Caractéristiques de la Myrtille
- Nom : Myrtille
- Règne : Plantae
- Sous-règne : Viridiplantae
- Division : –
- Classe : Equisetopsida
- Sous-Classe : –
- Ordre : Ericales
- Famille : Ericaceae
- Sous-Famille : –
- Genre : Vaccinium
- Espèce : Vaccinium myrtillus
La myrtille ou Vaccinium myrtillus est un sous-arbrisseau appartenant à la famille des Éricacées. Il s’agit d’une espèce voisine du bleuet, lequel lui a été préféré, plus tard, en phytothérapie. En plus de ses vertus médicinales, cette plante est appréciée pour ses fruits, portant le même nom.
Le fruit du Vaccinium myrtillus est aussi appelé myrtille. L’espèce possède d’autres noms vernaculaires en fonction de sa région de culture : « raisin des bois », « airelle myrtille », « brimbelle », « mouret » ou « gueule noire ». Elle est également qualifiée de « sauvage » ou de « commune ».
La myrtille est originaire d’Europe et d’Asie occidentale. Elle est aussi présente en Amérique du Nord. Elle est consommée depuis toujours, et utilisée en phytothérapie depuis longtemps.
Les premières utilisations médicinales de la myrtille remontent au Moyen Âge. En Europe, la plante était utilisée pour lutter contre la diarrhée et le scorbut. Elle servait aussi à arrêter la production de lait chez la femme. Elle était très utilisée lors des épidémies de dysenteries pour ses propriétés astringentes : elle aidait alors à réduire l’inflammation et la diarrhée.
Les atouts thérapeutiques de la plante ne tardèrent pas à entrer dans la médecine traditionnelle en Occident. Il s’agissait, entre autres, de ses effets hypoglycémiants et de ses vertus sur les maladies respiratoires et oculaires. Cette notoriété a été maintenue jusqu’au XXe siècle, avant la découverte du bleuet, qui l’a supplanté comme plante médicinale.
Au cours des XIXe et XXe siècles, le commerce des myrtilles était une pratique courante en Ardenne belge. Les fruits étaient destinés à la consommation des villageois, mais également cueillis pour leurs nombreuses propriétés médicinales.
La cueillette était réalisée par les femmes et les enfants. Cette pratique rapportait environ 50 kg de fruits par jour par personne, selon les dires oraux. La vente devint si rentable que des personnes en venaient à quitter leur travail pour s’y consacrer.
L’engouement pour la cueillette et la vente de myrtilles s’estompa vers 1950. Les reboisements des épicéas affectaient les espèces sauvages du Vaccinium myrtillus. De plus, les salariés purent profiter d’un supplément financier grâce aux congés payés en 1936. Ils abandonnèrent les travaux saisonniers.
La myrtille est considérée comme un myrte, mais de petite taille. Son nom vient du latin myrtus et du grec murtos. Cependant, ces deux plantes n’ont aucun lien sur le plan biologique.Dans le langage floral, cette plante est considérée comme se référant à la solitude. Dans le calendrier républicain, le jour de la myrtille correspond au 29ème jour du mois de germinal.
Il s’agit d’une plante vivace et rampante dont la hauteur varie de 20 à 60 cm. Les espèces cultivées peuvent atteindre 2 m de haut. Sa formation arbustive est composée de rameaux serrés et de tiges vertes sectionnées en triangle.
La myrtille est munie de feuilles caduques et de petite taille. De forme ovale, elles sont luisantes et un peu dentées. Durant les saisons de floraison, elles sont de couleur vert vif. En automne, elles sont parsemées de rouge.
Les fleurs de la plante sont groupées en grappes. Elles forment des grelots ou des clochettes. Elles vont donner naissance aux fruits : il s’agit de baies bleues ou noires. Les fruits issus des myrtilles cultivées sont plus goûteux et plus gros que ceux des plantes sauvages.
Le bleuet et la myrtille sont souvent confondus. En effet, ces deux plantes appartiennent à la même famille, celle des Éricacées. Cependant, il s’agit de deux espèces bien distinctes. Le bleuet est le Vaccinium angustifolium. Il est originaire d’Amérique du Nord.
Actuellement, les espèces cultivées de myrtilles sont un croisement des deux espèces. Cela explique les différenciations avec les plantes sauvages.
Il existe de nombreuses variétés de myrtilles qui peuvent être cultivées dans le jardin. Elles se différencient par leur période de production. La plus consommée est le bleuet ou la « myrtille d’Amérique ». Elle produit vers le début de juillet. Les variétés hybrides Vaccinium corymbosum possèdent plusieurs cultivars :
Les variétés Vaccinium macrocarpon, la canneberge et Vaccinium vitis-idaeva, airelle aux baies rouges peuvent également être citées.
La myrtille commune peut pousser jusqu’à 2 500 m d’altitude. Elle est présente à l’état sauvage dans les forêts de conifères, dans les tourbières et dans les bois clairs.
La culture de la myrtille commune est délicate et peu productive. Chaque pied ne donne qu’une petite quantité de baies.
Le Vaccinium myrtillus a besoin d’un sol acide, léger et riche en humus pour bien se développer. Une terre de bruyère et une terre sableuse lui conviennent parfaitement, les sols calcaires sont à bannir.
Un endroit mi-ombragé est favorable à sa croissance. L’espèce ne craint pas le soleil, mais elle ne supporte pas la grande chaleur. Il s’agit d’une plante de sous-bois dans son habitat naturel.
Le semis peut se pratiquer tout au long de l’année sous abri. La germination prend beaucoup de temps. Lorsque la plante est assez robuste, un rempotage ou un transfert sur un lit définitif dans le potager sont réalisables.
Le bouturage à l’étouffée est un autre moyen de plantation et de multiplication de la Vaccinium myrtillus. Il consiste à placer la bouture sous une cloche de verre ou dans une grosse bouteille en plastique afin de maintenir l’humidité. Le pied est ensuite planté entre deux spécimens de myrtilles cultivées pour améliorer la fertilité.
Cette pratique se fait au printemps, notamment en avril. La plantation des pieds s’effectue l’automne d’après.
L’humidité du sol doit être maintenue, surtout durant les périodes de canicule. Un paillage des pieds doit être réalisé durant la belle saison.
La période de récolte varie entre mi-juillet et mi-septembre, selon les conditions climatiques et la plantation. La cueillette se fait à la main ou avec des peignes à myrtilles pour les baies sauvages. Les fruits sont utilisés frais ou surgelés pour une longue conservation.
Les chenilles arpenteuses sont les principaux ennemis du Vaccinium myrtillus. Le marc de café humide déposé au pied de la plante permet de les éloigner. En effet, ces ravageurs sont repoussés par sa forte odeur.
La myrtille commune est composée principalement :
Le pigment bleu des baies, qui est un anthocyanoside, est à l’origine de la plupart des vertus de la plante.
Le Vaccinium myrtillus couvre plusieurs indications, que ce soit en application interne ou externe.
La myrtille commune doit son action antidiarrhéique aux tanins et aux anthocyanosides. Ces composés lui confèrent une propriété astringente permettant de soulager les symptômes de la diarrhée.
Les flavonoïdes sont des antioxydants naturels présents dans les baies et les feuilles du Vaccinium myrtillus. Ces composés contribuent à prévenir certains cancers. Ils préviennent les troubles veineux et les maladies cardiovasculaires.
Les composants de la myrtille commune ont un effet antidiabétique. Ils contribuent, entre autres, à la baisse du taux de glucose dans le sang, ce qui réduit les risques de complication du diabète.
Certaines études cliniques mentionnent les vertus du Vaccinium myrtillus sur l’amélioration de la vision nocturne. Les anthocyanosides et les flavonoïdes seraient à l’origine de cet effet. Néanmoins, les résultats ne sont pas encore entièrement fiables et concluants.
La myrtille commune participe au traitement des maladies oculaires. Ses vertus ophtalmologiques viennent de ses nutriments.
Cet effet anti-âge est soutenu par les antioxydants présents dans la plante. Ces derniers contribuent au ralentissement des déclinaisons des fonctions cérébrales, surtout chez les personnes âgées. Cette propriété permet ainsi de prévenir les maladies neurodégénératives et les troubles de la mémoire.
Les feuilles et les racines de ce sous-arbrisseau servent à désinfecter les plaies et les blessures. Elles favorisent aussi la cicatrisation. Par ailleurs, elles sont utilisées en gargarisme ou en bains de bouche pour soulager les inflammations des muqueuses de la bouche et de la gorge.
À part les utilisations thérapeutiques de la myrtille sauvage, ses baies sont aussi destinées à la consommation. Elles sont utilisées dans les desserts, dans les jus et dans les smoothies. Ses goûts sucrés se marient avec de nombreux ingrédients.
Le pigment bleu de ces fruits sert de teinture naturelle pour la nourriture et pour les vêtements. Dans certaines régions, ils sont utilisés pour colorer le vin.
La posologie dépend des symptômes à traiter. Pour la diarrhée, 30 à 35 g de fruits séchés sont utilisés dans 1 L d’eau pour une décoction. Les ingrédients sont portés à ébullition pendant 10 minutes. La boisson est dégustée chaude ou froide, jusqu’à 5 tasses par jour.
Pour les troubles oculaires, la consommation de 50 à 150 g de fruits frais 3 fois par jour est recommandée. Il est aussi possible de consommer des extraits d’anthocyanosides à 25 %, 3 fois au cours d’une journée. Le dosage varie de 50 à 150 mg par prise.
Pour le diabète, 10 g de feuilles sont infusées dans 1 L d’eau. 2 tasses par jour sont préconisées pour une cure.
La myrtille commune est contre-indiquée chez les femmes allaitantes. Les composants actifs de la plante peuvent passer dans le lait maternel.
Les feuilles peuvent se révéler toxiques lorsque la posologie n’est pas respectée. Néanmoins, les baies peuvent être consommées à souhait sans aucun effet indésirable.