
Caractéristiques de la Myrrhe
- Nom : Myrrhe
- Règne : Plantae
- Sous-règne : –
- Division : Magnoliophyta
- Classe : Magnoliopsida
- Sous-Classe : –
- Ordre : Sapindales
- Famille : Burseraceae
- Sous-famille :–
- Genre : Commiphora
- Espèce : Commiphora myrrha
La myrrhe est une résine naturelle aromatique aux notes acerbes, produite par l’arbre à myrrhe. Son nom signifie littéralement « être amer ». Le genre Commiphora comporte près de 180 espèces. Toutefois, en raison de ses valeurs thérapeutiques exceptionnelles, la Commiphora myrrha se distingue du lot.
La myrrhe était connue des Égyptiens depuis quatre millénaires. À l’époque, elle faisait partie des ingrédients du kyphi, un parfum de l’Égypte antique considéré comme un encens sacré. Selon la légende, Phénix en faisait usage pour embaumer la dépouille de son père. Dans cette même optique, les Égyptiens l’avaient utilisée pour parfumer et momifier les Pharaons.
Chez les Hébreux, cette résine aromatique constituait un ingrédient de base de l’huile sacrée. Dans la tradition chrétienne, la myrrhe était l’un des cadeaux offerts par les rois mages à Jésus, au moment de sa naissance.
Selon la mythologie grecque, elle est associée à l’histoire de la princesse Myrrha transformée en arbre. Des Gorgones (êtres maléfiques) l’auraient poussée à avoir des relations incestueuses avec son père. L’écorce de ce dernier se serait fendue pour donner naissance à Adonis. Ses pleurs étaient la myrrhe.
Les soldats en Grèce emmenaient avec eux cette résine pendant les combats. Ils l’avaient appliquée sur les blessures pour les nettoyer et pour maîtriser l’infection afin d’empêcher la gangrène de s’installer.
La médecine traditionnelle du Moyen-Orient reconnaît les vertus de la myrrhe. Les populations de cette région l’emploient pour soulager les douleurs rhumatismales. Il en est de même pour les adeptes de la médecine ayurvédique en Inde. Son usage, pour soulager les troubles du système digestif et pour maintenir la santé bucco-dentaire, est courant. Les Chinois ont coutume de l’associer à d’autres plantes pour apaiser les divers maux du quotidien. En Europe, elle est utilisée pour entretenir la santé des muqueuses en général. En Allemagne, des experts la recommandent en tant que dentifrice ou poudre dentaire pour compléter le traitement au muguet. Aux États-Unis, la myrrhe est inscrite dans la pharmacopée officielle et est employée pour la santé buccale.
Le Commiphora myrrha trouve son origine dans la péninsule arabique et la corne de l’Afrique. Bien qu’il soit particulièrement ramifié, cet arbrisseau ne dépasse pas les trois mètres de hauteur à l’âge adulte. Ses rameaux noueux sont pourvus d’aiguilles acérées. Ses fines feuilles caduques se composent de trois folioles chacune, dont l’une est plus grande que les deux autres.
Les fleurs de l’arbre ont une couleur rouge-orangé. Elles éclosent à la fin de l’été, puis laissent la place à des fruits allongés, constitués de deux valves ouvertes.
Le tronc de l’arbre se boursoufle, également en été, pour laisser couler des « larmes » de résine jaune. Cette substance oléorésineuse aromatique sert à la fabrication d’encens et d’huile essentielle. L’essence de la myrrhe dégage une senteur balsamique et boisée.
La résine qui sort du Commiphora myrrha se solidifie au contact de l’air et forme une masse compacte, brun-rouge. Elle est récoltée, puis transformée par distillation à la vapeur d’eau en une huile essentielle orangée, légèrement foncée et de consistance épaisse.
La myrrhe contient des polysaccharides. Elle est principalement constituée de furanosesquiterpènes, de sesquiterpènes, de triterpènes et de l’eugénol. Ces composants lui confèrent des propriétés antiseptique, antalgique et anti-inflammatoire. Elle est également un antiseptique, un bactéricide et un antifongique.
Cette résine odorante possède des vertus bienfaisantes pour la santé en général. Elle est efficace pour soulager diverses affections, notamment :
En plus de ces bienfaits, la myrrhe contribue à maintenir la santé des tissus conjonctifs et possède une propriété phlébotonique qui renforce les parois veineuses. Elle soulage la sensation de jambes lourdes et complète le traitement des varices.
Chez la femme, cette gomme aromatique aide à rétablir le déséquilibre hormonal. Elle atténue les règles douloureuses et remédie aux cycles irréguliers, aux anovulations et aux métrorragies.
Elle possède également des propriétés astringente et antiseptique qui atténuent les irritations cutanées (eczéma, piqûres d’insectes, démangeaisons d’origine allergique). Sa capacité cicatrisante favorise la réparation de la peau en cas de dermatose, de blessure, de furoncle, de plaies ou d’acné.
Grâce à son action antibactérienne et antivirale, elle renforce le système immunitaire. Elle est utilisée comme expectorant en cas de grippe ou de rhume. Elle aide également à traiter les infections fongiques et à réduire le taux du mauvais cholestérol dans le sang.
Quelques gouttes d’huile essentielle de myrrhe dans le bain aident à hydrater la peau. Elle contribue à réguler la production de sébum. En dehors de ses applications médicinales, la myrrhe est employée en fumigation pour assainir l’air des espaces clos : bureaux, centres commerciaux et espaces publics. En infusion, elle aide à évacuer le stress et l’anxiété. En parfumerie, elle est recherchée pour sa senteur balsamique et boisée.
Pour tirer pleinement parti des bienfaits thérapeutiques de cette résine, il est courant de l’utiliser sous forme d’huile essentielle. Toutefois, en raison de sa forte concentration, il est essentiel de la manipuler avec prudence. Voici quelques précautions à prendre :
L’huile essentielle de myrrhe n’est pas génotoxique, mais elle peut être cytotoxique. Lorsqu’elle est ingérée à une dose supérieure à 2 mg, elle risque de provoquer une diarrhée et des irritations rénales. Il est crucial de respecter les posologies recommandées.
Pour éviter une irritation des muqueuses, il est conseillé d’associer ce produit à un support : miel, comprimé neutre, huile végétale comestible, sucre, etc. L’utilisation de ce produit est interdite aux enfants.
Pour un usage par voie cutanée, elle est diluée dans une ou plusieurs huiles végétales, selon la consistance voulue et les effets recherchés.
En raison de la vulnérabilité des voies respiratoires des enfants, il est préférable de ne pas diffuser l’huile essentielle de myrrhe en leur présence.
La myrrhe est déconseillée pendant la grossesse. En effet, cette substance a des effets stimulants qui pourraient entraîner des risques de fausse-couche ou des saignements intra-utérins.
Les chercheurs n’ont que peu d’informations concernant le passage de l’huile essentielle de myrrhe dans le lait maternel. Par mesure de précaution, son utilisation n’est pas conseillée aux femmes allaitantes. Pour toute personne sous traitement médicamenteux, un avis médical est indispensable avant d’employer la résine du Commiphora myrrha en phytothérapie. Il en est de même pour les personnes souffrant de maladies chroniques comme l’épilepsie, l’asthme et le diabète.