Histoire de la levure de riz rouge
La levure de riz rouge était déjà utilisée en Chine en l’an 800 avant notre ère. Les Chinois en faisaient d’abord usage dans leurs préparations culinaires. Puis, peu à peu, ils lui ont attribué des vertus remarquables sur la circulation sanguine et le système digestif.
Le Ben Cao Gang Mu-Dan Shi Bu Yi, écrit entre 1368 et 1644, détaille le processus de fermentation du riz pour l’obtention de la levure rouge. Toutefois, malgré l’existence de cet ouvrage de la pharmacopée traditionnelle chinoise, l’effet anti-cholestérol de ce produit n’a été reconnu que dans les années quatre-vingt. Parmi les pays ayant accepté l’usage de ce produit figurent les États-Unis et quelques nations européennes.
Depuis la découverte de sa teneur élevée en monacoline K, la levure de riz rouge a davantage suscité l’intérêt des scientifiques. Après des années de recherches, la European Food Safety Authority et la Commission européenne se sont prononcées sur l’authenticité de ses bienfaits en 2012. Ces institutions ont surtout mis en avant son potentiel dans le maintien d’un faible taux de cholestérol pour une dose journalière de 10 mg de monacoline K. À ce jour, ce complément alimentaire est largement commercialisé en Asie, en Italie et en Norvège.
Aux États-Unis, une compagnie pharmaceutique a lancé un produit à base d’extraits de levure de riz rouge en 1990. En raison de son efficacité, ce dernier a rapidement intéressé le public. De plus, son coût s’est avéré moins onéreux que celui des statines de synthèse.
Cependant, la Food and Drug Administration a ordonné le retrait de ce complément alimentaire du marché. En effet, cette institution chargée de normaliser la commercialisation des médicaments sur le territoire américain a statué que le produit faisait partie des traitements non approuvés. En 2007, elle a donné un avertissement aux firmes ayant fait de la publicité sur les caractéristiques hypocholestérolémiantes de la levure de riz rouge. Par la même occasion, elle a recommandé aux consommateurs d’éviter cette dernière.
À la suite de longues batailles judiciaires, le fabricant du complément alimentaire a décidé d’en abandonner la production. Cependant, il a conservé le nom de sa gamme de produits et l’a attribué aux lipides marins qu’il commercialise.
Le Centre de pharmacovigilance de Marseille a lui aussi rapporté la gravité de certains effets indésirables de la levure de riz rouge en 2011. L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail s’est saisie de l’analyse des risques relatifs à la consommation de cette substance en septembre 2012. À la suite de cette évaluation, 30 effets secondaires à apparition rapide et nécessitant une surveillance continue ont été recensés. À ce jour, ce produit a encore le vent en poupe en Europe. En effet, sa commercialisation sous forme de complément alimentaire n’y est pas interdite.
Par ailleurs, cinq essais contrôlés ont été réalisés aux États-Unis, en Norvège et en Égypte entre 2008 et 2010. Les tests ont duré entre 90 et 180 jours, et la ration de levure de riz rouge administrée était équivalente au taux de monacoline K utilisée en Chine. Des résultats concluants provenant d’études effectuées sur 293 sujets sur la baisse du taux de cholestérol dans le sang ont été signalés.