L’hysope officinale, son origine et son histoire, ses utilisations et vertus en phytothérapie, sa culture et son habitat. 

Dans la culture hébraïque, hyssopus officinalis représente l’humilité, en contraste avec le cèdre qui incarne la majesté. « Salomon a parlé sur les arbres, depuis le cèdre du Liban jusqu’à l’hysope qui sort de la muraille ».

Les deux plantes ont leur symbolisme respectif. Elles s’associent dans le rituel relatif à la guérison du lépreux et dans la loi juive sur la personne atteinte de cette maladie : « Le sacrificateur prendra le bois de cèdre, l’hysope, le cramoisi et l’oiseau vivant ».

Par ailleurs, cet arbuste est signe de la propreté, de la foi et de la régénération morale.

Usages thérapeutiques traditionnels

L’hysope est utilisée à des fins médicinales depuis des milliers d’années. Dans l’Antiquité, les Hébreux lui accordaient une importance particulière en tant que plante sacrée, utilisée lors de cérémonies de purification.

Des praticiens grecs éminents, tels que Galien, Hippocrate et Dioscoride, ont également reconnu les vertus curatives de cette plante. Ces spécialistes la prescrivaient pour traiter diverses maladies des organes de la respiration, notamment la pleurésie et la bronchite.

Pendant le Moyen Âge, cette plante figure aussi parmi les plantes médicinales courantes. Par exemple, sa propriété tonique aide à fluidifier les muqueuses des tubes respiratoires et des voies gastro-intestinales.

Autrefois, les gens prenaient des bains agrémentés de feuilles et de fleurs d’hysope, afin de soulager les sueurs nocturnes ou l’excès de transpiration.

Racines et fruits

Hyssopus officinalis a des racines boisées, ramifiées et dures. Ces caractéristiques rendent la plante robuste. Le fruit est un exemple typique de tétrakène.

Composition et propriétés médicinales

L’hysope officinale comporte différents composés actifs : un principe amer, une huile essentielle, riche en cétones, des triterpènes, des flavonoïdes, un acide-phénol, ainsi que de la choline. Ces éléments contribuent aux natures bénéfiques de l’arbuste.

L’hysope, en tant que plante médicinale, offre une variété d’applications thérapeutiques. Les parties de la plante sont toutes indispensables, grâce à leurs pouvoirs antiseptiques, stomachiques et expectorants. L’huile d’hysope figure dans la liste des additifs compris dans certaines cigarettes.

Vertus et utilisations de la plante hysope officinale en phytothérapie

Vertus

L’hysope officinale est reconnue pour ses multiples bienfaits, notamment ses propriétés antitussives. De plus, elle possède des caractères fébrifuges et sudorifiques. En raison de son effet antispasmodique, elle soulage diverses affections comme l’asthme, la grippe, la fièvre, l’inflammation et les règles douloureuses. En outre, elle peut aider à renforcer le système lymphatique, en lui redonnant de l’énergie. Ses vertus carminatives favorisent l’élimination des gaz et activent les sucs gastriques. Par conséquent, elles dissipent les problèmes liés à la digestion, tels que la dyspepsie et les colites. Enfin, elle possède des pouvoirs cicatrisants.

Utilisation alimentaire

L’hysope est une plante condimentaire largement utilisée en cuisine. Elle offre une senteur agréable et entre dans de nombreuses préparations culinaires, pour les relever et les parfumer. Une fois taries, les feuilles et les fleurs d’hysope servent d’aromates pour assaisonner les huiles et les vinaigrettes. Qu’elle soit fraîche ou séchée, l’hysope officinale, finement hachée, embaume les crudités, les salades, ainsi que les sauces et les soupes. En outre, elle parfume les farces de viandes, notamment le porc, l’oie ou le canard.

Dans la gastronomie du Levant, le lissop constitue un ingrédient de base du zaatar, une spécialité comportant d’herbes et d’épices. La composition de certaines liqueurs, telles que le pastis, l’eau de mélisse et l’absinthe suisse, contient de l’hysope. Elle joue un rôle essentiel dans l’élixir de la Grande-Chartreuse et la bénédictine.

En outre, l’hysope agit comme un agent aromatisant, lors du brassage de la bière.

Usage thérapeutique

Les feuilles et les fleurs séchées entrent dans la réalisation d’une infusion d’hysope. En phytothérapie, celle-ci présente des vertus médicinales contre la toux et certaines affections pulmonaires, notamment les bronchites.

Utilisation horticole

Dans les jardins d’ornement, elle pousse comme plante de rocaille. De plus, elle se prête à être utilisée comme plante pour les toitures végétales. Par ailleurs, la propriété mellifère de l’hysope favorise la production de miel.

Habitat

Cet arbrisseau vient des environnements de type acide et calcaire. Autrefois, l’hysope officinale était couramment cultivée dans les jardins des simples, des prêtres et d’autres personnes vivant au Moyen Âge. Elle a tendance à se développer sur des sols arides ou rocailleux, surtout dans les régions méridionales de la France. Dans tous les cas, elle préfère les emplacements ensoleillés avec un sol bien drainé, bien qu’elle tolère une légère ombre.

Culture

La culture de l’hysope officinale en pleine terre est la plus fréquente. Le terrain nécessite un arrosage léger jusqu’à la germination des graines, puis une aspersion régulière, mais faible, pendant la croissance et en cas de sécheresse.

La multiplication de l’herbe sacrée se fait de différentes manières. La méthode la plus courante est le semis en pépinière, qui est généralement effectué au mois d’avril ou en mai. Un autre mode de propagation consiste à diviser les vieilles touffes ou à effectuer de nouvelles plantations à partir de semences. Les jeunes pousses de l’hysope se développent mieux dans un sol fin et bien nivelé, en plaçant les graines en lignes espacées d’environ 30 cm. Cet arbuste peut pousser par d’autres méthodes de propagation : par bouturage ou par marcottage.

En utilisant un substrat léger et assaini, la culture en pot est faisable. Dans ce cas, la plante nécessite un récipient de grande taille, car les racines de l’hysope ont besoin d’espace. En cas de climat rigoureux, il est conseillé de rentrer les pots pendant l’hiver et de les placer dans un endroit frais et non chauffé.

Entretien

L’hysope est une plante résistante et nécessite peu d’entretien. Au début, le désherbage et le paillage du terreau entre les jeunes germes s’avèrent indispensables. Chaque printemps, l’ajout d’un peu de compost enrichit le sol. Normalement, les plantes se régénèrent après environ quatre ans.