Caractéristiques de l’ortie
- Nom :Ortie
- Règne : Plantae
- Sous-règne :Viridaeplantae
- Division : –
- Classe :Magnoliopsida
- Sous-Classe :Magnoliidae
- Ordre :Urticales
- Sous-Ordre : –
- Famille :Urticaceae
- Sous-Famille :–
- Genre :Urtica
- Espèce :–
Le nom « ortie » fait référence au genre Urtica, appartenant à la famille des Urticaceae. Les espèces existantes de l’Urtica sont nombreuses et sont toutes des herbacées avec des feuilles lanugineuses. Il en existe 11 en Europe et 5 d’entre elles poussent en France. Les plus rencontrées en Europe de l’Ouest sont l’ortie brûlante ou Urtica urens et la grande ortie ou Urtica dioica. L’ortie romaine ou ortie à pilules ou Urtica pilulifera est plus répandue dans l’ouest de l’Hexagone et dans le Midi. L’ortie membraneuse ou Urtica membranacea se retrouve dans le Midi méditerranéen. L’Urtica atrovirens se rencontre principalement en Corse.
Certaines espèces sont utilisées en tant que plantes médicinales en raison des propriétés de leurs feuilles. Elles sont effectivement anti-inflammatoires, diurétiques, dépuratives et toniques. Leur usage concerne également le domaine alimentaire, industriel et agricole.
Les orties possèdent des feuilles à stipules libres et à limbe elliptique. Elles sont dentées, pétiolées et opposées. Ces espèces rudérales et nitrophiles sont caractérisées par la présence de poils raides appelés trichomes urticants qui sécrètent une substance irritante. Ces plantes sont à la fois monoïques (fleurs mâles et femelles sur le même pied) et dioïques (fleurs mâles et femelles sur des pieds différents).
Les fleurs femelles pendantes sont généralement vertes et regroupées en grappes. Leur périanthe se divise en quatre sections inégales en taille, car les deux situées en extérieur sont plus petites. La forme du stigmate rappelle celle d’un pinceau.
Les fleurs mâles disposent d’un port en épi ou étalé et sont plus horizontales. Le nombre de parties de leur périanthe est de quatre à cinq. La corolle entoure quatre à cinq étamines repliées à filets longs. Au moment de la fécondation, celles-ci se détendent et répandent du pollen sur les fleurs femelles. Se trouvant dans le périanthe, le fruit correspond à un akène ovoïde comprimé.
Les orties sont, en principe, toutes urticantes lorsqu’elles entrent en contact direct avec les muqueuses et la peau. En effet, les poils de ces plantes renferment de l’acide formique, de la sérotonine, de l’acétylcholine et de l’histamine. Ces substances sont responsables des éventuelles irritations.
Le nom « ortie » provient du latin urtica, dérivé du terme uro, signifiant « brûler ». L’appellation fait notamment référence aux poils de la plante qui sont urticants.
Du temps des Grecs et des Romains, la plante était déjà connue. Nommée Alkalyphe à l’époque, elle était employée dans le cadre du traitement de l’arthrite, de la tuberculose et de la toux. Les femmes en avaient recours pour stimuler la pousse de leur chevelure. Durant l’Antiquité, la flagellation médicale, en se servant des tiges, était également pratiquée. Les orties seraient alors des alternatives de choix pour lutter contre les rhumatismes. Elles étaient recommandées afin de soulager les problèmes respiratoires et circulatoires. Ces plantes étaient prescrites par le médecin anglais Nicholas Culpeper dans la première moitié du XVIIe siècle.
Sur le continent européen, les orties étaient consommées depuis longtemps en salade ou en potage. Dans les salons littéraires, les infusions à base de cette plante étaient particulièrement appréciées. Les jeunes pousses figuraient parmi les ingrédients des fameuses « cures du printemps », avec le pissenlit et d’autres plantes vertes printanières. En Inde, la médecine traditionnelle a recours aux orties dans le but de soulager divers maux. Elles étaient prescrites en cas d’eczéma, d’éruptions cutanées, de saignements nasaux et d’hémorragies utérines. Les Indiens d’Amérique avaient recours aux espèces Urtica pour diminuer les douleurs liées aux rhumatismes. Ils en avaient également besoin au moment de l’accouchement pour faciliter le travail. Elles servaient aussi de remède contre l’hypertension au Maroc. Grâce à leur teneur importante en chlorophylle, il fut un temps où les orties ont été utilisées comme colorant alimentaire. La fibre a été exploitée pour la conception de papier et de tissu, au même titre que celle du lin. Durant longtemps, le purin de ces plantes a été transformé en engrais naturel. Leur racine était exploitée pour appuyer le traitement de l’hypertrophie bénigne de la prostate depuis les années 1980.
Les orties étaient des plantes destinées au dieu du Tonnerre Thor ou Donar dans le panthéon germanique.
Dans le langage courant, ces espèces sont citées dans un certain nombre de métaphores anciennes et actuelles. Les plus connues sont :
Dans la littérature, l’ortie a été évoquée de nombreuses fois dans des poèmes, des récits traditionnels et des contes. Dans le monde musical, elle figure dans le titre d’une chanson du 12ᵉ album du chanteur français Francis Cabrel : « Des roses et des orties ».
Les orties sont généralement vues comme de mauvaises herbes invasives. Cependant, dans l’hémisphère Nord, l’espèce la plus commune, soit l’Urtica dioica, est utile sur le plan écologique. Elle sert de nourriture à de nombreux papillons importants pour la biodiversité et en forte voie de régression. Elle joue également un rôle crucial dans le cycle de l’azote, car elle pompe une partie des nitrates présents dans le sol.
La plantation des orties peut s’effectuer selon différentes méthodes.
Il s’agit d’une technique dans laquelle une tige d’ortie est utilisée pour favoriser la formation de racines. Celle-ci est ensuite fixée à une plante mère. Pour ce faire, une tige flexible et basse sera enfoncée légèrement dans le sol. Une pierre ou une attache souple est nécessaire pour la lier à la plante. Autour de la tige, l’humidité du sol doit être maintenue. Lorsque des racines auront pris forme, la procédure de replantation à un autre endroit peut s’effectuer.
Cette méthode de multiplication des orties consiste à prélever des boutures de 10 à 15 cm de long à partir des tiges. Elles sont ensuite plantées dans un sol humide, avec les nœuds bien enterrés et après avoir retiré les feuilles inférieures. Si chacune de ces étapes a été réalisée correctement, des racines apparaîtront rapidement. Les nouveaux plants peuvent ainsi être installés au niveau de leur emplacement définitif.
Les orties forment, dans la plupart des cas, des touffes plus ou moins denses. Celles-ci peuvent être divisées et employées pour une multiplication. La méthode consiste ainsi à en récupérer un certain nombre dans le sol, puis à les sectionner en différentes parties. Néanmoins, il faut s’assurer que chacune d’elles possède des pousses et des racines. Pour les replanter, un espace suffisant entre elles est nécessaire afin de leur donner une bonne marge de développement.
À l’automne, les graines d’orties atteignent leur maturité et peuvent être collectées. Au printemps, un semis à partir de celles-ci est possible dans le but d’obtenir de nouveaux plants. Le sol qui les accueillera doit être ameubli et débarrassé des mauvaises herbes au préalable. Jusqu’à leur germination, une fine couche de terre doit recouvrir les graines semées pour assurer la réussite de l’opération.
Les orties se propagent également de manière naturelle, car les graines sont capables de se disperser sans aucune aide dans le sol. Dans des conditions favorables, ce phénomène constitue une alternative simple et efficace.
Bien que ce genre de plante puisse pousser dans de nombreux types de sols, il prospère dans un sol bien drainé, humide et fertile. Son exposition au soleil doit être suffisante, mais placer l’ortie sous une trop forte chaleur est fortement déconseillé. L’humidité est le principal allié de ces espèces. Un arrosage régulier est donc indispensable, surtout durant les saisons sèches. Attention, un excès d’eau nuit à la plante. Toutefois, elle peut supporter des périodes de sécheresse de courte durée.
Afin de réduire le développement des mauvaises herbes, il est préférable de mettre en place un paillis ou du compost. Cela contribue également à la conservation de l’humidité dans le sol. La taille est souvent nécessaire pour obtenir une bonne croissance et pour avoir de nouvelles pousses régulièrement. L’apport d’engrais organique n’est pas indispensable. Néanmoins, cette opération stimule la croissance des plants. Une fertilisation excessive est néanmoins déconseillée au risque d’avoir des plantes envahissantes.
La récolte des feuilles peut être réalisée lorsque les plants atteignent 20 à 30 cm de hauteur. Le port de gants permet d’éviter une éventuelle irritation de la peau. Un haut avec des manches longues et un pantalon sont aussi conseillés.
Durant cette opération, les jeunes feuilles sur la partie supérieure des orties sont à privilégier. La teneur en nutriments de celles-ci est plus importante, à la différence de celles plus âgées. Afin de produire de nouvelles pousses et de favoriser le développement de celles-ci, il ne faut pas récupérer toute la ramure de chaque plant. Au moins, les 2/3 d’entre eux ne doivent pas être récoltés.
Les feuilles recueillies peuvent être séchées en les étalant dans un lieu sec, chaud et ventilé. Pour assurer un séchage homogène, il faut les retourner régulièrement. À l’issue, des récipients hermétiques installés à l’abri de l’humidité et de la lumière seront nécessaires pour une conservation optimale.
De nombreuses espèces composent le genre Urtica. Voici les plus connues :
En raison de leur ressemblance, certaines plantes portent le nom vernaculaire « ortie ». Elles correspondent aux espèces faisant partie de la famille des Lamiaceae et appartenant au genre Lamium. Elles sont également appelées « orties mortes » ou « fausses orties ».
Les possibilités d’utilisation des orties sont multiples.
Blanchies ou cuites, les jeunes feuilles sont comestibles et peuvent être préparées en mets sauté, en sauce et en soupe. Elles font office d’ingrédients principaux pour un certain nombre de tisanes. Elles apportent des valeurs nutritives intéressantes du fait de leur concentration en antioxydants, en minéraux et en vitamines. Les orties peuvent être consommées crues, mais elles doivent préalablement être mixées ou écrasées. L’objectif est de rompre les poils urticants. L’autre option consiste à les faire bouillir. Dans le cas contraire, des démangeaisons et des piqûres vont être ressenties au niveau de la muqueuse buccale. Le risque de développer un œdème de la langue est aussi possible.
Par ailleurs, les orties peuvent jouer le rôle d’activateur de compost et de fertilisants naturels. Elles peuvent être utilisées comme engrais nutritifs pour d’autres plantes. Pour cela, une infusion fermentée est à prévoir. Dans une fumure, l’ajout de feuilles de cette espèce permet l’optimisation du processus de décomposition. Les jeunes orties sont également des alternatives intéressantes dans le cadre de l’alimentation animale.
L’odeur caractéristique de ce genre de plante peut être exploitée afin de repousser les escargots, les limaces et les pucerons. Planter des pieds d’ortie autour du jardin contribue à la protection contre les nuisibles. En outre, depuis plusieurs siècles, ces espèces végétales ont été exploitées dans le but de fabriquer des matières textiles. Les tiges de la plante servent à confectionner des vêtements, des cordages et des tissus.
En raison de leurs propriétés, des extraits d’ortie composent de nombreux produits de soin pour la peau et les cheveux. En effet, ils aident à atténuer les problèmes de peau et à optimiser la croissance capillaire.
Les propriétés médicinales des orties ne sont plus à démontrer. Traditionnellement, elles sont employées pour soulager certains maux tels que :
Dans le commerce, les extraits d’ortie sont présentés sous forme de tisane, de pommade, de teinture ou de capsule. En outre, sous sa forme SIPF, l’Urtica urens serait utile pour contrer les effets de la fatigue. Selon les espèces, ces plantes ont des particularités diurétiques. Elles participent à l’augmentation de la sécrétion urinaire, le cas échéant. Elles sont également efficaces pour lutter contre l’hyperkaliémie, l’hypertension portale, certains types d’œdèmes, l’insuffisance cardiaque et l’hypertension artérielle.
Après avoir subi une lyophilisation, les feuilles d’ortie sont prescrites pour combattre les symptômes liés au rhume des foins. Dans le cas d’une inflammation bénigne de la prostate, l’ingestion de racine séchée d’ortie soulagerait les douleurs durant la miction. Appliqués en tant que lotion, les extraits de la plante aident à lutter contre les acnés. Pour contribuer dans le traitement des infections telles que les angines, les gingivites et les aphtes, l’utilisation d’un bain de bouche à partir d’un extrait d’ortie est idéale. De même, ces plantes permettent de stimuler la production de lait maternel chez les femmes enceintes.
Les orties disposent d’une forte teneur en vitamines (C, B et A), en phosphore, en potassium, en magnésium, en calcium et en fer. Ainsi, elles sont recommandées pour leurs actions sur les problèmes liés au rhumatisme et à l’arthrose. Un cataplasme à base d’argile verte et d’ortie soulage les douleurs causées par ces types d’affections.
Les orties peuvent être prises, soit par voie interne, soit par voie externe.
Pour appuyer le traitement de l’hypertrophie bénigne de la prostate, les racines peuvent être prises sous forme d’extrait normalisé. Ainsi, il est recommandé d’en ingurgiter 240 mg avec 320 mg d’extrait de palmier nain chaque jour. Dans le commerce, ces produits (normalisés ou non) se trouvent sous forme liquide et solide. Une alternative plus naturelle consiste à utiliser 1,5 g de racines séchées et de les faire bouillir dans 150 ml d’eau durant une minute. Après avoir laissé reposer le tout pendant une dizaine de minutes, prendre une tasse trois à quatre fois en une journée.
Pour les inflammations des voies urinaires, les rhumatismes et les arthrites, les parties aériennes des orties sont recommandées. Pour cela, infuser 2 à 5 g de fleurs et de feuilles séchées et les ébouillanter dans 150 ml d’eau durant 10 à 15 min. Cette préparation est à prendre trois fois par jour. Pour les extraits en comprimés ou en capsules, la dose est de 300 à 700 mg, à répartir en trois prises dans une journée. Les extraits fluides se consomment à hauteur de 2 à 5 ml, à boire trois fois par jour. Pour le jus frais d’ortie, prendre 5 à 10 ml par jour.
Pour soulager les douleurs rhumatismales et arthritiques, l’utilisation de l’esprit d’ortie est conseillée. Pour ce faire, recouvrir les zones du corps concernées plusieurs fois au cours de la journée. Une autre possibilité consiste à employer des feuilles fraîches à appliquer durant 30 s sur les parties sujettes aux douleurs.
Dans le cas d’œdème, l’irrigation de la vessie et des reins avec l’ortie est contre-indiquée. Les extraits de racine peuvent présenter des effets indésirables tels que la diminution de libido et l’impuissance. Cependant, ce cas reste rare.