Formes commercialisées et posologie
L’ipécacuanha est disponible sous forme de globules, de granules et de solutions buvables, dont le sirop.
Sirop
Le sirop à base de Carapichea ipecacuanha renferme un extrait de la racine et provoque rapidement des vomissements intenses. Il est conseillé en vue d’éliminer certains produits toxiques de l’estomac. La dose varie de 5 à 30 ml selon l’âge du patient. Une deuxième prise est possible si aucun vomissement n’a eu lieu dans les vingt minutes qui suivent. Ce sirop est d’autant prescrit aux patients souffrant de boulimie dans les centres psychiatriques. À cette fin, il est utilisé en tant que vomitif afin d’expulser l’excès alimentaire suite à une crise.
En France, le sirop d’ipécacuanha n’est plus disponible en vente libre, mais il reste accessible sans prescription dans d’autres pays et en ligne. La réglementation française limite sa préparation sur ordonnance médicale aux pharmaciens. Seuls les médecins généralistes ou les urgentistes sont en droit d’en détenir, ce qui leur permet d’intervenir rapidement en cas d’empoisonnement par ingestion. Il est également appliqué dans certains protocoles de lavage gastrique en milieu hospitalier.
Au Québec, le sirop à base de cette plante n’est plus considéré comme un traitement de décontamination gastrique en cas d’empoisonnement par voie orale. Néanmoins, au Canada, il reste disponible sans ordonnance, sauf au Québec, où sa vente est restreinte aux pharmaciens agréés.
Granules
Les granules d’ipécacuanha sont indiqués en cas de crise d’asthme, de bronchite, d’anorexie et de vomissements. La posologie varie entre 2 et 5 granules, selon la gravité des symptômes. Elles sont aussi recommandées en vue d’apaiser les symptômes de grossesse, les diarrhées et les toux spasmodiques.
Propriété antipoison controversée
La capacité de l’ipécacuanha en tant qu’antipoison a été largement controversée. Des études menées par divers centres de toxicologie clinique n’ont pas fourni de preuves solides sur son efficacité sur des patients empoisonnés. De plus, la plante devient de moins en moins disponible.
En conséquence, son administration immédiate ou aux urgences est déconseillée, car cela risque de retarder ou de réduire l’efficacité d’autres traitements. Cependant, il existe des cas exceptionnels où la prise d’ipécacuanha peu de temps après l’ingestion de certains poisons spécifiques peut être envisagée.