Le rooibos : son origine, son histoire, ses caractéristiques, ses variétés et espèces, son habitat, sa culture, ses multiples usages, ses vertus en phytothérapie et ses contre-indications

Histoire du rooibos

Il y a plus de trois siècles, au nord de la ville du Cap, en Afrique du Sud, les habitants autochtones des montagnes s’adonnaient à la cueillette du rooibos sauvage. Récoltant les parties aériennes de la plante, ils les laissaient fermenter pour créer une infusion d’une teinte rougeâtre, offrant une délectation au goût sucré et fruité.

L’initiation de la culture de cette plante à des fins commerciales débute en 1930. En 1968, Annetjie Theron, originaire d’Afrique du Sud, découvre ses bienfaits en apaisant les coliques de son nourrisson. En 1970, elle publie un ouvrage intitulé Allergies : An Amazing Discovery. Dans ce livre, elle dévoile les vertus de l’infusion pour le traitement des affections cutanées liées aux allergies. Par la suite, elle brevète un extrait de rooibos, aujourd’hui un ingrédient incontournable dans la préparation de produits cosmétiques et de soins de santé divers. À partir de 1990, la consommation de la décoction à base de cet arbuste a connu une expansion mondiale. 

Description botanique du rooibos

Le rooibos est un arbuste qui fleurit annuellement. Il atteint une hauteur moyenne d’environ 1 m et peut prospérer pendant une période de cinq à dix ans. Ses petites fleurs jaunes captivent de nombreux insectes pollinisateurs. Ses feuilles en forme d’aiguilles sont à la fois lisses et coriaces. Une particularité intéressante réside dans le fait que les feuilles revêtent une teinte rouge avant que la plante ne succombe. Cette caractéristique a valu à cette espèce le nom de buisson rouge.

Culture et habitat du rooibos

Le rooibos pousse uniquement en Afrique du Sud, principalement dans les montagnes du Cederberg, au nord de la ville du Cap, au cœur des fynbos. Il prospère à une altitude spécifique, entre 450 et 900 m, et bénéficie d’un climat de type méditerranéen. Pour s’épanouir, il exige un sol acide ayant un pH compris entre 4,5 et 5,5, ainsi qu’une richesse en potasse et en phosphate. Un sol bien drainé, profond et sableux constitue également une condition indispensable.

Bien qu’elle soit vulnérable face à la neige et au gel durant sa jeunesse, cette espèce, à maturité, s’accommode aisément des hivers froids et des étés chauds. Elle est dotée d’un système racinaire efficace pour fixer son propre azote et capable d’atteindre des profondeurs de 3 m pour puiser l’eau. Ainsi, elle peut résister avec succès à de longues périodes de sècheresse.

En général, seules les parties aériennes du rooibos sont récoltées, c’est-à-dire ses branches, ses feuilles et sa tige, environ un an et demi après sa croissance initiale. La cueillette se déroule entre les mois de janvier et de mars. Des nations telles que les États-Unis, l’Australie et la Chine ont manifesté de l’intérêt à la culture de cet arbuste. Néanmoins, toutes les tentatives de le planter en dehors de l’Afrique se sont soldées par des échecs.

Composition du rooibos

Le rooibos contient divers composants, notamment :

• des polyphénols tels que le nothofagine et l’aspalathine ;
• des tanins ;
• des acides phénoliques comme l’acide protocatéchique, l’acide caféique ou l’acide férulique ;
• de la vitamine C ;
• des flavonoïdes (lutéoline, quercétine, catéchines, isoquercétine et rutoside) ;
• des polysaccharides ;
• des oligo-éléments et des minéraux (zinc, manganèse, magnésium, sodium, calcium, potassium…) ;
• des acides aminés ;
• une huile essentielle.

Par ailleurs, cette plante ne renferme aucune trace de caféine. Elle affiche des taux de tanins nettement moins élevés que le thé vert, le thé noir ou encore le maté.

Préparation de l’infusion du rooibos

Pour concocter une infusion traditionnelle du rooibos, les feuilles et les tiges sont d’abord écrasées afin d’en extraire le jus. Par la suite, les fibres sont brisées et entrent dans une phase de fermentation à l’air libre. Elles sont ensuite disposées en plein soleil pour sécher pendant plusieurs heures.

Toutefois, il existe également une variété connue sous le nom de rooibos vert. Elle est dérivée de la même plante, mais son processus de fabrication diffère légèrement. Contrairement à la méthode traditionnelle, les feuilles et les tiges ne subissent pas de fermentation. Au lieu de cela, elles sont directement séchées au soleil dès leur récolte. L’infusion obtenue se démarque par une saveur moins fruitée et modérément herbacée. Elle ne présente pas la teinte distinctive de la préparation habituelle et en général, sa teneur en antioxydants est plus élevée.

Le rooibos, ses vertus et ses bienfaits pour la santé en phytothérapie

Le rooibos recèle de nombreuses vertus pour la santé.

En usage interne

Cette plante procure un soulagement appréciable en cas de troubles digestifs et de coliques. Dotée de propriétés antioxydantes, elle combat les maladies dégénératives, les risques cardiovasculaires, le stress oxydatif et le vieillissement cérébral. Elle contribue également à la réduction du risque de cancer. Contrairement au café, au thé ou au maté, sa caractéristique non caféinée préserve la qualité du sommeil.

Pour profiter des bienfaits du rooibos, placez une cuillère à café de feuilles séchées dans 150 ml d’eau préalablement portée à ébullition (à 100 °C). Puis, laissez infuser pendant cinq à dix minutes. Cette préparation peut être bue à votre convenance, que ce soit au cours de la journée ou même en soirée. Toutefois, il est recommandé de limiter la consommation à trois tasses par jour.

En usage externe

Le rooibos possède la capacité de soulager les allergies cutanées, l’érythème fessier ainsi que l’eczéma. Il entre également dans la composition de certains produits de protection solaire et de lotion après-soleil. Il préserve la peau contre les effets nocifs de l’exposition aux rayons UV.