
Caractéristiques de la Pensée sauvage
- Nom : Pensée sauvage
- Règne : Plantae
- Sous-règne : –
- Division : –
- Classe : Magnoliopsida
- Sous-Classe : –
- Ordre : Violales
- Famille : Violaceae
- Sous-famille :–
- Genre : Viola
- Espèce : Viola tricolor
La pensée sauvage, scientifiquement connue sous le nom de Viola tricolor, est une plante herbacée délicate de la famille des Violaceae. Elle est considérée comme une cousine de la violette. Elle se retrouve dans tout le territoire européen. Cette plante se reconnaît facilement à ses fleurs aux teintes variées de blanc, de jaune et de violet. Appréciée pour sa beauté simple et sa symbolique, elle a depuis longtemps captivé l’attention des amateurs de nature et des botanistes. Elle suscite un intérêt tant pour ses caractéristiques physiques que pour ses utilisations médicinales et culturelles.
L’usage du terme « pensée » existait bien avant la culture de cette fleur. Selon le langage des fleurs, il s’agissait d’une appellation alternative liée à la signification symbolique de la violette.
L’histoire de la pensée sauvage en tant que plante médicinale remonte à la Renaissance. Les médecins de l’époque la recommandaient en décoction comme remède contre la syphilis. Elle est aussi abordée dans divers traités d’herboristerie. Au XVIe siècle, les herboristes la prescrivaient pour prendre en charge les affections pulmonaires et les problèmes cutanés. Cependant, il a fallu attendre le XIXe siècle pour que des preuves scientifiques de son efficacité soient établies. Actuellement, elle est reconnue pour ses propriétés anti-inflammatoires et détoxifiantes.
La pensée sauvage était associée à l’idée de réflexion dans le langage des fleurs. Une illustration de ceci se trouve dans la célèbre tirade d’Ophelia dans Hamlet. Shakespeare y fait allusion à la plante : « Je vous en prie, mon amour, souvenez-vous. Et voici des pensées, c’est pour la pensée. »
Cette plante est connue sous divers noms régionaux alternatifs, avec au moins deux cents variantes identifiées. Ses noms les plus courants sont : pensée tricolore, pensée des champs, violette sauvage et violette tricolore.
À l’instar d’autres fleurs, notamment certaines variétés de violettes, elle est parfois appelée « herbe de la Trinité ». Cette confusion est renforcée par la similarité entre les termes « trinité » et tricolor. Ce nom latin de l’espèce souligne naturellement la capacité de la fleur à arborer trois couleurs distinctes.
La pensée sauvage est répandue sur le vaste territoire eurasiatique et a été introduite au Québec. Elle colonise divers habitats, non seulement en bordure de mer, mais aussi dans des environnements montagneux. Elle se retrouve à des altitudes variant de 0 à 2 700 m. Elle prospère particulièrement dans les prairies peu touffues et sur des terrains abandonnés, à sols acides ou neutres. Toutefois, sa remarquable faculté d’adaptation lui permet de s’épanouir dans une variété de sols et de climats. Elle se développe sur les rives et dans les zones alluviales. Elle pousse également sur les lisières forestières.
La pensée sauvage se présente comme une plante herbacée de petite taille, parfois même naine. Sa hauteur varie de 10 à 30 cm. Elle possède une racine de type rhizome, accompagnée de fines radicelles. La tige de la plante, rampante et glabre, se développe au ras du sol et est ramifiée.
À la différence de certaines variétés de violettes, telle que la Viola hirta, la pensée sauvage ne forme pas de rosette de feuilles à la base. Au contraire, son feuillage est disposé de manière alternative. Ses feuilles arborent des pétioles et des limbes de forme ovale, oblongue ou lancéolée, avec des marges plus ou moins dentelées. Les stipules, souvent bien développées, sont divisées en plusieurs lobes.
La pensée sauvage produit des fleurs hermaphrodites. Elles sont pollinisées soit de manière autogame soit par le biais d’insectes pollinisateurs, en particulier les abeilles. Elles poussent en solitaire sur des pédoncules longs, depuis les tiges. Elles sont munies d’un éperon court, mesurant de 3 à 6,5 mm. Les sépales ne surpassent pas la corolle, laquelle mesure entre 10 et 25 mm. Cette dernière affiche des teintes violettes, pourpres, jaunes, blanches ou bleues. Elle adopte parfois des colorations bicolores, notamment jaune et violette. La variété tricolore, associant le jaune, le blanc et le violet, est la plus commune. Dans l’ensemble, la fleur de la pensée sauvage a un diamètre d’environ 15 mm.
La Viola tricolor produit un fruit en forme de capsule subtrigone lisse, qui s’ouvre par trois fentes. Les graines sont disséminées principalement par des fourmis, favorisant ainsi un processus de dispersion appelé myrmécochorie.
La pensée sauvage est une plante herbacée annuelle ou bisannuelle. Sa culture requiert une attention particulière. Privilégiez la plantation au printemps ou en automne, et évitez de procéder durant les périodes de gel. Elle s’épanouit davantage dans des sols riches, humides et bien drainés. Optez pour un emplacement ensoleillé ou partiellement ombragé pour favoriser sa croissance, tout en la protégeant du vent afin de préserver ses délicates fleurs.
La pensée sauvage est facile à entretenir. Elle ne nécessite qu’un arrosage modéré en cas de sécheresses intenses ou prolongées. D’une grande robustesse, elle affronte avec succès les rigueurs de l’hiver. Cette plante se régénère d’elle-même, évitant toutefois tout risque d’envahissement.
Sa floraison s’étend d’avril à septembre, et parfois dès mars dans le Grand Sud-Ouest français. Ses fleurs sont principalement utilisées en phytothérapie. La période propice pour la cueillette se situe entre mars et octobre, en fonction des conditions climatiques locales.
Les vertus thérapeutiques de la pensée sauvage découlent de sa composition. Elle renferme en particulier :
En raison de ces composés, les fleurs ont servi à créer des colorants verts, jaunes et bleu-vert. Les feuilles ont, quant à elles, trouvé leur utilité en tant qu’indicateur chimique.
Parmi les principes actifs de la plante, l’acide salicylique se distingue par son activité anti-inflammatoire. Cette molécule partage une structure similaire à celle de l’acide acétyl-salicylique, plus familièrement désigné sous le nom d’aspirine. La plante est ainsi recommandée dans la réduction des douleurs liées aux rhumatismes et aux crises de goutte.
Des recherches démontrent que les composés actifs présents dans la pensée sauvage jouent un rôle essentiel dans la purification de l’organisme. Ils facilitent l’élimination des toxines par les voies rénales et digestives. Une cure détox à base de cette plante permet d’améliorer le transit digestif et de stimuler l’élimination des déchets accumulés dans le corps.
Ses propriétés expectorantes sont attribuées à la présence de violine, un composé spécifique de la plante. Cette dernière montre une activité éméto-cathartique. Cela signifie qu’elle facilite l’expectoration des sécrétions bronchiques, conduisant à l’élimination des mucosités. Ainsi, la pensée sauvage est employée pour soulager les inflammations des muqueuses des voies respiratoires accompagnées d’une hypersécrétion. Elle est efficace en cas de bronchite aiguë, de coqueluche, de trachéite et d’asthme.
La Viola trifolia a la capacité de purifier la peau et de réguler l’excès de sébum. Elle est indiquée dans le traitement de diverses affections cutanées telles que la séborrhée, l’acné, l’impétigo et le prurit. La décoction à base de cette plante apaise les irritations caractéristiques de l’eczéma, grâce à l’action des dérivés salicylés. Elle est d’autant prescrite en cas de psoriasis, de dermatoses prurigineuses et d’érythème fessier des nourrissons. Son usage concerne aussi les brûlures superficielles et les éruptions cutanées.
La pensée sauvage facilite la digestion et améliore le fonctionnement des organes d’élimination, également appelés émonctoires. Ces derniers incluent le foie, la vésicule biliaire, les reins, la vessie ainsi que les intestins. Sa nature diurétique lui confère un rôle important dans le traitement de certaines cystites, des néphrites et des coliques néphrétiques.
La pensée sauvage est caractérisée par des propriétés cholagogue et cholérétique. Elle améliore la sécrétion de la bile par le foie.
Des recherches ont mis en évidence ses effets bénéfiques contre les inflammations causées par une exposition excessive aux rayons UVB du soleil.
Outre ces bienfaits, cette plante médicinale joue aussi un rôle thérapeutique dans la prise en charge des varices et des crises hémorroïdaires. De plus, elle est parfois employée pour atténuer les insomnies, les cauchemars ou les troubles du sommeil marqués par des réveils fréquents.
Les fleurs de la pensée sauvage sont comestibles, mais n’ont aucune saveur. Les inflorescences sont utilisées comme éléments décoratifs dans divers plats tels que des farces, des ragoûts et même des gâteaux. Elle est fréquemment employée à des fins décoratives par les chefs dans les restaurants de renom, ainsi que par les amateurs de cuisine.
La pensée sauvage est commercialisée sous forme de poudre, de teinture mère et de gélules. Elle est d’autant disponible en fleurs séchées et en crème. Elle est utilisée en interne et en externe pour divers problèmes de peau et de santé.
La plante est exploitée en infusion dans le but de bénéficier de ses vertus anti-inflammatoire, diurétique et expectorante. Sous cette forme, elle permet d’atténuer les démangeaisons, les furoncles, l’eczéma, l’impétigo, l’acné et l’herpès. Pour ce faire, mettez une cuillère à café de fleurs séchées dans une tasse de 150 ml d’eau chaude. Laissez reposer couvert pendant 10 minutes, puis filtrez. Consommez deux à quatre tasses par jour, de préférence entre les repas. Afin de garantir de meilleurs résultats, suivez une cure de deux à trois mois. Quant aux enfants, une moitié de cuillère à café suffit.
En gélules, la dose conseillée est d’une à deux gélules contenant 220 mg d’extrait sec. Elles sont à prendre matin, midi et soir, au moment des repas, avec un grand verre d’eau.
En teinture mère ou extrait fluide de pensée sauvage, la posologie proposée est de 20 à 40 gouttes. Ces dernières sont à diluer dans un demi-verre d’eau et à boire deux fois par jour en dehors des repas. Commencez d’abord par une petite quantité et augmentez au fur et à mesure jusqu’à atteindre la dose requise.
En externe, la Viola tricolor est appliquée en soin du visage et capillaire. À cette fin, des compresses sont imbibées de teinture mère ou de décoction. Cette dernière se prépare différemment de l’infusion. Laissez reposer environ 50 g de plante sèche dans un litre d’eau froide pendant une heure, puis faites bouillir pendant une minute. Laissez infuser couvert pendant dix minutes avant de filtrer. Appliquez la préparation localement à l’aide de compresses. Concernant la teinture mère, il suffit de la diluer dans de l’eau et de l’appliquer sur la zone à traiter.
En crème, la pensée sauvage est particulièrement commercialisée aux États-Unis. Sous cette forme, elle agit sur l’eczéma. Elle est d’ailleurs reconnue par la Pharmacopée US.
Les dosages et les formes d’usage peuvent varier en fonction de la personne, de la condition médicale et d’autres facteurs individuels.
L’emploi de la pensée sauvage à des fins thérapeutiques exige certaines précautions. Il convient d’être particulièrement attentif pour éviter de se tromper quant au choix des parties de la plante à exploiter. Les racines, en particulier, possèdent des propriétés vomitives indiquées dans cette optique en phytothérapie.
Elle risque d’interagir avec des médicaments antihypertenseurs diurétiques. De ce fait, il est important de consulter un professionnel de la santé avant de faire une cure. Cette disposition est surtout à prendre si vous suivez un traitement contre l’hypertension.
En ce qui concerne les contre-indications, les compléments alimentaires contenant de la pensée sauvage sont à proscrire chez les femmes enceintes et allaitantes. Son administration par voie orale est à éviter chez les enfants sans avis médical. Il en va de même pour les individus souffrant d’affections dermatologiques étendues ou de plaies ouvertes. En cas de doute, sollicitez l’avis d’un professionnel avant d’entamer une cure à base de cette plante.
En dehors de ces interdictions, aucun effet secondaire majeur n’a été répertorié quant à son usage thérapeutique.