La sauge officinale : ses caractéristiques, son histoire, ses utilisations, ses propriétés en phytothérapie et ses contre-indications.

Description de la sauge officinale

Plante hermaphrodite, la sauge officinale fleurit entre mai et juillet. On la retrouve dans les régions européennes et méridionales, comme sur la côte Adriatique ou encore dans le maquis méditerranéen. Cultivée depuis longtemps, la sauge n’existe presque plus à l’état sauvage.

Elle s’apparente à un sous-arbrisseau qui mesure environ 70 cm de haut, mais peut atteindre 1 m. Sa base lignifiée supporte des tiges de 20 à 30 cm avec des hampes florales de petits glomérules. La sauge officinale est reconnaissable à ses nombreuses ramifications qui lui font ressembler à un grand épi. Elle possède des feuilles longilignes et veloutées de couleur vert pâle ou gris-vert, dont les bords sont dentelés. Des poils laineux protègent les feuilles de la sauge afin de la protéger des températures hivernales. Sa racine fibreuse présente un aspect brunâtre. Ses fleurs sont roses ou bleu lilas.

Les autres appellations de la sauge officinale sont :

• herbe sacrée ;
• thé de France ;
• thé d’Europe ;
• thé de Provence ;
• sauge médicale ;
• grande sauge ;
• sauge commune.

La sauge officinale dégage une aromatique forte et piquante, avec un léger parfum camphré. Son goût légèrement épicé et son aromatique puissant en font un condiment apprécié en cuisine. Au printemps, l’arôme est plus intense. Le cultivar condimentaire ne possède pas de fleurs.

Habitat et culture de la sauge officinale

Originaire d’Asie occidentale, la sauge officinale est une plante introduite. Elle pousse principalement dans les prairies basophiles méso-méditerranéennes. La période de plantation de la sauge se déroule généralement entre mars et juin. Ce choix de plantation printanière permet à cette plante de s’enraciner correctement avant l’arrivée de l’hiver.

Elle nécessite un sol perméable, léger ou rocailleux. Elle apprécie également les sols calcaires, bien qu’elle se développe sur des terrains lourds. Il s’agit ainsi d’une plante peu exigeante, dont le premier besoin reste le drainage du terrain et l’ensoleillement. Une exposition en plein soleil favorise le développement de l’arôme des feuilles de sauge officinale. Elle craint l’humidité et ses racines doivent être protégées des eaux qui stagnent en hiver. En tant que plante rustique, la sauge officinale supporte les basses températures, mais pas inférieures à -10 °C. Autrement, il convient de recouvrir sa base de paillis. En cas de gel, il est recommandé de rentrer la plante à l’intérieur dans le cas d’une culture en pot.

Cette plante se cultive de plusieurs façons, mais les méthodes courantes sont le bouturage et la division des touffes. Néanmoins, il est également possible de planter la sauge officinale par semis. Elle présente une zone de rusticité comprise entre 4 et 8.

Dans un pot, le substrat idéal se compose de terreau (2/3) et de sable (1/3). Il est possible d’ajouter un peu de terre de jardin. Pour le drainage, il est recommandé de placer des billes d’argile ou de graviers au fond. La sauge officinale a besoin d’un peu d’espace, d’où la culture dans un pot d’au moins 20 cm de diamètre.

La culture de sauge officinale en pleine terre s’effectue avec un espacement de 40 cm sur les rangs. Un intervalle de 80 cm est ensuite nécessaire entre les rangs. Le volume du trou doit être trois fois supérieur à celui de la motte. La sauge officinale apprécie volontiers du compost chaque année. Son pied a besoin de protection en cas d’hiver rigoureux. Pour ce faire, il faut le recouvrir de paillis.

Composition de la sauge officinale

La sauge officinale contient des :

• flavonoïdes ;
• œstrogène-like ;
• essences (salvène, pinène, bornéol, camphène, thuyone) ;
• acides phénols ;
• tanins ;
• résine ;
• triterpènes ;
• mucilage ;
• diterpènes ;
• sels ;
• vitamines.

La sauge officinale est une plante mellifère.

Propriétés de la sauge officinale en phytothérapie

Les nombreux principes actifs de la sauge officinale sont reconnus depuis l’Antiquité dans la plupart des civilisations du monde.

Cette plante a des vertus anti-inflammatoires, antibactériennes et antimicrobiennes. Elle agit également en tant qu’antioxydant et anticancéreux. Elle améliore la sédation et développe la mémoire. La médecine chinoise lui attribue des actions sur le foie, le cœur et les poumons. La sauge officinale a aussi des effets hypoglycémiants et hypolipidémiants. De plus, elle a des actions sur certains récepteurs cérébraux, comme ceux des benzodiazépines. Il s’agit d’une plante stimulante et antispasmodique, en plus d’être emménagogue et cholagogue. La sauge officinale constitue un excellent antiseptique intestinal et un antifongique intéressant. Elle est aussi réputée pour ses propriétés antivirales et cicatrisantes. Chez la femme enceinte, elle a des effets ocytociques, ce qui facilite l’accouchement.

Utilisations de la sauge officinale

Les fleurs de sauge officinale servent dans la fabrication de confitures. L’eau de sauge, une spécialité des Alpes-de-Haute-Provence, est obtenue à partir de fleurs de cette plante macérées dans de l’alcool.

En cuisine

La sauge officinale est ajoutée dans les plats de viande, de poisson, de gibier, de volaille ou de viande grasse. Elle aromatise aussi les légumes et différentes sortes de sauces. Les feuilles sont ajoutées en fin de cuisson pour libérer leur senteur et leur goût. Cette plante aromatique fait partie des ingrédients appréciés dans les marinades. Son utilisation dans les boissons remonte à l’époque médiévale, avec le vin aromatisé et le thé parfumé à la sauge. Le fromage anglais Sage Derby est appelé ainsi en raison de la sauge utilisée dans sa composition. En Écosse et en Sicile, elle est présente dans de nombreuses recettes culinaires.

En médecine traditionnelle

Les propriétés thérapeutiques de la sauge officinale en font un excellent allié de santé. Elle a un effet blanchissant, justifiant sa présence dans la composition de certains dentifrices. Elle soulage de nombreux troubles digestifs comme la dyspepsie, la putréfaction intestinale ou la diarrhée. Cette plante soigne les ballonnements, les flatulences ou encore la digestion lente. Son pouvoir tonifiant en fait un remède efficace contre l’asthénie, la fatigue et aide dans la convalescence. Ses vertus apaisantes et stimulantes expliquent qu’elle soit prescrite dans les états dépressifs, le manque de confiance et l’hyperémotivité. La sauge officinale réduit les tremblements et les vertiges. Elle participe au traitement des infections respiratoires comme l’asthme, la bronchite, le mal de gorge, la stomatite ainsi que le rhume.

Chez les sujets diabétiques et souffrant d’hypotension, la sauge officinale contient des propriétés régulatrices de glycémie et de tension artérielle. Elle est utilisée pour réduire la transpiration, notamment en cas de ménopause, d’hypersudation ou de sueurs nocturnes.

En usage externe, la sauge officinale agit sur les douleurs rhumatismales, les leucorrhées ainsi que les affections cutanées. Elle soulage ainsi les piqûres d’insectes, les blessures, les escarres et les contusions. En hygiène bucco-dentaire, cette plante soigne les névralgies dentaires, les aphtes et la gingivite.

En jardinage

Par ses fleurs colorées et son feuillage persistant, la sauge officinale est une plante ornementale très appréciée.

Méthodes d’utilisation

Il existe plusieurs façons d’utiliser la sauge officinale en tant que remède naturel :

• infusion ;
• décoction ;
• extrait fluide ;
• teinture-mère ;
• alcoolature ;
• huile essentielle ;
• gargarisme ;
• bain ;
• bain de bouche ;
• bain de siège ;
• injection vaginale.