L’inflorescence du millet prend la forme d’une panicule dense, richement rameuse, qui varie en position selon l’espèce. Elle est soit penchée, formant une sorte de balai élégant, soit dressée, soit déployée largement et ouverte.
Le fruit, quant à lui, est un caryopse ové d’une longueur de 3 mm et d’une largeur de 2 mm. Les deux glumelles qui l’entourent sont robustes : la paléole et la lemme. Cette enveloppe protectrice renferme la graine. Cette dernière offre une large palette chromatique. Elle va du blanc au crème, en passant par le jaune, le rouge orangé, le brun olive, le gris et le noir brunâtre. Elle se distingue par sa légèreté. En moyenne, il faut compter 175 graines pour atteindre un gramme.
Origine du millet
À l’inverse du millet des oiseaux, son origine n’est pas encore clarifiée de manière objective. Cependant, d’autres formes de cette plante ont été découvertes sur une vaste superficie de l’Asie centrale. Il est possible que des formes sauvages de Panicum miliaceum existent dans cette zone.
En Géorgie et en Allemagne, des traces de ce millet ancestral ont été retrouvées dans des sites néolithiques, datant de 5000 et 4000 avant J.-C. De plus, des vestiges de cette plante ancienne ont été révélés dans les villages de Yangshao, situés dans l’est de la Chine.
Elle a ensuite progressivement conquis l’Europe, poussant d’abord dans la partie est et dans les régions centrales. Plus tard, elle s’est répandue en Grèce, en Italie et en Iran. Sa culture au Proche-Orient fut démontrée grâce à des découvertes dans les ruines irakiennes de Nimroud datées d’environ 700 avant J.-C.
Le millet est arrivé en Europe à la même époque que les premières cultures domestiques néolithiques, même s’il n’en faisait pas partie. La possibilité d’une domestication de cette plante suite à l’arrivée des céréales du Proche-Orient est actuellement en cours d’étude. Sa culture indépendante nourrit la curiosité sur les débuts de l’agriculture dans l’histoire de l’humanité.
Habitat et culture du millet
Le millet est une céréale dotée d’une résistance remarquable à la sécheresse. En effet, elle donne une récolte satisfaisante avec seulement 200 mm de pluie par an. Le tiers de cette proportion d’eau doit être fournie lors de sa croissance et le reste peut s’étaler sur le reste de l’année. Cette caractéristique en fait une culture appréciée dans les zones sèches où les autres céréales pourraient rencontrer des difficultés. Cependant, bien que le millet puisse survivre dans des conditions arides, la récolte en grains demeure relativement modeste. En culture sèche, les rendements se situent généralement entre 400 et 800 kg/ha, tandis qu’en culture irriguée, ils atteignent en moyenne 1 à 2 t/ha. Son rendement maximal dépasse les 6 t/ha, démontrant le potentiel de cette céréale dans des conditions de culture optimales.
De nombreux facteurs peuvent expliquer et maintenir la faible productivité en grain pour cette céréale. Tout d’abord, l’essor du maïs, une culture plus productive et nutritive, a relégué le millet sur les terres marginales. En outre, les méthodes de culture traditionnelles, notamment la culture itinérante pratiquée dans quelques pays du Sud, ont contribué à cette situation. Les labourages profonds et l’irrigation intensive n’apportent pas d’effets positifs à cette plante qui a un système racinaire superficiel.
Dans certains cas, des pratiques agricoles novatrices ont permis d’optimiser le rendement du millet. Aux États-Unis, des rendements exceptionnels de 4,5 t/ha de grains ont été obtenus en utilisant cette céréale comme culture intercalaire. Ce résultat a été obtenu grâce à la méthode du système de non-labour avec un contrôle chimique et sans irrigation, pour seulement 380 mm de précipitations. Cette approche permet d’esquiver la période de jachère où la terre est non ensemencée, favorisant une meilleure rotation des cultures. De plus, les racines peu profondes du millet lui permettent de se positionner efficacement entre deux cultures assoiffées en profondeur, tout en résistant aux résidus de biocides de la culture précédente. Cette stratégie ingénieuse facilite le rechargement en eau du sol en profondeur, bénéficiant ainsi à la culture suivante.