Dans certaines tribus, l’utilisation du kava revêt un caractère sacré et est prohibée aux femmes. Ces dernières peuvent en consommer dans des cas spécifiques déterminés par les coutumes traditionnelles.
L’usage du kava est similaire dans les îles Fidji. En Nouvelle-Calédonie, il existe de nombreux nakamals, malgré l’introduction tardive de la plante. En effet, les Ni-Vanuatu, qui ont ramené l’espèce, s’y sont installés suite à l’indépendance de 1980.
Le kava est aussi consommé en infusion par les micronésiens lors de rituels. Ils utilisent une espèce locale appelée sakau. Les femmes et les étrangers qui souhaitent explorer des lieux sacrés sont autorisés à en boire.
Commercialisation et interdiction du kava
Le kava est un produit d’exportation majeur de Vanuatu. Par ailleurs, depuis 2016, le produit est raffiné de manière à ce qu’il puisse correspondre aux normes de qualité internationales. Les législations mondiales relatives au kava ont connu des variations depuis 2002, avec des interdictions en vigueur en Grande-Bretagne et en Suisse depuis cette période.
En France, au début des années 2000, l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (AFSSAPS) a cessé sa mise en vente, à l’exception des formes homéopathiques. La suspension a duré une année. Par la suite, après des cas d’atteintes hépatiques, toute commercialisation et toute utilisation thérapeutique du kava, ainsi que de ses formes dérivées, ont été interdites. Les seuls produits autorisés sont exclusivement vendus en pharmacie.
Le kava est proposé en granules avec différentes dilutions telles que 30CH, 15CH, 10CH, 9CH, 7CH et 5CH. Ces médicaments sont prescrits pour traiter des symptômes tels que l’épuisement mental, l’anxiété, la nervosité et l’irritabilité. La posologie est déterminée par le pharmacien.
Au Canada, un ordre de non-vente a été publié en 2002, mais sans aucune interdiction formelle. Cependant, le gouvernement a émis des avertissements sur la dangerosité du kava sur la santé.
Aux États-Unis, les bars à kava sont devenus populaires, avec plus de 100 établissements en activité.
En Australie, le kava n’est plus interdit depuis 2002. Dans certaines localités, il est considéré comme un produit pharmaceutique et nécessite une licence d’importation. La vente de kava y est légale (extrait et poudre en sachet), à l’exception des boissons à base d’alcool et d’acétone. Des restrictions plus strictes sont en vigueur dans les territoires peuplés principalement par les Aborigènes.
Précautions et contre-indications du kava
La consommation de kava est déconseillée aux personnes souffrant de troubles hépatiques. Elle est aussi contre-indiquée en cas de prise de médicaments ayant des effets hépatotoxiques ou d’une consommation régulière d’alcool.
Le traitement au kava ne doit pas aller au-delà de quatre semaines sans l’avis d’un médecin. En cas d’apparition de symptômes de jaunisse tels qu’une urine brune, une peau et des yeux jaunâtres, le traitement doit être arrêté immédiatement.
Plus rarement, l’anorexie ou la diarrhée peuvent figurer parmi les effets secondaires. Un seul cas de parkinson a été signalé chez un individu suite à une prise de kava. Toutefois, ce dernier présentait des antécédents familiaux de tremblements.
Plusieurs études semblent indiquer que ces effets secondaires concernent uniquement les extraits industriels. En effet, les populations de Vanuatu, ainsi que les autres populations consommatrices du kava traditionnel, ne présentent pas de taux élevés de maladies hépatiques.
La toxicité provient des pelures et branches de kava que les industriels incluent dans leurs produits. Ces parties de la plante contiennent de la pipermethystine, un alcaloïde nocif pour les cellules du foie. De surcroît, le taux de kavalactone dans ces extraits a été augmenté en utilisant des solvants chimiques tels que le benzène. Ceux-ci peuvent de fait avoir des effets néfastes sur la santé.
Les contre-indications liées au kava concernent les femmes enceintes et allaitantes, les personnes dépressives, ainsi que les personnes qui doivent conduire un véhicule ou utiliser des machines.
Enfin, l’usage du kava peut impliquer des interactions médicamenteuses. Le kava semble de même interagir avec d’autres plantes telles que le houblon, la valériane ou la passiflore.