Le maté : ses spécificités, son histoire, sa culture, sa préparation, ses propriétés, ses vertus, ses effets secondaires et ses contre-indications

Le yerba maté est aussi réputé et cultivé en Inde. En effet, il fait partie de la pharmacopée ayurvédique. Cette plante est utilisée afin de soulager différents symptômes tels que :

• la dépression ;
• les maux de tête ;
• les douleurs rhumatismales ;
• la fatigue.

Actuellement, la plante est surtout cultivée en Argentine, au Brésil et au Paraguay. À l’origine, les Guaranis (des populations indigènes d’Argentine, du Brésil, de l’Uruguay, de Bolivie et du Paraguay), étaient les premiers à l’avoir plantée. Puis, sa culture s’est répandue dans plusieurs pays d’Amérique du Sud grâce aux missionnaires Jésuites. Aimé Bonpland, un botaniste et explorateur français, a aussi joué un rôle important dans sa culture. En effet, il a apporté différentes précisions sur son mode de germination et son usage. 

Bien que le maté soit moins connu que le café et le thé, sa popularité a beaucoup évolué au fil du temps. De même pour les accessoires spécifiques utilisés dans sa préparation, à savoir la calebasse et la bombilla. 

Histoire du maté

Le maté aurait été consommé pour la première fois au Paraguay et au Brésil. Ce n’est qu’au XVI^e siècle qu’il fût connu en Europe. À cette époque, un explorateur espagnol a évoqué la consommation d’une infusion spéciale par les Indiens Guaranis du Paraguay. Il a parlé d’une boisson qui luttait contre la fatigue et qui favorisait la bonne humeur. Elle est rapidement devenue populaire dans toute l’Espagne. 

Le mot « maté » vient de l’espagnol « mate », qui signifie littéralement « gourde ». Ce nom fait référence à la petite calebasse dans laquelle l’eau est servie en Amérique du Sud.

L’appellation « thé des Jésuites » résulte de l’intérêt porté par certains d’entre eux au yerba maté. En mission au Paraguay au XVII^e siècle, ils se sont intéressés à la culture de l’arbre qui produisait ces feuilles populaires sur tout le territoire espagnol. Ensuite, ils ont introduit la culture de cette plante dans les pays voisins.

En général, du jus de citron, du lait et du sucre sont ajoutés à la boisson. Mais certains consommateurs préfèrent la boire sans supplément. Traditionnellement, elle est bue avec une paille spéciale dotée d’un filtre (la bombilla).

La préparation comporte plusieurs étapes :

• faire chauffer l’eau à 70 ou 75° C ;
• mettre les feuilles dans la calebasse qui doit être remplie à moitié ;
• placer la bombilla ;
• verser l’eau ;
• ajouter du sucre, du lait ou du jus de citron (cette étape est facultative).

La méthode de préparation du maté la plus courante consiste à déposer l’herbe dans la calebasse avant d’y ajouter de l’eau très chaude. Ensuite, la personne qui prépare la boisson couvre le contenant avec sa paume avant de le secouer. Le geste est précis, vigoureux et rapide. Puis, elle met la calebasse en position oblique de manière à ce que les feuilles se placent d’un côté. Il est essentiel qu’elles s’entassent dans la partie opposée à celle où la bombilla sera posée. Enfin, elle positionne la paille et commence à boire en ajoutant de temps en temps de nouvelles feuilles. 

Actuellement, le maté est aussi proposé en infusettes et en poudre soluble, rendant sa préparation plus facile. De plus, les consommateurs modernes ont la possibilité de remplacer la calebasse naturelle par un modèle en acier inoxydable. Mais dans de nombreux pays, le mode de préparation et de dégustation traditionnel est encore très courant. 

Au cours du rituel traditionnel, les Gauchos, un peuple nomade d’Argentine, se positionnaient en cercle. Puis, ils se passaient la calebasse contenant la boisson dans le sens des aiguilles d’une montre. Ces gestes sont conservés par beaucoup de consommateurs en Amérique du Sud. 

Au fil du temps, chaque pays s’est approprié le maté et a développé ses propres rituels autour de cette boisson. Ainsi, au Brésil, les calebasses sont souvent plus grandes. En revanche, les Argentins préfèrent le boire avec du sucre et généralement à l’intérieur de la maison. Quant aux Paraguayens, ils boivent du maté bien froid. 

Propriétés du maté en phytothérapie

Les feuilles de yerba maté contiennent de la théophylline, de la théobromine et de la caféine. Afin de profiter de ses bienfaits pour la santé, elles sont généralement préparées en infusion. Grâce aux principes actifs qu’elle contient, cette plante est bénéfique pour les fonctions digestives. Elle agit aussi efficacement sur les fonctions cognitives.

Par ailleurs, le maté est riche en polyphénols, des antioxydants qui luttent contre les radicaux libres. Boire cette boisson régulièrement permet aussi de réduire le taux de cholestérol dans le sang.

Enfin, il a une action diurétique qui soutient les cellules du foie. Enfin, des études ont révélé qu’elle a également des propriétés anti-inflammatoires.

Par ailleurs, le maté agit contre la fatigue mentale et physique. Grâce à ses substances actives, il s’agit de l’une des boissons idéales pour les sportifs. Après une longue journée de travail ou une semaine stressante, une tasse de maté permet de se détendre. Outre ses vertus anti-inflammatoires, le yerba maté soulage de même la douleur. Il est reconnu pour son efficacité à atténuer les symptômes relatifs à certaines maladies chroniques telles que le rhumatisme.

Enfin, une étude a été menée sur des personnes ayant un taux de cholestérol normal ou élevé. Elle a révélé que le maté réduisait ce taux dans le sang. En effet, ses principes actifs améliorent l’équilibre entre le bon et le mauvais lipide gras. Sa consommation est ainsi conseillée chez les personnes qui souffrent d’une dyslipidémie ou d’une hypercholestérolémie.

Effets secondaires et contre-indications du maté

Le yerba maté est à consommer avec modération. Il est même conseillé de demander l’avis d’un médecin avant de l’inclure dans son alimentation. En effet, un certain nombre d’effets secondaires et d’interactions avec d’autres principes actifs sont observés. En général, il est conseillé de se limiter à une fréquence et à une quantité raisonnables. Tout abus peut avoir un impact plus ou moins grave sur la santé.

Consommation prolongée

Des études ont montré que la consommation prolongée et à haute dose de maté peut favoriser certains cancers. Elle pourrait en effet provoquer des cancers de la prostate, des poumons, de la bouche, de la vessie et de l’œsophage. Ce risque est entraîné par la présence d’hydrocarbures aromatiques polycycliques dans cette boisson. Il s’agit des molécules qui donnent son goût fumé à l’infusion. Mais les recherches sur ce sujet ont apporté plus de précision sur ce point. En effet, la plupart de ces maladies seraient dues au fait que les consommateurs ont bu du maté très chaud. Selon le centre international de recherche sur le cancer, laisser la boisson refroidir avant de la boire réduit ce risque.

Interactions éventuelles

Par ailleurs, quelques interactions avec certains actifs sont aujourd’hui connues. Ainsi, il est conseillé d’éviter de boire du maté avec des produits qui contiennent de l’éphédra. Ce dernier peut exacerber les effets stimulants de la caféine. Ce qui peut causer un évanouissement, un malaise ou un arrêt cardiaque. Pensez à informer votre médecin de leur prise, afin qu’il puisse adapter le traitement. Notez que le yerba maté peut :

• accroître les effets secondaires des médicaments bronchodilatateurs et de la théophylline ;
• accélérer l’absorption des analgésiques et menacer le fonctionnement du foie ;
• ralentir et réduire l’efficacité de certains sédatifs et calmants ;
• augmenter l’effet de certains médicaments analgésiques comme l’acide acétylsalicylique et l’acétaminophène ;
• augmenter les effets indésirables liés aux traitements qui favorisent la stimulation du système nerveux central.

De même, il est conseillé d’éviter de combiner le yerba maté à d’autres principes actifs stimulants. Pensez à limiter les aliments et les boissons riches en caféine quand vous buvez du maté.

Les patients qui prennent les médicaments suivants doivent éviter de boire du maté pendant toute la durée du traitement :

• la Cimétidine, car cette dernière ralentit l’élimination de la caféine par le corps, ce qui peut en exacerber les effets ;
• la Clozapine, car la caféine a tendance à augmenter les effets et la toxicité de ce médicament ;
• les antiacides pour éviter que la caféine ne perturbe le fonctionnement de l’estomac en stimulant la production d’acide ;
• l’Alendronate, car la caféine dans le yerba maté peut inhiber l’absorption de ce médicament ;
• la plupart des anticoagulants et des antiplaquettaires, car la caféine peut provoquer une hémorragie chez les patients traités avec ces médicaments ;
• la nicotine, car la caféine a tendance à accroître le risque de dépendance ;
• les contraceptifs oraux et les hormones ;
• certains antibiotiques dont les effets indésirables peuvent être accrus par la caféine.

Compte tenu de tous ces risques, il est fortement recommandé d’éviter la consommation de maté dans le cadre d’un traitement médical. Enfin, étant donné l’absence d’études sérieuses et fiables sur le sujet, cette boisson est déconseillée chez les femmes enceintes et allaitantes.