Classification du soja
Le genre Glycine comprend deux sous-genres :
Le sous-genre Soja
Il comprend le soja cultivé, la Glycine max et le soja sauvage (Glycine soja). La Glycine soja est la souche de la Glycine max. Elle est présente à l’état sauvage en Chine, au Japon, en Corée, à Taïwan et en Russie. Ayant 20 chromosomes (2n = 40), en se croisant, les deux espèces produisent des hybrides fertiles viables. Le soja sauvage donne naissance à des graines noires, tandis que le soja cultivé produit de grosses graines jaunes.
Le sous-genre Glycine
Il est composé d’au moins 25 espèces vivaces sauvages à ne citer que la Glycine canescens et la Glycine tomentella. Ces deux variétés sont présentes en Australie et en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Une autre espèce, le soja vivace (Neonotonia wightii), originaire d’Afrique, se développe dans les zones tropicales.
À l’instar d’autres cultures domestiquées depuis longtemps, il est difficile de tracer avec certitude la relation entre le soja moderne et les espèces sauvages. Le soja présente une très grande diversité de cultivars, résultant de sélections et de croisements effectués par l’homme au fil du temps.
La production mondiale de soja
Durant la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis ont décidé de remplacer les matières grasses apportées par le soja. Ils l’ont cultivé à grande échelle sur leur propre territoire. Ce qui leur a permis de surpasser la Chine et de devenir le premier producteur mondial de soja.
Au début du XXIe siècle, les États-Unis ont continué à accroître leur production. L’Amérique du Sud a également suivi cet exemple dans les années 1970 : d’abord le Brésil, puis l’Argentine. Ces pays ont converti d’immenses zones de forêts, de prairies et de savanes en terres agricoles pour cultiver le soja.
Depuis 2010, la production brésilienne a connu une croissance accélérée, lui permettant de rattraper celle des États-Unis. En comparaison, la Chine a vu sa production de soja augmenter à un rythme plus lent au cours de la même période.
Vers les années 2000, les trois principaux pays producteurs de soja étaient les États-Unis, le Brésil et l’Argentine. Leur production a dépassé celles de la Chine et de l’Inde.
En 2017, la France a atteint une production de 412 000 tonnes de soja, se situant au même niveau que la Roumanie. Cependant, l’Italie reste le principal producteur de soja de l’Union européenne, avec une production de 1 019 781 tonnes.
L’impact de l’importation de soja au Brésil
De nombreuses étendues de forêts, de prairies et de savanes ont été converties en terres agricoles au Brésil et en Argentine. Ceci est dû à la forte demande en soja dans le monde. Entre 2000 et 2010, environ 200 000 km² ont été transformés en cultures de soja. Ce qui équivaut à près de 37 % du territoire de la France métropolitaine.
Cette expansion agricole figure parmi les facteurs à l’origine de la déforestation de la forêt amazonienne. Des organisations telles que la FAO, Greenpeace, WWF et CorpWatch ont accusé les producteurs de soja au Brésil.
Par ailleurs, cela a créé des conflits entre les petits exploitants et les grands propriétaires. En raison des méthodes de culture hautement mécanisées, les grands propriétaires employaient peu de main-d’œuvre.
Presque la moitié des protéines végétales consommées par les élevages français sont issues de cultures OGM du Brésil et de l’Argentine en 2012. La France ne produisait que du soja destiné à la consommation humaine. Ceci a fait l’objet d’un avertissement à l’encontre l’Europe de la part de l’association Greenpeace.
En septembre 2020, l’association Canopée a fait part d’une solution aux hauts dirigeants français afin de mettre fin aux importations de soja issu de la déforestation au Brésil. Le but était de réduire l’impact environnemental des importations de soja en France.
La proposition consistait à adopter une date limite à la conversion de parcelles forestières ou naturelles en cultures de soja. Les exportateurs de soja vers la France se seraient également engagés à ne pas s’approvisionner à partir de terrains récemment convertis. Les sociétés exportatrices de soja sont principalement Bunge, Louis-Dreyfus Company, COFCO, Sol Team et Cargill.
Le nouveau règlement contre la déforestation
Le 19 avril 2023, le Parlement européen a adopté un règlement visant à bannir les produits issus de la déforestation. Pour le soja, cette restriction concerne les produits suivants :
- les fèves de soja, même concassées ;
- l’huile de soja et ses fractions ;
- la farine de fèves de soja.
Cette mesure vise à lutter contre la déforestation importée. Elle consiste aussi à promouvoir des pratiques agricoles durables dans le secteur du soja.
La vente et l’importation des produits provenant des zones déforestées sont interdites. L’objectif de l’Union européenne est de préserver les écosystèmes forestiers et de réduire l’impact environnemental associé à la production de soja.