Étymologie
Le terme latin verbascum a été préalablement employé par le naturaliste romain Pline pour désigner les plantes velues. Son origine est sujette à débat. Il se retrouve dans le vocabulaire espagnol (barbasco)et italien (barbasso). Le botaniste Tournefort interprétait ce terme comme une dérivation de barbascum ou barbatum, signifiant « barbu » en latin. Cette définition fait référence aux étamines des molènes couvertes de poils. Elle a ensuite été reprise par François Couplan, un ethnobotaniste français. Une autre explication suggère que verbascum serait né de la même racine (verb-) que le terme latin verbenæ. Ce dernier désigne des « rameaux de laurier, d’olivier et de myrte ».
Le mot français « molène » a d’abord été écrit « moleine » au XIIIe siècle. Il dérive de l’adjectif « mol », signifiant « mou ». Cette appellation est liée à la texture et à l’apparence des feuilles, ainsi qu’aux propriétés émollientes de ce genre de plantes. Elle a par la suite donné naissance au terme anglais « mullein ».
La description botanique de la molène
La molène est une plante herbacée bisannuelle qui se présente parfois sous forme de sous-arbrisseau. Sa durée de vie est relativement courte, pouvant aller jusqu’à deux ans. Elle est couverte de poils doux, lui conférant une texture laineuse et pubescente. Ses feuilles se développent de manière isolée ou en alternance. Elles sont plus abondantes près de la rosette et moins imposantes sur la tige. La fleur, ornée de deux bractées latérales, est située à l’extrémité de la tige. Elle prend l’apparence d’une grappe ou d’une panicule. Le calice, constitué de cinq lobes imbriqués, est muni d’une gamosépale distincte. La corolle présente une caractéristique inhabituelle parmi les Scrophulariaceae. Elle est composée de cinq pétales fusionnés en un tube court.
Les fleurs éclosent en été. Elles sont portées par de longues tiges pouvant s’élever jusqu’à deux mètres. Un seul pied peut émettre plusieurs de ces tiges florales. Les épis des fleurs, généralement jaunes, s’ouvrent successivement. L’appareil reproducteur mâle de la fleur se compose de quatre ou cinq étamines. L’ovaire est situé au-dessus des autres parties florales. Il est divisé en deux loges et est surmonté d’un unique style. Ce dernier donne naissance à une capsule qui s’ouvre quand le fruit arrive à maturité.
La culture et l’habitat de la molène
La molène trouve ses origines en Europe et en Asie. Elle pousse spontanément le long des murets et en bordure des chemins. Elle se développe sur des sols caillouteux et calcaires, ainsi que dans les talus et les prés. Dans le nord de l’Europe, elle s’épanouit depuis le niveau de la mer jusqu’à 1 800 m d’altitude. En Chine, elle se développe dans les zones situées entre 1 400 et 3 200 m d’altitude.
Durant l’hiver et au printemps, elle prend la forme d’une rosette de feuilles, recouverte d’un duvet de teinte blanc-verdâtre à grisâtre. La floraison s’étale sur une longue période. Les insectes, dont les abeilles, sont attirés en grand nombre par ces fleurs.
Toutes les espèces de molène sont robustes et tolèrent une variété de sols, du moment qu’ils sont bien drainés. Elle s’accommode aux sols relativement secs en été et se développe avec facilité.
Certaines espèces risquent de coloniser naturellement un jardin. Dans ce cas, laissez les graines sur les tiges afin de bénéficier de semis naturels tous les ans. D’autres cultivars peuvent être introduits au potager ou dans les massifs du jardin dans le but d’attirer les auxiliaires. Pour assurer leur pérennité, n’oubliez pas de ressemer régulièrement.