Caractéristiques du Lin
- Nom : Lin
- Règne : Plantae
- Sous-règne : Tracheobionta
- Division : Magnoliophyta
- Classe : Magnoliopsida
- Sous-Classe : Rosidae
- Ordre : Linales
- Sous-Ordre : –
- Famille : Linaceae
- Sous-Famille : –
- Genre : Linum
- Espèce : –
De nom scientifique Linum, le lin est un genre de plantes herbacées dicotylédones de la famille des Linaceae. Depuis le Paléolithique à nos jours, l’Homme l’a exploité pour fabriquer des tissus, des meubles ou du papier. Ses graines présentent de nombreux bienfaits pour la santé.
Le mot vient du latin Linum qui désigne cette plante dont les tiges sont fibreuses. Le « lin » est également l’appellation donnée au fil (linea) ainsi qu’au tissuproduit.
Sur un site archéologique, en Géorgie, des fibres de lin coloriées datant de 36 000 av. J.-C. ont été retrouvées. La culture du Linum par l’Homme avait commencé au Néolithique, spécialement en Asie mineure. Il avait été employé pour fabriquer de l’huile avant d’être exploité pour fabriquer du textile.
En Égypte, les fibres de Linum servaient à fabriquer des vêtements et des tissus funéraires pour la momification. Les voiles des bateaux et les filets de pêche étaient confectionnés avec cette matière première. Dans leur alimentation, les Égyptiens intégraient les graines de la plante en raison de leurs apports nutritionnels notables. La peinture sur des toiles de lin remontait également à cette époque. Ces œuvres d’art décoraient notamment leur tombe.
Le roi Charlemagne (768 – 814) avait encouragé la culture et le filage du Linum dans les domaines royaux.
L’utilisation artistique de cette plante s’est répandue au cours du XIe siècle. La Tapisserie de Bayeux, une broderie de 68 m de long, illustre cette expansion. En 2007, cette œuvre fut inscrite au registre national, Mémoire du monde, par l’UNESCO.
Dans l’opinion populaire, le lin était considéré comme une plante magique capable de soigner certaines maladies.
Au XIIIe siècle, l’école de médecine de Salerne attesta ses qualités diurétiques et apéritives.
Sous le règne de Louis XIV (1638-1715), le protestantisme avait banni les huguenots. Ils se sont exilés en Suisse et en Irlande en emportant leur savoir-faire en liniculture. La plante devenait de moins en moins cultivée en France.
Au XVIIIe siècle, avec l’apparition de la machine à filer et à tisser, la culture du coton a supplanté celle du lin.
Le Linum mesure en moyenne de 30 cm à 1 m de haut.
La racine pivotante mesure plus d’un mètre et s’enfonce dans le sol. Elle comporte plusieurs radicelles. La tige unique est glabre, ronde et dressée. Quelques ramifications se trouvent à sa base.
Les feuilles sont sessiles avec une forme est assimilable à un fer de lance. Elles sont disposées de manière à former une spirale et ont trois nervures. Les deux premières feuilles sont de part et d’autre du cotylédon. À partir de la troisième, elles forment trois rangées hélicoïdales.
Pour trouver deux feuilles consécutives, vous devez compter trois tours complets autour de la tige et huit points d’attache de feuilles. L’espace entre les points d’attache détermine la longueur maximale des fibres de la plante. Simple et entier, leur limbe est mince et glabre.
Les fleurs de couleur bleu clair, blanche ou rosée, se regroupent en une inflorescence en forme de cyme. Cinq sépales et cinq pétales obovales forment la corolle. Leurs cinq étamines sont soudées et leur pistil est surmonté par le même nombre de styles.
Chaque fleur ne vit qu’un jour. Cependant, de nouvelles apparaissent chaque matin, durant deux semaines au mois de juin. La plante s’auto-pollinise.
La fleur du lin laisse la place à une capsule ovale de cinq loges à 10 loges, contenant chacune deux graines. Chez certaines variétés, les capsules sont déhiscentes.
Elles sont de petites tailles, brunâtres, lisses, plates et légères. 1 000 graines pèsent entre 4 et 7 g.
Le genre Linum est constitué par trois variétés : les lins annuels, le lin bisannuel et les lins vivaces.
Comme leur nom l’indique, ils vivent pendant une année. L’espèce la plus connue est le Linum usitatissimum, « lin cultivé » ou « lin commun ». La majorité des fibres utilisées dans l’industrie textile provient de cette variété.
Le Linum bienne est l’espèce couramment connue de cette variété. Les botanistes le considèrent comme l’ancêtre du lin cultivé. Il peut vivre deux ans. Ses fleurs sont bleu-clair et se regroupent en panicule lâche sur un long pédoncule.
Les lins vivaces peuvent vivre pendant plusieurs années. Ils ornent généralement les balcons et les terrasses, en guise de décorations. Le lin bleu (Linum perenne) se retrouve dans les prairies, et le lin jaune (Linum flavum) pousse dans les rocailles.
Le Linum pousse dans les zones tempérées et humides comme la Normandie, ou dans les régions au climat océanique. À l’échelle mondiale, les plus grands producteurs sont la France, la Belgique, la Biélorussie, la Russie et la Chine.
Les graines de lin poussent sur divers sols : drainant, sec, acide ou calcaire. Pour un terrain argileux, un apport en sable fin et en humus le rendra plus souple et poreux.
Après un désherbage méticuleux, un ameublement en profondeur permet le développement des longues racines. Une exposition au soleil favorise une bonne floraison.
La culture en pleine terre du Linum ne nécessite ni engrais ni compost, car ces plantes sont habituées aux sols pauvres. Toutefois, la plantation en pot ou bac nécessite un substrat drainant.
Cette étape s’effectue généralement au printemps. Le semis peut être effectué directement en pleine terre avec d’autres semences de fleurs pour constituer une prairie fleurie.
Après un semis dans des godets, la mise en pleine terre se fait avec un espacement de 30 cm entre chaque plante.
Une légère humidité suffit pour provoquer la germination.
D’une manière générale, le lin vivace ne requiert pas une grande quantité d’eau, car l’eau de pluie leur suffit. Le lin annuel nécessite un arrosage régulier jusqu’à la floraison.
Lorsque la période de floraison s’achève, taillez la plante à une hauteur de 10 cm. La plante n’est pas sujette aux maladies et seuls des pucerons peuvent l’attaquer, mais sans gravité.
Dans la liniculture, la rotation est préconisée pour obtenir une plante saine et de bonne qualité. Cette méthode aide à éviter les maladies occasionnées par la carence en nutriments dans le sol. Ainsi, il est nécessaire d’attendre environ six ou sept ans avant de cultiver à nouveau du Linum sur la même parcelle.
Les fibres utilisées pour faire une toile, dans l’industrie textile, proviennent du lin cultivé. La fabrication se déroule en deux grandes étapes.
les tiges arrachées sont macérées au sol, sous l’effet des aléas climatiques et des micro-organismes du sol. Lorsque leur couleur devient uniformément brune à grise et que les tiges sont parfaitement sèches, les fibres peuvent être extraites.
Les tiges sont broyées, puis battues afin de dissocier les fibres textiles du bois et de l’écorce. Au terme de l’opération, manuelle ou mécanique, le lin est dit teillé. Pour obtenir le fil qu’on utilise, les fibres sont peignées, avant d’être filées et tissées pour avoir une toile.
Étant donné que la plante ne requiert aucun traitement, le filage et le tissage à partir de ses fibres n’ont pas une grande empreinte écologique.
Les graines de la plante sont utilisées en phytothérapie. Elles sont une riche source de vitamines, de sels minéraux, d’oligo-éléments et de fibres. Elle renferme également 35 à 45 % d’acides gras polyinsaturés, des protéines, des polysaccharides et des hétérosides. Les principes actifs qu’elles contiennent confèrent également au Linum des propriétés bénéfiques pour la santé.
Les graines de lin aident dans le traitement des pathologies suivantes :
En dépit de leurs bienfaits, ces graines ne se substituent pas aux médicaments prescrits par le médecin.
Les graines de lin sont riches en vitamines (C, E, K, B9) et en phytoestrogènes (isoflavones et lignanes). Elles aident à prévenir l’ostéoporose, le diabète, les maladies cardiovasculaires, le cancer du sein et le cancer de la prostate.
L’acide alpha-linoléique renfermé dans les graines intervient dans la régulation de la tension artérielle. Il contribue à l’élimination des mauvais cholestérols et des triglycérides.
Les protéines renforcent le système immunitaire en transportant les hémoglobines et les anticorps. Elles sécrètent également des enzymes qui facilitent la digestion.
Par ailleurs, les vitamines du groupe B, les oligo-éléments (calcium, cuivre, magnésium) et les acides gras polyinsaturés (oméga-3) entrent dans la production d’énergie.
Les graines de lin procurent une sensation de satiété, grâce aux fibres diététiques solubles. Elles sont des alliées précieuses dans un régime pour une perte de poids.
Les graines de lin peuvent être utilisées de trois manières différentes.
Pour un adulte ou un enfant âgé de plus de 12 ans, on mélange une cuillère à soupe de graines broyées dans 150 ml d’eau. Buvez ce breuvage à chaque repas en cas de constipation. Prenez 2 verres par jour pour soulager une gastrite ou une entérite.
Pour un enfant de 6 à 12 ans, les doses sont divisées par deux.
La dose conseillée, pour un demi-verre d’eau, dépend des symptômes :
Si les graines ne sont ni moulues ni broyées, elles doivent être trempées pour les ramollir.
En cas d’inflammation cutanée, infusez 30 à 50 g de graines broyées ou moulues dans de l’eau bouillante pendant un quart d’heure. Ensuite, laissez refroidir et appliquez délicatement sur la zone affectée, à l’aide d’une compresse.
Chaque partie du lin peut être utilisée dans un domaine ou dans un autre.
Elles servent dans la confection de vêtements et d’autres produits à base de tissu (linges de lit, broderie, rideaux, meubles, etc.).
Sur le plan industriel, elles font partie de l’assemblage des matériaux composites pour remplacer les fibres de verre et les fibres de carbone.
Elles donnent un papier fin et résistant, employé pour la fabrication de billets de banque, notamment en Amérique. Il est également employé pour enrouler les cigarettes.
Ces parties ligneuses, appelées anas, servent de paillage dans l’horticulture afin de prévenir la pousse des mauvaises herbes. En raison de leur capacité d’absorption de l’humidité, ils sont également employés pour tapisser la litière des chevaux.
Les personnes souffrant d’une occlusion intestinale ne doivent pas consommer de graines de Linum. Elles sont susceptibles de provoquer des inflammations intestinales. Elles sont déconseillées aux enfants de moins de six ans de manger ces graines.
Une consommation excessive de graines de cette plante provoque des ballonnements et des flatulences. Le respect des dosages indiqués permet d’éviter leur apparition. L’avis d’un est requis avant d’en consommer. Le mucilage peut réduire l’impact de certains médicaments. Par précaution, observez deux heures entre les deux prises.