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Kava

kava

Caractéristiques du Kava

  • Nom : Kava
  • Règne : Plantae
  • Sous-règne : Tracheobionta
  • Division : Magnoliophyta
  • Classe : Magnoliopsida
  • Sous-Classe : Magnoliidae
  • Ordre : Piperales
  • Famille : Piperaceae
  • Sous-famille :Piperoideae
  • Genre : Piper
  • Espèce : Piper methysticum

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Le Kava : son origine, sa variété, sa description, ses propriétés, sa culture, son usage en phytothérapie, sa commercialisation et ses précautions.

Le kava est une plante qui trouve son origine dans le Pacifique occidental. Il est connu sous différentes appellations, telles que ‘ava aux Samoa, ‘awa à Hawaii, et yaqona aux Fidji. Sa dénomination scientifique est Piper methysticum.

Pendant des siècles, le kava a été utilisé dans divers contextes culturels, religieux et politiques à travers le Pacifique pour ses propriétés médicinales psychoactives.

Le kava, en tant que plante, est différent du fruit kava (Pometia pinnata). Ce dernier est issu d’un arbre spécifique des îles du Pacifique, appartenant à la famille des Sapindaceae. Il partage des similitudes avec le poivre, notamment dans son goût.

Dans les pays occidentaux, le kava est souvent consommé sous forme d’infusion pour atténuer les symptômes de l’anxiété, du stress et de la dépression. Cependant, à des doses plus élevées, le kava est soit interdit, soit réglementé dans certains pays.

Étymologie du kava

Le kava est connu sous plusieurs noms en français tels que « kawa », « kava-kava », « poivrier enivrant », « poivrier sauvage » ou « poivrier inébriant ». En anglais, le kava est également appelé kava. D’autres noms indigènes moins courants lui sont attribués, tels que awa, sakau, wati, grog, kavain, lewena, kava-kava, malak et yaqona. En allemand, on le nomme Kawa ou Kawa-kawa. En portugais, on le connaît sous le nom de cava-cava.

kava-caracteristiques

Le nom scientifique, Piper methysticum, est composé du genre Piper, qui signifie « poivre » en latin, et de l’épithète spécifique methysticum, dérivé du terme latinisé grec pour « enivrant ». Cette dénomination a été choisie par le naturaliste allemand Georg Forster. Il pensait que le kava était lié au poivre noir en raison de ses similitudes. Le terme « enivrant » fait référence à son effet qui rappelle celui de l’alcool. Le terme « kawa » serait, quant à lui, issu de l’hawaïen awa qui signifie « amertume ».

Histoire du kava

Le kava est originaire des îles du Pacifique du sud, principalement de la Polynésie occidentale. Sa découverte remonte à plus de 2000 ans selon le peuple océanien. Il provient spécifiquement de la racine d’une variété cultivée (cultivar) du poivrier sauvage, qui pousse uniquement dans des régions telles que Vanuatu, Wallis et Futuna, les Fidji et quelques îles voisines.

Les peuples autochtones des îles océaniennes consomment une boisson à base de rhizome de kava, connue pour stimuler l’humeur et favoriser les interactions sociales, depuis de nombreux siècles. L’explorateur James Cook a été le premier à mentionner cette pratique traditionnelle lors de son voyage dans l’archipel du Pacifique au XVIIIe siècle. Cette coutume a été désapprouvée par les évangélistes chrétiens, qui ont tenté de l’éradiquer. Toutefois, elle a toujours cours dans  les « bars à kava » sur quelques îles. Les visiteurs étrangers sont accueillis dans ces bars et y sont invités à en goûter.

Au XIXe siècle, les herboristes allemands ont commencé à faire usage de la racine de kava. La Commission E allemande a validé son usage pour le traitement de l’agitation nerveuse et de l’anxiété en 1990. Cependant, en 1998, des effets néfastes sur le foie ont été relevés suite à l’emploi thérapeutique de la plante. Plusieurs pays, dont l’Allemagne, la France, le Canada, l’Australie, l’Irlande, la Suisse, la Grande-Bretagne et Singapour ont interdit le kava à partir de 2002.

Certains experts remettent en question la validité de ces interdictions, soulignant que ces allégations de toxicité ne sont pas justifiées et manquent de preuves formelles. Dans de nombreux cas, les victimes étaient sous traitement, ces autres médicaments pouvant causer des problèmes hépatiques. En outre, ils avaient soit des antécédents de pathologies hépatiques, soit des problèmes de drogue.

L’Allemagne a mis fin à l’interdiction du kava en 2005, mais a maintenu des restrictions sur l’accès à la plante par le grand public. Les autorités médicales nationales acceptent de réévaluer les demandes d’autorisation pour la commercialisation.

Les effets nocifs du kava ont refait surface en 2011, suite à la publication d’une revue. Il reste donc interdit dans les autres pays.

Description du kava

Le kawa est un petit arbuste mesurant de deux à quatre mètres de hauteur. Il prospère dans des sols meubles et poreux offrant un taux d’humidité élevé, généralement compris entre 70 et 100 %.

Les tiges de cette plante portent des feuilles persistantes en forme de cœur, pointues, et atteignant une longueur de 25 cm. Les fleurs, présentes sur des pieds mâles ou femelles selon les spécimens, se regroupent en épis denses mesurant environ 30 cm de long. Par la suite, des capsules vert-jaune ailées se forment, bien que la multiplication de la plante se fasse principalement par voie végétative.

Les parties aériennes sont relativement communes. Le rhizome souterrain, quant à lui, se distingue par sa taille, ses nombreuses racines et son poids de 10 à 15 kg. Il est caractérisé par un goût épicé, amer et aromatique ainsi que par un parfum frais.

Variété sauvage du kava

Il existe une variété sauvage du kava appelée Piper witchmanni. Les autochtones la désignent sous le nom de tudei kava. Son origine pourrait être liée à l’expression anglaise two days, en référence à ses effets qui se prolongent pendant deux jours. Elle est considérée comme la variété non noble du kava.

Cette variété est également connue sous d’autres noms tels que Isa ou New Guinea giant, appelée en français « géant de Nouvelle-Guinée ». Elle se développe dans le territoire d’origine du kava, sauf aux Fidji. Contrairement à Piper methysticum, elle n’est pas consommée traditionnellement en boisson. En outre, son niveau de kavalactones cliniquement actif est inférieur à celui de sa consœur.

Habitat et culture du kava

La plante se développe principalement dans les îles océaniennes, en particulier aux Fidji, aux Tonga, dans les îles Samoa occidentales, au Vanuatu, à Pohnpei et à Hawaii. Elle est aussi cultivée dans une partie des États-Unis et en Australie.

Le kava se cultive sur différents types de sol, mais il prospère dans les sols friables, perméables en profondeur et bien drainés. Il se reproduit par bouturage, à la fois de manière spontanée dans la nature et dans le cadre de l’agriculture, que ce soit en plantant directement dans le sol ou en utilisant une pépinière.

Les boutures sont prélevées sur les plants à partir de deux ans, et pendant la récolte. En fonction de la technique de bouturage et du type de cultivar, on peut obtenir entre 25 et 200 plants à planter. Les branches âgées, immatures ou gorgées d’eau sont laissées de côté, de même que les tiges chétives.

La récolte du kava se déroule après six ou sept ans. Exceptionnellement, il peut être récolté après trois ans, si les rendements sont bons. Il peut être laissé en terre pendant de longues périodes, parfois dépassant les vingt ans, en vue d’une collecte à n’importe quel moment.

N’ayant aucun cycle de culture précis, le kava se cultive durant toute l’année. Dans certaines îles sujettes à des périodes de sécheresse, les plantations de kava sont réalisées au début de la saison des pluies. Cela permet ainsi aux jeunes plants de profiter d’une quantité optimale d’eau lors de leur première phase de croissance.

kava-utilisations

Composés actifs de la plante kava

Le rhizome du kava est composé d’environ 50 % d’amidon. Il renferme également une résine riche en kavalactones, qui sont des substances aromatiques non azotées. Parmi ces dernières, on trouve la kavaïne, la méthysticine, et d’autres substances, parmi lesquelles les dihydro-5,6 kavalactones qui sont les plus actives.

Par ailleurs, le kava contient des alcaloïdes présents dans le rhizome ainsi que dans les feuilles. On y trouve aussi des acides organiques, des flavokawins, des cétones, un alcool et un phytostérol. Cette partie souterraine renferme des flavonoïdes tels que des flavones et des chalcones.La variété Piper witchmanni présente un taux élevé de dihydrokavaïne et de dihydrométhysticine, pouvant provoquer des nausées. Le kava « noble » contient, quant à lui, peu de dihydrométhysticine.

Propriétés du kava

La partie utilisée pour ses propriétés est principalement la racine ou le rhizome du kava. Les propriétés antiseptiques du kava permettent de soulager les affections urinaires. À fortes doses, la racine de kava peut entraîner un état hypnotique, incluant des nausées, des tremblements et une torpeur.

Anesthésiante

Le rhizome du kava peut donner une sensation légèrement pâteuse dans la bouche lorsqu’il est mâché, en raison de sa propriété astringente. Il peut également soulager les douleurs chroniques causées par des affections articulaires (rhumatisme, goutte, arthrose), grâce à ses propriétés anesthésiques. Des applications locales peuvent réduire les douleurs liées aux maux de dents et aux aphtes.

Relaxante

Le kava est utilisé en phytothérapie pour sa propriété relaxante et anxiolytique sur le système nerveux. Il peut être bénéfique en cas de stress, d’anxiété, de troubles du sommeil et d’autres manifestations liées à l’agitation. Certains comparent son efficacité à celle des médicaments neuroleptiques prescrits pour ces symptômes, mais sans les effets secondaires de somnolence et de dépendance associés.

Stimulante et euphorisante

En plus de sa propriété relaxante, le rhizome du kava est également réputé pour son effet revitalisant, qui peut avoir un impact positif sur la dépression. On lui attribue de même des qualités aphrodisiaques, aussi bien pour les hommes que les femmes.

Modes d’utilisation du kava

Consommation

Le rhizome du kava peut être consommé de différentes manières. Il peut être mâché directement, râpé, ou pris en gélules avec une dose de 150 à 200 mg de kava. Il peut être préparé sous forme d’infusion, couramment appelée « thé au kava », bien que son goût soit souvent décrit comme piquant et aigre.

Les effets du kava durent généralement plusieurs heures et s’estompent progressivement environ douze heures après la consommation.

Le kava est généralement consommé soit sous forme de gélules, soit sous forme de « Neskava » ou « Neskawa », des boîtes ou sachets de poudre. Les effets de ces produits sont considérablement moins puissants que la boisson extraite directement à partir des racines de la plante.

Pour des effets optimaux, il est conseillé d’acheter directement les racines de kava dans le commerce. Il suffit de les moudre avec de l’eau et de les consommer rapidement. La dose recommandée est de deux ou trois louches, l’équivalent d’une demi-noix de coco. À partir de six louches, le produit peut avoir un effet soporifique.

Utilisation traditionnelle

En Océanie, où il est consommé depuis des siècles, le kava est entouré de rituels et de coutumes. Le fait de partager du kava est considéré comme un geste amical, comme le dit un proverbe : « On ne peut tuer tout de suite quelqu’un avec qui on vient de boire le kava ».

Les racines de kava sont utilisées dans des cérémonies traditionnelles, telles que les événements de bienvenue, les funérailles et les réconciliations. Le kava joue un rôle important dans le système de communication en Océanie, distinguant ceux qui le boivent de ceux qui ne le font pas.

Traditionnellement, le kava est préparé en mâchant le rhizome puis en le recrachant sur une feuille de bananier. Après quelques heures d’exposition au soleil, les océaniens ajoutent la pâte dans une demi-noix de coco remplie d’eau.

Une méthode de préparation modernisée a été popularisée par les kava bars ou nakamals, qui étaient à l’origine des lieux tabous où les hommes se retrouvaient pour boire du kava. Dans cette recette, on procède d’abord au séchage de la racine de kava, puis à sa réduction en poudre et enfin à son conditionnement. Parfois, un lipide (lécithine) est ajouté lors de la préparation. Ensuite, le mélange est immergé dans de l’eau, puis il est mixé et filtré. D’autres ingrédients tels que l’eau de coco, le cacao, le sucre, le lait de soja ou la citronnelle peuvent parfois être ajoutés.

kava-phytotherapie

Dans certaines tribus, l’utilisation du kava revêt un caractère sacré et est prohibée aux femmes. Ces dernières peuvent en consommer dans des cas spécifiques déterminés par les coutumes traditionnelles.

L’usage du kava est similaire dans les îles Fidji. En Nouvelle-Calédonie, il existe de nombreux nakamals, malgré l’introduction tardive de la plante. En effet, les Ni-Vanuatu, qui ont ramené l’espèce, s’y sont installés suite à l’indépendance de 1980.

Le kava est aussi consommé en infusion par les micronésiens lors de rituels. Ils utilisent une espèce locale appelée sakau. Les femmes et les étrangers qui souhaitent explorer des lieux sacrés sont autorisés à en boire.

Commercialisation et interdiction du kava

Le kava est un produit d’exportation majeur de Vanuatu. Par ailleurs, depuis 2016, le produit est raffiné de manière à ce qu’il puisse correspondre aux normes de qualité internationales. Les législations mondiales relatives au kava ont connu des variations depuis 2002, avec des interdictions en vigueur en Grande-Bretagne et en Suisse depuis cette période.

En France, au début des années 2000, l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (AFSSAPS) a cessé sa mise en vente, à l’exception des formes homéopathiques. La suspension a duré une année. Par la suite, après des cas d’atteintes hépatiques, toute commercialisation et toute utilisation thérapeutique du kava, ainsi que de ses formes dérivées, ont été interdites. Les seuls produits autorisés sont exclusivement vendus en pharmacie.

Le kava est proposé en granules avec différentes dilutions telles que 30CH, 15CH, 10CH, 9CH, 7CH et 5CH. Ces médicaments sont prescrits pour traiter des symptômes tels que l’épuisement mental, l’anxiété, la nervosité et l’irritabilité. La posologie est déterminée par le pharmacien.

Au Canada, un ordre de non-vente a été publié en 2002, mais sans aucune interdiction formelle. Cependant, le gouvernement a émis des avertissements sur la dangerosité du kava sur la santé.

Aux États-Unis, les bars à kava sont devenus populaires, avec plus de 100 établissements en activité.

En Australie, le kava n’est plus interdit depuis 2002. Dans certaines localités, il est considéré comme un produit pharmaceutique et nécessite une licence d’importation. La vente de kava y est légale (extrait et poudre en sachet), à l’exception des boissons à base d’alcool et d’acétone. Des restrictions plus strictes sont en vigueur dans les territoires peuplés principalement par les Aborigènes.

Précautions et contre-indications du kava

La consommation de kava est déconseillée aux personnes souffrant de troubles hépatiques. Elle est aussi contre-indiquée en cas de prise de médicaments ayant des effets hépatotoxiques ou d’une consommation régulière d’alcool.

Le traitement au kava ne doit pas aller au-delà de quatre semaines sans l’avis d’un médecin. En cas d’apparition de symptômes de jaunisse tels qu’une urine brune, une peau et des yeux jaunâtres, le traitement doit être arrêté immédiatement.

Plus rarement, l’anorexie ou la diarrhée peuvent figurer parmi les effets secondaires. Un seul cas de parkinson a été signalé chez un individu suite à une prise de kava. Toutefois, ce dernier présentait des antécédents familiaux de tremblements.

Plusieurs études semblent indiquer que ces effets secondaires concernent uniquement les extraits industriels. En effet, les populations de Vanuatu, ainsi que les autres populations consommatrices du kava traditionnel, ne présentent pas de taux élevés de maladies hépatiques.

La toxicité provient des pelures et branches de kava que les industriels incluent dans leurs produits. Ces parties de la plante contiennent de la pipermethystine, un alcaloïde nocif pour les cellules du foie. De surcroît, le taux de kavalactone dans ces extraits a été augmenté en utilisant des solvants chimiques tels que le benzène. Ceux-ci peuvent de fait avoir des effets néfastes sur la santé.

Les contre-indications liées au kava concernent les femmes enceintes et allaitantes, les personnes dépressives, ainsi que les personnes qui doivent conduire un véhicule ou utiliser des machines.

Enfin, l’usage du kava peut impliquer des interactions médicamenteuses. Le kava semble de même interagir avec d’autres plantes telles que le houblon, la valériane ou la passiflore.

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