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If commun

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Caractéristiques de l’If commun

  • Nom : If commun
  • Règne : Plantae
  • Sous-règne : Tracheobionta
  • Division : Pinophyta
  • Classe : Pinopsida
  • Sous-Classe : Pinidae
  • Ordre : Taxales
  • Famille : Taxaceae
  • Sous-Famille :
  • Genre : Taxus
  • Espèce : Taxus baccata

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L’if commun : son histoire, sa description, ses variétés, sa culture, sa composition, ses propriétés, ses usages et ses précautions.

L’if commun, aussi appelé if à baies, est l’espèce la plus répandue parmi les conifères . Cet arbre se retrouve souvent en sculpture végétale dans les jardins et les parcs, ou en ornement des haies et des clôtures. Il se distingue par sa longévité, puisqu’il peut vivre jusqu’à 2 000 ans. Une caractéristique importante de l’if commun est qu’il ne produit ni cônes ni résine, contrairement à de nombreux autres conifères. Cette plante est hautement toxique, que ce soit au toucher ou à l’ingestion, sauf ses fruits. 

Origine de l’if commun

L’apparition de l’if commun date de 120 millions d’années. Il pousse naturellement en Afrique du Nord, en Amérique du Nord et en Europe.

Historique 

La toxicité de l’if commun est connue des Grecs depuis le premier siècle. Les jardiniers responsables de l’entretien de l’arbre ressentaient souvent des maux de tête violents selon les dires du naturaliste anglais John Ray.

L’if a longtemps été associé à la mort et à des symboles funéraires. Certains auteurs suggèrent qu’il aurait servi de poison pour les flèches pendant la Préhistoire. Chez les Celtes, il était considéré comme un arbre sacré des cimetières, illustrant un lien symbolique entre les vivants et les morts.

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L’if commun en Europe

Autrefois répandue dans tout le continent européen, la population d’if commun de l’Angleterre a toutefois diminué après l’Holocène, la dernière période postglaciaire. Sa culture s’est ensuite étendue. Il se retrouve sur les pentes et les collines calcaires dans le sud de ce pays, où il est soit dominant localement, soit rare. Les plantations d’ifs communs y sont fréquemment destinées à marquer les limites d’une propriété, notamment entre le Sussex et le Hampshire. Il pousse également dans d’anciennes forêts secondaires abandonnées ou dans des terriers d’animaux, en réponse aux réformes agricoles et aux aménagements de territoire du XVIIIe siècle. À partir de 1980, un programme de conservation a été mis en place pour préserver 16 bois d’ifs dans la région des South Downs.

Malheureusement, les vastes forêts d’ifs en Europe ont pratiquement disparu, surtout celles du Grand Ouest français. D’une part, les plantes étaient arrachées en raison de leurs effets nocifs sur le bétail et les chevaux. D’autre part, les forêts d’ifs auraient contribué à la fabrication d’arcs, particulièrement lors des conflits franco-anglais tels que la guerre de Cent Ans.

Par ailleurs, le bois d’if, réputé pour sa dureté et son homogénéité, a été largement appliqué dans l’ébénisterie et la marqueterie.

Étymologie

Le mot Taxus vint du grec « Taxos ». Il est à l’origine du latin taxicum, qui signifie « poison ». Le nom spécifique baccata, quant à lui, fait référence au fruit, et se traduit littéralement en « portant des baies ».

En français, le terme « if » aurait soit des origines galloises (« ivois »), soit des origines grecques (« hyfe », qui signifie vêtements). En effet, autrefois, des habits étaient confectionnés à partir de son tronc, en particulier ses fibres.

Description de l’if commun 

L’if commun est un conifère à croissance lente. Il peut mettre 100 ans pour parvenir à une hauteur de 8 m. Il peut s’élever à une hauteur maximale de 25 m, mais la majorité des spécimens sont de taille plus modeste, entre 10 et 12 m. Toutefois, sa circonférence peut atteindre plusieurs mètres, couvrant un large espace. Sa morphologie est influencée par son environnement, spécifiquement l’espace disponible et la quantité de lumière dont il bénéficie. 

La partie supérieure de l’arbre se présente sous une forme désordonnée. Le tronc est court, droit, noueux, robuste et recouvert d’une écorce de couleur rouge qui se décolle par plaques. Cette dernière est fine et lisse, et dans certains cas devient pourpre. Les branches se développent à partir de la base. Elles sont grosses, souples et vertes pendant la première année. 

L’if commun est un arbre à feuillage persistant, ramifié à partir de la base. Les feuilles ont l’apparence d’aiguilles légèrement souples, plates, linéaires, avec une teinte vert foncé sur la face supérieure et un vert plus clair sur la face inférieure. Elles sont munies de pointes courtes et mucronées, ainsi que de bords légèrement enroulés. Elles mesurent en général entre 20 et 35 mm et sont isolées les unes des autres. Elles sont disposées en spirale le long des pousses. Les feuilles ont une durée de vie d’environ huit ans avant de tomber naturellement.

L’if commun est une plante dioïque, chaque pied porte distinctement soit des fleurs femelles, soit des fleurs mâles. Ces dernières sont des petites sphères de couleur jaunâtre situées à l’aisselle des feuilles. Elles produisent une quantité importante de pollen au printemps. En revanche, les fleurs femelles sont peu visibles et isolées le long des rameaux. À leur éclosion, elles sont de couleur verte. Elles donnent ensuite naissance à des arilles lorsqu’elles sont fécondées. Ses fruits sont sucrés, charnus et rouges, semblables à des petites olives. Ils renferment une seule graine. Celle-ci est toxique, sauf pour les oiseaux. La partie extérieure du fruit de l’if commun est la seule partie comestible et saine de la plante. 

Variétés de l’if commun

Il existe une vingtaine de cultivars de l’if commun. En voici quelques-unes : 

Taxus baccata ‘Fastigiata Robusta’ 

Aussi appelée if commun fastigié, cette variété est appréciée pour sa stature érigée et colonnaire. Elle peut atteindre les huit mètres de hauteur. Elle présente une forme droite élégante, même sans taillage fréquent. Le feuillage de cette variété d’if est de couleur vert sombre. 

Taxus baccata ‘Repandes’ 

Il s’agit de la variété rampante de l’if. Son port s’étale entre 0,60 et 5 m et prend la forme d’un coussin. Elle sert à créer des haies ou à couvrir des talus. Grâce à sa forme érigée et son feuillage vert remarquable, elle a reçu le prix Award of Garden Merit par la RHS (Royal Horticultural Society).

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Taxus baccata ‘Semperaurea’ 

L’if commun doré est un buisson à port large et conique, se déployant sur quatre mètres. Il forme un feuillage doré qui dure toute l’année, d’où son nom. À maturité, sa hauteur peut atteindre quatre mètres.

Taxus x media ‘Densiformis’ – If hybride

Cet arbre au port étalé et buissonnant présente un feuillage vert très dense, s’étendant sur 4 m. En tant qu’hybride, sa croissance est plus rapide que celle des autres variétés. Il est idéal pour former des haies basses ou des topiaires en raison de sa petite taille.

Culture de l’if commun

Habitat

L’if commun trouve ses origines dans la partie ouest de l’écozone paléarctique. Il pousse naturellement dans les sous-bois humides des forêts de sapins, de hêtres et de chênes des basses et moyennes régions montagneuses. Il se développe aussi en France, notamment en Normandie, en Bretagne, en Corse, dans les Vosges du Nord et sur les chaînons provençaux. Les oiseaux se nourrissent des arilles et expulsent les graines dans leurs excréments, permettant ainsi la reproduction de l’espèce. Toutefois, cette plante devient de plus en plus rare dans ses habitats naturels à cause de sa haute toxicité.

Des restes de populations d’ifs ont tout de même survécu en Europe de l’Est (Pologne) et de l’Ouest (Allemagne, France, Belgique). En effet, la reproduction naturelle de l’if est devenue difficile en raison de la diversité et de la modification génétique des espèces restantes. Malgré ce constat, le risque de disparition de cette espèce n’est pas pris en compte, toujours en lien avec sa nocivité. Ces milieux naturels ne figurent pas parmi les habitats prioritaires de l’Union européenne. Par ailleurs, en France, il est en étude pour être interdit de ramassage, de récolte et de vente.

Méthode de culture 

L’if commun s’adapte tant au soleil qu’à l’ombre. Il préfère un sol frais et drainant, mais peut se développer sur des terres acides, neutres ou calcaires. Pour un développement optimal de la plante, il est préférable de la cultiver directement en terre et non en pot. Idéalement, il doit être planté entre avril et mai ou entre septembre et octobre, pour éviter le soleil brûlant de l’été et le gel de l’hiver qui risquent de l’endommager. Les fruits peuvent être récoltés lorsqu’ils arrivent à maturité.

L’if est commercialisé en conteneur ou sous forme de motte, pour les variétés plus grandes. Pour une culture en terre, vous devez avant tout mettre la motte dans de l’eau pour l’hydrater. Dans un trou suffisamment profond, ajoutez du compost mélangé à de la terre ou de l’engrais. Ensuite, placez l’if dans le trou et recouvrez le tout de terre. Espacez vos plants de 80 cm pour former des haies. L’avantage de l’if commun est qu’il ne nécessite aucun entretien spécifique, sauf un arrosage régulier la première année, et ce, en cas de sécheresse. Dû à sa croissance lente, il se taille très rarement en début de croissance, mais se prête facilement à l’art topiaire à mesure qu’il grandit. 

Composition de l’if commun 

La toxicité de l’if commun provient des alcaloïdes présents dans les feuilles et les graines, dont la taxine, la taxicatine et le paclitaxel. 

La taxine est la plus nocive de ces composés chimiques. Son taux de concentration dans l’if varie entre 0,6 % et 2 %. Ce produit regroupe un ensemble d’alcaloïdes propres à l’if commun dont la taxine A, la taxine B et leurs dérivés (2-diactylétaxine A, 1-dioxytaxine B2, isotaxine B). Cette substance a la capacité d’altérer les échanges de calcium et de sodium dans le corps humain et attaque l’appareil digestif. Son ingestion peut immédiatement provoquer un arrêt respiratoire ou cardiaque et conduire à la mort. En outre, elle peut stopper la division cellulaire. Cette propriété s’avère utile dans la lutte contre le cancer, mais sa dangerosité a réduit son usage préventif. 

Les tiges et les feuilles de l’if commun renferment de la taxicatine en infime quantité, soit entre 0,001 et 0,002 %. Il s’agit d’un glucoside ayant une action cardiaque.

Le paclitaxel présent dans la plante est commercialisé sous le nom de Taxol pour le traitement des cancers. Depuis 2013, il est considéré comme un des médicaments essentiels par l’Organisation mondiale de la Santé. Son extraction naturelle était autrefois contraignante. Effectivement, on obtient seulement un gramme de cette substance à partir d’un arbre centenaire, alors qu’il faut six grammes pour prendre en charge un patient. Ainsi, en 1980, les chercheurs de l’Institut de chimie des substances naturelles de France ont trouvé un moyen pour assurer une extraction optimale. Ils ont transformé le 10-DAB (10-désacétyl-baccatine III), un composé organique naturel présent abondamment dans les feuilles de l’if commun, pour obtenir du paclitaxel. 

En même temps, ils ont pu isoler une autre molécule nommée docétaxel par hémisynthèse, qui est beaucoup plus efficace. Cette dernière est aussi utilisée dans la fabrication de médicaments pour le traitement des cancers. Elle est mise en vente sous l’appellation Taxotère.

Propriétés de l’if commun en phytothérapie

Toxicité

La toxicité de l’if commun n’a cessé d’être mentionnée tout au long de son histoire. En effet, toutes ses parties sont dangereuses pour la santé à cause de la présence d’alcaloïdes, sauf son fruit, l’arille rouge. Ces substances chimiques ont été responsables de nombreux cas d’intoxication mortelle marquants relatés dans les écrits scientifiques. Depuis les années soixante, un nombre considérable de cas de suicides dus à l’ingestion d’if a été recensé dans le monde, que ce soit par la consommation directe des feuilles ou par la préparation de décoctions. Dans le monde animal, les herbivores en subissent le plus les conséquences. Des troupeaux entiers peuvent s’intoxiquer, voire mourir, à cause de cette plante. Parmi eux, les chevaux sont particulièrement vulnérables en raison de leur appétence pour l’if commun.

Les feuilles, les graines, l’écorce et la sève peuvent causer un empoisonnement, même au simple toucher. Chez l’Homme, il se manifeste par des troubles nerveux, respiratoires et cardiovasculaires qui peuvent se solder par la mort. Concernant la graine, son ingestion ne présente aucun risque si elle est avalée sans être mâchée. Par contre, si elle est croquée, elle provoque des diarrhées, des vomissements et dans certains cas de légers troubles neurologiques. Ces symptômes apparaissent souvent deux heures après la consommation du fruit.

Les manifestations les plus courantes liées à une intoxication à l’if commun sont : 

  • excitation ;
  • crampes ;
  • hyperventilation ;
  • vertige ;
  • contractions musculaires ;
  • taches cutanées ;
  • étourdissements ;
  • convulsions ;
  • tachycardie suivie d’un ralentissement des battements du cœur ;
  • dilatation des pupilles ;
  • coliques ;
  • hypotension ;
  • diarrhées violentes ;
  • nausées ;
  • douleurs à l’estomac.

Elles conduisent indubitablement vers un coma prolongé et vers la mort.

Médicinales

Malgré leur nocivité, les alcaloïdes de l’if commun trouvent une utilisation dans le domaine médical. Le Taxol et le Taxotère entrent dans la fabrication de médicaments anticancéreux. Le Taxotère, en particulier, est administré dans le traitement de plusieurs types de cancers :

  • cancer du sein ;
  • cancer du poumon non à petites cellules ;
  • cancer de la prostate ;
  • cancer gastrique ;
  • cancer du cou et de la tête ;
  • tumeurs solides. 

Le Taxotère est prescrit dans des situations spécifiques où d’autres options thérapeutiques ont échoué ou ne sont pas appropriées. Dans le traitement du cancer du sein, il est utilisé en association avec d’autres médicaments tels que la doxorubicine, le cyclophosphamide, le trastuzumab ou la capécitabine. Ces combinaisons sont appliquées dans le cadre du traitement adjuvant (après la chirurgie pour réduire les risques de récidive), du traitement du cancer métastatique, ou encore pour les patients présentant une surexpression de la protéine HER2. 

Le Taxotère est également exploité dans le traitement du cancer du poumon non à petites cellules, en particulier lorsque d’autres chimiothérapies ont échoué. Il est administré en monothérapie ou en association avec d’autres médicaments tels que le cisplatine.

Toutefois, la prise de ce médicament doit toujours être effectuée sous la supervision d’un professionnel de la santé. Comme tous les médicaments, il peut présenter des effets secondaires et des contre-indications spécifiques qui doivent être pris en compte.

Usages de l’if commun

L’if commun est une plante aux multiples usages en dépit de sa dangerosité. Son utilisation dans l’armement ainsi que son rôle dans l’horticulture, l’ébénisterie et même l’alimentation en font une espèce à part. 

Du bois et de l’arbre

Au Moyen Âge, le bois d’if était le principal matériau dans la fabrication d’armement, notamment dans la confection d’arbalètes et d’arcs. Sa stabilité, sa durabilité et sa combinaison unique de robustesse et de souplesse en faisaient une matière idéale pour les armes de tir à distance. Le bois d’if se distingue par sa capacité à ne pas se putréfier. Les arcs longs anglais, connus sous le nom de « longbows », fabriqués à partir de ce bois, ont joué un rôle décisif lors de la bataille de Crécy au XIVe siècle. De nos jours, le bois d’if est très prisé des ébénistes et des artisans en raison de sa belle couleur orangé-rougeâtre et de ses qualités acoustiques exceptionnelles. Il trouve des usages dans la fabrication d’instruments de musique, la marqueterie, la sculpture et la fabrication de meubles.

L’if commun a une longue histoire dans le domaine de l’horticulture. On raconte que sa présence dans les cimetières traditionnels près des églises a permis d’éviter son extinction au cours du Moyen Âge. En raison de la facilité à former différentes formes avec l’if, allant des cônes aux figures animales, cette espèce est très appréciée dans l’art topiaire. De nombreuses variétés peuvent être utilisées à titre décoratif. Tels sont le cas de l’if fastigié, se distinguant par son port en colonne étroite, et de l’if doré qui hypnotise par son feuillage étincelant. 

Par ailleurs, les feuilles de l’if sont réputées pour repousser les insectes.

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Du fruit

La pulpe du fruit rouge de l’if commun est comestible si la graine toxique est soigneusement retirée. Elle peut être consommée directement comme dessert, ajoutée dans les salades de fruits ou même transformée en confiture. 

Elle est aussi utilisée pour son action laxative, adoucissante et diurétique.

Précautions de l’if commun

Effets secondaires

Comme avec tout traitement anticancéreux, la prise de médicaments à base des composés d’if commun présente des effets secondaires potentiels. Parmi eux, on compte une perte de cheveux, une inflammation des muqueuses ainsi qu’une réduction du nombre de globules rouges et blancs. Le taxol, en particulier, peut endommager les nerfs périphériques et causer des réactions cutanées et une déformation des ongles. Les experts médicaux pourront fournir des conseils personnalisés et mettre en place des mesures de gestion des effets secondaires, permettant ainsi une utilisation plus sûre de cette approche thérapeutique.

Contre-indications

L’emploi de l’if commun dans le traitement du cancer n’est pas approprié pour tout le monde. Il est déconseillé pour les personnes souffrant d’insuffisance hépatique grave. De même, il est important de prendre en compte les contre-indications spécifiques liées au Taxotère. Celles-ci sont présentées sur le mode d’emploi du médicament.

En général, la manipulation de l’if commun doit être faite avec précaution. Lorsque vous entretenez votre if, pendant la taille ou l’arrosage, portez des gants et un masque pour vous protéger.

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