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Karkadé

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Caractéristiques du Karkadé

  • Nom : Karkadé
  • Règne : Plantae
  • Sous-règne :
  • Division : Magnoliophyta
  • Classe : Magnoliopsida
  • Sous-Classe :
  • Ordre : Malvales
  • Famille : Malvaceae
  • Sous-Famille :
  • Genre : Hibiscus
  • Espèce : Hibiscus sabdariffa

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Karkadé : histoire, description, habitat, culture, composition, propriétés, utilisations et contre-indications

De son nom scientifique Hibiscus sabdariffa, le karkadé est une plante herbacée du genre Hibiscus appartenant à la famille des Malvaceae. Originaire d’Afrique, cette plante ne supporte pas le froid et se développe dans une zone avec une température comprise entre 18 et 35 °C. Des études phytochimiques ont confirmé la présence de composants qui lui confèrent différentes vertus médicinales.

L’étymologie et les autres dénominations du karkadé

Le nom de la plante vient de l’arabe karkandji qui se traduit en français par « hibiscus » ou « karkadé ».

La dénomination latine internationale est Hibiscus sabdariffa L var. ‘ruber’. La plante est connue sous d’autres noms vernaculaires qui varient en fonction des pays, chaque appellation faisant référence au jus de la fleur.

Elle est appelée « bissap » ou « thé de l’Empire » au Sénégal, « dableni » et « djoussouma tchireye » à Tombouctou, « ngai ngai » au Congo et « karkadé » en Égypte.

Au Bénin, elle porte le nom de « djisma tchiré » et au Cameroun, elle est appelée « folléré ». Elle est aussi connue comme « thé rose », « oseille rouge de Guinée » et « oseille de Guinée ». Les habitants de la Martinique et de la Guadeloupe l’appellent « groseille pays », tandis que les Mexicains parlent de « flore de Jamaica ».

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L’histoire du karkadé

La famille des Malvaceae dont l’Hibiscus sabdariffa fait partie compte plus de 30 000 variétés. La plante pousse spontanément dans les régions tropicales, en particulier en Guinée. Son origine lui a valu le nom d’« oseille de Guinée ».

Les fleurs de karkadé ont traversé les frontières pour faire l’objet de différents mythes et croyances populaires.

La plante est utilisée au cours de diverses séances de divination et aussi pour préparer des filtres d’amour et des amulettes.

En Polynésie, les femmes portaient une fleur d’Hibiscus sabdariffa dans leurs cheveux, à droite pour chercher un partenaire et à gauche pour informer qu’elles étaient mariées. Les hommes en portaient aussi, mais le symbole était inversé.

La fleur joue un rôle important dans la religion hindoue. Elle représente la déesse Kali pour laquelle les croyants laissaient des fleurs d’hibiscus en offrande.

En Égypte, les femmes n’avaient pas le droit de consommer l’hibiscus sous prétexte que cela risquait de développer des désirs charnels. Les Égyptiens avaient coutume de préparer une infusion de fleurs d’hibiscus qu’ils surnommaient « boisson des Pharaons » et qu’on appelle aujourd’hui « karkadé ».

La description du karkadé

Il s’agit d’un arbuste de 2 m de haut, atteignant parfois 3 m s’il pousse dans les meilleures conditions.

Son système racinaire

Sa racine pivot rameuse peut atteindre 30 cm à 1 m de profondeur en plein développement. Cette distance permet à l’Hibiscus sabdariffa de faire face à de longues périodes de sécheresse.

Sa tige

Sa tige, à la texture du bois, est particulièrement robuste à la base. Elle peut atteindre 0,50 à 2 m de hauteur en fonction des variétés. Celles-ci, associées aux modes de culture, conditionnent la couleur qui peut être rouge vert, rouge pourpre, rouge clair ou vif, ou encore vert. Les autres critères tels que le nombre de ramifications, la pilosité et le port du plant présentent aussi des différences d’une variété à une autre.

Ses feuilles

Ses feuilles caduques sont généralement alternes. Elles changent de forme à chaque stade de développement sur une même plante, mais sont aussi différentes d’un cultivar à l’autre. Elles peuvent être palmatiséquées ou palmatilobées, simples ou entières, etc. Leur couleur dépend aussi des variétés : verte, rose, pourpre, rouge ou encore rouge violet.

Sa fleur

Elle pousse à l’aisselle des feuilles, portée par un petit pédoncule court. Son diamètre peut atteindre 8 cm. La fleur de l’oseille de Guinée possède la particularité de s’ouvrir en fin de matinée pour se refermer en début d’après-midi. Lorsqu’elle s’ouvre, elle présente une corolle constituée de cinq pétales de couleur dégradée, du jaune au rose, et un cœur pourpre. En général, elle se pollinise elle-même en tant qu’autogame, mais parfois des pollinisations croisées se produisent. Une fois qu’elle tombe, elle laisse sur la branche un gros calice de couleur rouge.

Son calice

Son calice mérite une mention spéciale, car il a le mérite d’être utilisé pour faire les boissons qui portent le nom de la plante. Cette partie est ce qui est laissé par la fleur quand les pétales tombent. Elle est formée par cinq sépales dont la taille, la forme et la couleur varient en fonction des variétés. Le calice peut être rouge, blanc ou jaune. L’ensemble des bractées qui l’entourent à sa base est composé de 9 à 11 pièces. Il renferme le fruit, se développe et devient charnu au terme de la floraison.

Son fruit

Son fruit se présente comme une capsule duveteuse dont la taille et la forme ovoïde ou sphérique changent en fonction de la variété. Chaque fruit, situé dans le calice, peut contenir 25 à 35 graines.

Ses graines

Ses graines, rondes avec un diamètre de 3 à 4 mm ou réniformes et de couleur brun-foncé, se trouvent latéralement opposées sur chaque valve.

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L’habitat et la répartition du karkadé

Le karkadé est un arbuste qui apprécie les endroits ensoleillés. Il est originaire de l’Afrique, plus précisément de la Guinée. Sa culture a d’abord été entreprise en Asie du Sud-Est : Java, Malaisie, Thaïlande, Sri Lanka et Inde.

Au XIXe siècle, ses cultivars sont propagés en Afrique de l’Ouest. Il est cultivé au nord de la Côte d’Ivoire, au sud du Mali, au Niger, au Togo, au Bénin, au Burkina Faso et en Guinée. Il pousse aussi au Sénégal, au Botswana, au Congo Brazzaville, au Congo Kinshasa, en Égypte et dans d’autres pays.

Le jus des fleurs d’Hibiscus sabdariffa est la boisson nationale du Sénégal, du Mali, de la Mauritanie et de la Guinée. Cette boisson est aussi très appréciée au Soudan et en Égypte.

La culture et la plantation du karkadé

Il convient de se rappeler que cet arbuste ne supporte pas le froid. Il a besoin d’une exposition ensoleillée et de beaucoup de chaleur. À titre informatif, à 14 °C, la plante cesse de pousser et meurt au bout de deux semaines. En dessous de 17 °C, la production de fleurs diminue. À moins de 10 °C, les cotylédons meurent après deux ou trois heures.

Sous nos latitudes, une culture annuelle est conseillée. La culture en pot permet également de remiser la plante dans un endroit abrité pendant l’hiver. Le sol choisi doit être frais, humifère et bien drainé. La plantation se fait par semis, par bouturage et par prélèvement de rejet.

Par semis

Procédez au semis au mois de mars et à chaud (22 à 25 °C). Avant l’opération, laissez les graines tremper dans de l’eau pendant deux jours. Le substrat à utiliser sera de la terre affinée. Enfouissez les graines à une profondeur équivalant au double de leur diamètre. Arrosez régulièrement pour maintenir les graines humides en attendant la levée qui prend trois à dix jours.

Par bouturage

Le bouturage des tiges de karkadé s’effectue entre juin et août. Les boutures doivent être coupées en biais en dessous des nœuds. Avant de les planter, il convient de les humidifier et de les enfariner avec de l’hormone de croissance.

Par prélèvement de rejet

Cette opération se réalise en automne ou au printemps. Procédez d’abord à la séparation des rejets de plante-mère, c’est-à-dire de plante mature qui a produit des fruits. Ce faisant, prenez soin de ne pas impacter les racines. Vous pouvez repiquer les rejets pourvus de racines dans votre sol bien drainé et auquel vous aurez préalablement ajouté du compost. Le repiquage peut également se faire dans des pots contenant le même substrat. Un arrosage régulier est de rigueur, car elle pousse pendant la saison des pluies en Afrique.

La récolte et les traitements post récoltes de l’oseille de Guinée

La récolte

La récolte des calices se fait à la main entre novembre et janvier, environ 15 jours après la floraison, c’est-à-dire dans les quatre à six mois suivant le semis. À ce stade, le fruit ne s’est pas encore ouvert et n’est pas encore desséché, et le calice est charnu et tendre. Le critère visuel de récolte est la couleur distinctive rouge vif.

Pour la cueillette, il convient de saisir le calice dans une main et de le détacher de l’arbuste d’un coup sec. La distribution sur les marchés ne doit pas dépasser le mois de mai, car les calices séchés perdraient de leur couleur. Leur valeur marchande diminuerait en conséquence.

Le décorticage

Cela consiste à tenir le fruit des deux mains, de l’inciser verticalement à l’aide des deux pouces et de séparer la capsule du calice. Cette opération manuelle est délicate et se révèle souvent douloureuse en raison de la pression nécessaire à la séparation des parties concernées. Par ailleurs, certaines variétés sont munies de poils urticants.

Le séchage

Après le décorticage vient le séchage. En milieu rural, les calices sont étalés sur des toiles en plastique, des tôles ou des nattes directement sur le sol et exposés au soleil. Pour limiter les risques de contamination microbienne liés à cette méthode, le séchage sur claies est de plus en plus adopté. L’étape prend six à huit jours, permettant au taux d’humidité des calices de passer de 86 % à 16 %, parfois à 14 %.

Le conditionnement

Une fois les calices séchés, ils sont ramassés et mis en sachets individuels ou vendus en vrac. Pour l’exportation à partir de l’Afrique de l’Ouest, ils sont conditionnés en ballots de 50 kg. Le mode de conditionnement le plus employé par les collecteurs et les producteurs est le sac en propylène tissé. Deux raisons justifient ce choix : une bonne aération et un faible coût.

La composition du karkadé

L’Hibiscus sabdariffa contient principalement :

  • des phytostérols ;
  • des polysaccharides ;
  • des pectines ;
  • des mucilages ;
  • des flavonoïdes : 3-glucoside de gossypétine
  • des anthocyanosides : cyanidol-3-sambusioside, delphinidine, delphinidol-3-glucoside et delphinidol-3-sambubioside ;
  • des acides organiques : acide ascorbique, lactone de l’acide allohydroxycitrique, acide oxalique, acide tartrique, acide malique et acide citrique.

Les acides de fruits tels que les acides tartrique, citrique ou malique donnent au jus de fleurs de karkadé une saveur acidulée particulièrement agréable. Les acides peu absorbables ont un effet laxatif doux.

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Les propriétés et les utilisations du karkadé en phytothérapie

En phytothérapie et en usage alimentaire, les parties utilisées sont les calices, couramment appelés « fleurs d’hibiscus ».

Les différents composants biochimiques de l’Hibiscus sabdariffa lui confèrent diverses propriétés qui conviennent à des utilisations médicinales et des usages culinaires.

Les utilisations médicinales

La plante est connue pour ses propriétés attribuées par les flavones et les anthocyanes : hypotensives, dépuratives, antiseptiques urinaires et diurétiques. Elle est utilisée pour traiter l’hypertension artérielle, la colibacillose, l’insuffisance rénale et les infections urinaires.

Anti-inflammatoire et antalgique, elle est préconisée pour calmer les maux de dents, le rhume et la toux, et pour dégager les voies respiratoires. Elle est aussi recommandée pour soulager les angines, les stomatites et les bronchites, et pour atténuer les douleurs menstruelles et les coliques.

Ses vertus cholagogues permettent de faciliter l’évacuation de la bile. La gossypétine lui attribue une capacité antibactérienne utile dans le traitement des cystites.

La plante aide à équilibrer le niveau de triglycérides et de cholestérol en raison de ses propriétés antidiabétiques. La présence d’anthocyanines lui confère ses vertus antioxydantes, utiles pour lutter contre les radicaux libres et prévenir le stress oxydant. En protégeant les cellules, ces composants permettent d’atténuer les problèmes inhérents à l’obésité.

En usage externe, les mucilages lui donnent des vertus antiphlogistiques et antiœdémateuses. Des cataplasmes de karkadé soulagent l’eczéma, les piqûres d’insectes et les œdèmes, et éliminent les abcès et les furoncles. L’infusion de calice utilisée en bain de siège soulage les hémorroïdes.

Les utilisations alimentaires

L’utilisation la plus simple et la plus répandue est la boisson connue sous le nom de karkadé ou bissap. Les calices sont à immerger dans de l’eau très chaude. Cette dernière prend une coloration rouge carmin, de type limonade. Consommée froide, la boisson est revigorante et agréablement acidulée.

Les calices séchés peuvent aussi servir à la confection de sirop d’hibiscus qui se conserve facilement pour être ensuite utilisé mélangé à de l’eau. Il peut aussi être employé pour colorer des cocktails ou pour les parfumer.

Le type vert d’Hibiscus sabdariffa est utilisé au Sénégal comme légume-feuilles ou comme condiment dans les sauces. Les graines servent de substitut du café au Soudan.

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Modes d’emploi et posologie usuelle du karkadé

Les modes d’emploi de l’Hibiscus sabdariffa sont particulièrement nombreux et varient en fonction des pays et des effets recherchés. À titre indicatif :

La recette du sirop nécessite 100 g de calices séchés. En fonction du goût recherché, il est possible d’ajouter du poivre, du basilic, de la cardamome verte, du gingembre ou quelques feuilles de menthe. Il suffit de mettre les calices et les ingrédients sélectionnés dans 500 ml d’eau et d’ajouter 500 g de sucre. Faites bouillir le tout pendant environ 20 mn, permettant ainsi au sucre de se dissoudre et au mélange de dégager un parfum agréable. À ce stade, ôtez la solution du feu et filtrez avec une passoire. Vous obtenez un sirop que vous pourrez conserver au frais pendant 15 jours.

Pour traiter les infections urinaires, préparez une infusion en utilisant 10 à 12 g de calices séchés par litre d’eau. Ce dosage équivaut à 3 g pour 250 ml. Versez l’eau bouillante sur les calices et laissez infuser pendant une dizaine de minutes. Filtrez avant de boire. Vous constaterez avec plaisir que la boisson a une belle couleur et un bon goût à tendance acidulée.

Les précautions d’emploi et les contre-indications du karkadé

À l’instar de tout traitement naturel à base de plantes médicinales, l’avis d’un professionnel de santé est requis.

Il convient de consulter votre médecin avant d’utiliser l’Hibiscus sabdariffa, notamment en cas d’hypertension et de maladies cardiaques aggravées.

Par principe de précaution, la consommation de karkadé est déconseillée aux femmes enceintes et à celles qui allaitent.

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