La matricaire : son histoire, ses caractéristiques, sa culture, ses vertus, ses modes d’utilisation et ses contre-indications

Les principales espèces de matricaires sont :

• la matricaire dorée,
• la camomille sauvage,
• la M. nigellifolia,
• la M. suffruticosa,
• la matricaire odorante,
• la matricaire maritime,
• la matricaire inodore
• la M. glabra.

Cependant, la Matricaria chamomilla est la seule à être cultivée et commercialisée. En effet, elle est la seule à être intéressante en termes de rendement. Par ailleurs, cette espèce possède plusieurs synonymes, dont son ancien nom, Matricaria recutita,toujours couramment usité.Elle est celle couramment désignée par la simple appellation de « matricaire ».

Caractéristiques de la matricaire

Cette herbacée vivace peut atteindre 50 à 150 cm de hauteur à l’âge adulte. En bordure, sur un massif ou même dans un potager, elle se démarque par sa tige glabre, bien dressée et à ramifications écartées.

Cette plante annuelle porte de nombreuses fleurs ligulées de 5 à 10 cm, qui sont jointes en capitules solitaires à la crête des rameaux. Adoptant l’apparence des petites marguerites, elles sont de couleur blanche à la circonférence, et enclosent un cœur jaune d’aspect bombé et conique. La floraison se passe entre mai et octobre.

La matricaire, d’apparence touffue, se distingue également par le caractère de son feuillage qui peut être caduc ou persistant. Dans un ton vert intense, ses feuilles sont sessiles et épaisses, voire charnues. Plutôt alternes, elles sont également en lanière, et divisées en plusieurs segments filiformes pour constituer une rosette à la base.

Ses fruits sont de forme arquée et de couleur blanc jaunâtre. De par leur taille minuscule, ils sont facilement dispersés par le vent si bien qu’on ne les remarque sur le pied que très rarement.

Chaque partie de la plante dégage une senteur aromatique intense, surtout après froissement. Ainsi, elle a le pouvoir de repousser les nuisibles et d’attirer les insectes dits « utiles » : coccinelles, papillons, abeilles, etc.

Pour un semis en plein air, la période avril – mai  est plus adaptée. Repiquer ensuite les jeunes plants après 45 ou 60 jours, selon leur maturité. Il est également possible de procéder entre septembre et octobre. Les pieds sont ensuite transférés en godets avant d’être mis en terre.

Pour avoir des plants plus résistants, certains agriculteurs n’hésitent pas à récupérer des semis spontanés autour des plantes déjà existantes.

Le godet

Les plants en godets sont à mettre en place lorsque la période des gelées est passée. D’une manière générale, le procédé s’effectue au printemps, surtout en mai.

La technique consiste à faire tremper les mottes dans de l’eau fraîche pendant une demi-heure. Lorsque celles-ci sont bien imbibées, procéder à la mise en terre avant de tasser et d’arroser copieusement.

Pour que les pieds puissent se développer dans les meilleures conditions, il est préférable de les espacer de 20 à 40 cm les uns des autres. De cette manière, ils se ressèment d’eux-mêmes d’une année à l’autre, et ce, spontanément.

L’entretien de la matricaire

La matricaire est une plante facile d’entretien. Seuls les plants en bac ou en pot requièrent des arrosages réguliers. Ceux en pleine terre ont besoin d’un apport hebdomadaire en eau uniquement s’il y a sécheresse prolongée.

Afin de préserver la fraîcheur du sol, il est recommandé de biner et de pailler chaque plant lorsqu’il fait chaud. Il est également nécessaire d’effectuer une coupe chaque année, idéalement après la floraison. Il s’agit de dégager les fleurs fanées, et d’optimiser ainsi l’épanouissement de la plante.

Si une invasion de nuisibles est à craindre, une pulvérisation d’eau savonneuse sur toutes les parties suffit. Sinon, opter pour une décoction à base d’ail ; ce produit naturel élimine les pucerons dès les premières vaporisations.

Les seuls ennemis de la matricaire sont les pucerons.

La récolte de la matricaire

La récolte se fait manuellement, même pour une utilisation à grande échelle. Cette démarche s’effectue deux à trois mois après le semis, donc, normalement, au tout début de la floraison.

Avant qu’elles soient entièrement ouvertes, les fleurs doivent être coupées puis disposées dans un endroit aéré et bien sec. Ces mêmes étapes sont à respecter, que ce soit pour une utilisation à des fins thérapeutiques, culinaires ou cosmétologiques. Plus les récoltes sont fréquentes, plus la formation de nouvelles fleurs est maximisée.

Les vertus de la matricaire

La Matricaria chamomilla regorge de bienfaits. Elle s’utilise aussi bien en interne qu’en externe grâce aux multiples vertus dont elle dispose : émolliente, fébrifuge, carminative, bactéricide et antiparasitaire. Elle possède également des propriétés anti-inflammatoire, antioxydante, antiprurigineuse, antispasmodique, antiphlogistique, anxiolytique et détoxifiante. Elle est connue être hypocholestérolémiante, antiulcéreuse et anticancéreuse.

Cette plante permet, entre autres, d’apaiser les symptômes et d’atténuer les crises dans les cas suivants :

• ulcères gastriques ;
• inflammations de l’œsophage ;
• aérophagie et ballonnement ;
• grippe et rhume de foin ;
• migraine ou céphalée ;
• spasmes ;
• infections urinaires légères et cystites ;
• inflammation des voies aériennes (asthme, pneumonie, toux irritatives).

Outre ses bienfaits sur le plan physique, des actions sur le mental lui sont également attribuées. La matricaire contribue notamment à calmer les crises d’angoisse, tout comme elle aide à modérer les états de dépression nerveuse légère. Elle est, par ailleurs, d’une grande efficacité pour gérer les troubles du sommeil et le stress.

En usage externe, cette plante aide à apaiser les démangeaisons, l’inflammation des muqueuses et les irritations cutanées. Que ces dernières soient dues à des réactions allergiques, des piqûres d’insectes ou des brûlures, son efficacité est instantanée. Elle permet en même temps d’accélérer la cicatrisation des plaies et d’apaiser les douleurs en cas de choc.

Enfin, en matière de soin capillaire, elle permet de décaper la chevelure ou d’éclaircir les cheveux blonds. Pour ce faire, il suffit de mélanger la décoction à l’eau de lavage.

Modes d’utilisations de la matricaire en phytothérapie

En phytothérapie, la matricaire peut être utilisée à l’état brut, c’est-à-dire sans transformation. En effet, depuis l’Antiquité à ce jour, cette plante aromatique est très prisée pour apaiser différents maux, sous forme de tisane ou d’infusion.

En décoction, les fleurs sont tout aussi efficaces en usage externe. Telle est, d’ailleurs, la raison pour laquelle elles sont aussi demandées par les spécialistes des soins capillaires et de la cosmétologie.