidine-3-O-glucoside. Ces composants ont des propriétés antibactériennes et antivirales. Ils démontrent une efficacité pour neutraliser les radicaux libres, contribuant ainsi à réduire le stress oxydatif.
  • Des protéines mucilagineuses.
  • Des composés (poly)phénoliques, parmi lesquels se trouvent des acides phénoliques reconnus pour leurs puissantes propriétés antioxydantes. Environ 70 % de ces acides sont constitués d’acide 1,5-di-caféoylquinnique et d’acide 5-caféoylquinnique.
  • Une quantité moindre d’huile essentielle très aromatique.

En 2023, une étude a été réalisée pour évaluer l’activité antioxydante de différentes solutions aqueuses préparées à partir de fleurs et de feuilles du Sambucus nigra. Les parties de l’arbuste utilisées dans cette recherche ont été prélevées dans la région des Rhodopes, située en Bulgarie.

Après 35 min d’infusion des feuilles fraîches, l’activité antioxydante a été mesurée à 36,5 mmol TE/100 ml. Pour les fleurs fraîches, celle-ci s’est élevée à 82,7 mmol TE/100 ml avec une durée de 30 min seulement. Par ailleurs, les infusions à base de fleurs séchées ont montré un taux de phénols atteignant 86,7 mg GAE/ml au bout de 30 min de contact.

Les fleurs séchées de Sambucus nigra présentaient alors la teneur la plus élevée en composants bioactifs parmi les différents échantillons testés. Dans le cadre des infusions, le temps de contact total a été maintenu à 30 min, celui-ci était de 45 min pour les décoctions.

Les fruits

Les baies du sureau noir renferment des sucres, principalement du fructose et du glucose. Pour un kilogramme de poids frais de ces fruits, sa concentration en sucre varie entre 68,53 et 104,16 g. D’après une étude menée en 2020, cette teneur convient pour la production de divers produits dérivés. Parmi ceux-ci peuvent être mentionnés les boissons telles que les jus ou le vin ainsi que les gelées et les confitures.

Les baies possèdent en outre une concentration six fois supérieure en acide malique et acide citrique par rapport à la chair d’une pomme. Elles contiennent :

  • des polyphénols aux propriétés antioxydantes,
  • des vitamines A, B et C,
  • du fer,
  • des tanins.

Ces fruits renferment également les mêmes flavonoïdes que l’on retrouve dans les fleurs, à savoir les glycosides de flavonol rutine, kaempférol-3-rutinoside et l’isorhamnétine-3-rutinoside. Ils présentent une forte teneur en antioxydants avec des effets anti-inflammatoires, notamment les anthocyanes. Ces substances sont par ailleurs responsables de leur teinte noir violacé.

Les feuilles

Les feuilles contiennent de l’acide valérianique, qui possède des propriétés apaisantes, ainsi que des nitrates de potasse et des tanins.

Utilisation et posologie du sureau noir

Le sureau noir est doté de propriétés bénéfiques qui peuvent apaiser les irritations de la gorge telles que les pharyngites et les laryngites. Il s’avère efficace pour traiter les infections respiratoires virales saisonnières, notamment les sinusites, les rhumes, les grippes et les bronchites. De plus, il démontre des bienfaits contre les cystites et les infections urinaires, ainsi que pour soulager les troubles gastro-intestinaux et aider à réduire la rétention d’eau.

En interne

En cas de rhume et d’inflammation des voies respiratoires, préparer une infusion en faisant bouillir 150 ml d’eau. Puis, y ajouter trois à cinq grammes de fleurs séchées. Laisser infuser pendant 10 à 15 min. Consommer la solution obtenue, en prenant trois tasses par jour.

Pour la teinture, respecter un rapport d’un gramme de fleurs pour cinq millilitres de liquide. En boire entre 1,5 ml et 3 ml par jour. En cas d’extrait fluide, la proportion est d’un gramme de fleurs pour un millilitre de liquide. Le dosage à prendre est de 2,5 ml à 7,5 ml par jour.

L’emploi des baies de sureau noir sous forme d’extrait ou de sirop est également possible. Toutefois, il est recommandé de respecter scrupuleusement les instructions fournies par le fabricant.

Des baies de sureau noir lyophilisées considérées comme des préparations phytothérapeutiques sont actuellement commercialisées aux États-Unis. Elles se présentent sous la forme de capsules, de comprimés, de bonbons ou de sirop. Parmi les marques populaires peuvent être citées la Sambucol et la Zarbees Naturals. Néanmoins, ces produits ne bénéficient pas d’une homologation officielle de la Food and Drug Administration (FDA) pour un usage médical reconnu.

En externe

Le sureau est efficace en usage externe contre les douleurs articulaires. Il permet de traiter les affections cutanées comme les brûlures, les contusions, l’eczéma et les hémorroïdes.

Pour soulager les douleurs articulaires, les hémorroïdes ou les affections cutanées, préparer une infusion à base des feuilles. Une fois prête, tremper des compresses dans cette préparation et les appliquer localement.

Les baies du sureau noir peuvent également être utilisées afin d’apaiser les maux de dents, les brûlures et les contusions. Les écraser jusqu’à obtenir une pâte, puis appliquer cette dernière en cataplasme sur la zone à traiter.

Autres usages thérapeutiques démontrés du sureau noir

Dans l’ensemble, cette plante possède des effets bénéfiques sur le système immunitaire. Ses baies riches en anthocyanines présentent des propriétés antiangiogéniques, antioxydantes et antiradicalaires. Ses vertus médicinales permettent de traiter l’arthrite, les rhumatismes et l’arthrose. Elle est aussi recommandée pour les problèmes de surpoids. Ses propriétés dépuratives contribuent à nettoyer et à purifier l’organisme en éliminant les toxines.

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Historique et état de la recherche sur les propriétés du sureau noir

Au début du XXe siècle, les habitants de Bagnes, une région en Suisse, mélangeaient cette plante avec la benoîte, puis l’appliquaient en compresse pour apaiser les varices. Le Sambucus nigra y était en effet réputé pour ses bienfaits sur la circulation sanguine.

Ces personnes se servaient en outre des fleurs pour soigner le rhume et les refroidissements. Elles avaient recours à deux approches : la préparation de tisanes et l’inhalation. Elles transformaient également les fruits en sirop afin de traiter ces affections.

Au XXe siècle

En 1986, la commission E, un organisme gouvernemental allemand, a accordé son aval quant à l’utilisation médicinale des fleurs de sureau pour traiter le rhume.

En 1995, pendant une épidémie de grippe au sein d’un kibboutz israélien, une étude clinique à double insu a été menée. L’objectif était d’évaluer l’efficience d’un extrait de baies de sureau par rapport à un placebo pour apaiser les symptômes de la grippe. Les résultats ont démontré que l’extrait de baies était bien plus efficace que le placebo pour atténuer les symptômes. En seulement deux jours, 93,3 % des sujets traités au sureau ont constaté un soulagement significatif. Chez les personnes sous placebo, il a fallu six jours pour que 91,7 % d’entre elles éprouvent une amélioration similaire.

En 1999, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a reconnu l’usage habituel de ces fleurs en tant qu’expectorant. Elles facilitent en effet l’élimination du mucus de la trachée et des bronches par le biais de l’expectoration ou de la toux. De plus, l’OMS les a également qualifiées de diaphorétiques, c’est-à-dire qu’elles peuvent provoquer la sudation.

Dans différentes parties du globe, les fleurs du sureau noir ont été traditionnellement employées et continuent de l’être comme diaphorétique. Elles sont infusées en tisane ou en thé pour lutter contre la grippe et les refroidissements. Par ailleurs, le thé à base des fruits est aussi utilisé pour combattre le rhume et ses symptômes, notamment la fièvre.

Au XXIe siècle

En 2001, une étude a démontré que le sureau noir pourrait renforcer le système immunitaire en régulant la production de cytokines pro-inflammatoires.

En 2002, une étude de pharmacovigilance a été menée auprès de 762 femmes enceintes. Elles ont pris une préparation contenant des fleurs de sureau, ainsi que d’autres plantes, pendant leur grossesse. Les résultats ont révélé qu’aucun effet embryotoxique ou tératogène n’a été observé.

Exploration des potentialités médicinales du Sambucus nigra : revue de littérature datant de 2010

Une revue de littérature biomédicale intitulée A systematic review on the sambuci fructus effect and efficacy profiles, publiée en 2010, a révélé les résultats suivants.

Sur un rat de laboratoire, l’administration d’un extrait éthanolique de baies de sureau a amélioré une inflammation du côlon engendrée par de l’acide acétique. Parallèlement, l’utilisation d’un extrait aqueux de ces fruits a démontré des propriétés analgésiques, réduisant ainsi la sensibilité à la douleur. Toutefois, cette solution a également induit une dépression centrale chez le sujet testé.

Une expérimentation in vitro sur un modèle animal a établi que les baies du sureau noir possèdent des propriétés antivirales, antioxydantes et antiprolifératives très prometteuses. Un faible effet antilipidémique a été constaté lors d’une recherche clinique menée sur l’homme ainsi que chez l’animal. Des signes d’effets antibactériens et anti-inflammatoires ont également été observés, mais ils n’ont pas été vérifiés de manière concluante.

Le sambucol, un extrait aqueux de sureau, s’est révélé utile dans le traitement des infections virales de la grippe. Cette conclusion a été établie à la suite de plusieurs études in vitro, deux expériences exploratoires réalisées chez l’homme ainsi que d’une recherche ouverte chez le chimpanzé.

Néanmoins, cette revue souligne que l’efficacité des préparations à base des fruits du Sambucus nigra doit être confirmée par des essais plus rigoureux. Cette approche est nécessaire avant de les intégrer officiellement dans des schémas préventifs et thérapeutiques.

2014 : Le sureau comme source d’antiviraux

En 2014, le Natural Standard Research Collaboration, projet réunissant des chercheurs internationaux,  a diffusé une étude systématique portant sur les propriétés des fleurs et des baies de sureau, étayée par des preuves solides.

Cette recherche a regroupé les informations sur leur efficacité et leur innocuité provenant de la littérature scientifique, en se basant sur une méthode de classification validée et reproductible. Elle a révélé que de nombreux essais ont démontré les propriétés antivirales des extraits de baies et de fleurs de sureau. Les effets ont été constatés à partir des symptômes de diverses maladies virales, qu’elles soient dues à des virus humains, animaux ou zoonotiques.

2015 : Vers une santé métabolique optimale grâce au Sambucus Nigra

En 2015, des chercheurs ont rapporté que les extraits du Sambucus nigra ont la capacité de réguler le métabolisme du glucose, du cholestérol et des graisses. Ces produits ont également montré une influence sur la stabilisation de l’insuline chez les individus souffrant de diabète ou d’obésité. Ils ont conduit à une réduction significative des taux de cholestérol et de lipides.

2020 : Le sureau noir entre dans la catégorie des plantes prometteuses contre les maladies émergentes ou réémergentes

En 2020, le sureau noir est considéré comme une plante prometteuse dans la lutte contre certaines maladies émergentes ou réémergentes. Des essais antérieurs ont en effet démontré qu’il possède un certain degré d’efficacité contre le virus de la grippe A et B, ainsi que contre le virus de la dengue (DENV-2). Il en est de même contre le virus de la bronchite infectieuse, le coronavirus NL63 (HCoV-NL63), le virus de l’herpès humain de type 1 (HSV-1) et le VIH.

2022 : Confirmation des propriétés de fruits du sureau noir

En 2022, deux chercheurs publient un article dans la revue intitulée Elderberries : A Source of Bioactive Compounds with Antiviral Action. Les deux auteurs soulignent que les fruits possèdent des molécules d’intérêt phytothérapeutiques qui leur confèrent des propriétés antibactériennes, antioxydantes, immunostimulantes, antivirales, antidiabétiques et antidépressives. Ils mentionnent également un potentiel antitumoral ainsi qu’un certain impact sur l’obésité et les dysfonctionnements métaboliques.

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Toxicité du Sambucus nigra et risques associés

Les fruits non mûrs du Sambucus nigra renferment un alcaloïde toxique, le sambunigrine, qui peut être éliminé par une cuisson. Cette substance, avec la prunasine et la vicianine, sont des glycosides cyanogéniques aussi présents dans les racines ainsi que toutes les parties vertes de l’arbuste.

La prunasine et la sambunigrine sont toxiques à des doses supérieures respectivement à 3,5 mg et 0,5 mg par kg de poids corporel. Ces composés peuvent libérer du cyanure, une molécule qui bloque la synthèse de l’adénosine triphosphate (ATP). Or, l’ATP est la principale source d’énergie utilisée par les cellules pour accomplir leurs fonctions, notamment la respiration cellulaire.

Le processus de séchage, d’ébullition ou de fermentation entraîne en général une diminution du taux de cyanure. Le corps humain peut éliminer ce poison uniquement s’il est présent à de faibles concentrations.

Mis à part les baies cuites et les fleurs, toutes les autres parties de la plante contiennent de l’oxalate de calcium. Ce cristal ionique a des effets négatifs sur l’organisme. De surcroît, l’écorce de l’arbuste est riche en acide cyanhydrique, un composé potentiellement toxique lorsqu’il est ingéré en quantité excessive. De plus, il convient de toujours considérer la possibilité d’une réaction allergique. Des travaux de recherche ont abordé cette question. Ils ont relevé l’existence d’un allergène potentiel appelé Sam n1. Cette substance semble être soit de la protéine RIP (ribosomal inactivating protein), soit un homologue.

Précautions, contre-indications et effets indésirables

Les personnes atteintes de cancer et en traitement par chimiothérapie, de diabète ou d’anorexie doivent consommer le sureau noir avec précaution. Il en va de même pour celles souffrant de maladies cardiovasculaires, respiratoires ou de maladies du système nerveux central. Cette préconisation s’étend aux personnes prenant des médicaments antihypertenseurs ou ayant des troubles gastro-intestinaux, des problèmes dermatologiques ou d’arythmie.

Les feuilles, les fleurs, les baies, ainsi que les produits qui en sont issus, peuvent être trouvées dans les établissements d’herboristerie et les pharmacies. Avant d’entamer un traitement, il est recommandé de consulter un professionnel de santé.

Le sureau noir est déconseillé en cas d’anémie ou de porphyrie. Les preuves manquent quant à l’innocuité de ses fleurs. Par conséquent, l’OMS recommande d’éviter leur usage chez les jeunes enfants, les femmes enceintes ou celles qui allaitent. Cette précaution s’applique également aux personnes allergiques aux plantes de la famille des Caprifoliacées.

La consommation excessive de sureau noir ou de produits dérivés peut causer des problèmes digestifs légers. De plus, une odeur de transpiration plus forte a été observée chez certaines personnes étant donné les propriétés diaphorétiques de la plante. Enfin, les baies non mûres ont des effets laxatifs et sont susceptibles d’entraîner des vomissements, des douleurs gastriques, des convulsions et des vertiges.

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