La mauve : son histoire, sa description, ses espèces, son habitat, sa culture, ses composants, ses propriétés et ses contre-indications

Étymologie de la mauve

Les différentes appellations de la mauve dans les différentes langues viennent de son nom latin Malva. Ce terme grec signifie « mou » ou « amolli ». Il fait référence au limbe mou des feuilles ou à sa propriété émolliente. En arabe, cette appellation désigne une autre plante des Malvacées portant le nom de « corète potagère ».

Description de la mauve

Les plantes du genre Malva peuvent être annuelles, bisannuelles ou vivaces selon les espèces. Certaines, rares, se présentent sous forme de sous-arbrisseau persistant.

Les feuilles alternes sont parfois simples ou palmatilobées, stipulées et pétiolées.

Les fleurs de la Malva ont un calice à trois pièces libres. La couleur des pétales varie en fonction des espèces, mais elle est toujours dans les nuances de mauve. Lorsque les fleurs sèchent, elles se teintent en bleu. Les fruits de la plante sont des akènes disposés en verticille.

Principales espèces de la mauve

Il existe de nombreuses espèces de mauves.

• La mauve alcée ou Malva alcea.
• La mauve royale ou M. arborea.
• La mauve musquée ou M. moschata.
• La mauve commune ou petite mauve ou M. neglecta.
• La mauve à petites fleurs ou M. parviflora.
• La mauve à petites feuilles ou M. pusilla.
• La grande mauve ou M. sylvestris.

La Malva sylvestris, aussi connue sous le nom de « mauve sauvage », est la principale espèce porteuse de bienfaits. Elle est la plus utilisée en phytothérapie.

Semis, plantation et multiplication

Le semis en pleine terre se fait en avril. Néanmoins, les mauves se ressèment toutes seules. Il est ensuite possible de récupérer les jeunes pieds, et de les transférer sur un lit définitif. La plantation est réalisable au printemps ou en automne dans les régions où l’hiver est doux.

Ces plantes se cultivent également en pot. Elles servent, la plupart du temps, dans ce cas, d’ornement sur un balcon ou en intérieur.

Entretien et récolte

Chaque pied doit disposer d’un espace de 80 cm à 1 m tout autour, pour s’épanouir, lors d’une culture en pleine terre. Au cours de la première année de croissance, un arrosage régulier favorise l’enracinement. Après cette période, la mauve n’a plus besoin d’entretien constant. Une taille au début de chaque printemps apporte de la vigueur aux tiges. Ce procédé offre un meilleur contrôle de son ampleur. La taille en automne est une pratique à bannir. Elle engendre la pourriture des souches à l’arrivée de l’hiver.

Les plants en pot ont besoin d’un arrosage régulier. Un apport en engrais favorise également la floraison.

Les parties aériennes sont récoltées tout au long de l’année, en fonction des besoins.

Maladies et ravageurs

Les pucerons et les cochenilles s’attaquent aux mauves, mais les dommages ne sont jamais de grande envergure. Un purin d’ortie ou de l’eau de lavande sont efficaces pour les éloigner.

La rouille est une maladie plus ou moins fréquente chez les espèces de Malva. Elle se caractérise par des taches jaunes et des pustules sur les feuilles. L’élimination des parties infectées évite la prolifération de l’infection.

Propriétés anti-inflammatoires et laxatives

Les polyphénols et les flavonoïdes sont à l’origine des propriétés anti-inflammatoires de la plante. Ces dernières soulagent ainsi :

• les ulcères intestinaux ;
• la gastrite ;
• la dysenterie ;
• les inflammations de l’intestin ;
• les douleurs abdominales ;
• les aphtes ;
• les abcès ;
• les maux de gorge.

Les parties aériennes sont également utilisées en tant que laxatif doux grâce aux mucilages. Elles atténuent la constipation chronique, même chez les enfants et les personnes âgées.

Vertus antitussives et expectorantes

Les mucilages confèrent aussi à la plante ses propriétés antitussives et expectorantes. Ils apaisent les problèmes respiratoires tels que la toux sèche, l’asthme et la laryngite. En tisane, elle est préparée avec d’autres espèces pour accentuer ses effets.

Actions émollientes et adoucissantes

Les mucilages sont également responsables des actions émollientes et adoucissantes des mauves. En application externe, une décoction atténue les inflammations et les irritations cutanées. Elle sert de même à adoucir les gerçures, les crevasses et les piqûres d’insectes.

Grâce à ces vertus, cette herbacée est utilisée dans la composition de produits cosmétiques pour bébé et pour les personnes à peau fragile.

Formes d’utilisation et posologie de la mauve

Il existe plusieurs formats d’utilisation des mauves, en fonction des besoins et des effets recherchés.

Voie externe

La décoction de la plante est utilisée en application locale, en gargarisme ou en bain de bouche. Sa préparation requiert 30 à 50 g de feuilles. Elles sont portées à ébullition dans 1 L d’eau pendant 5 minutes.

Le cataplasme constitue également une alternative. Les feuilles fraîches écrasées sont bandées sur les parties à traiter.

La mauve en cuisine

La mauve est un ingrédient culinaire très prisé dans les plats traditionnels en Tunisie, en Algérie et au Maroc. La recette la plus courante est celle de la salade de khobiza. La plante, coupée en fines lanières, est mijotée à feu doux avec de l’ail, du piment et du cumin.

Les fleurs relèvent la saveur des mets. Elles servent à épaissir les sauces et les soupes. Cette propriété est due aux mucilages.

Les fruits qui n’arrivent pas encore à maturité sont mangés crus en salades. Ceux qui sont mûrs sont ajoutés aux préparations en sauce.

Contre-indications et effets indésirables de la mauve

La mauve ne connaît aucune contre-indication lorsque les dosages sont respectés. Sa consommation excessive ou prolongée peut entraîner une diarrhée en raison de la toxicité de la graine.

Par ailleurs, la plante ne doit pas être prise avec de l’alcool. Les tanins et les sels de fer réagissent négativement avec ce dernier.