Caractéristiques du Kola
- Nom : Kola
- Règne : Plantae
- Sous-règne : –
- Division : –
- Classe : –
- Sous-Classe : –
- Ordre : Malvales
- Famille : Sterculiacées ou Malvacées
- Sous-famille :–
- Genre : Cola
- Espèce : Acuminata
La noix de kola est hautement appréciée pour son goût amer et ses propriétés stimulantes. Ce fruit renferme, en effet, de la caféine et de la théobromine. Traditionnellement consommé comme tonique et comme remède contre la fatigue, il contribue également à améliorer la concentration et l’humeur. Le kola, contenant de la caféine, doit ainsi être consommé avec modération, surtout en cas de sensibilité ou de problèmes de santé.
Le terme « cola » a été adopté du dialecte de Sierra Leone et du Liberia, où la noix de kola est désignée par les mots « kla », « gola » ou encore « kola ». Les deux orthographes cola et kola ou colatier et kolatier sont toutes usitées en français.
Le kola est consommé dans la région géographique du Soudan occidental, depuis au moins mille ans. Dans le Soudan central, son usage remonte à, au moins, cinq siècles. Cette noix a joué un rôle crucial en tant que marchandise précieuse, notamment au sein du monde musulman où la consommation d’alcool est prohibée.
La noix de cola était exportée en commerce à longue distance à partir du sud du Ghana, de la Côte d’Ivoire, du Liberia, de Sierra Leone et de la Guinée-Bissau.
Le cola nitida, cultivé au sein des forêts tropicales de l’Afrique occidentale, était acheminé vers les marchés de la savane soudanienne occidentale, par des caravanes composées d’ânes et de porteurs. En revanche, le kola acuminata, produit dans les forêts tropicales du centre, était consommé sur place. Avant la fin du XIXe siècle, le fleuve Volta délimitait ces deux zones : le cola acuminata poussait à l’est et le kola nitida, à l’ouest.
Dans son journal, durant un voyage à Tombouctou, René Caillié évoque l’importance du cola, aussi bien dans les échanges sociaux que dans le commerce nord-sud. Il est parti de la côte de la Guinée en mars 1827 et se dirige vers l’est. Pour des raisons de sécurité, il passe par Tiémé, où il croise les routes du cola. Dans un village de Mandingues musulmans, il remarque que l’activité des habitants se limite entièrement au commerce. Ces individus se rendent vers le sud pour acheter des noix de cola. Ils les échangent contre du sel à Djenné. Selon cet explorateur français, cette transaction s’avère peu rentable, car les voyages sont à la fois pénibles et longs.
À Tiémé, Caillié observe une caravane de porteurs de cola allant à Djenné et voici comment il la raconte. Malgré une pluie torrentielle, le convoi se mit en route. Elle comptait entre quinze et trente voyageurs, hommes et femmes, chacun portant une charge de 3 500 colas sur la tête. En revenant, ils apportent du sel, sous forme de briques et de planches. Les habitants ont affirmé que la valeur du sel, une fois arrivé à Tiémé, équivalait au prix de deux esclaves.
Le 10 janvier, Caillié rejoint une autre caravane. Les femmes prirent le devant, avec de lourds fardeaux de colas sur leur tête. Les hommes, également chargés, les suivent de près. Chacun d’eux portait une sonnette à la ceinture, créant ainsi un tintamarre assourdissant qui lui procurait beaucoup de plaisir. Tous étaient équipés d’arcs et de flèches, avançant en file, comme lors d’une procession. Les chefs et les propriétaires des marchandises fermaient la marche, en guidant les ânes.
En se basant sur les statistiques de ventes, Odile Goerg offre un aperçu de l’importance du trafic commercial, sur les pistes caravanières de Guinée. Entre mars et septembre 1897, une moyenne de 126 chefs de caravane, accompagnée de plus de 400 porteurs et 90 ânes, fut recensée à Beyla, chef-lieu du cercle au sud Soudan. Un groupe, formé de plus de 3 500 marchands et porteurs, transporta du sel et des tissus vers le sud, tandis que les colas furent acheminés vers le nord. Les commerçants musulmans de l’empire du Mali, appelés Mandés, détenaient le monopole de la distribution.
La culture de colatier nitida s’étendait vers l’est jusqu’à atteindre le cours inférieur de la Volta, l’actuel Ghana. Elle se propageait ensuite vers le Soudan central, l’actuel Nigeria. D’autres espèces de kolatiers, notamment le cola anomala et le cola ballayi, étaient plantées au Cameroun. Combinées avec un peu de noix de cola acuminata, elles étaient exportées vers le nord.
Ultérieurement, la plantation de kolatier sera développée à l’ouest du Cameroun. Les colas deviennent ainsi des produits marchands entre différentes communautés. Les Haoussas, originaires du nord Nigeria, les conduiront à dos d’ânes, du pays bamiléké vers le nord Cameroun.
Les vendeurs haoussas, venant des villes du Califat Sokoto, dominaient le commerce des kolas entre l’empire ashanti, l’actuel Ghana, et la région soudanaise centrale. Ce régime constituait un vaste État islamique, composé de trente émirats. Il englobait une région allant de l’actuel Burkina Faso jusqu’au nord du Cameroun. Les marchands de l’émirat de Kano prospéraient considérablement. Le kola était largement accepté en remplacement de la monnaie locale, le cauri.
Dès le XIIIe siècle, le kola fut exporté jusqu’au Maroc. L’historien arabe Shihab al-Umari disait que les noix de cola sont « âcres, désagréables au goût et les Noirs seuls les mangent ». Les marins portugais firent leur découverte dès les années 1460, lorsqu’ils abordèrent la Sierra Leone.
Au XVIe siècle, les marchands portugais, très actifs dans le commerce côtier, auraient probablement acheminé les kolas vers la Gambie et le Sénégal.
Au XXe siècle, la production de colas a considérablement augmenté. Selon les estimations de A. Chevalier et E. Perrot, elle atteignait 20 000 tonnes en 1910. En 1955, la Côte d’Ivoire seule exportait 20 000 tonnes de kola vers le Mali. Par la suite, le sud du Nigeria devenait le principal producteur. En 1957, son exportation vers le nord s’élevait à 110 000 tonnes.
Les noix de cola tiennent une place importante dans les us et coutumes de la société d’Afrique de l’Ouest, d’Indonésie et du Brésil. En effet, elles se présentent comme un symbole de bienveillance. Elles sont utilisées comme dot offerte à la famille du jeune ou de la jeune mariée.
Étant des produits de grande valeur, seuls les aristocrates du califat de Sokoto et de Borno pouvaient se les permettre. Offrir des noix de goro (selon le terme en langue haoussa) était un geste symbolisant l’amitié. Par conséquent, les gens de cette société musulmane les consommaient pendant toutes les cérémonies importantes, pour accueillir les invités ou pour sceller une entente entre les deux parties.
À partir du XVIe siècle, le kola fut intégré dans la pratique thérapeutique de la médecine islamique.
Au XIXe siècle, il fut aussi utilisé à des fins médicales, en Europe et aux Etats-Unis. Il se présentait sous différentes formes, telles que de la poudre, de la teinture, de l’extrait fluide et même du vin. Habituellement, il était mélangé avec du cacao, du quinquina, de la coca et des sodas.
Le cola était aussi employé pour créer des boissons toniques et reconstituantes, appelées colas. En 1885, le pharmacien John Pemberton l’utilisa, avec d’autres ingrédients, durant la création de ce qui deviendra plus tard le Coca-Cola. Les notes de ce pharmacien, datant de 1910, indiquent que la formule du Coca-Cola comprenait :
Pendant la Seconde Guerre mondiale, on distribuait aux soldats allemands un mélange de noix de kola et de chocolat, emballé dans des boîtes rondes. Ce produit, nommé Scho-ka-kola, est toujours commercialisé sous cette même marque en Allemagne.
Au départ, le cola acuminata est une espèce native d’Afrique tropicale et centrale. Plus tard, le kolatier fut introduit en Afrique de l’Ouest et en Amérique, où il est désormais présent dans les zones forestières et les savanes humides.
Au XIXe siècle, le botaniste français, Étienne Pierre Ventenat, a observé la plante pour la première fois à son retour d’Afrique et l’a nommée cola nitida. Il a remarqué que les ouvriers agricoles utilisaient son fruit pour renforcer leur vitalité.
Un autre botaniste, P. de Beauvois, a découvert une autre espèce de colatier qu’il a nommée cola acuminata. Par la suite, un pharmacien d’Atlanta, J.-S. Pemberton, a utilisé la noix de kola pour créer une recette de boisson énergisante, inspirée d’un vin français. C’est ainsi que le Coca-Cola a été créé.
Le kolatier est un arbuste qui prospère dans les climats chauds et humides. Il préfère l’ombre au soleil. Cet arbre a une longévité pouvant atteindre 80 ans et peut s’élever jusqu’à une hauteur de 20 mètres.
Le colatier ou kolatier donne naissance à la noix de kola, également connue sous les noms scientifiques cola nitida et kola acuminata. Celle-ci désigne la graine de cette plante. Le tronc du cola acuminata est pourvu d’une écorce écailleuse, ramifiée jusqu’à la base. Ceci permet de le différencier du kola nitida.
Les fruits des colatiers se présentent sous la forme d’une capsule composée de plusieurs follicules ou cabosses disposés en étoile. Chaque follicule renferme des graines ou noix ayant une taille similaire à celle d’une châtaigne. Leur poids se situe entre 20 et 25 g.
Selon la variété et l’espèce, la graine du kolatier peut changer de couleur, allant du blanc au rouge clair, en passant par le rose. Une fois séchés, les fruits présentent une teinte brun acajou et se divisent en quatre à six morceaux, pour le cola acuminata et en deux moitiés, pour le kola nitida.
Une fois débarrassées de la pulpe, de couleur crème, les noix prennent une teinte rouge ou blanc verdâtre et se divisent en deux cotylédons.
Le kolatier dispose de feuilles regroupées en forme de bouquet. Elles sont entières et isolées, atteignant une longueur d’environ 25 cm.
Elles sont relativement petites et de couleur virant de la blanche à la jaunâtre. Ces fleurs s’épanouissent toute l’année.
En règle générale, le colatier prospère dans un sol riche en matière organique et au pH acide. Il peut être cultivé en pot en tant que plante d’intérieur, à condition d’utiliser un mélange de terre riche et bien drainant. Cet arbre tropical peut tolérer une exposition au plein soleil, pourvu que l’atmosphère ne soit pas trop sèche. Cependant, les jeunes plants âgés de deux ans ou moins ont besoin d’être ombragés.
Le kola acuminata est principalement multiplié par semis. Dès réception, il est préférable de semer ses graines, car leur pouvoir germinatif est assez court. Voici les étapes à suivre :
Les graines de colatier prennent généralement deux à quatre semaines pour germer. Lorsque les plants de cola ont développé quatre feuilles robustes, il est alors temps de les transplanter individuellement. Les pots doivent être remplis d’un substrat à pH neutre constitué de tourbe, de sable et de terreau.
Le kolatier est une plante facile à cultiver. Une irrigation régulière assure une productivité optimale. Cependant, un arrosage trop abondant peut noyer la plante. Elle se développe dans une atmosphère ambiante avec une bonne humidité. Du fait de sa croissance lente, la production de kola se passe après environ 10 ans de culture. Après la récolte et le séchage, les noix de cola doivent être conservées à l’abri de la chaleur et de l’humidité. La méthode la plus efficace consiste à les envelopper dans un sac noir et à les conserver dans le compartiment à légumes du réfrigérateur. Notez que les charançons sont les principaux ravageurs du kolatier.
La noix de cola est un fruit réputé pour ses caractères remarquables, du fait de sa composition.
La caféine et la théobromine constituent les deux principaux composés qui confèrent à la noix de cola ses propriétés inhabituelles. Ces substances représentent respectivement 3,5 % et 2 % dans 100 g de kola. Outre ces deux éléments, cette graine contient des polyphénols, des acides phénoliques et des proanthocyanidines. La présence de tanins tels que la kolateíne, la kolatine et la kolanine est responsable de sa coloration rouge.
Voici le tableau représentant la teneur moyenne en nutriments contenue dans 100 g de noix de kola :
Nutriments | Teneur moyenne |
Calories | 82,96 calories |
Glucides | 18,40 g |
Lipides | 2,20 g |
Potassium | 68 mg |
Protéines | 2,19 g |
Depuis longtemps, la noix de kola est appréciée pour ses multiples vertus.
De nombreuses recherches ont mis en évidence la propriété fortifiante et revitalisante de la noix de kola, à cause de sa teneur en caféine (de 1 à 4 %).
Des études récentes, effectuées sur des rats placés au cœur d’un labyrinthe, ont révélé qu’après avoir reçu des noix de cola, ces animaux étaient plus nombreux à sortir du labyrinthe plus rapidement. Ces résultats expliquent les effets énergisants du kola sur les plans physique et intellectuel.
Une analyse, connue sous le nom de « test à l’hypoxanthine / xanthine oxydase », a montré les propriétés antioxydantes de l’extrait de noix de kola, notamment pour le cola nitida. Ce dernier présente effectivement une teneur élevée en caféine, lui permettant de capturer un groupe chimique pro-oxydant.
La présence de caféine dans la noix de kola stimule le système nerveux central. Elle augmente la vigilance et contribue à combattre la somnolence.
Diverses recherches suggèrent que la caféine pourrait améliorer temporairement la mémorisation, l’apprentissage, etc.
La noix de kola diminue la sensation de faim, encourageant ainsi la combustion des graisses et des glucides dans le corps. Avec sa concentration élevée en caféine, elle est considérée comme un aliment idéal pour perdre du poids.
Le cola anime le désir sexuel et augmente la puissance, à cause de la présence de flavonoïdes. En effet, celles-ci améliorent la microcirculation et facilitent un meilleur apport sanguin aux tissus.
Grâce à sa teneur en tanin, la noix de kola présente des propriétés anti-diarrhéiques et astringentes. Par ailleurs, ses extraits augmentent le métabolisme basal, en stimulant à la fois la force de contraction des fibres musculaires et la fréquence cardiaque.
La préparation de la noix de kola consiste à la débarrasser de son enveloppe. Elle est ensuite mise à sécher, ce qui lui donne une teinte acajou.
En phytothérapie, la noix de kola est mâchée pendant une période prolongée, afin d’en extraire ses composés actifs. Au cours de cette mastication, elle dévoile d’abord une saveur astringente et amère, puis sucrée. Ce fruit joue également un rôle essentiel dans la confection de médicaments et de compléments alimentaires.
En dehors de l’Afrique, la noix de cola est spécialement employée comme ingrédient dans divers aliments et boissons, afin de leur apporter une saveur piquante et aromatique.
De nos jours, l’extrait sec de noix de cola, surtout le cola nitida, est conditionné sous forme de gélules, de teinture mère, de comprimés ou de concentré en poudre. Il est employé seul ou en combinaison avec d’autres extraits de plantes à but stimulant. Le kola est disponible dans les épiceries exotiques, les pharmacies ou les magasins d’alimentation naturelle.
Le complément alimentaire contenant de la noix de kola est contre-indiqué aux enfants, aux femmes enceintes ou allaitantes. Son administration aux personnes souffrant de problèmes gastriques, de troubles cardiaques et d’insomnie est strictement interdite.
Les effets indésirables du cola sont dus à sa teneur en caféine. Celle-ci est susceptible :
À fortes doses, la noix de kola peut causer des céphalées et des troubles cardiaques allant de la palpitation à l’arythmie, voire à l’hypertension.