Caractéristiques de la Grande ortie
- Nom :Grande ortie
- Règne : Plantae
- Sous-règne :–
- Division : –
- Classe :Magnoliopsida
- Sous-Classe :–
- Ordre :Urticales
- Sous-Ordre : –
- Famille :Urticaceae
- Sous-Famille :–
- Genre :Urtica
- Espèce :Urtica dioica
La grande ortie, de nom scientifique Urtica dioica, est une plante de la famille des Urticacées. Elle est connue pour être piquante et urticante. À cause de ses caractéristiques, elle est souvent peu appréciée. Certaines personnes la considèrent même comme une mauvaise herbe. Néanmoins, cette espèce a beaucoup à offrir. Ses vertus phytothérapeutiques sont valorisées depuis des millénaires. Elle est aussi utile dans le domaine agronomique.
La grande ortie est exploitée depuis les temps les plus anciens. Son histoire est surtout liée à l’évolution de ses utilisations médicinales. Elle retrace également les usages traditionnels et artisanaux de la plante.
Durant la Préhistoire, l’Urtica dioica était déjà utilisée à des fins thérapeutiques. Ses vertus sont prônées par la médecine ayurvédique, en Inde. De même, elle contribuait au traitement de certaines maladies vétérinaires.
Pendant l’Antiquité, l’action hémostatique de cette espèce végétale a été mise en lumière. Vers le 1ᵉʳ siècle, le médecin grec Dioscoride employait les feuilles de l’Urtica dioica pour désinfecter les plaies infectées, gangréneuses et suppurées. Par ailleurs, elles étaient indiquées contre les morsures rabiques. Ce botaniste et pharmacologue grec préconisait également la plante pour pallier les problèmes menstruels, comme la métrorragie et l’aménorrhée, ainsi que les saignements de nez.
Outre les vertus des feuilles, Dioscoride a découvert les propriétés expectorantes et aphrodisiaques des graines de la grande ortie. Celles-ci, mélangées à des raisins secs, ont servi à la fabrication d’un vin officinal.
Vers le XIIe siècle, l’utilisation de l’Urtica dioica, plus précisément de ses graines,s’est étendue au traitement des douleurs gastriques. Les médecins du Moyen Âge s’en servaient pour soigner une variété de maladies. Ils utilisaient différentes parties de la plante comme les graines, le suc et les racines.
Le jus de grande ortie a été utilisé pour la première fois vers le XVIe siècle. Il était prescrit comme antiseptique pour nettoyer les blessures ou pour venir à bout des affections cutanées. Au XVIIIe siècle, cette même plante constituait un remède garanti contre les hémorragies et les crachats sanguinolents. D’autres effets ont été découverts par la suite, tels que ses propriétés dépuratives, antidiabétiques, antidiarrhéiques et astringentes.
Les urtications provoquées volontairement sur le corps par les piqûres de la grande ortie étaient bénéfiques pour soulager les rhumatismes. Elles étaient recommandées pour leur action vasoconstrictrice. Cette réaction était aussi utile en cas de paralysie, de coma ou de léthargie. Au XIXe siècle, l’Urtica dioica intègre le Codex de la Pharmacopée française. Par la suite, des études phytochimiques ont été réalisées pour confirmer les propriétés de la plante qui étaient valorisées par la médecine traditionnelle. À cette issue, ses principes actifs ont été mis en évidence.
En 2022, les recherches accomplies sur la grande ortie ont révélé des résultats prometteurs dans le traitement de la sciatique. Elles ont permis de mettre en avant l’efficacité de cette plante contre les venins de serpent. Elle participe à la purification du sang dans le cadre d’un traitement contre le cancer ou d’autres troubles de la santé. Grâce à ses vertus, elle possède un fort potentiel pour favoriser le bien-être et pour se prémunir de différentes pathologies.
La fibre d’ortie a été extraite depuis 90 000 ans. Des textiles confectionnés à base de cette matière, datant d’au moins 2 800 ans, sont visibles au Danemark. Leur qualité rappelle celle de la soie, bien qu’ils soient plus abordables.
Durant la Première Guerre mondiale, une société de production de fibres d’ortie a été créée en Allemagne. Au terme de la fabrication de ce produit, les résidus servaient à nourrir les animaux et étaient exploités par les industries papetières. De même, ils étaient employés pour la teinture. Aujourd’hui, la fibre d’ortie est toujours utilisée, notamment pour envelopper les fromages durant l’affinage.
Selon les traditions locales, l’ortie symbolisait la cruauté. Elle était donnée aux personnes que l’on n’appréciait pas. Cependant, cette plante représente aussi la luxure. Vers le XIXe siècle, elle était connue pour avoir des pouvoirs protecteurs contre les mauvais sorts, les esprits maléfiques et la foudre.
En 2010, l’urtication fut employée pour punir les criminels en Équateur. Ces derniers étaient fouettés avec la grande ortie, puis aspergés d’eau froide.
Le nom du genre Urtica vient du latin úrere ou uro, et se traduit en français par « brûler ». Il fait référence à la sensation produite par le contact avec les feuilles piquantes. Le nom spécifique dioica, signifiant « dioïque », caractérise la plante qui ne porte que des fleurs mâles ou des fleurs femelles sur un même pied.
Dans le jargon populaire, la grande ortie est connue sous le nom d’ortie commune. Elle peut également être appelée ortie dioïque, ortie piquante.
La grande ortie est une herbacée vivace caractérisée par la présence de poils urticants sur ses différentes parties. Ces derniers sont visibles sur la plupart des sous-espèces de cette plante.
L’ortie piquante peut atteindre environ 3 m de hauteur. Toutefois, la taille de la plupart des spécimens est comprise entre 90 cm et 2 m.
À la base, la grande ortie présente de longs rhizomes lui permettant de devenir facilement invasive. Ils sont munis de nombreuses racines adventives, particulièrement fines.
Les tiges sont dressées et présentent une section quadrangulaire. Elles ne comportent normalement aucune ramification. Cependant, après avoir été taillées, elles donnent naissance à des rejets latéraux.
Les feuilles de l’Urtica dioica sont opposées, de forme ovale à lancéolée, et de couleur vert foncé. Elles présentent des bords dentés. Les cellules épidermiques abritent de longs cystolithes (cristaux de carbonate de calcium). Ils sont caractéristiques des espèces de la famille des Urticacées.
La grande ortie est dioïque, les fleurs mâles et femelles sont visibles sur des individus différents. Les premières sont disposées en grappes dressées, tandis que les grappes femelles sont tombantes.
Les fleurs mâles comptent quatre tépales et quatre étamines. Initialement recourbées dans le bouton, ces dernières s’allongent en se développant. Ce redressement favorise la pollinisation. Celle-ci peut aussi se faire par le biais des insectes.
Les fleurs femelles sont munies de deux gros tépales qui enferment l’ovaire uniloculaire. Elles sont formées par deux petits tépales extérieurs.
La grande ortie porte des fruits secs indéhiscents. Disposés en grappe, ils se présentent chacun sous la forme d’un akène ovoïde. Ils sont de couleur verte, puis ils brunissent en mûrissant. À l’intérieur de chaque fruit se trouve une graine. Celle-ci est munie d’un endosperme charnu.
Chez la grande ortie, les dards urticants constituent des moyens de défense contre les animaux brouteurs et les agressions mécaniques. Plus les plantes sont soumises à ces menaces, plus la densité des piquants augmente. Celles qui ne sont pas exposées à ces pressions auront tendance à présenter moins de piquants.
Les poils sont situés sur les différentes parties de la plante : de la tige jusqu’aux feuilles, et même au niveau des fleurs. Ils sont de trois types :
Ces poils sont inégalement répartis. Ils sont moins présents à la base de la tige. Il en est de même au niveau des nœuds et de la face supérieure des feuilles. Ils pointent généralement vers le haut. Au toucher, les poils urticants se détachent. Ils s’enfoncent au niveau de la peau, comme une aiguille, et diffusent des produits alcalins. Cette piqûre est douloureuse et induit une paresthésie ou un trouble de la sensibilité.
L’ortie commune peut être confondue avec d’autres espèces d’Urticacées à cause de la présence de piquants. Par ailleurs, cette dénomination est utilisée à tort pour désigner d’autres plantes de cette même catégorie, mais appartenant à un autre genre.
Au visuel, la grande ortie ressemble de près au lamier blanc. Ce dernier est même appelé l’ortie blanche. Il se distingue par ses fleurs blanches et son odeur musquée.
Les sous-espèces et variétés
L’U. dioica compte 7 sous-espèces, dont les plus courantes sont :
Cette plante possède quatre variétés : var. glabrata, var. hispida, var. holosericea et var. sarmatica.
La grande ortie est originaire d’Europe et abonde dans la région du Nord. Elle est aussi indigène en Afrique du Nord et en Asie de l’Ouest. La plante a ensuite été introduite dans différents pays du monde, notamment en Amérique du Nord. Elle est présente au Canada et aux États-Unis ainsi que dans le nord du Mexique. Par ailleurs, l’ortie européenne (var. dioica) est naturalisée en Amérique du Nord, en Amérique du Sud et en Australie.
Sur le territoire européen, la grande ortie pousse pratiquement là où les hommes se sont installés. Les déchets humains et animaux ont permis sa croissance. La présence de cette espèce permet donc de reconnaître les sites autrefois habités. Elle témoigne de la fertilité des sols. Cependant, elle peut indiquer une pollution à l’oxyde de fer.
L’Urtica dioica préfère les régions tempérées. En France, elle peut croître dans des zones de basse et de haute altitude allant de 0 à 2 400 m. Son habitat est très varié, mais en général, elle pousse sur des sols riches en azote. Cette espèce végétale colonise les environnements humides, les prairies et les décombres. Photosensible, elle supporte des conditions d’exposition variables.
L’Urtica dioica détient une importance écologique. De nombreux insectes sont dits inféodés à la plante : ils ne peuvent survivre sans la présence de cette dernière. Elle sert de nourriture aux larves de plusieurs espèces de papillons comme la petite tortue (Aglais urticae), la virgule ou le comma (Hesperia comma) ainsi que le paon-du-jour (Aglais io). Elle est aussi nourricière de larves de quelques papillons nocturnes. Les racines de la grande ortie sont mangées par les larves de la teigne fantôme (Hepialus humuli). Elle est une plante hôte pour le Phoma herbarum, un champignon pathogène.
Un bon nombre d’insectes sont liés à la grande ortie et portent même son nom vernaculaire ou scientifique. Les exemples les plus courants sont l’apion de l’ortie, le charançon de l’ortie et la mouche mineuse de l’ortie. Outre l’Aglais urticae (la petite tortue), le Dasineura urticae (un diptère) est une autre espèce dont la dénomination scientifique fait référence à l’ortie commune.
La grande ortie est une espèce rustique. Pour une croissance optimale, elle requiert un sol riche en azote, humide et bien drainé. Le pH du substrat doit idéalement être compris entre 6 et 7. Cette plante nécessite également une exposition en plein soleil. Néanmoins, elle peut survivre dans un milieu ombragé.
Bien avant la culture de l’ortie, le terrain doit être labouré et débarrassé des mauvaises herbes. L’apport en engrais verts (des légumineuses, par exemple) est indiqué pour enrichir et pour assainir le sol. Ils sont à privilégier en raison de leur capacité à fixer l’azote atmosphérique. Ce dernier constitue un nutriment essentiel pour garantir le bon développement de la grande ortie.
L’Urtica dioica peut se multiplier suivant trois modes de culture : le semis, la transplantation et la division.
La période idéale pour le semis en extérieur se situe en automne ou au printemps. Il se fait sur un sol meuble et fin. La densité de graines indiquée est de 6 kg par hectare, à adapter suivant la superficie du terrain. Dans ce cadre, les rangs seront espacés de 30 cm à 50 cm suivant que la mise en terre se déroule en automne ou au printemps. Pour une première culture, le semis n’est pas recommandé. D’une part, il en résultera une couverture végétale incomplète. Toutefois, le problème peut être résolu en recouvrant le lit de semence avec une feuille transparente perforée. Cette dernière contribue à la germination des graines. D’autre part, les mauvaises herbes pourront facilement envahir le sol bien avant que les plants n’aient le temps de croître. Le développement de ces derniers étant relativement lent.
La transplantation nécessite une prégermination des graines. Celles-ci sont ensuite semées en pépinière ou en serre au printemps. Lorsque les jeunes plants atteignent 10 à 15 cm de hauteur, ils peuvent être transplantés sur un terrain bien humidifié. Dans ces conditions d’implantation, les spécimens les plus hauts sont ceux qui se développent mieux.
Lors du repiquage, un espacement de 30 à 45 cm est à garder entre chaque plant. Entre les rangs, la distance idéale est de 75 à 90 cm. Ces chiffres sont donnés à titre indicatif, mais l’idée est d’offrir aux plantes un espace suffisant pour qu’elles puissent s’épanouir. Autrement, les rendements peuvent en pâtir.
Cette technique de multiplication végétative se fait à partir de tiges, munies de deux feuilles, coupées de la plante mère. Elles sont cultivées en pépinière au printemps, lorsque le plant est encore jeune, ou bien en automne quand il est en dormance.
Un arrosage régulier est suggéré pour assurer la croissance de la grande ortie. Il est d’autant plus indispensable durant les périodes de sécheresse. Toutefois, le sol ne doit pas être détrempé.
Suivant le niveau de fertilité du sol, un apport en compost ou en fumier de poulets peut être requis. Durant les années suivantes, une application foliaire de purin d’ortie est envisageable, car elle favorise la reprise.
En plus de l’arrosage et de la fertilisation, le désherbage est de rigueur pour produire des orties de bonne qualité. Il est indiqué pour faciliter la récolte.
Pour récolter la grande ortie sans se faire piquer, le mieux serait de s’équiper de gants. Pour les cueillir à mains nues, il faut veiller à ne pas casser les dards. Ceux-ci sont généralement absents sur la partie supérieure des feuilles. Il est conseillé de ne prendre que les feuilles qui se trouvent dans la partie apicale. Ainsi, les risques de toucher les piquants se trouvant sur les parties basses de la plante sont réduits. Une autre technique consiste à saisir la tige en parallèle au sens de pousse des poils urticants. Cela évite le contact direct avec les pointes.
Une fois les feuilles et les tiges cueillies, elles doivent être frottées entre elles pour en éliminer les poils. Elles peuvent ensuite être utilisées à des fins médicinales, en cuisine, en élevage ou en agriculture.
Les feuilles de la grande ortie sont les plus utilisées en phytothérapie. Elles sont riches en nutriments et en principes actifs.
Les feuilles de l’Urtica dioica contiennent 18 acides aminés essentiels dont 8 ne sont pas synthétisés par l’organisme. Elles constituent ainsi un aliment nutritionnel pour les végétariens. De plus, elles fournissent deux fois plus de fer que la viande de bœuf.
Ces feuilles sont aussi composées d’acides gras et de minéraux comme le calcium, le magnésium et le potassium. Les flavonoïdes, tels que la quercétine, le kaempférol, l’acide caféique et les coumarines, figurent parmi les composants principaux de cette plante. Ils offrent un effet antioxydant qui renforce les défenses immunitaires. Par ailleurs, ces composés permettent de contrer l’action des radicaux libres. Ils constituent des analgésiques bénéfiques en cas de douleurs.
Les feuilles de l’ortie commune sont des sources notables de vitamines A, B, E et K. De même, la teneur en vitamine C qui y est relevée est six fois supérieure à celle contenue dans l’orange. Ces feuilles contiennent différents pigments, essentiellement des caroténoïdes. Elles renferment une grande quantité de chlorophylle. La concentration retenue est de 4,8 mg/g.
Le tableau suivant résume les valeurs nutritionnelles des feuilles de la grande ortie :
Pour 100 g d’ortie | % des besoins nutritionnels journaliers | |
Énergie | 82 kcal | |
Eau | 80 g | |
Calcium | 630 mg | 60 |
Magnésium | 57 mg | 16,67 |
Fer | 7,8 mg | |
Manganèse | 800 µg | |
Glucides | 9 g | |
Lipides | 1 g | |
Protéines | 8 g | |
Matières grasses | 3,9 g | |
Fibres | 23 g | |
Vitamines C | 333 mg |
En plus de procurer une large gamme de nutriments utiles à l’organisme, l’U. dioica a l’avantage d’associer des minéraux complémentaires. Les feuilles contiennent du bore, un fixateur du calcium. La vitamine C contribue à l’assimilation du fer dans le corps. La silice facilite la fixation des nutriments présents dans la plante. Cela permet de garantir l’efficacité de son utilisation dans un contexte phytothérapeutique. Du fait de la composition de ses feuilles, la grande ortie est considérée comme un superaliment. Contrairement à d’autres plantes classées dans cette catégorie, elle est beaucoup plus économique. Sa culture étant simple, il est facile d’en avoir à portée de main.
Les feuilles de la grande ortie peuvent être consommées fraîches. Dans ce cas, elles sont transformées en jus ou dédiées à un usage externe. Elles servent aussi à la préparation d’infusion et de teinture. Séchées, les feuilles sont réduites en poudre avant d’être utilisées.
Pour préparer de la tisane aux orties, vous avez besoin d’une cuillère à café d’un mélange de feuilles fraîches et séchées. Le tout est à infuser dans une tasse d’eau chaude (environ 200 ml) pendant 5 à 10 min.
Les feuilles fraîches sont utilisées pour préparer des smoothies. En alternative au jus, cette boisson est plus gourmande grâce à l’ajout de lait et de yaourt.
En outre, les feuilles d’Urtica dioica sont transformées en extrait liquide ou en extrait sec. Le produit obtenu est ensuite incorporé à des onguents, des crèmes, des pommades ou des compléments alimentaires. Ces derniers sont prisés pour leur teneur élevée en calcium.
Les feuilles d’ortie sont appréciées en cuisine. Elles sont mises à l’honneur dans différentes recettes telles que le riz aux légumes sautés et aux orties. Elles peuvent être mélangées à une omelette classique, à un plat de lasagne ou à une quiche. Pareillement, vous pouvez les utiliser dans des préparations sucrées.
En raison de sa richesse en nutriments et en principes actifs, la grande ortie est recommandée pour compléter les traitements de différents maux.
Cette propriété est attribuée à la forme SIPF (Suspension Intégrale de Plantes Fraîches) de l’Urtica dioica. En cas d’affaiblissement, de fatigue persistante ou passagère, celle-ci aide le corps à se fortifier et à retrouver du tonus de manière progressive. Cette action s’explique par la fonction antioxydante de la plante et par son soutien au système immunitaire.
La tisane d’ortie possède un effet inhibiteur sur la glycémie : elle participe à la réduction du taux de sucre dans le sang. Elle est également préconisée pour soulager les problèmes de miction, notamment ceux causés par une hypertrophie de la prostate.
Grâce à son effet dépuratif, cette plante favorise le nettoyage interne de l’organisme. En cas de constipation ou de congestion, la grande ortie constitue un remède naturel de choix.
Les préparations phytothérapeutiques à base d’Urtica dioica agissent sur la pression artérielle. Toutefois, leurs effets sont légers et ne sont pas suffisants pour lutter contre l’hypertension et les autres problèmes liés au système cardiaque.
Riche en fer, cette plante est utile pour un rétablissement rapide après une anémie ou une asthénie. Elle aide à corriger la baisse de la concentration. Il en est de même lorsque le taux d’hémoglobine connaît une diminution anormale.
Le jus d’ortie frais est indiqué chez les personnes sujettes à des saignements importants ou à des flux menstruels abondants. Son effet hémostatique contribue à réduire les pertes de sang.
L’ortie est recommandée en cas d’allergies saisonnières ou de rhinites. Dans ce cadre, une cure de trois semaines est recommandée. Cette précaution permet de se prémunir des infections éventuelles. La plante peut également être utilisée pour apaiser les symptômes de l’asthme. À cet effet, elle est consommée seule ou mélangée avec du chou palmiste noir.
L’Urtica dioica constitue un remède naturel efficace en cas de maladies infectieuses touchant les voies respiratoires, du fait de ses vertus expectorantes.
L’extrait hydroalcoolique de grande ortie possède des propriétés antalgiques, sollicitées lors des crises de gouttes ou de rhumatisme. Cette substance agit contre la sécrétion des molécules responsables des inflammations.
Dans ce contexte, l’action de la grande ortie est préventive. En favorisant la satiété, elle limite les fringales. Prise avant les repas, une tisane à base de cette plante constitue un coupe-faim naturel. Ceux qui suivent un régime amincissant peuvent en profiter. En outre, elle permet de pallier les carences nutritionnelles.
La consommation d’ortie permet de pallier la dépression et l’anxiété, des troubles sont souvent liés à l’obésité. Elle offre ainsi un double avantage pour lutter contre le surpoids.
Chez la femme allaitante, l’utilisation de la grande ortie est bénéfique sur la lactation. Elle contient des hormones qui stimulent la production de lait maternel. Ainsi, les femmes sujettes à un déficit peuvent combler les besoins de leurs bébés tant en quantité et qu’en qualité.
L’infusion préparée à partir de l’Urtica dioica convient pour un usage externe. Elle constitue un bain de bouche naturel, indiqué pour atténuer les saignements de gencives et autres problèmes bucco-dentaires (comme l’aphte). De plus, cette solution s’emploie en gargarisme pour soulager les maux de gorge.
L’infusion de grande ortie est conseillée pour les problèmes capillaires. Vaporisée sur le cuir chevelu, elle aide à combattre les pellicules, à réduire la sécrétion de sébum et à limiter la chute des cheveux.
Les feuilles de cette plante, fraîches ou infusées, permettent de traiter différentes affections de la peau :
En cas de blessures ou de plaies, leur effet astringent accélère la guérison des zones affectées et la cicatrisation. L’utilisation de la grande ortie favorise aussi l’hydratation et la restauration du pH au niveau du derme.
En application externe, la grande ortie est traditionnellement utilisée pour apaiser les douleurs articulaires et les rhumatismes. Elle constitue ainsi un traitement symptomatique, à compléter avec un traitement de fond.
L’Urtica dioica possède des formes galéniques spécialement conçues pour un usage externe. La pommade est prescrite pour apaiser les crises hémorroïdaires. La crème est appliquée en cas d’inflammations, d’éruptions cutanées ou de coupures superficielles.
La posologie des préparations à base de grande ortie dépend de leur forme et des besoins de chacun. Pour une cure de trois semaines par mois maximum, voici les dosages :
Pour éviter les problèmes de sommeil, il convient de ne pas consommer les préparations à base de feuilles fraîches le soir.
Bien que les parties aériennes soient les plus utilisées en phytothérapie, les racines aussi présentent des propriétés bénéfiques pour la santé.
Les racines séchées servent à la préparation d’infusion ou de décoction. La dose recommandée est de 0,3 g à 50 g par jour. La quantité à utiliser varie en fonction des affections à traiter et de leur intensité.
Les racines de la grande ortie contiennent des composés phénoliques divers. Elles sont constituées de stérols, des composés qui diminuent l’absorption du cholestérol dans les intestins, ainsi que de tanins. Ceux-ci sont connus pour leurs effets anti-inflammatoires, vasoprotecteurs et antiseptiques. Elles renferment une lectine atypique de type agglutinine. Cette molécule a la capacité d’apaiser les réactions auto-immunes. Elle présente également des propriétés insecticides et antifongiques. Cette action est d’autant plus renforcée par la présence de chitinase dans les racines de la grande ortie. Ensemble, ces deux substances empêchent le développement des champignons nuisibles.
Les racines de l’Urtica dioica sont composées de lignanes. Les propriétés de ces dernières sont similaires à celles des œstrogènes. Il s’agirait de la raison pour laquelle les racines d’ortie seraient efficaces contre l’hyperplasie bénigne de la prostate (difficulté urinaire). Cette hypothèse a été validée par Jean Bruneton, un spécialiste de la phytochimie, en 1998. Selon la Commission E allemande, ces parties de la plante aident à augmenter la production d’urine et le débit urinaire. Par ailleurs, l’agglutinine contenue dans les racines dénote un effet antiprolifératif sur les cellules cancéreuses de la prostate. Son action a été démontrée au cours d’analyses in vitro et in vivo. Les expériences réalisées par le docteur Antonella Di Sotto explicitent les propriétés antimutagènes de cette même molécule.
Bien qu’il ne soit pas courant d’utiliser les fleurs de la grande ortie, celles-ci possèdent des propriétés antifongiques et antibactériennes non négligeables. Pour pouvoir en profiter, la dose de l’extrait doit être comprise entre 25 et 100 μg/ml.
L’Urtica dioica ne constitue pas uniquement un remède naturel. Il est aussi apprécié par les animaux et par les plantes cultivées.
Riche en éléments nutritifs, la grande ortie est utilisée en alimentation animale. De plus, sa teneur en matières azotées totales est d’environ 20 % de la matière sèche. Elle peut atteindre 25 % si la plante est récoltée avant la période de floraison.
La fragilité de l’Urtica dioica ne lui permet pas d’être utilisée en pâturage. La plante fraîche étant piquante, elle est boudée par les animaux. Avant de la distribuer, elle doit subir un préfanage pour éliminer le pouvoir urticant des feuilles et des tiges. Le temps de séchage, variant de deux à sept jours, dépend de la teneur en eau de la plante à la récolte.
L’ortie peut être donnée sous forme de foin ou de granulés. Dans le second cas, elle est préalablement broyée puis modelée pour obtenir la forme recherchée. Cette plante entre aussi dans la composition de certains compléments alimentaires pour les animaux d’élevage.
Chez les volailles, la grande ortie favorise la prise de masse et contribue à enrichir le goût de la viande. Elle optimise et accélère la ponte, notamment à la sortie de l’hiver. Chez la vache laitière, cette plante influe de manière positive sur la quantité et la qualité du lait. Elle améliore le pelage des animaux et réduit les risques de maladies. En élevage de vers à soie, ses feuilles peuvent remplacer celles des mûriers.
Planter de l’U. dioica avec des plantes aromatiques permet d’augmenter la teneur en huiles essentielles de ces dernières. Par ailleurs, elle sert de fertilisant naturel. À cet effet, elle est réduite en cendres. Utilisée en paillage, cette plante participe à l’enrichissement du sol en matières minérales.
La grande ortie peut être transformée en purin grâce à un processus de fermentation qui dure pendant une dizaine de jours. Le produit obtenu est bénéfique pour la croissance des plantes. Sa richesse en minéraux essentiels, comme le fer, le potassium et l’azote, favorise leur fortification.
Le purin d’ortie peut encore être utilisé en mélange avec le compost. Il facilite la décomposition de ce dernier, optimisant ainsi la biodisponibilité des nutriments qui y sont contenus. Cet extrait fermenté a l’avantage d’inhiber le développement des insectes et des champignons dans le compost. Il se montre efficace pour la conservation des fruits.
L’utilisation de la grande ortie en phytothérapie est déconseillée aux femmes enceintes. Cette plante contiendrait des hormones à effet abortif. Elle est contre-indiquée chez les enfants de moins de 12 ans. Il en est de même pour les personnes dont la tension artérielle est basse et celles souffrant d’une insuffisance rénale ou d’insuffisance cardiaque. Dans ces différents cas, l’ortie tend à engendrer d’autres troubles et à interagir avec les traitements déjà prescrits.
Bien qu’elle puisse aider à apaiser les symptômes d’allergie, le pollen et les feuilles de la grande ortie peuvent provoquer des réactions allergiques ou d’hypersensibilité. Outre l’urticaire, les œdèmes et les démangeaisons, la plante peut induire une rhinoconjonctivite. Cette dernière est saisonnière et se produit essentiellement durant la période de pollinisation de l’Urtica dioica. Cette espèce végétale peut également causer une gastralgie (douleur importante au niveau de l’estomac) ou une oligurie (réduction anormale de la quantité d’urine sécrétée). Toutefois, le pouvoir allergène de la grande ortie est assez faible.
Si vous suivez un traitement médicamenteux anticoagulant, anti-inflammatoire, diurétique ou contre l’hypertension, la consommation d’ortie est à éviter. Présentant les mêmes effets que ces médicaments, cette association risque d’induire un surdosage. Pour plus de sécurité, le mieux serait de demander conseil à un spécialiste de la santé.
En cas de piqûres de grande ortie, il est courant d’utiliser le vinaigre pour apaiser l’urtication. Vous pouvez tamponner du jus de feuilles de cette même plante sur les zones touchées. Pour ce même effet, d’autres espèces végétales sont indiquées : les bardanes, les plantains, les amarantes et les chénopodes. Les deux premières plantes sont les plus réputées.