La mélisse : son histoire, sa description, son habitat et sa culture, ses variétés, sa composition, ses propriétés et utilisations en phytothérapie, ses précautions d’emploi.

Aujourd’hui, la mélisse continue d’être utilisée dans la composition de certaines liqueurs, notamment la chartreuse blanche, qui portait autrefois le nom de « mélisse ».

Étymologie

Le mot « mélisse » découle du terme grec melissophullon, signifiant littéralement « feuille à abeilles » ou « herbe aux abeilles ». Par ailleurs, on la surnomme « piment des abeilles ».

La mélisse est désignée sous les noms de « mélisse citronnelle » ou « citronnelle ». Toutefois, elle ne doit pas être confondue avec la Citronnelle (Cymbopogon citratus), de la famille des Poacées, et la verveine citronnelle (Aloysia citrodora), de la famille des Verbenaceae.

Description botanique de la mélisse

La mélisse est une plante vivace qui peut atteindre une hauteur de 30 à 80 cm. Elle prend la forme d’une touffe buissonnante. Elle présente des tiges dressées, carrées, de 40 à 60 cm de longueur. Ses petites feuilles ovales sont dentelées et gaufrées.

Son feuillage est d’un vert vif et possède une odeur caractéristique de citron.

Ses fleurs sont blanches et arborent une corolle d’une longueur d’environ 12 mm, avec deux lèvres. Son calice prend la forme d’une cloche. La floraison se déroule en été.

Distribution géographique et culture de la mélisse

La mélisse trouve ses origines dans l’est du bassin méditerranéen, notamment en Asie Mineure. Elle s’est rapidement étendue dans toute l’Europe dès l’Antiquité, et a été introduite en Grande-Bretagne et en Amérique du Nord.

La mélisse officinale se développe aussi bien en plein soleil qu’à l’ombre. Elle apprécie les sols humides, fertiles, profonds et argileux. Elle trouve majoritairement sa place dans les jardins, mais peut aussi servir de couvre-sol. Elle se cultive en terre et en pot. Plantée près des fruitiers et des rosiers, elle est en mesure de les garder à l’abri de l’invasion des pucerons.

La plantation se fait généralement au printemps ou en automne, tandis que le semis s’effectue en mai. Pour réussir la culture de la mélisse, arrosez régulièrement pendant les deux premiers mois. Taillez la plante deux fois par an, en mars et en juillet, pour favoriser la croissance et éliminer les tiges sèches. La récolte des feuilles s’effectue de mai à octobre. La mélisse est une compagne idéale pour d’autres plantes au potager en raison de son parfum citronné qui repousse les moustiques.

Les alcools terpéniques tels que le géraniol, l’eugénol, le citronellol et le linalol présents dans la mélisse ont des effets positifs sur le système nerveux. Ils agissent comme tonique neurologique. Ils stimulent la fonction hépatique et ont un impact positif sur le système immunitaire. Ces alcools peuvent influencer positivement l’état émotionnel et psychique, contribuant ainsi à un sentiment de bien-être général.

Le caryophyllène, faisant partie des sesquiterpènes, joue un rôle important en tant qu’agent anti-inflammatoire et antispasmodique.

La mélisse regorge de flavonoïdes et de terpènes. Avec leur forte action antioxydante, ils protègent les cellules humaines contre les dommages causés par les radicaux libres. De cette manière, ils luttent contre le vieillissement prématuré et certaines maladies.

Les acides phénoliques présents dans la mélisse, notamment l’acide rosmarinique et l’acide caféique, possèdent des propriétés anti-inflammatoires. Ils contribuent à réduire certaines affections associées à l’inflammation.

La présence de rosmaricine dans la mélisse est responsable de ses effets sédatifs et anxiolytiques. Ce composé réduit les niveaux de l’hormone du stress (cortisol) dans le sang, favorisant la détente et le bien-être mental.

Un autre composé clé de la plante est l’acétate de mélisse, qui exerce des effets calmants sur le système nerveux central. Grâce à cette caractéristique, elle est souvent utilisée pour soulager l’insomnie et améliorer la qualité du sommeil.

En plus de ces composés, la mélisse est une source précieuse de vitamines (C et A) et de minéraux (calcium et fer). Ces derniers contribuent au maintien d’une bonne santé générale et renforcent le système immunitaire. L’ensemble de ces principes actifs confère à la mélisse ses vertus thérapeutiques appréciées en phytothérapie.

En plus de ses qualités relaxantes, la mélisse sert de remède traditionnel pour améliorer la qualité du sommeil. Des recherches ont d’ailleurs démontré que la plante réduit efficacement l’insomnie et optimise la durée et la qualité du sommeil. Elle est particulièrement conseillée aux nourrissons et aux personnes âgées.

Propriété antivirale

En médecine traditionnelle, la mélisse est fréquemment utilisée pour traiter l’herpès labial en raison de ses propriétés antivirales. Cette infection est caractérisée par l’apparition de boutons douloureux autour de la bouche.

Son action concerne également l’herpès génital et le zona. De nombreux tests cliniques ont confirmé son efficacité dans le traitement de ces maladies virales.

Autres propriétés intéressantes

Outre les qualités déjà mentionnées, la mélisse possède d’autres bienfaits pour la santé, à savoir :

• une action cardio-protectrice : elle stabilise le flux nerveux et apaise les palpitations cardiaques ;
• une action sur la fonction hépatique ;
• une action sur le système immunitaire ;
• un effet antioxydant ;
• un effet antifongique ;
• une activité bénéfique sur la circulation sanguine : elle a la capacité de distendre ou de contracter les vaisseaux sanguins, améliorant ainsi le flux ;
• un effet anti-inflammatoire : elle soulage les névralgies et les blessures mineures ;
• une activité antimicrobienne : elle inhibe le virus du sida dans sa phase d’infection.

Ces vertus thérapeutiques de la mélisse proviennent en majorité de ses feuilles, ses tiges et ses fleurs. Dans cette optique, elles sont exploitées de différentes manières.

Pour les feuilles, infusez une à deux cuillères à soupe de feuilles séchées dans une tasse d’eau chaude pendant 10 à 15 minutes. Pour les tiges, mettez deux branches (50 à 100 g) à chauffer dans un litre d’eau. Arrivé à ébullition, retirez le mélange du feu et laissez infuser pendant 10 minutes.

Il est conseillé de boire cette infusion jusqu’à trois fois par jour. Vous pouvez appliquer des compresses imbibées de cette préparation sur les boutons d’herpès labial.

Formes commercialisées et posologie

La mélisse est mise en vente sous différentes formes :

• feuilles séchées : à infuser et à prendre une à trois fois par jour pour traiter les troubles digestifs et nerveux (1,5 à 4,5 g) ;
• gélules ou comprimés : entre 200 et 500 mg par jour, selon le traitement à suivre ;
• extrait liquide : à consommer trois fois par jour pour une dose de 2 à 4 ml par prise ;
• crème contenant 1 % d’extrait de mélisse : à appliquer sur les boutons d’herpès jusqu’à leur disparition ;
• en teinture : à prendre avec de l’eau, pour une dose de 30 à 60 gouttes par jour ;
• huile essentielle : extraite par hydrodistillation des feuilles fraîches. En massage sur les tempes et les bras, elle calme l’anxiété, l’agitation et l’insomnie. Pour les blessures mineures et les névralgies, mettre cinq gouttes de cette huile avec une cuillère à café d’huile d’olive. Appliquer le tout sur la zone douloureuse et réitérer le soin deux à quatre fois par jour.

Ces dosages risquent de changer selon les indications du médecin et l’état de santé de chacun. Certaines précautions sont à considérer par rapport à l’usage des produits à base de mélisse.

Précautions d’emploi de la mélisse

La mélisse peut entraîner de légers effets secondaires tels que des maux de tête, une perturbation du sommeil, une diminution de la vigilance et des symptômes de sevrage. Sa consommation est à doser chez les personnes souffrant de troubles de la thyroïde en raison de son action sur l’hormone thyroïdienne.

Des études ont montré que sa prise par voie orale peut autant provoquer des troubles digestifs tels que des nausées, des diarrhées, des vomissements et des maux d’estomac. Des réactions allergiques, comme des éruptions cutanées, des difficultés respiratoires ou l’urticaire peuvent survenir chez certaines personnes. Si ces symptômes se manifestent, arrêtez immédiatement la prise de mélisse et consultez un médecin.

Par mesure de précaution, il est déconseillé de prendre de la mélisse de manière prolongée. Elle pourrait entraîner une diminution de l’activité des glandes sexuelles en raison de son action antigonadotrope. Par manque d’études cliniques, elle est interdite aux femmes enceintes et allaitantes. Bien qu’elle soit particulièrement efficace pour atténuer les douleurs digestives, son usage chez les enfants est proscrit par les autorités sanitaires.

Avant de commencer tout traitement à base de mélisse, il est vivement recommandé de consulter un médecin, surtout si vous souffrez de problèmes de santé particuliers ou si vous prenez régulièrement des médicaments.