Le serpolet : ses caractéristiques, son origine, sa culture, ses composants, ses propriétés en phytothérapie, ses utilisations et les précautions d’usage.

La description du serpolet

Le serpolet est appelé de différentes façons, notamment petit pouillet, serpoule, thym sauvage et thym rouge.

Cet arbrisseau mesure une dizaine de centimètres et peut s’étaler sur un rayon de 60 cm. Ses tiges sont rampantes et dressées à la pointe. Ses petites feuilles vertes acérées sentent agréablement le citron. Les hampes florales du serpolet portent des fleurs de couleur rose-violet à leur extrémité. Cette plante mellifère attire les bourdons et les abeilles. La floraison du serpolet s’étend de mai à juillet.

Le développement et l’alimentation de certaines espèces de chenilles dépendent du serpolet :

• Eupithecia distinctaria ;
• Phengaris arion ;
• Zygaena purpuralis.

L’habitat, la culture et les différentes variétés du serpolet

Le serpolet est une plante adaptée aux environnements sablonneux et résistante au gel. Il est retrouvé dans toute la France, surtout dans le sud et particulièrement dans les garrigues. Il peut être observé sur les coteaux, les talus, les champs et les bords de route. Il pousse aussi dans les montagnes et supporte jusqu’à 1 000 m d’altitude.

À condition de bénéficier d’un bon ensoleillement, cet arbrisseau peut se développer même sur un sol pauvre et sec.

Au printemps, la multiplication du serpolet peut s’effectuer par semis, séparation des houppes ou marcottage. Le bouturage estival est un autre procédé permettant d’obtenir rapidement de jeunes pousses. La période de plantation du serpolet s’étend de mars à avril. L’une des conditions de réussite de la culture du serpolet est le respect d’un espacement de 30 cm entre les plants.

Le serpolet se cueille tout au long de l’année, au gré de vos envies. Son entretien est relativement simple :

• tailler après la floraison pour avoir une bonne silhouette ;
• enlever les mauvaises herbes ;
• arroser uniquement en cas de sécheresse persistante.

Les propriétés du serpolet et ses vertus en phytothérapie

Grâce à ses composants, le serpolet possède de nombreuses vertus thérapeutiques, comme le montre le tableau suivant :

Les utilisations du serpolet

Usages médicinaux

Le serpolet possède de nombreuses propriétés utiles pour traiter divers cas comme les affections respiratoires. Il aide à calmer la grippe, la toux, le rhume, la rhinite, l’angine, l’asthme, la sinusite, le nez bouché et les infections respiratoires.

En outre, il est utilisé pour soulager les troubles digestifs. Il est efficace en cas d’entérite, de dyspepsie, d’aérophagie, d’insuffisance hépatique, de constipation, de crampes, d’éructations et de flatulences.

Le serpolet est bénéfique pour la peau. En effet, il soigne les plaies, les mycoses, la gale et les dermatoses. Il peut même prévenir les cheveux gras.

Les douleurs rhumatismales font partie des indications du serpolet. Il atténue les douleurs liées aux entorses, les souffrances articulaires, les douleurs musculaires, les blessures tendineuses, la sciatique, l’arthrose et le lumbago.

Par ailleurs, le serpolet peut être employé dans d’autres situations. Il peut venir à bout de troubles gynécologiques tels que la dysménorrhée et la leucorrhée. Cette plante est un remède naturel pour les problèmes bucco-dentaires comme la gingivite et les aphtes. Elle accélère la guérison des otites. Elle permet de récupérer rapidement après une fatigue physique ou une asthénie mentale.

Un baume au serpolet, conseillé pour les atteintes épidermiques, est disponible sur le marché. Il renferme du beurre de karité, de l’extrait de serpolet, de l’huile de graine de tournesol et de l’extrait de fleur de rose.

La teinture mère de serpolet résulte de la macération hydroalcoolique de plante fraîche. Ce procédé a pour but de libérer ses principes actifs. Diluée dans un corps gras, elle peut être appliquée sur les zones douloureuses et les lésions cutanées. Elle se prend à raison de 15 gouttes deux fois par jour, pendant au moins trois semaines.

Les moyennes montagnes alpestres et pyrénéennes sont le berceau du miel de serpolet.

Pour faire une infusion de serpolet, il suffit de mettre 15 à 20 g de feuilles et de fleurs de serpolet dans de l’eau bouillante pendant cinq minutes. Prendre une tasse de cette boisson après le repas favorise une bonne digestion. Pour d’autres indications, vous pouvez boire 3 à 5 tasses quotidiennes. En cas de problèmes angineux, ajoutez-y une cuillère de miel de serpolet.

Après avoir infusé le serpolet pendant 15 minutes, vous obtenez une solution antiseptique. Pour ce faire, versez 15 à 20 g de serpolet dans de l’eau bouillante. Cette solution peut être utilisée en bain de bouche ou en liquide pour gargarisme.

Une décoction de serpolet consiste à placer quelques pincées de feuilles dans un volume d’eau et à laisser mijoter pendant dix minutes. Cette boisson se consomme de préférence après le repas, mais elle peut être bue tout au long de la journée.

La posologie des gélules à base de serpolet varie selon le produit et son fabricant.

Pour concocter un sirop de serpolet, portez à ébullition de l’eau à laquelle vous aurez préalablement ajouté du sucre et des rameaux de serpolet. Vous n’avez plus qu’à laisser refroidir la préparation. Celle-ci peut être bue à raison d’une à trois cuillères à café par jour. Elle peut servir à concocter des thés glacés ou des cocktails faits maison.

La poudre de serpolet, servant surtout d’assaisonnement, est obtenue après avoir séché et broyé la plante.

Les précautions d’usages du serpolet

La dilution de l’huile essentielle de serpolet est très importante en raison de sa nature dermocaustique. Avant toute utilisation, un test cutané réalisé 48 heures à l’avance dans le pli du coude est toujours préconisé.

Le serpolet est contre-indiqué pour les femmes enceintes, les femmes allaitantes, ainsi que les enfants de moins de six ans. Il possède une forte toxicité à haute dose. En effet, une surconsommation de serpolet peut entraîner un dysfonctionnement des gonades.