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Gui

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Caractéristiques du Gui

  • Nom : Gui
  • Règne : Plantae
  • Sous-règne : Tracheobionta
  • Division : Magnoliophyta
  • Classe : Magnoliopsida
  • Sous-Classe : Rosidae
  • Ordre : Santalales
  • Famille : Viscaceae
  • Sous-Famille :
  • Genre : Viscum
  • Espèce : Viscum album

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Le gui : son origine, sa description, son histoire, sa signification, ses différents usages en phytothérapie et ses contre-indications.

Le gui est une plante hémiparasite appartenant à la famille des Viscaceae. Bien souvent, son nom évoque des histoires et des légendes en relation avec de nombreuses mythologies. Il est également considéré comme étant une plante porte-bonheur, surtout en considérant ses propriétés médicinales.

Gui : étymologie

Le nom « gui » vient du latin viscum ou viscosus qui signifie colle, glu, englué ou encore gluant. Des mots qui rappellent le caractère visqueux des fruits.

Quant au mot « album » de la dénomination scientifique, il s’agit d’un dérivé du latin alba. Cela signifie blanc et est une référence à la couleur blanche des fruits.

En français, cette plante est aussi appelée gui blanc, gui des feuillus, bois de la Sainte Croix, verquet, vert du pommier, blondeau ou encore bouchon.

En anglais, il est connu sous le nom de « mistletoe ».

Origine et répartition géographique du gui

Le gui est une plante originaire de l’Asie et de l’Europe.

En Europe, il croît principalement dans les plaines, les collines et les montagnes de plus de 1 000 m d’altitude. On le retrouve en nombre important sur tout le territoire scandinave jusqu’à la péninsule Ibérique. Il est aussi présent sur les îles britanniques, en Russie et en Ukraine. En revanche, il se fait rare dans les régions méditerranéennes.

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En Asie, il couvre le Moyen-Orient, plus précisément la Syrie et le Liban, et l’Extrême-Orient (Corée et Japon). On retrouve aussi sa trace en Asie Mineure, au sous-continent indien et à la péninsule indochinoise.

Enfin, le gui se développe dans la région du Caucase ainsi qu’en Afrique du Nord et en Australie.

Gui : description de la plante

Tige et port

Le gui est un sous-arbrisseau dont les tiges se divisent en plusieurs ramifications dès leur base. Les rameaux se séparent en deux et se développent en zigzag de manière à former, dans un premier temps, un éventail. Ensuite, les embranchements prennent diverses directions pour former une grosse boule pouvant atteindre jusqu’à 100 cm de diamètre.

Les tiges de cette plante sont cassantes, de forme arrondie et ont une couleur verte.

Feuillage

Les feuilles du gui sont de forme ovale et disposent chacune d’un limbe traversé par cinq nervures parallèles. Elles sont de couleur verte et gardent cette teinte tout au long de l’année, et ce, même pendant la saison hivernale. D’ailleurs, c’est cette caractéristique, en plus de la touffe qui s’accroche à l’arbre hôte, qui rend le gui facilement reconnaissable par rapport aux autres plantes.

Suçoirs ou haustorium

Le gui ne possède pas de racines. Cependant, il est muni de suçoirs qui lui permettent de s’accrocher à la plante hôte.

On distingue, en premier lieu, l’haustorium primaire qui a la forme d’un cône. Il pénètre le bois profondément à la limite des tissus ligneux. Au fil des mois et des années, quand l’hôte acquerra plus de cernes et d’épaisseur, il gagnera aussi en profondeur.

Pour arriver près du cambium et du liber, il déploiera alors des ramifications latérales appelées cordons corticaux. Ceux-ci vont ensuite émettre des suçoirs secondaires pour obtenir un maximum de couverture.

Fleurs

Comme le gui est une plante dioïque, les fleurs mâles et femelles se trouvent donc sur des pieds différents.

Les mâles sont reconnaissables grâce à leurs quatre tépales disposés en spirales. Ces derniers soutiennent les anthères sans filet qui, à la période de floraison, céderont leur place au pollen. Celui-ci se trouvera alors sur la face interne de la fleur.

Les femelles, quant à elles, se distinguent par leurs quatre tépales et leur ovaire qui se soude directement au réceptacle.

La période de floraison du gui est située entre le mois de mars et le mois d’avril. Quand les fleurs s’ouvrent, elles présentent une couleur jaunâtre.

Fruits

Ce sont les pieds de plantes à fleurs femelles qui produisent les fruits nommés « boules de gui ». Il s’agit plus précisément de fausses baies en forme de poire ou de forme globuleuse.

Leur couleur peut être blanc vitreux ou jaunâtre. Une baie présente un diamètre entre 6 et 10 mm.

Au toucher, les fruits ont une texture à la fois charnue et visqueuse. Cette dernière caractéristique étant due à la présence d’un mucilage appelé viscine sur la pulpe des baies.

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Différentes sous-espèces de gui

Il existe trois sous-variétés de gui, dont :

  • le Viscum album L. subsp. Album que l’on retrouve habituellement sur les feuillus ;
  • le Viscum album L. subsp. abietis (Wiesb.) Abromeit, une sous-espèce qui parasite les sapins pectinés ;
  • le Viscum album L. subsp. austriacum (Wiesb.) Vollm.

Cette dernière variété se fixe aux pins ainsi qu’aux mélèzes se situant à plus de 800 m d’altitude.

Le gui dans les légendes, les histoires et les traditions

Il n’est pas rare de trouver le gui au centre de plusieurs histoires et légendes. De la mythologie nordique aux traditions du  Nouvel An, en passant par les histoires des moines, cette plante a beaucoup à raconter.

Légende des peuples gaulois

Chez les Gaulois, le gui représente la vie perpétuelle. Ceci est dû au fait qu’il affichait toujours une apparence verte, même en étant accroché à un arbre mort.

Ces peuples le considéraient aussi comme une plante sacrée et comme un talisman. D’ailleurs, il était surnommé « celui qui guérit tout ». Il était ainsi utilisé pour :

  • chasser les esprits malveillants ;
  • purifier un lieu ou une âme ;
  • guérir les corps ;
  • communiquer avec l’au-delà ;
  • garantir la fécondité des troupeaux.

Pour préserver les pouvoirs magiques du gui, la cueillette était accompagnée d’une cérémonie religieuse où deux taureaux blancs étaient offerts en sacrifice. Celle-ci était organisée le sixième jour de l’année celtique et se terminait par un grand festin.

Aussi, seuls les druides pouvaient en cueillir avec une serpe en or. Les branches et les touffes coupées doivent ensuite être récupérées dans un grand drap blanc. Le but étant de leur éviter tout contact avec le sol.

Mythologie nordique

La légende la plus populaire qui concerne cette plante est sans nul doute celle se rapportant à la mythologie nordique.

L’histoire se passe en Scandinavie où, par amour pour son fils le dieu Baldr, la déesse Frigg décida de le rendre invincible. Pour ce faire, elle réunit tous les êtres vivants, les pierres, les choses, le métal, le feu, l’eau et les plantes. Elle leur fit jurer de ne jamais s’en prendre à Baldr, fils d’Odin, et de ne jamais le blesser. Cependant, dans la foulée, elle omit de demander au gui de prêter le même serment. En effet, cette plante, avec son apparence inoffensive et son absence de connexion avec la terre, fut complètement négligée par Frigg.

Ayant pris connaissance de cet oubli, le dieu des malices Loki partit à la recherche d’une pousse de gui. Celui-ci, envieux de la popularité du fils d’Odin, confectionna une flèche à partir de la plante. Il s’en servit ensuite pour tuer Baldr.

En apprenant le décès tragique de son fils, Frigg eut le cœur brisé. Elle demanda alors pardon au gui et implora toutes les divinités de redonner la vie à Baldr. En échange de sa ressuscitation, elle s’engagea à embrasser tout être passant au-dessous de la plante. Elle déclara aussi que celle-ci ne pourra plus servir d’arme, et qu’elle ne sera plus jamais mise de côté.

C’est de ce mythe scandinave qu’est née la coutume du baiser échangé sous une branche de gui.

Légende au Pays des Galles

Au Pays des Galles, les trois filles du roi Gwydyr sont promises à trois chevaliers. Avant le départ de ces derniers pour la guerre, les trois couples se rencontrent sous un vieux chêne parasité par du gui. Le but de ces retrouvailles est de leur accorder du temps pour qu’ils puissent échanger des gages d’amour. Cependant, les plumes de paon venant des princesses ne sont pas suffisantes. Pour sceller leur union, elles décidèrent donc de donner aux chevaliers un baiser.

Cette légende galloise serait également à l’origine de la coutume consistant à s’embrasser sous une branche de gui. D’ailleurs, elle est celle que les gens préfèrent, car elle est moins dramatique et plus romantique que le mythe scandinave.

Le gui chez les moines

Le nom vernaculaire « bois de la Sainte Croix » a été attribué par les moines. En effet, selon eux, le gui était un arbre robuste. Cependant, son bois aurait servi à la construction de la croix du Christ, expliquant ainsi sa transformation en plante parasitaire.

Le gui dans la Société théosophique

La Société théosophique, fondée en 1875, accorde au gui de nombreuses significations spirituelles.

Tout d’abord, le gui est un symbole d’unité. Son association avec le solstice d’hiver et les rites druidiques en fait un emblème de réconciliation et de renouveau. Une image qui renforce le message de tolérance et de fraternité véhiculé par cette association internationale.

Pour la Société théosophique, ce parasite est aussi synonyme d’équilibre entre l’Homme et la nature. En effet, il a la particularité de pouvoir se développer sur son hôte tout en étant bénéfique pour les autres espèces environnantes.

Enfin, le gui caractérise l’union entre le monde divin et le monde des humains. Pour expliquer ce fait, la fondatrice de l’association s’appuie sur les explications d’Hislop. Cette dernière peint cette plante hémiparasite comme étant une branche divine sortie d’un arbre terrestre. Une sorte de passerelle entre le physique et le spirituel qui facilite les échanges d’énergie et de connaissances entre les Hommes et les royaumes célestes.

Traditions

Dans la plupart des pays de ce monde, il est de coutume d’échanger un baiser quand vous vous retrouvez sous une touffe de gui.

Cette plante occupe aussi une place importante lors des fêtes de Noël, de fin d’année et du Nouvel An. En effet, il est d’usage d’accrocher quelques branches à la porte d’entrée ou au plafond pendant ces périodes. Le but est de souhaiter à tout le monde une vie longue et prospère.

Le gui dans le langage des fleurs

Dans le langage de fleurs, le gui est un symbole d’invulnérabilité et d’amour triomphant. Cette plante est aussi synonyme de prospérité.

Le gui dans l’art

Les mythes, les histoires et les traditions qui circulent autour du gui ont inspiré plus d’un artiste.

Dans le monde de l’art et de la culture, par exemple, il y a la peinture intitulée « Le Gui ». Il s’agit d’une pièce réalisée par l’artiste Henry-Pierre Troussicot.

Dans le monde du divertissement, on retrouve de nombreuses œuvres qui évoquent cette plante, à savoir :

Le titre « Mistletoe » de Justin Bieber

Cette chanson est issue de l’album « Under the mistletoe ». Elle parle de son espoir d’avoir enfin l’occasion d’embrasser la fille qu’il aime sous le gui.

La série « Teen Wolf »

Le gui y est présenté comme une plante qui possède un pouvoir exceptionnel. Il peut notamment protéger les humains contre des êtres surnaturels et contre des forces maléfiques, en l’occurrence les druides noirs ou encore les loups-garous.

La série de bande dessinée « Astérix »

Cette série raconte l’aventure de deux guerriers gaulois qui protègent leur village contre les attaques de l’armée romaine. Pour y arriver, ils bénéficient du soutien du druide qui leur confectionne une potion magique. La recette de celle-ci est tenue secrète, ce qui est certain, c’est qu’elle contient du gui taillé avec une serpe d’or.

La série Astérix compte plusieurs épisodes adaptés en films et en films d’animation.

Vertus phytothérapeutiques du gui

Depuis l’Antiquité, le gui était déjà réputé pour ses nombreux bienfaits en phytothérapie. Il était notamment indiqué dans l’un des cas suivants :

  • athérosclérose ;
  • hypertension artérielle ;
  • crise épileptique ;
  • ménopause ;
  • stérilité ;
  • troubles nerveux ;
  • crise d’asthme ;
  • maux de tête ;
  • inflammation de la peau ;
  • arthrose et rhumatisme ;
  • troubles digestifs ;
  • affections des voies respiratoires.

En 1921, Rudolf Steiner, père fondateur de l’anthroposophie, avait émis l’idée que cette plante peut aussi traiter le cancer. En effet, le gui contient de la lectine, une substance cytotoxique composée de deux chaînes polypeptidiques nommées A et B. La chaîne A déclenche la mort cellulaire en stoppant l’activité des ribosomes. Quant à la chaîne B, elle a la capacité de se lier aux sucres, entraînant ainsi l’apoptose.

gui-phytotherapie

Gui : forme galénique et mode d’administration en phytothérapie

Injection

Afin d’exploiter la propriété anti-tumorale du gui, plusieurs essais cliniques ont vu le jour en Europe, notamment en Suisse et en Allemagne. Bien que les résultats soient peu concluants, plusieurs études ont quand même permis de fixer le mode d’administration le plus adéquat. Il s’agit ici d’injections sous-cutanées ou intramusculaires.

Il existe plusieurs différents types de préparations injectables à base de gui. Voici quelques exemples qui sont disponibles uniquement sur ordonnance :

  • eurixor ;
  • isorel ;
  • plenosol ;
  • iscar ;
  • lektinol ;
  • helixor ;
  • iscucin ;
  • Abnobaviscum ;
  • vysorel ;
  • Iscador.

Ce dernier est le plus populaire des extraits injectables. Il en existe, d’ailleurs, plusieurs variétés en fonction de la nature de l’arbre hôte sur lequel le gui a été prélevé. La combinaison métallique entre aussi dans les critères de distinction.

Les préparations les plus courantes vendues dans le commerce sont :

  • IscadorM ou Malus : obtenue à partir du gui de pommier ;
  • IscadorP ou Pinus : issue du gui de pins ;
  • IscadorQ ou Quercus : conçue à partir du gui de chêne ;
  • IscadorU ou Ulmus : à base de gui d’ormes.

Vous pouvez aussi trouver des solutions contenant du Cuprum (cuivre métallique) et du Mercurius (mercure).

Le choix de l’injection dépend de la localisation de la tumeur. Concernant la durée de traitement, les thérapeutes préconisent généralement une cure de 14 jours.

À noter qu’actuellement, la vente de ces médicaments injectables n’est autorisée qu’en Suisse et en Allemagne. Dans d’autres pays comme les États-Unis et le Canada, ces extraits de gui ne sont pas encore légaux. En France, seules les préparations injectables à base de Viscum album fermenté sont disponibles en pharmacie et en parapharmacie.

Infusion ou tisane

Selon votre préférence, vous pouvez réaliser une tisane à base de feuilles fraîches ou séchées.

Pour les feuilles fraîches, infusez pendant 10 min 10 g de matières dans 1 000 ml d’eau frémissante. Pour les feuilles séchées, la quantité recommandée est de 1 à 2 cuillères à café à infuser dans 250 ml d’eau.

Buvez 2 à 3 tasses par jour de la tisane de votre choix. Cela permet de soulager les douleurs dues à l’arthrose et au rhumatisme. Cette infusion est aussi efficace pour traiter les troubles des voies respiratoires.

Macérât glycériné de jeune pousse

Cette forme galénique est disponible dans les herboristeries et dans les parapharmacies. L’administration se fait par voie orale après dilution dans un peu d’eau. Il est conseillé de prendre 5 à 15 gouttes par prise, à raison de 1 à 3 prises par jour.

En optant pour une cure de 3 semaines, vous pourrez profiter des vertus hypotensives et cardio-protectrices du gui. Si besoin, vous pouvez la renouveler 3 fois, en observant un arrêt d’une semaine entre chaque période.

Teinture mère

La teinture mère de gui permet de stabiliser la tension artérielle. Elle aide aussi à optimiser les fonctions du système cardiovasculaire en améliorant la circulation sanguine et en réduisant les effets des radicaux libres.

Pour profiter de ces bienfaits, la dose recommandée est de 30 gouttes par prise, à raison de 3 prises par jour. Les gouttes sont à diluer dans un grand verre d’eau ou de jus de fruits.

Macération ou décoction

Portez à ébullition pendant plusieurs minutes 15 à 30 g de feuilles et de rameaux de gui dans 200 ml d’eau. Filtrez, puis laissez refroidir.

Pour traiter les affections de la peau, comme les irritations ou les engelures, appliquez cette solution sur la zone concernée. Pour faciliter la pose, utilisez une compresse ou une gaze stérile.

Gui : toxicité et précautions d’usage en phytothérapie

Contre-indications

L’usage du gui dans un cadre médical est contre-indiqué dans certains cas, notamment durant la grossesse et l’allaitement.

Cette plante n’est pas non plus recommandée chez les personnes souffrant d’hypotension artérielle.

Concernant la préparation à base de gui fermenté, celle-ci est à proscrire si la tumeur est localisée dans la partie cérébrale. Tel est aussi le cas si vous êtes atteint de leucémie ou de lymphomes.

Précautions d’utilisation et effets secondaires

Lors d’une administration par voie sous-cutanée ou intramusculaire, une inflammation localisée au niveau de la zone d’injection a été rapportée. Chez d’autres patients, d’autres symptômes supplémentaires ont été constatés, comme de violents frissons, des maux de tête et de la fièvre.

Pour toutes les formes galéniques, il est recommandé de toujours respecter les doses prescrites. En effet, le surdosage peut entraîner des convulsions, une augmentation significative de la pression artérielle ainsi qu’une diminution du rythme cardiaque. Dans d’autres cas, une ingestion d’une quantité élevée peut même provoquer un avortement, un coma, voire la mort.

Pour les préparations achetées auprès des herboristeries, il est conseillé de toujours lire la notice avant toute prise. En effet, les contre-indications des produits varient en fonction du laboratoire producteur.

Toxicité

En phytothérapie, seuls les feuilles, les rameaux et les jeunes pousses sont utilisables. En effet, les fleurs et les fruits sont toxiques. Leur consommation peut, notamment, causer de la diarrhée ainsi que des vomissements.

Interactions médicamenteuses

Les préparations à base de gui sont déconseillées si vous prenez déjà des médicaments hypotenseurs. Ceci est aussi valable si vous suivez un traitement à effet immunosuppresseur. En effet, cette plante peut contrer les actions de ce type de médication.

Le gui dans l’écosystème

Le gui est une plante hémiparasite. Sa survie et sa croissance ne dépendent donc pas entièrement de son hôte. En effet, il renferme de la chlorophylle. Il a également la capacité de synthétiser lui-même ses propres nutriments comme les protéines ou encore le sucre. Tout cela n’est, cependant, pas suffisant, et il a besoin des ressources de son hôte en sus. De ce dernier, il puise ainsi des sels minéraux ainsi que de la sève.

À propos de l’arbre hôte

Le gui parasite compte plus d’une centaine d’espèces de plantes. Il est communément retrouvé sur les arbres à feuilles comme le pommier, l’amandier, l’aubépine, le robinier, le saule, le peuplier, le sorbier et le tilleul.

Il est aussi présent, bien que rarement, sur les :

  • érables ;
  • poiriers ;
  • noisetiers ;
  • châtaigniers ;
  • cerisiers ;
  • charmes ;
  • frênes ;
  • noyers ;
  • micocouliers.

Cette plante parasite ne colonise jamais les platanes et les hêtres. Cependant, il y a une exception pour les chênes et les ormes.

Développement et croissance

La multiplication du gui est assurée par des espèces animales. Il s’agit plus précisément des oiseaux passereaux de la famille des Turdidae. Ceux-ci se chargent de la dispersion des graines.

La grive draine, aussi appelée grive viscivore, mange principalement des fruits de gui. Les graines, qu’elle ne digère pas, sont rejetées via ses fientes.

Les fauvettes à tête noire ne mangent que les pulpes des baies. Elles laissent ensuite les graines collées sur les branches de l’hôte.

Les sittelles et les mésanges récupèrent les graines abandonnées par les fauvettes à tête noire. Celles qui ne sont pas dévorées par ces deux passereaux et qui demeurent collées à un arbre vont germer. On remarquera alors l’apparition d’un ou de deux embryons qui se présentent sous la forme de petites excroissances vertes.

Les plantules possèdent des réserves de minéraux qui leur permettent de rester autonomes pendant un certain temps. Cependant, il arrive que leurs suçoirs ne parviennent pas à percer l’écorce de l’hôte, rendant ainsi l’accès à la sève difficile. Dans ce cas, elles finissent par s’assécher.

Dans le cas où elles survivent, la pollinisation du gui est faite par les insectes.

Intérêts

Bien qu’il soit présenté comme étant un parasite, le gui profite énormément à de nombreuses espèces de notre écosystème.

Tout d’abord, il fait partie de l’alimentation de certains animaux. Chez les volatiles de la famille des Turdidae, il constitue leur principale nourriture, surtout durant la saison hivernale. Chez les bestiaux, il vient en complément des fourrages lors des périodes où ceux-ci sont les moins abondants. D’ailleurs, les feuilles de cette plante ont la réputation de favoriser la montée de lait chez les chèvres et les vaches.

Ensuite, le gui constitue le domicile principal de l’Agrilus viscivorus ou de l’agrile de gui. Il s’agit d’un insecte coléoptère appartenant à la famille des Buprestidae. Il se distingue grâce à son corps qui arbore un reflet métallique. À noter que depuis l’année 2005, cette espèce a été déclarée en danger suite à la coupe de vieux vergers.

Répercussions

En tant que plante parasite, le gui constitue une nuisance pour son hôte. Il provoque notamment chez ce dernier :

  • un affaiblissement caractérisé par un ralentissement significatif de la croissance de l’arbre, tant au niveau de la hauteur qu’au niveau du diamètre ;
  • une altération de la qualité du bois grâce à la présence des traces des suçoirs ;
  • une diminution de la production des fruits, notamment chez les pommiers ;
  • un dessèchement des parties de l’arbre se trouvant aux alentours du point de fixation du parasite.

La présence de gui sur un arbre favorise aussi les attaques des champignons et des autres insectes nuisibles. Un phénomène qui accélère le dépérissement de l’hôte.

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Menaces

Comme la majorité des espèces constituant la faune et la flore, le réchauffement climatique constitue aujourd’hui le principal ennemi du gui. En effet, ce parasite extrait la sève de son hôte en ayant recours au processus d’évapotranspiration. Un mécanisme qui le rend vulnérable en cas de sécheresse, de manque d’eau et de maladie de l’hôte. Ces perturbations entraînent alors une mauvaise condition de développement du gui, ce qui, à terme, finira par le tuer.

Il convient de noter que contrairement à ce que l’on pense, la disparition du gui est loin d’être salutaire et bénéfique. En effet, sa présence apporte de l’équilibre dans l’environnement. Il fournit notamment le gîte et le couvert à la population animale, surtout pendant les rudes saisons.

Chez les espèces végétales, il contribue au maintien de la fraîcheur des végétations environnantes grâce à sa forte teneur en eau. Une caractéristique qui profite aussi aux petits oiseaux, surtout pendant les périodes de fortes chaleurs.

Comment lutter contre le gui ?

En France, le gui est parfois déclaré comme étant une espèce nuisible. Dans ce cas, les autorités peuvent ordonner via un arrêté préfectoral la destruction des plantes. Cette éradication est souvent faite de manière localisée, en fonction de la quantité et du degré de nuisance de gui. Aussi, elle est à réaliser sur une période de temps limitée.

Pour lutter contre le gui, ci-dessous les différentes options possibles :

  1. Couper la touffe à sa base avec une serpe ou un sécateur.
  2. Sectionner les branches infestées en laissant une distance assez grande entre le point de fixation du gui et le point de taillage. Cette solution n’est envisageable qu’à la seule condition que l’embranchement parasité ne soit pas essentiel à la survie de l’hôte.
  3. Creuser l’écorce de l’arbre après avoir coupé la touffe de manière à pouvoir enlever les suçoirs et les cordons corticaux. Une fois ceux-ci éliminés, il est conseillé de procéder à une cautérisation de la plaie pour éviter toute infection.

Lors de l’un de ces procédés, il est recommandé de bien vous protéger afin de prévenir d’éventuelles blessures et intoxications. Pour cela, le port de gants est plus que conseillé.

À noter qu’aujourd’hui, il n’existe encore aucune option d’éradication chimique comme l’injection d’herbicides à travers le réseau de sève de l’hôte.

Concernant les mesures de prévention, celle envisagée consiste actuellement à privilégier la culture des cultivars les plus résistants. Pour reconnaître ces derniers, on se réfère à la composition chimique qui affiche un fort taux de flavonoïdes et de polyphénols. Cependant, cette option reste à étudier. En effet, il est fort probable que le gui, en tant que parasite, soit capable de s’adapter à cette condition. Une situation qui entraînera alors une coévolution des deux espèces.

Autres utilisations du gui

Du gui à la glu

À partir du gui, il est possible de réaliser de la glu.

Pour ce faire, la première étape consiste à plonger les fruits dans de l’eau et de porter à ébullition. Ensuite, broyer le tout à l’aide d’un pilon et d’un mortier, et filtrer afin de récupérer la liqueur qui en découle.

Cette préparation, d’une texture à la fois fine et collante, est aussi appelée glu des oiseleurs. En effet, elle est habituellement utilisée pour piéger les oiseaux. Elle présente également une propriété émolliente, ce qui la rend efficace dans le traitement de la goutte. Pour cela, il suffit de l’appliquer sur la zone douloureuse pour atténuer les sensations d’élancement et de tiraillement.

Outre les baies, il est aussi possible de fabriquer de la glu à partir des écorces du gui. Pour ce faire :

  1. Mettez les écorces dans un pot, puis placez-le dans un lieu humide pendant 8 à 10 jours ;
  2. Une fois pourries, pilez-les de manière à former une bouillie ;
  3. Transvasez cette dernière dans une terrine et rajoutez-y régulièrement de l’eau de source fraîche ;
  4. N’oubliez pas de bien remuer le mélange avec un bâton.

Vous saurez que la glu est prête quand la préparation se prendra à la spatule quand vous la remuez. Avant de l’utiliser, il est quand même conseillé de la passer dans l’eau pour la nettoyer. Cela permet d’enlever les résidus d’écorce.

Le gui en décoration

Au-delà de son rôle dans l’équilibre environnemental et de ses vertus thérapeutiques, le gui est aussi une plante ornementale. Il est le plus souvent utilisé pour réaliser des décorations faites maison pour les réveillons de Noël et du Nouvel An.

« Kissing ball »

La tradition consistant à s’embrasser sous le gui est une coutume courante lors des fêtes de Noël et de fin d’année. Cependant, pour que l’échange de baiser ait lieu, il vous faut un gui à accrocher quelque part dans la maison.

Pour ajouter une touche de personnalité et d’originalité à votre décoration intérieure, fabriquez vous-même votre « kissing ball ». Pour cela, rien de plus simple ! Rassemblez plusieurs rameaux de gui et taillez-les de manière à ce qu’ils prennent la forme d’une boule. Ensuite, fixez les branches à leur base en utilisant un ruban. Le choix de ce dernier est crucial. En effet, c’est cet élément qui va mettre en valeur le thème de votre déco intérieure.

Ainsi, pour un intérieur simple et rustique, vous pouvez choisir une simple ficelle en fibre naturelle. Agrémentez ensuite d’un ruban en satin blanc.

Si votre décoration met en avant toutes les spécificités de Noël, les rubans en satin coloré constituent une bonne option. Le rouge ou le doré sont, par exemple, des couleurs en adéquation avec le thème des réveillons. Vous pouvez même oser les motifs pailletés si vous le souhaitez.

Une fois cette étape terminée, accrochez votre boule de gui à l’endroit que vous avez choisi. À noter que ce « kissing ball » a aussi sa place sur les portes et les fenêtres de la maison. Selon la tradition, il s’agit là d’une promesse d’une année abondante et prospère.

Couronne de gui

Pour réaliser votre couronne de gui, vous avez besoin :

  • D’une bobine de fil de fer ;
  • De branches de gui ;
  • De rameaux de saison comme le pin, le houx ou la fougère (facultatif) ;
  • De quelques guirlandes de pompons aux couleurs de votre choix ;
  • D’un spray doré, argenté ou pailleté (facultatif).

Commencez par constituer la base de la couronne en réalisant un cercle avec le premier matériel de la liste.

Accrochez ensuite les branches et les rameaux en les adaptant à la forme du cerceau. Si vous avez opté pour différents types de feuillages, alternez-les pour un meilleur rendu. Utilisez du fil de fer pour la fixation. Aussi, assurez-vous de bien sécuriser les extrémités du fil afin d’éviter les blessures lors de la manipulation.

En guise d’ornement, ajoutez les guirlandes de pompons en les enroulant autour de la couronne. Vous pouvez également mettre d’autres éléments comme des pommes de pin ou des boules de Noël.

Terminez cette session de bricolage avec une légère touche de spray de la couleur de votre choix. Il ne vous reste maintenant qu’à trouver l’endroit idéal où arborer votre belle couronne.

Des luminaires en gui

Décorez vos bougies avec des jeunes branches de gui. Agencez-les de façon à couvrir entièrement le contenant, puis fixez le tout en enroulant un ruban autour. Placées sur la cheminée, ces bougies sublimeront votre intérieur.

Une autre idée de décoration consiste à réaliser une guirlande lumineuse. Pour ce faire, munissez-vous :

  • D’un cintre ;
  • D’une guirlande LED ;
  • De rameaux de gui ;
  • D’un ruban ou d’un fil en tissu coloré.

Déformez le cintre afin que la partie en forme de triangle prenne une forme ronde. Au niveau de la partie inférieure du cercle, fixez le gui avec un ruban ou un fil de tissu. Complétez ensuite le reste du cerceau avec la guirlande en LED.

Vous pouvez placer cette guirlande lumineuse dans votre chambre à coucher. Pendant les soirées cocooning, par exemple, elle sera parfaite pour vous permettre de plonger dans une ambiance apaisante et tamisée.

Vous pouvez également en fabriquer 2 à 3 pièces, que vous attacherez à du bois flotté. Déposez ensuite le tout sur un pan de mur du salon ou de la salle à manger.

Plante d’ornement

Dans une bouteille recyclée, une dame-jeanne ou un vase, déposez un fond d’eau ainsi que quelques rameaux de gui. Vous pouvez ensuite installer le tout sur la place qui vous convient le mieux. On suggère, entre autres : le coin d’une pièce, le couloir d’entrée ou le centre de la table basse du salon.

En revanche, il est déconseillé d’en mettre sur la table de la salle à manger, ou même dans la cuisine. En effet, du fait de la toxicité de certaines parties de la plante, il est préférable de l’éloigner des aliments.

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