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Opium

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Caractéristiques de l’Opium

  • Nom : Opium
  • Règne : Plantae
  • Sous-règne : Tracheobionta
  • Division : Magnoliophyta
  • Classe : Magnoliopsida
  • Sous-Classe : Magnoliidae
  • Ordre : Papaverales
  • Famille : Papaveraceae
  • Sous-famille :
  • Genre : Papaver
  • Espèce : Papaver somniferum

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L’opium : son histoire, sa description, son habitat, sa méthode d’extraction, ses propriétés, ses modes de consommation, sa posologie et ses contre-indications

L’opium s’obtient à partir d’entailles réalisées sur les capsules du Papaver somniferum. Longtemps connu comme étant la « drogue des poètes », il s’agit d’une substance sédative, psychotrope, voire hallucinogène, en cas d’usage abusif. Ses composants, leur méthode d’extraction et de traitement, expliquent les effets hypnotiques qu’il produit. Du fait de ses propriétés, il entrait dans la composition de médicaments antidouleur jusqu’au XIXe siècle.

Histoire de l’opium

Le Papaver somniferum est une plante qui provient de la Mésopotamie. Son introduction en Inde remonte au IXe siècle, avec l’invasion des Perses et des Arabes. En revanche, son latex a été extrait depuis l’Antiquité. Celui-ci servait dans des cérémonies rituelles. Les villageois de la Grèce et de la région antique du Sumer cultivaient cette plante. Ils avaient conscience des effets du latex de pavot, l’utilisaient de diverses façons et en faisaient commerce. Les propriétés antalgiques de l’opium expliquent son usage médicinal au Moyen Âge et à la Renaissance. À l’époque, il entrait dans la fabrication d’anesthésiques.

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Par ailleurs, cette plante, notamment sa capsule, apparaissait dans les mythologies en tant qu’attribut des dieux. Par exemple, une œuvre picturale datant de 879 avant notre ère exposée au Metropolitan Museum de New York montre une divinité qui tient des capsules de pavot.

Au départ, l’opium servait à honorer les invités chez les Mandarins et fut appelé le tabac d’honneur. La mode s’était muée en tradition et avait gangrené la classe bourgeoise. La drogue était devenue un signe de reconnaissance ou d’acceptation dans les milieux aisés. Des souverains, des nobles, des lettrés et des gens de la haute société sont ainsi devenus des opiomanes.

La consommation d’opium était un véritable fléau dans le monde, particulièrement en Chine, où l’empereur interdisait son importation en 1729. Toutefois, le trafic a continué jusqu’à provoquer des événements tragiques comme les guerres de l’opium au XIXe siècle. La première a éclaté en 1839 et a duré jusqu’en 1842. La seconde s’est produite une dizaine d’années plus tard, soit de 1856 à 1860. De nombreux pays étaient impliqués dans ces conflits, dont le Royaume-Uni, la Russie, les États-Unis ainsi que la France.

Pendant la guerre d’Indochine, cette dernière dominait la production locale et le trafic d’opium à travers les agriculteurs de la région. Bien que la consommation d’opium était interdite en France en 1908, plus tard, en 1916, le pays avait établi des lois encadrant le commerce, la détention et l’usage de ce produit.

En outre, à partir de 1912, après différents traités, congrès et accords, une réglementation a vu le jour. En effet, la Convention internationale de l’opium régit désormais la production et le commerce de cette substance. Ce texte a été révisé en 1961 pour donner naissance à la Convention unique sur les stupéfiants.

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Description de l’opium

L’opium provient des graines immatures des capsules de pavot. Cette substance se présente sous forme de latex ou de sève extraite à partir d’entailles ou d’incisions. Le Papaver somniferum est une herbacée mesurant 1,5 m de hauteur maximum. Sa tige principale porte des fleurs de couleur variable selon la variété : rose clair avec des nuances de violet, blanches ou lilas. Les graines dont est issu l’opium sont contenues dans une grosse capsule de forme ronde.

Habitat de l’opium

Le pavot somnifère est une plante commune en Europe, avec une répartition assez vaste également en Asie. Il est répandu dans le bassin de la Méditerranée. Il pousse sur des sols calcaires, présentant les mêmes besoins qu’un coquelicot avec lequel il partage le même genre. Ses feuilles sont alternes, pennées et amplexicaules, c’est-à-dire dont la base entoure la tige. Elles sont colorées d’un vert qui tire légèrement sur le bleu. La fleur solitaire se compose d’une corolle entourant les étamines, les carpelles et le plateau stigmatique. Elle se développe ensuite en capsule ronde qui donne naissance à un fruit déhiscent renfermant de petites graines à l’intérieur.

Méthode d’extraction et composants de l’opium

La production d’opium s’effectue à partir d’une méthode d’extraction spécifique.

Extraction

La fabrication commence avec le choix des capsules mûrissantes, suffisamment gonflées, dont les pétales ont déjà chuté. Ensuite, une incision est effectuée sur le péricarpe ou la partie renfermant les graines. La forme du couteau utilisé varie selon les pays, pouvant comporter une ou plusieurs lames. Une substance laiteuse, qui devient une résine brune au séchage, s’écoule de l’entaille. Au moyen d’une lame incurvée et humide, les capsules sont raclées afin de recueillir la résine séchée. Ainsi s’obtient l’opium brut. Celui-ci va ensuite être traité ou préparé de différentes façons pour isoler les composants nécessaires. Avant traitement, les couches intérieures et extérieures sont séparées de l’opium brut avant de réintégrer la préparation.

Le chandoo, de consistance sirupeuse, résulte d’une préparation rigoureuse qui rehausse l’arôme et débarrasse des composants indésirables. Cette méthode exige une qualification spécifique des ouvriers chargés de cette forme d’exploitation. Sous forme de boules, la résine est versée et chauffée à la vapeur dans des bassines. Le mélange ainsi brassé donne une sorte de pâte à pain. Cette dernière est ensuite transvasée dans une bassine en métal. Dans un état intermédiaire, ni solide ni liquide, elle est étalée selon l’épaisseur recherchée. La répartition proportionnelle de la chaleur est indispensable, car le mélange doit être chauffé à juste température.

Des crêpes d’épaisseur variable (deux ou trois millimètres) vont ensuite être refroidies. Ce processus de filtration et de chauffage permet de se débarrasser des impuretés, notamment des alcaloïdes. La prochaine étape consiste à dissoudre les crêpes dans des bassines d’eau et à les macérer pendant trois jours. Le liquide est ensuite filtré dans des moelles végétales pour recueillir les gommes qui flottent, devenant des vermicelles à la sortie. Un sirop noir découle de la récupération du liquide concentré chauffé à la vapeur. Après une dernière manipulation, le produit est fermenté pendant trois ou quatre mois dans des boîtes en laiton. La consommation de cette forme d’opium implique des rituels spécifiques et des matériels spéciaux.

Composants

L’opium étant extrait du pavot, il contient encore bon nombre des composants principaux de la plante :

  • des sucres ;
  • des alcaloïdes ;
  • des acides organiques.

Parmi les principaux alcaloïdes contenus dans cette substance figurent la morphine et la codéine, qui sont des phénanthrènes. Des traces de thébaïne, d’oripavine et de néopine ont aussi été rapportées. L’opium se compose aussi d’autres alcaloïdes, comme la papavérine et les aporphines. Les acides organiques comprennent notamment de l’acide fumarique, de l’acide lactique, de l’acide méconique et de l’acide oxaloacétique.

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Propriétés de l’opium en phytothérapie

Les principaux effets de l’opium proviennent de ses actions analgésiques et sédatives. Le taux de morphine et celui de la thébaïne expliquent ces propriétés. Ces molécules, particulièrement la morphine, agissent sur le système nerveux central et le système digestif.

Propriétés des alcaloïdes

La morphine constitue un puissant analgésique utilisé depuis longtemps en pharmacologie. La codéine a des propriétés antitussives et agit en tant qu’analgésique lorsqu’elle est utilisée en association avec d’autres substances. La papavérine est un agent spasmolytique musculotrope. La noscapine constitue un autre antitussif.

Effets

L’effet de l’opium dure entre trois et six heures, dont les principaux signes immédiats sont la relaxation et la sédation. Il procure une sensation de bien-être, qui peut rapidement virer en hallucinations en cas d’utilisation abusive. La consommation répétée est à l’origine de plusieurs complications de santé, dont les troubles du cycle menstruel et de la libido. Les utilisateurs s’exposent à des risques de constipation, une conséquence courante des substances morphiniques. La dépendance avec accoutumance apparaît aussitôt, entraînant de graves répercussions sur le plan relationnel et professionnel. Le syndrome de sevrage se manifeste en cas de dépendance physique.

Modes de consommation de l’opium

Au-delà d’une prescription médicale, l’usage détourné de l’opium se présente de différentes façons. Depuis l’époque antique, les boules d’opium étaient consommées à l’état brut. L’opium était aussi mélangé au tabac ou au cannabis. D’autres préféraient le diluer dans des boissons, comme l’élixir parégorique. Il s’agit d’un laudanum inventé par le médecin anglais Thomas Sydenham en 1660. Au départ, cette boisson servait dans le traitement des maladies comme la diarrhée. Autour de 1750, les opiomanes fumaient à la pipe cette substance après une préparation complexe de celle-ci. Certains buvaient de l’opium en décoction, mais ce mode de consommation est très rare.

L’opium est couramment utilisé dans la production d’héroïne. Cette dernière est une drogue reconnue pour ses effets addictifs et ses conséquences néfastes.

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Posologie de l’opium

D’emblée, la précaution est de rigueur lors de la prise de médicaments incluant de l’opium ou ses dérivés. Il est vivement recommandé de s’entourer de personnes lors de la prise pour écarter tout risque d’overdose ou d’effets indésirables.

Dosage

La posologie est variable selon le médicament et les prescriptions médicales. En ce sens, ce dosage est proposé à titre indicatif, l’ordonnance du professionnel de santé étant la seule référence principale. Par ailleurs, ces informations concernent uniquement des patients majeurs, c’est-à-dire âgés de 18 ans révolus. Pour traiter une diarrhée sévère, la posologie standard est de 5 à 10 gouttes pour deux ou trois prises par jour. La dose maximale autorisée par jour est de 120 gouttes. Chez les patients atteints d’insuffisance rénale ou hépatique, une adaptation de la posologie s’impose. Toutefois, le traitement est obligatoirement de courte durée afin d’éviter toute dépendance ou accoutumance.

Overdose

Le risque d’overdose est élevé avec l’opium, et ce, dès la première prise. Un excès entraîne rapidement une accoutumance qui se manifeste par le besoin instinctif d’augmenter les doses.

Contre-indications et effets indésirables de l’opium

Les contre-indications sont nombreuses, car il s’agit d’une forme de drogue. Tout patient souffrant de maladies héréditaires ou de troubles respiratoires ne doit pas en prendre, sauf dispositions contraires du médecin. Cette substance est interdite chez la femme enceinte ou allaitante.

Les effets indésirables sont des dépressions respiratoires, des dépendances, des nausées, du myosis ou encore des vomissements. Chez la femme enceinte, l’opium provoque des fausses couches ou des accouchements prématurés. Le nouveau-né risque aussi de présenter un syndrome de sevrage.

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