Pour intensifier un nouvel amour, il était d’usage de garder un fétiche de lavande vraie près du cœur. En inhalation, elle aidait à mieux dormir, à méditer et à combattre une addiction. La fumigation de la plante dans une maison avait pour but d’instaurer la paix.
Cette plante servait déjà autrefois dans la momification égyptienne. Les habitants de la Grèce et de la Rome antiques ont expérimenté ses vertus médicinales.
Les propriétés désinfectantes de la lavande vraie étaient exploitées par ventilation de la fumigation au Moyen Âge.
La plante était considérée comme un aphrodisiaque. Les époux bénéficiaient d’une atmosphère agréable créée par l’effluve particulière de lavande. Avec la violette odorante, elle remplissait les oreillers de la couche nuptiale. Les lettres d’amour enveloppaient quelques brins de lavande.
La plante servait également dans le traitement en cas d’épidémie de peste.
Traditionnellement récoltée à la faucille, la lavande vraie a connu une évolution notable dans son histoire en 1952. À cette date fût créée par Félix Eysser, inventeur français, la première machine coupeuse de lavande.
Au XVIe siècle, le côté curatif de la lavande vraie est exploré par l’Université de Montpellier. La médecine ayurvédique recourait à la lavande vraie pour résoudre les problèmes digestifs. La médecine traditionnelle tibétaine l’employait dans le traitement des maladies psychiatriques. Au Chili, elle était utilisée pour réguler le cycle menstruel.
Au XVIIe siècle, les feuilles de lavande vraie servaient à apaiser les piqûres d’insectes.
En 1910, l’explosion du laboratoire de René-Maurice Gattefossé, pionnier de l’aromathérapie, lui valut de graves brûlures. Malgré des soins médicaux modernes, une gangrène commença à se développer sous ses plaies. En dernier ressort, le chimiste utilisa de l’huile essentielle de lavande en application. Il en ressortit miraculeusement guéri.
En France, les hôpitaux utilisaient la plante dans la purification de l’air en vertu de ses propriétés anti-infectieuses.
Les armoires étaient également garnies de sachets de fleurs de lavande vraie pour repousser les insectes tout en aromatisant le linge.
La plante parfumait les bains et les lessives des Romains. Cela a influencé l’origine du terme « lavande » qui vient du latin lavare ou « laver ». Sa dénomination scientifique angustifolia dérive d’angustifolius qui signifie « feuilles étroites ».
Description de la lavande vraie
La lavande vraie dégage une forte fragrance qui évoque les jardins du sud, l’été et les anciennes époques. Son parfum sent le menthol et l’herbe, avec une subtile note de bergamote aux accents floraux et boisés.
La lavande vraie peut mesurer jusqu’à 60 cm de hauteur. Elle est pourvue d’une racine pivotante. Sa tige de couleur gris-vert est grande, étroite et carrée.
Les feuilles, de même couleur que les branches, sont persistantes, simples, aromatiques, opposées, entières et disposées en croix. Elles se présentent aussi en verticille, elles sont allongées, pointues avec des bords enroulés. Leurs dimensions sont comprises entre 3 et 5 cm. Elles ne possèdent pas de stipules, mais sont poilues.
Huit groupes floraux en épi constituent les inflorescences. Le calice se compose de cinq sépales velus et soudés. La corolle comporte deux lèvres : la première est pourvue de deux pétales et la seconde de trois. Ces pétales bleu violacé sont attachés.
La plante présente un pistil à deux carpelles inséparables ainsi que quatre étamines. Ces organes se déposent sur un disque. L’ovaire comprend deux compartiments avec un ovule dans chaque partie. Les fleurs sont appuyées par une glumelle. Leur parfum et leur couleur attirent les abeilles.
Les graines n’ont pas d’albumen. Le fruit est un tétrakène avec des portions arrondies.