La lysimaque commune : son histoire, sa description, son habitat, sa culture, sa composition, ses propriétés, ses utilisations et contre-indications

Etymologie et quelques espèces du genre Lysimachia

Le nom lysimaque vient probablement de celui d’un médecin de l’Antiquité, « Lysimachos », qui aurait été le premier à découvrir la plante et ses vertus antihémorragiques.

Il convient de noter qu’il existe plus de 150 espèces du genre Lysimachia et de distinguer les plus connues.

• La Lysimachia vulgaris ou lysimaque commune dont les fleurs de couleur jaune vif poussent sur le premier tiers des tiges.
• La  Lysimachia punctata Alexander ou lysimaque panachée se distingue par ses fleurs de la même couleur, mais disposées en étages successifs. Son feuillage vert clair lui a valu son qualificatif, car il est panaché de blanc rosé.
• La Lysimachia clethroïdes ou lysimaque de Chine se reconnaît par ses fleurs blanches qui se présentent en épis recourbés.
• La Lysimachia fortunei ou lysimaque présente des inflorescences blanches qui émergent délicatement du feuillage. Elle se distingue par la couleur rouge-orangé de ses feuilles en automne.
• La Lysimachia nummularia Goldilocks ou herbe aux écus se reconnaît par ses fines feuilles de couleur dorée, faisant de la plante un couvre-sol unique.
• La Lysimachia atropurpurea Beaujolais ou lysimaque pourpre fait référence à ses fleurs en épis d’une couleur lie-de-vin caractéristique et au feuillage vert-gris qui vire au pourpre en automne.

En fonction des espèces, les lysimaques peuvent avoir un port rampant, en touffe ou dressé. La couleur des fleurs est très variable : jaune, blanche, lie-de-vin ou rose.

Histoire de la lysimaque commune

La lysimaque commune est originaire d’Europe et d’Asie. Elle apprécie les zones tempérées, mais pas les hautes altitudes. La plante est présente dans les jardins depuis des siècles. Elle est cultivée pour ses propriétés médicinales, ses substances tinctoriales, mais aussi en tant que plante ornementale. Elle a aussi colonisé l’Amérique du Nord, mais certains États la considèrent comme plante invasive.

Ses feuilles

Ses feuilles de couleur vert vif sont disposées circulairement par trois ou par quatre autour de la tige. Elles sont entières, simples, ovales et munies d’un pétiole très court, notamment les médianes et la face supérieure. Leur limbe est mince, au sommet pointu, à la nervation pennée et au bord lisse. La partie externe est nue, tandis que la face intérieure est pubescente.

Ses fleurs

Ses fleurs en forme d’étoile et de couleur jaune vif forment des grappes feuillées de forme pyramidale au bout d’un long pédoncule pubescent. Chacune d’elles comprend cinq étamines soudées jusqu’au premier tiers. La corolle est constituée de cinq lobes de même dimension, à l’extrémité pointue et à la base soudée, formant une coupe. Le calice duveteux présente également cinq lobes triangulaires bordés de rouge et accolés à la base. 

Ses fruits

Ses fruits ont la forme d’une capsule globuleuse et pubescente à cinq valves, entourée par le calice persistant. Déhiscents, ils contiennent de nombreuses graines qui s’échappent par des pores ou des fentes. L’hydrochorie est le moyen de dissémination de la plante, c’est-à-dire la dispersion par l’eau. Sa pollinisation se fait par entomogamie (par les insectes) et par autogamie (par elle-même).

Habitat et la répartition de la lysimaque commune

La Lysimachia vulgaris pousse spontanément dans les milieux humides tels que les bords d’eau et les lieux marécageux. Elle apprécie les zones où la présence d’eau est quasi-permanente et peut même se développer les pieds dans l’eau, sa partie aérienne restant toujours hors de l’eau.

La plante se retrouve en Europe, notamment dans toute la France et la Corse.  Elle est également présente en Afrique du Nord et en Asie du Nord et de l’Ouest. Elle ne peut pas survivre à une altitude dépassant 1 200 mètres.

Comment la planter ?

La plantation se fait soit en pot soit en pleine terre.

En pleine terre, préparez au préalable votre terrain en gardant en tête qu’il convient de planter trois à cinq pieds dans un mètre carré. Laissez tremper les mottes dans de l’eau pendant la phase de préparation du terrain. Si vous plantez une motte, le trou doit faire trois fois sa taille, et cinq fois pour un rhizome. Mélangez la terre prélevée avec 50 % de terreau ou de compost. La motte se place ensuite au niveau du sol, tandis que le rhizome doit l’être à une profondeur de 25 cm. Ajoutez le mélange de terre pour combler le vide et arrosez abondamment.

En pot, préparez un substrat composé de terreau et de quelques poignées de sable pour bien retenir l’eau. Le pot choisi doit être suffisamment grand, car le rhizome va être placé à 25 cm de profondeur. Pendant la première année, pensez à bien arroser. Ensuite, arrosez de manière à ce que le sol reste bien frais et humide entre deux arrosages.

Comment l’entretenir ?

La lysimaque commune est facile à cultiver et ne demande pas d’entretien fastidieux. Au terme de l’hiver, il convient de rabattre les tiges sèches pour permettre aux nouvelles pousses de prendre place. Ajoutez du compost en surface au printemps. Coupez les tiges défleuries et les fleurs fanées. En été, il faut arroser et pailler les pieds pour garder le sol frais et humide en veillant à ne jamais laisser le sol sec entre deux arrosages. En hiver, pensez à tailler à ras les parties caduques entre janvier et mars. N’oubliez pas de diviser le rhizome en plusieurs fractions tous les cinq ou six ans pour avoir des pieds vigoureux.

Dans le cas de lysimaque commune en pot, certains soins complémentaires sont à prévoir. Le premier est le rempotage avec du terreau au début du printemps chaque année. Le deuxième est l’apport d’engrais liquide simultanément avec les arrosages au terme de la floraison. Le troisième est de veiller à ne jamais laisser la terre sécher totalement, raison pour laquelle le paillage est conseillé.

Composition de la lysimaque commune

La Lysimachia vulgaris contient :

• du sucre ;
• de la vitamine C ;
• une enzyme appelée primeverase ;
• des saponines triterpéniques ;
• des glucosides ;
• des flavonoïdes ;
• de la benzoquinone ;
• des tanins.

Les composants chimiques de la plante lui confèrent diverses propriétés, notamment tinctoriales et médicinales.

Usage médicinal

Astringente, antihémorragique et vulnéraire, la plante est utilisée pour traiter les blessures et les contusions, ce qui lui a valu le surnom de « chasse-bosse ». Ces mêmes propriétés lui attribuent la capacité de dégager les bronches et de venir à bout des ulcères externes ou internes.

Elle sert aussi dans les cas de troubles gastro-intestinaux comme la diarrhée et la dysenterie.

Désinfectante, elle est employée en bain de bouche pour soulager les aphtes et les gingivites.

Autre usage

Les branches de la lysimaque commune étaient autrefois brûlées pour éloigner les mouches et les moucherons.

Modes d’emploi et la posologie usuelle de la lysimaque commune

À titre indicatif, voici quelques modes d’emploi reconnus de la Lysimachia vulgaris.

Pour traiter une hémorragie, il convient de préparer une infusion à base de 30 g de lysimaque commune à laisser infuser pendant 10 mn dans 1 L d’eau bouillante.

Pour venir à bout des leucorrhées, il est conseillé de faire bouillir 50 g de plante pendant une dizaine de minutes dans 1 L d’eau.

Pour soulager les aphtes, il est recommandé de mélanger et de faire bouillir 30 g de fleurs et de feuilles séchées dans 1 L d’eau durant 5 min.

Précautions d’emploi et les contre-indications

Aucune précaution d’emploi ni contre-indication spécifique n’est connue à ce jour.

Toutefois, il est toujours conseillé de solliciter l’avis d’un professionnel de santé avant d’utiliser une plante médicinale. Cette précaution est valable pour la lysimaque commune.

À l’instar de tout traitement phytothérapeutique, la Lysimachia vulgaris est déconseillée aux enfants, ainsi qu’aux femmes enceintes et allaitantes.