Caractéristiques du Romarin
- Nom : Romarin
- Règne : Plantae
- Sous-règne : –
- Division : –
- Classe : Equisetopsida
- Sous-Classe : Magnoliidae
- Ordre : Lamiales
- Sous-Ordre : –
- Famille : Lamiaceae
- Sous-Famille : –
- Genre : Salvia
- Espèce : Salvia rosmarinus
Le romarin, aussi appelé herbe aux couronnes, est un arbuste de la famille des Lamiacées, connue scientifiquement sous le nom de Salvia rosmarinus. Son appellation tire ses origines du latin, avec « ros marinus » et « rhus marinus ». Le premier signifie « rosée de mer » et le second fait en référence au sumac de mer. Elle trouve également ses racines dans le grec, avec « rhops myrinos », qui se traduit par buisson aromatique.
En provençal, cette plante est baptisée « encensier ». D’ailleurs, le nom « Rosmarinus officinalis » est devenu son synonyme lorsqu’elle a été reclassée dans le genre Salvia en 2017. Sous le règne de Charlemagne, sa culture a été vulgarisée dans les domaines royaux. Cela est attesté par le capitulaire De Villis, un acte législatif datant de la fin du VIIIe ou du début du IXe siècle.
Selon la légende, le romarin aurait été autrefois une plante à fleurs blanches, mais son destin aurait été changé par un événement divin. Avant la naissance de Jésus, Marie aurait déposé sa cape bleue sur un Salvia rosmarinus planté devant l’étable où l’enfant allait naître. On raconte que la couleur de ce vêtement aurait imprégné l’arbrisseau, et depuis lors, il fleurit d’un magnifique bleu. Ainsi, ce récit a inspiré une autre possible origine du nom de romarin, qui signifierait « Rose de Marie » (comme en Angleterre, où il est appelé rosemary).
Depuis des siècles, le Salvia rosmarinus est vénéré comme un symbole puissant de souvenir et d’amitié. Les anciens Égyptiens plaçaient avec soin des rameaux de romarin dans la tombe des Pharaons. Ils croyaient fermement en ses propriétés fortifiantes pour leur âme. Les étudiants grecs se fabriquaient des couronnes avec cette plante pour les porter lors des examens. Ils estimaient que cela stimulerait leur mémoire.
Au cours des épidémies de peste, il était courant de brûler des rameaux de romarin afin de purifier l’air. Les gens avaient pour habitude de porter des sachets remplis de cette plante sur eux. Ils les reniflaient à chaque fois qu’ils se trouvaient à proximité des zones touchées par cette maladie.
Le Salvia rosmarinus est une plante de taille modeste, atteignant généralement 1,50 m, voire 2 m en culture. Son fruit, tout comme celui de la plupart des Lamiacées, se présente sous la forme d’un tétrakène avec une teinte brune. Dépourvues de pétioles, ses feuilles persistantes et coriaces sont longilignes et légèrement enroulées. Leur face inférieure est blanchâtre tandis que celle supérieure brille d’un beau vert foncé. Elles dégagent un parfum camphré caractéristique.
Les fleurs de la plante se présentent en grappes ressemblant à des épis et possèdent un calice velu avec des dents bordées de blanc. Elles sont dotées de deux étamines disposant d’une petite dent près de leur base. Leur particularité réside dans la lèvre inférieure de leur corolle, qui est profondément divisée et évoque le labelle des orchidées. Leur couleur vire du bleu pâle au violet. Cependant, on retrouve une variété, rare, à fleurs blanches et connue sous le nom de « R.officinalis albiflorus ». La période de floraison du romarin débute en février, parfois en janvier, et dure jusqu’en avril ou en mai. Certaines espèces fleurissent une seconde fois à l’automne.
Le romarin se décline en plus de 150 variétés distinctes. Le tableau ci-après vous présente un aperçu de la vaste diversité offerte par cette plante.
Variétés | Caractéristiques |
Rosmarinus officinalis « Tuscan Blue » | – Sa croissance est rapide et elle capable d’atteindre une hauteur de 2 m dans des conditions optimales. – Ses fleurs sont d’un bleu foncé, tandis que ses feuilles brillent d’une teinte bleu-vert foncé. – Son arôme est très apprécié en cuisine. |
Rosmarinus officinalis « Gorizia » | – Ses feuilles et ses fleurs bleues sont de grande taille. – Son goût présente une légère touche épicée rappelant celui du gingembre. |
Rosmarinus officinalis « Arp » | – Elle résiste particulièrement bien au froid, adaptée aux zones 6 à 10. – Ses feuilles dégagent une agréable odeur citronnée. |
Rosmarinus officinalis « Severn Sea » | – Ses branches sont retombantes. – Ses fleurs sont d’un bleu qui tend vers le violet. |
Rosmarinus officinalis « Lavandulaceus » | – Cette petite plante rampante qui présente de jolies fleurs violettes. |
Rosmarinus officinalis « Miss Jessop’s Upright » | – Se caractérise par une croissance verticale. – Elle est souvent utilisée pour former des haies. |
Rosmarinus officinalis « Blaulippe » | – ses plants forment un buisson compact qui produit des fleurs d’un bleu tirant sur le violet. – Elle est très sensible au froid. |
Rosmarinus officinalis « Barbeque » | – Se distingue par ses tiges bien droites qui peuvent servir pour les brochettes. |
Rosmarinus officinalis « Prostratus » | – Ses feuilles sont brillantes. – Elle a la particularité de pousser en s’étalant, ce qui la rend adaptée pour la réalisation de topiaires. |
Rosmarinus officinalis « Corsican Blue » | – Cette plante rampante. – Ses fleurs sont d’un bleu soutenu. |
Le romarin est originaire du bassin méditerranéen. Il s’épanouit principalement dans les environnements arides et ensoleillés tels que les maquis, les rocailles et les garrigues. Bien qu’il ne tolère pas une sécheresse excessive, il s’adapte à l’humidité du littoral, ce qui pourrait expliquer son nom « rosée de mer ». On le retrouve fréquemment jusqu’à 650 mètres et même à 1 500 d’altitude.
Classée « Espèce de préoccupation mineure (LC) » par l’Union internationale pour la conservation de la nature, le romarin n’est pas une plante menacée en France.
Le Salvia rosmarinus s’épanouit dans un environnement ensoleillé et préfère un sol calcaire bien drainé. Malgré qu’il soit mieux adapté aux climats chauds, il peut supporter les gelées tant que le sol reste sec. Le pH idéal est entre 7 et 7,5.
Sa multiplication est aisément réalisable au printemps ou à l’automne par marcottage ou par bouturage. Il est préférable d’éviter les semis en été, car le processus de germination est lent.
Pour lui donner une forme harmonieuse, une légère taille se fait au printemps, après sa floraison. En raison de leur feuillage persistant et de leur tenue, certaines variétés touffues sont particulièrement adaptées à une utilisation en topiaire.
Par ailleurs, le romarin a une zone de rusticité comprise entre 8 et 10. Il fait preuve d’une certaine résistance aux nuisibles. Toutefois, il est sensible au rhizoctone brun en cas d’excès d’humidité.
Les composants centraux du romarin, pour une quantité de 100 g, sont les suivants :
Composants | Teneur moyenne |
1- Valeurs nutritionnelles : | |
Eau | 67,77 g |
Glucides | 20,70 g |
Fibres alimentaires | 14,1 g |
Lipides | 5,86 g |
Protéines | 3,31 g |
2- Vitamines : | |
Vitamine C | 21,8 mg |
Vitamine B3 | 0,912 mg |
Vitamine B5 | 0,804 mg |
Vitamine B6 | 0,336 mg |
Vitamine B2 | 0,152 mg |
3- Oligo-éléments et minéraux : | |
Potassium | 668 mg |
Calcium | 317 mg |
Magnésium | 91 mg |
Fer | 6,65 mg |
Zinc | 0,93 mg |
4- Acides aminés : | |
Acide aspartique | 391 mg |
Acide glutamique | 361 mg |
Leucine | 249 mg |
Alanine | 172 mg |
Phénylalanine | 169 mg |
Le romarin contient en outre une variété de substances actives, dont les principaux sont présentés dans le tableau ci-dessous :
Catégorie | Composés |
Flavonoïdes | L’apigénine, la lutéoline, la diosmine et la quercétine |
Huiles essentielles | L’alpha-pinène, le 1,8-cinéole, le camphène, le bornéol et le camphre. |
Triterpènes et stéroïdes | L’acide ursolique et l’acide oléanolique |
Diterpènes | Le rosmadial et l’acide carnosique |
Lipides | Les isolalcanes, les N-alcanes et les alcènes |
Il convient de noter que cette plante renferme aussi des tanins, de l’acide rosmarinique ainsi que de la rosmaricine.
Le romarin est un ingrédient très prisé dans l’élaboration de parfums. Particulièrement, il entre dans la composition des fragrances masculines telles que les fougères aromatiques, les hespéridées aromatiques et les boisés.
Pour extraire son essence, on procède à la distillation des branches, en donnant la priorité aux sommités fleuries. Cette solution renferme une variété de composés, parmi lesquels on retrouve du 1,8 cinéol, du pinène, du camphène et du bornéol.
L’usage du Salvia rosmarinus dans le domaine de la parfumerie remonte à fort longtemps. Un exemple notable est l’eau de Hongrie, première eau de parfum connue à base de cette plante. Ce produit aurait été créé dès le XIVe siècle et son utilisation était répandue au XVIIe siècle.
La lotion de romarin est réputée pour ses bienfaits dynamisants et embellissant sur la peau. Sa préparation est simple :
Laissez bouillir une poignée de Salvia rosmarinus avec l’eau pendant dix minutes. Puis, après un quart d’heure d’infusion, filtrez. Attendez que la solution refroidisse avant de la verser dans un flacon. Une application sur le visage vous procurera une sensation rafraîchissante et tonifiante pour la peau.
Cette lotion fortifie également le cuir chevelu, freine la chute des cheveux et favorise leur repousse. Vous pouvez l’incorporer à votre routine capillaire. Une fois vos cheveux lavés et séchés, appliquez la lotion ci-dessus mentionnée sur votre chevelure. Finissez en massant doucement le cuir chevelu.
Le romarin offre une multitude d’utilisations culinaires. En infusion, il aromatise les crèmes, les flans et certaines confitures. La douce saveur des fleurs fraîches, saupoudrées crues, ajoute une touche de finesse aux plats et desserts. Quant à ses branches feuillues, elles servent d’aromate, infusées dans les civets, les soupes, les ragoûts et les sauces. Incorporées dans une marinade ou utilisées comme pinceau pour enduire, elles donnent un goût subtil aux grillades. De plus, elles sont pratiques lorsqu’il s’agit d’embrocher des légumes avant leur cuisson. Il est préférable d’utiliser les branches lorsqu’elles sont fraîches, mais elles peuvent être conservées après avoir été séchées.
D’ailleurs, vous avez la possibilité d’ajouter une délicieuse saveur fumée à vos viandes et vos poissons avec du romarin. Il suffit de placer quelques branches sur les charbons ou dans un fumoir.
Le Salvia rosmarinus présente une efficacité notable dans le traitement des inflammations touchant les voies respiratoires et les sphères ORL (nez, oreilles et gorge). Il s’avère également bénéfique pour :
Afin de profiter de ces bienfaits, il est conseillé d’infuser 1 à 2 g de cette plante, préalablement séchés, dans 150 ml d’eau bouillante pendant environ dix minutes. Buvez ensuite 2 à 3 tasses par jour.
Il est également possible d’en prendre sous forme d’extrait liquide, dans une proportion de 1:1 avec 45 % d’éthanol. Dans ce cas, la posologie recommandée est de 2 à 4 ml, à ingérer trois fois par jour.
Une autre option est d’en boire sous forme de teinture, dans un ratio de 1:5 avec 70 % d’éthanol. Le dosage est de 10 ml, à prendre trois fois par jour.
La prise matinale de deux gouttes d’huile essentielle de « romarin à verbénone » stimule et décongestionne le foie et la vésicule biliaire. Au printemps ou en automne, cette cure dure trois semaines afin d’obtenir des résultats optimaux. Si vous trouvez le goût désagréable, vous pouvez l’adoucir en ajoutant un peu de miel ou un petit morceau de sucre.
Le romarin possède des propriétés apaisantes pour les troubles rhumatismaux et pour les problèmes de circulation sanguine périphérique (pieds, jambes et mains).
Ses propriétés antiseptiques légères favorisent la guérison des blessures. Il atténue aussi la toux, soulage les symptômes de la goutte et contribue à abaisser la tension artérielle.
Contre les rhumatismes, vous pouvez mélanger quelques gouttes (2 %) d’huile essentielle de Salvia rosmarinus avec de l’alcool à 45 %. Versez cette même quantité dans de l’huile végétale si vous souhaitez apaiser des douleurs musculaires ainsi que des troubles de circulation sanguine. Frictionnez les parties sensibles par cette lotion.
En cas de blessures, il est recommandé d’appliquer des compresses imprégnées d’une décoction tiède de romarin, sur les zones touchées. Optez pour une décoction chaude si vous avez des problèmes de circulation ou de rhumatisme. L’autre possibilité consiste à employer une préparation à base d’huile végétale mélangée avec 6 % à 10 % d’HE de Salvia rosmarinus.
Un bain au romarin favorise une meilleure circulation sanguine, un soulagement des douleurs rhumatismales et une réduction de la fatigue. Versez un litre de décoction dans votre eau de bain. Sinon, vous pouvez la remplacer par 10 gouttes d’huile essentielle de romarin ajoutées à un peu de savon liquide.
Cette pratique est à privilégier le matin, car elle est de nature stimulante et pourrait perturber votre sommeil.
Lorsqu’elle est consommée par voie orale sans dilution, l’huile essentielle de romarin peut être dangereuse, notamment abortive. Elle est capable de déclencher des convulsions et de provoquer des crises d’épilepsie en cas d’ingestion excessive.
À part son usage en cuisine, cette plante est contre-indiquée pour :
Certains sujets présentent une dermite de contact lorsqu’ils sont exposés au romarin ou à des produits contenant ses extraits. Avant toute utilisation externe, un test est toujours préconisé, surtout pour les personnes ayant la peau sensible.