Caractéristiques du Laurier noble
- Nom :Laurier noble
- Règne : Plantae
- Sous-Règne : Tracheobionta
- Division : Magnoliophyta
- Classe : Magnoliopsida
- Sous-Classe : Magnoliidae
- Ordre : Laurales
- Famille : Lauraceae
- Genre : Laurus
- Espèce : Laurus nobilis
Le laurier noble, connu sous le nom scientifique Laurus nobilis, est la seule espèce comestible de son genre. Réputée pour ses multiples vertus thérapeutiques, cette plante aromatique a su traverser les âges en gardant sa place de choix dans la médecine traditionnelle. Originaire de la région méditerranéenne, elle se distingue par son feuillage persistant vert luisant. Ses feuilles sont exploitées depuis des siècles pour soulager divers maux.
Le laurier noble est un symbole chargé d’histoire, associé à la sagesse, à la paix et à la reconnaissance. De la célèbre couronne de laurier de Jules César à l’emblème d’Apollon, il a laissé ses marques à travers les époques.
Lors des Jeux Olympiques de l’Antiquité, les vainqueurs se voyaient attribuer une couronne de laurier en signe de triomphe et d’immortalité. Cette plante est ainsi devenue le symbole de la victoire par excellence.
L’influence du laurier s’étend jusque dans la langue, à l’origine du mot « baccalauréat ». Au Moyen Âge, les jeunes diplômés de médecine recevaient une couronne de laurier à baies (bacca laurus) en signe de félicitations. Cette tradition s’est perpétuée au fil du temps et a évolué pour devenir le fameux baccalauréat que nous connaissons aujourd’hui. En Italie, les habitants célèbrent la Laurea, la fin des études, en portant des couronnes de laurier.
Le terme « laurier » trouve son origine dans l’ancien français « lor », lui-même dérivé du latin laurus.
Le laurier noble est connu sous divers autres noms tels que laurier commun, laurier vrai, laurier franc, laurier-sauce, laurier d’Apollon ou simplement laurier.
Le laurier noble est un arbuste à feuilles persistantes. Sa taille varie entre 2 et 6 m, mais peut atteindre jusqu’à 20 m de hauteur. Il se caractérise par une tige droite, verte en haut et grise en bas.
Sa notoriété provient de ses feuilles coriaces et lancéolées d’un vert foncé. Elles sont disposées de manière alternative sur les branches. Une agréable fragrance aromatique se dégage des feuilles lorsqu’on les froisse.
Les fleurs du laurier noble sont blanches et se regroupent en quatre ou cinq petites ombelles. Elles éclosent entre les mois de mars et d’avril. Comme il s’agit d’une plante dioïque, ses fleurs mâles et femelles se développent sur des pieds séparés.
Le fruit provient des fleurs femelles de la plante. Il s’agit d’une baie de forme ronde ou ovoïde, de couleur noir violacé, mesurant entre 10 et 15 mm. Il arrive à maturité au cours de l’automne et renferme une unique graine.
Selon la FAO, l’espèce serait originaire des régions méditerranéennes, incluant les côtes de la Turquie, des Balkans, de la Grèce, du nord du Maghreb et du sud de la péninsule ibérique. Elle est considérée comme un vestige des anciennes forêts qui recouvraient autrefois une grande partie du bassin méditerranéen. Au fil du temps, et suite aux perturbations climatiques, les forêts de Laurus nobilis ont progressivement cédé la place à des plantes mieux adaptées aux environnements secs. La plupart des forêts de lauriers ont disparu il y a 10 000 ans. Cependant, quelques-unes sont encore présentes en Turquie, en Espagne, en Syrie, au Portugal et au Maroc.
Sa distribution s’est étendue en Italie, en Bretagne, sur le littoral méditerranéen français et sur les régions côtières de la mer d’Irlande.
Le laurier noble est semi-rustique et nécessite une protection dans les régions froides. Sa multiplication se fait par semis et par boutures de racines ou de rameaux. Concernant le sol, il se développe mieux quand ce dernier est frais et bien drainé. Il s’adapte dans les zones ombragées, mais préfère le soleil. Le laurier est sensible aux parasites, notamment les punaises et le psylle du laurier.
Que ce soit en pot ou en pleine terre, la méthode de culture du laurier est la même. Pour la plantation en pot, choisissez un conteneur stable et volumineux, avec un bon système de drainage. Optez pour un mélange de terreau, de sable et de perlite comme substrat. Plantez le laurier au printemps pour optimiser sa reprise, en veillant à bien l’arroser durant ses premiers mois de croissance. Le laurier-sauce demande peu d’entretien. Vous pouvez effectuer une taille annuelle ou un élagage pour rajeunir le pied. Pour les nouveaux plants, réalisez des boutures en fin d’été ou des semis en automne.
Le laurier noble est la seule plante de son genre qui soit comestible. De nombreuses autres plantes portent le nom de laurier, mais elles n’appartiennent ni au genre Laurus ni à la famille des Lauraceae. En voici quelques exemples :
Certaines espèces sont toxiques et peuvent entraîner la mort en cas d’ingestion. Le laurier-rose est particulièrement dangereux. L’absorption d’une simple feuille est mortelle pour un adulte, en raison des troubles cardiaques qu’elle peut provoquer. Ainsi, la prudence est de mise quant au choix des lauriers à adopter en cuisine.
Les feuilles du laurier renferment une huile essentielle qui représente entre 1 et 3 % de son poids sec. Cette huile contient environ 30 à 70 % de cinéol et d’autres composés terpéniques (linalol, eugénol et terpinène). Ils sont responsables du parfum caractéristique de la plante.
Les feuilles sont riches en alcaloïdes aporphiniques, qui présentent une action cytotoxique in vitro, ainsi qu’en flavonoïdes (18 au total). Ces derniers sont connus pour leurs activités antioxydantes et anti-inflammatoires. On y retrouve, entre autres, des vitamines (D, C, B et A), du fer, du calcium, du potassium et du magnésium.
Les fleurs, les fruits et les racines possèdent également des huiles essentielles et grasses. La cuisson des fruits pressés permet d’obtenir un mélange semblable à de la pommade, appelé huile de laurier. Elle est de couleur verte grâce à la chlorophylle.
Les feuilles, les fruits et l’huile essentielle de laurier sont exploités en phytothérapie pour leurs multiples propriétés.
Ajouté aux préparations culinaires quotidiennes, le laurier apporte une petite quantité d’antioxydants. Ces derniers interviennent dans la prévention du vieillissement prématuré et de certaines maladies.
Les feuilles et les fruits du laurier favorisent la digestion et réduisent les ballonnements. Ils agissent en facilitant le mouvement des aliments à travers l’estomac et en réduisant l’accumulation de gaz dans le système digestif.
Les feuilles de laurier permettent d’atténuer les douleurs dues aux affections respiratoires, qu’elles soient chroniques ou passagères.
Les bienfaits du laurier concernent également le plan émotionnel. Il favorise l’équilibre du système nerveux et un sommeil réparateur.
D’après les résultats des recherches scientifiques menées en 2009, la consommation de feuilles de laurier (1 à 3 g) permet de diminuer le taux de glycémie et de cholestérol. Elle est surtout efficace chez les personnes atteintes de diabète de type 2.
Ses propriétés lui permettent de lutter contre les bactéries, les champignons et autres micro-organismes nuisibles.
L’huile essentielle de laurier présente d’autres vertus thérapeutiques, dont une activité :
Elle apporte une dose de courage essentiel pour faire face aux moments importants de la vie grâce à ses effets équilibrants et toniques.
Les feuilles du laurier noble sont largement utilisées en cuisine pour leur arôme caractéristique. Elles servent de condiment et font partie du bouquet garni. Sèches, elles sont ajoutées aux sauces. Fraîches, elles apportent une saveur unique à certains plats traditionnels français (matelotes) et aux ragoûts. Pour parfumer les assaisonnements et les vinaigrettes, il suffit de laisser infuser une feuille dans de l’huile d’olive.
Les feuilles séchées sont utilisées en infusion. Pour ce faire, mettez-en quelques-unes dans 250 ml d’eau chaude et laissez reposer pendant 10 minutes. Cette solution possède des vertus calmantes et apaisantes, favorisant le sommeil.
Les fruits séchés servent de condiment, comme les feuilles. Ils sont râpés pour agrémenter les plats, tout comme la noix de muscade. Toutefois, il est préférable de limiter la quantité utilisée en raison de la présence de lactones et d’alcaloïdes qui pourraient leur donner un goût amer.
Le laurier est largement cultivé à des fins ornementales, en particulier pour l’art topiaire. En Belgique, il existe des pépinières spécialisées dans la culture de cet arbuste, actives depuis 1554. Dans les régions froides, il est planté en bacs en raison de sa sensibilité au gel.
L’huile extraite des fruits de laurier entre dans la préparation du fameux savon d’Alep, considéré comme le plus ancien savon du monde.
Au Maghreb, les feuilles fraîches du laurier sont employées pour frotter les chevaux. Cette pratique permet d’éloigner les mouches. En effet, les substances chimiques contenues dans ses feuilles (benzaldéhyde, pipéridine et géraniol) sont réputées pour leur action répulsive des insectes.
Les feuilles du laurier, séchées ou en infusion, ont un effet positif sur la santé. Elles interviennent dans l’amélioration des symptômes des états grippaux tels que la toux, le rhume et la bronchite. Elles luttent contre les symptômes de fatigue (herpès et aphtes) et apaisent les douleurs liées aux infections dentaires et urinaires. En décoction, elles soulagent les troubles digestifs (ballonnements, spasmes et vomissements) et articulaires (rhumatismes).
L’huile essentielle de laurier, grâce à ses nombreuses propriétés, présente d’autres bienfaits pour la santé. Ainsi, elle s’applique en massage pour apaiser les douleurs musculaires, les courbatures et les inflammations articulaires. Elle intervient dans le traitement des affections dermatologiques comme la chute de cheveux, l’acné, le psoriasis, le panaris, les furoncles, la mycose ou les escarres. Attention, elle doit être diluée dans de l’huile végétale avant d’être appliquée en externe. La dose recommandée est d’une goutte d’huile de laurier pour quatre gouttes d’huile végétale.
En diffusion, elle agit efficacement contre les infections virales (candidoses, bronchites et inflammation du ganglion) et les maladies dégénératives. En outre, elle favorise le calme et le sommeil. En inhalation, elle aide à lutter contre diverses infections ORL et respiratoires (mucosités et sinusite).
L’huile essentielle de laurier agit sur certains troubles émotionnels, à savoir l’angoisse, l’anxiété et la déprime latente. Elle aide aussi dans la lutte contre la fatigue nerveuse, la lassitude et les troubles de la mémoire.
Son activité concerne également des difficultés psychologiques comme le manque de concentration, de courage et de confiance en soi, ou encore la procrastination et la timidité.
Les feuilles peuvent être récoltées toute l’année. Pour les conserver, séchez les rameaux dans un endroit bien aéré. De cette manière, il est possible de les conserver pendant plusieurs années.
L’huile essentielle de laurier est extraite soit par vapodistillation soit par macération. La fabrication artisanale d’huile de laurier est simple et réalisable chez soi, avec juste quelques ingrédients.
Pour ce faire, vous aurez besoin d’un récipient en verre refermable, de feuilles de laurier fraîches ou sèches en quantité suffisante pour remplir le récipient, et de l’huile neutre. Commencez par laver et nettoyer soigneusement vos feuilles. Ensuite, placez-les dans un bocal ou une bouteille, et remplissez le tout avec l’huile choisie. Fermez hermétiquement le contenant et laissez macérer à température ambiante pendant un mois.
Enfin, filtrez l’huile à l’aide d’une passoire fine, puis transférez-la dans un nouveau contenant.
La consommation de feuilles de laurier ne présente pas de contre-indications spécifiques. En général, les quantités ingérées sont minimes et sans danger pour la santé. Toutefois, à des doses élevées, elle peut provoquer des réactions allergiques et avoir un effet narcotique.
L’huile essentielle de laurier est déconseillée aux nourrissons, ainsi qu’aux femmes enceintes et allaitantes. Son usage sur le long terme doit toujours se faire avec précaution et sous surveillance d’un professionnel.