Caractéristiques du Laurier commun
- Nom :Laurier commun
- Règne : Plantae
- Sous-Règne : Tracheobionta
- Division : Magnoliophyta
- Classe : Magnoliopsida
- Sous-Classe : Magnoliidae
- Ordre : Laurales
- Famille : Lauraceae
- Genre : Laurus
- Espèce : Laurus nobilis
De son nom scientifique Laurus nobilis, le laurier commun est un arbuste à feuillage persistant appartenant au genre Laurus et à la famille des Lauraceae. Cette plante est reconnue comme étant le symbole de l’immortalité, de la paix et de la gloire dans le langage des fleurs. Chaque partie du laurier commun renferme des composants spécifiques qui lui confèrent diverses propriétés.
Le nom « laurier », composé de la racine « laur » et du suffixe « -ier » vient de l’ancien français lor et du latin laurus.
Le laurier commun est connu sous d’autres dénominations : laurier-sauce, laurier d’Apollon, laurier noble et laurier franc.
Il est important de le distinguer des autres lauriers qui, pour la plupart, n’appartiennent ni au genre Laurus ni à la famille des Lauraceae. Il convient ainsi de ne pas le confondre avec :
Ces espèces diffèrent sur de nombreux points, à commencer par leur aspect.
Le Laurus nobilis porte le surnom de « laurier d’Apollon », car il en est le symbole. Selon le poète latin Ovide, la nymphe Daphné fuyait Apollon qui en était amoureux. Pour aider sa fille dans sa fuite, le dieu Pénée la transforma en laurier. Depuis lors, Apollon en fit son arbuste préféré et le consacra aux poèmes, aux chants et aux triomphes. La pythie de Delphes, prêtresse d’Apollon, avait coutume de mâcher des feuilles de laurier avant chaque divination.
Dans l’Antiquité, les Grecs et les Romains couronnaient les vainqueurs et les poètes avec des branches et des feuilles de laurier. Pline l’Ancien a avancé que la foudre ne frappait jamais cet arbre et a rapporté que l’empereur Tibère portait toujours une couronne de laurier pour se protéger.
Au Moyen Âge, les savants éminents des universités étaient couronnés de laurier. De même pour les jeunes docteurs des écoles de médecine. Leur couronne comportait des rameaux feuillés de laurier et des baies. Cette coutume a donné naissance au nom « baccalauréat » provenant du latin bacca laurea qui signifie « baie de laurier ». Ce diplôme de fin des études secondaires a encore cours en France aujourd’hui.
Sa tige, droite et érigée, mesure de 2 à 6 m et peut parfois atteindre 20 m de haut. Elle présente la particularité d’être de couleur grise dans le bas et verte dans la partie haute.
Ses feuilles persistantes, c’est-à-dire présentes toute l’année, sont coriaces et alternes. Au bord ondulé, elles sont de forme lancéolée et de couleur vert foncé sur le dessus et vert un peu plus clair sur le dessous. Leur longueur est de 6 à 12 cm, tandis que leur largeur est de 2 à 4 cm. Leurs nervures sont clairement marquées. Elles se distinguent par l’odeur aromatique qu’elles dégagent lorsqu’on les froisse.
Le laurier commun est une plante dioïque, c’est-à-dire qu’un pied peut être mâle ou femelle. Deux individus de sexes différents sont donc nécessaires pour la reproduction. De couleur jaune-vert à tendance blanchâtre, ils fleurissent en mars ou en avril, groupés en petites ombelles de quatre à cinq à l’aisselle des feuilles. Leur taille ne dépasse pas un centimètre de large et elles dégagent aussi une forte odeur.
Le fruit provient de la fécondation de la fleur. De forme ellipsoïde et de couleur noire violacée, il se présente sous forme de drupe ovoïde qui ne contient qu’une seule graine. À l’instar de l’abricot, la prune ou la cerise, il est charnu, indéhiscent et ne comporte qu’un noyau. Mature en milieu d’automne, il mesure 10 à 15 mm. Le mode de reproduction du laurier commun est endozoochore, ce qui signifie que les fruits sont consommés par des animaux qui rejettent ensuite les graines par le biais de leurs déjections.
Son tronc et son écorce contribuent aussi à identifier le laurier commun. La couleur de l’écorce est plutôt foncée, presque noire. Les rameaux sont tout aussi foncés à maturité, mais balancent entre le rouge et le vert lorsqu’ils sont jeunes.
Le Laurus nobilis apprécie particulièrement le climat méditerranéen, puisqu’il demande beaucoup de chaleur pour un développement optimal. Toutefois, il peut tolérer des températures descendant jusqu’à -15 °C. Il n’aime pas l’altitude et ne pousse pas spontanément à plus de 1 000 m. Les sols qu’il préfère sont un peu secs, plutôt argileux et pauvres en matières organiques.
Selon la FAO, le laurier commun serait originaire de régions dans le pourtour méditerranéen. Elle propose le nord du Maghreb, le sud de la péninsule hispanique, ainsi que les côtes des Balkans, de Grèce et de Turquie. Aujourd’hui, la répartition de l’espèce s’étend vers la côte méditerranéenne française, l’Italie, la Bretagne et l’Algarve.
En raison de son origine méditerranéenne, le laurier commun aime les sols secs, humifères, profonds et bien drainés. L’exposition qu’il préfère est le plein soleil ou la mi-ombre, mais à l’abri du vent.
Le semis du laurier commun se fait en automne sous abri. La température requise est autour de 18 °C. Une fois cette étape terminée, il convient de recouvrir les graines avec un centimètre de terre tamisée, puis de finir par un arrosage modéré.
La plantation se déroule au printemps dans un sol décompacté au préalable, mais suffisamment réchauffé. Assurez-vous de creuser un trou de 60 à 80 cm de profondeur et de diamètre. Mélangez du fumier, du terreau ou du compost à la terre retirée, placez le plant dans le trou et comblez avec le mélange préparé. Arrosez avec modération et régularité pour favoriser l’enracinement. À ce stade, il est recommandé de tuteurer le plant jusqu’à ce qu’il soit bien installé.
Si vous choisissez de planter le Laurus nobilis en bac, veillez à installer une couche de graviers de 5 à 10 cm pour le drainage. Sur cette première couche, ajoutez de la terre de jardin amendée d’un engrais spécial plantation. Placez votre plant et arrosez copieusement.
Que vous le plantiez en pleine terre ou en bac, le laurier commun n’exige pas beaucoup d’entretien. Un apport d’engrais n’est pas nécessaire. Une plantation en pleine terre ne nécessite pas d’arrosage, sauf en cas de sécheresse. En revanche, celle en bac demande un arrosage régulier. Les plants en pot gagnent à être rempotés tous les deux ou trois ans. Il convient de vider l’eau de leur soucoupe.
Au printemps, vous pouvez procéder à la taille de votre arbuste pour lui conférer un aspect soigné et propre. Cette opération va également le rééquilibrer après la floraison, réduire son volume et limiter le semis spontané. L’élimination des fleurs est bénéfique à l’arbuste, puisque cette opération lui permet de moins s’épuiser à produire trop de graines.
La plante contient des alcaloïdes isoquinoléiques, des polyphénols, des polysaccharides, des lactones sesquiterpéniques, des flavonoïdes et de l’huile essentielle.
L’huile essentielle provenant des feuilles contient :
L’huile essentielle provenant des fleurs contient :
Le fruit et les racines contiennent aussi de l’huile grasse et de l’huile essentielle. Les composants de la plante et de l’huile essentielle confèrent au Laurus nobilis différentes propriétés.
Le Laurus nobilis fait partie des plantes médicinales reconnues pour ses multiples propriétés thérapeutiques. Voici quelques-unes d’entre elles, à titre indicatif.
Sa propriété rhumatismale est reconnue pour traiter les rhumatismes.
Sa vertu antispasmodique est utile dans le soin des flatulences, des colites et des troubles relatifs à la digestion, et même pour soulager les douleurs dentaires.
Carminatif, le laurier commun calme les gaz par un effet antilevure dans le tractus digestif.
La plante a aussi une propriété détersive qui aide à dissoudre les impuretés.
Par sa capacité emménagogue, elle est utilisée pour réguler le cycle menstruel et à en soulager les douleurs.
Expectorante, elle est préconisée pour dégager les voies respiratoires et favoriser l’expulsion du mucus des bronches ou de la trachée.
Sudorifique, elle fait suer davantage pour mieux éliminer les toxines ou faire baisser la fièvre.
Son effet stomachique se révèle utile pour améliorer la digestion.
Le laurier commun possède également des propriétés insectifuges et parasiticides qui ne sont pas utilisées en guise de traitement, mais pour prendre soin de ses plantes.
En raison de ses nombreux composants et de ses différentes propriétés, le laurier commun connaît de multiples utilisations.
Le laurier commun est un arbuste particulièrement cultivé pour l’ornementation. Il sert notamment dans l’art topiaire qui consiste à tailler les arbustes de jardin pour leur donner une allure décorative. Il peut aussi servir à réaliser des bonsaïs. La branche de la plante était utilisée par les Romains pour confectionner des couronnes à poser sur la tête des « lauréats » ou vainqueurs.
La feuille du laurier commun est employée comme aromate et condiment en cuisine. Sèche, elle entre dans la composition du bouquet garni avec le thym, le persil et le romarin. Dans l’ancienne province française Saintonge, elle est utilisée fraîche dans les ragoûts, les matelotes et les courts bouillons. Les bergers nomades appelés Bédouins s’en servent pour parfumer leur café.
Les fleurs séchées sont bues en infusion sucrée avec une cuillerée de miel. Les baies, également séchées, sont préparées de la même façon que les noix de muscade, c’est-à-dire avec une râpe, et servent à agrémenter les plats. Elles sont toutefois à consommer avec modération en raison du goût amer conféré par les alcaloïdes et les lactones.
En utilisation interne, le laurier commun calme les infections urinaires et traite les douleurs dentaires. Il réduit les flatulences et améliore la digestion. Il apaise les douleurs et aide à traiter les états grippaux sous forme de bronchite, de toux ou de sinus obstrués.
En utilisation externe, il soulage les douleurs articulaires et les rhumatismes. Il est également utile dans les soins cutanés et capillaires.
Les feuilles fraîches sont utilisées comme répulsif en Tunisie, en Algérie et au Maroc. Elles servent à frictionner les chevaux dans le but de tenir les mouches éloignées.
La feuille séchée et broyée en poudre est prisée pour soulager les fortes migraines.
Le laurier commun est disponible sous différentes formes galéniques : infusion, décoction, crème, lotion et huile essentielle.
Avant toute utilisation de remède à base de cette plante, il convient de se conformer à l’avis médical d’un professionnel de santé ou aux indications mentionnées sur l’emballage.
À titre indicatif, l’utilisation du laurier commun pour parfumer de l’huile d’olive est simple : il suffit de mettre une feuille dans la bouteille. Il en est de même pour l’eau de cuisson du riz ou des pâtes : une ou deux feuilles dans l’eau bouillante suffisent.
Pour préparer une tisane de laurier commun, vous pouvez utiliser quelques feuilles séchées que vous laisserez infuser dans une tasse d’eau bouillante pendant dix minutes. Cette tisane calme l’anxiété et favorise le sommeil en raison de ses propriétés sédatives et calmantes.
Aucune contre-indication à la consommation de feuilles de laurier commun n’est officiellement connue à ce jour.
En général, les quantités consommées sont minimes et ne représentent aucun danger.
En revanche, la prudence est de mise dans le cas d’utilisation d’huile essentielle. Celle-ci est déconseillée aux enfants, ainsi qu’aux femmes enceintes ou allaitantes.