Grande aunée : étymologie, histoire, description, variétés, habitat et répartition, culture, composition, vertus, utilisations, effets indésirables et contre-indications

Histoire de la grande aunée

Inula est un mot grec signifiant « purger ». Cette plante a alors bénéficié de l’appellation Inula helenium en raison de ses propriétés médicinales. Par ailleurs, dans la religion chrétienne, elle est associée à la guérison des péchés. Cela est aussi dû à ses vertus thérapeutiques. 

La grande aunée est connue depuis l’Antiquité comme une plante comestible et médicinale. À l’époque, elle se faisait appeler « Helenion ». Elle servait surtout à soulager les troubles digestifs et à lutter contre la toux. Sa racine au goût amer était presque toujours utilisée dans les boissons digestives et les plats sucrés.

À l’époque médiévale, le végétal tenait une place importante dans l’Herbularius, aussi connu comme le « jardin des simples ». Ce dernier se compose de plantes utiles à l’apothicaire.

En usage interne, l’aunée était particulièrement utile pour soulager les affections pulmonaires. En application externe, elle aide à cicatriser les plaies. Cela lui a valu le nom de « Plante aux Escarres ». Elle contribuait également à accélérer la résorption des maladies de la peau telles que le psoriasis et l’eczéma.

Autrefois, la poudre et les conserves d’aunée étaient produites de la même manière que les roses de Provins. Sous ces formes, la plante représentait un des composants de l’opiat antiscorbutique. Ce dernier est une substance utilisée au XVIIIe siècle dans la pharmacopée maritime de l’occident. À Brest, l’hôpital royal de la marine cite l’inule aunée comme l’un des nombreux ingrédients de cet opiat.

Description du végétal de la grande aunée

La grande aunée est une plante vivace assez velue. Ses touffes peuvent parfois être importantes. Ses tiges érigées mesurent souvent 2 m de long. Le végétal présente des feuilles imposantes assez simples, alternes et de forme ovale. Celles de la partie supérieure sont sessiles et engainantes, tandis que celles de la partie opposée sont pétiolées. Elles possèdent toutes des dents fines et régulières.

Les fleurs de l’inule aunée se regroupent pour former un corymbe. Ce dernier se compose majoritairement de capitules jaunes d’assez grande taille (supérieure à 4 cm), mais la plante dispose aussi de capitules solitaires.

L’involucre comporte des bractées extérieures ovales qui ont tendance à se recourber et qui présentent une pointe à leur extrémité. Les fleurons périphériques se présentent comme de longues baguettes assez fines. Les fruits sont des akènes de couleur brune. La plante fleurit en été.

La grande aunée est hermaphrodite et fait l’objet d’une pollinisation entomogame ou autogame. Son mode de dissémination est anémochore.

Culture de la grande aunée

L’inule aunée est une plante rustique. Elle apprécie les milieux assez frais et humides. En outre, les sols riches et les zones potentiellement inondables sont les plus adaptés à sa culture. L’idéal est de l’associer à des crinums, des phormiums, des crocosmias et des kniphofias. En effet, ces plantes ont les mêmes exigences que celle-ci. En l’occurrence, il convient de placer la grande aunée au fond du massif. Cela évitera de cacher les autres plantes. Pour une belle composition, vous pouvez également y associer des plantes à grand feuillage.

Composition de la grande aunée

Les racines de cette plante possèdent une substance active. Il s’agit de l’inuline, aussi présente dans la bardane, la chicorée, le topinambour et le pissenlit. L’inule dispose notamment de propriétés prébiotiques. La grande aunée favorise alors la croissance de bonnes bactéries dans les intestins.

Vertus de la grande aunée

Le médecin et chirurgien militaire français Jean Valnet affirme que l’inule aunée figure parmi les plantes les plus précieuses qui soient. Il s’agit à la fois d’un antiseptique et d’un calmant. Elle contribue à assécher les voies respiratoires et à soulager les bronchites, l’asthme bronchique, la tuberculose pulmonaire et la toux. En revanche, ses effets sur l’asthme ordinaire sont limités.

La plante est tonique, diaphorétique, diurétique et emménagogue. Elle agit sur les néphrites et l’anémie, soulage les règles douloureuses et réduit la fatigue générale. Elle est également efficace dans le traitement des pertes blanches, des règles manquées, de la goutte, de la diarrhée et des parasites intestinaux. Par voie externe, la grande aunée peut atténuer les effets de la trachéite, des dermatoses, des ulcères, des prurits et des escarres.

Enfin, sa richesse en inuline la rend idéale pour les personnes souffrant de diabète. Cet élément aide, en effet, à contrôler la glycémie.

Usage médicinal

La grande aunée est relativement efficace contre les bronchites. Ainsi, par le passé, elle contribuait souvent à lutter contre la toux.

En phytothérapie, les racines de la plante sont utilisées pour soulager diverses inflammations des voies respiratoires. Dans ce contexte, elle est utilisée par voie interne.

Elle est nécessaire pour soutenir le traitement des dermatoses fongiques.

Une étude de criblage à haut débit, publiée le 21 avril 2020, relate également une découverte scientifique intéressante. Dans cette recherche, l’aunée est considérée comme une plante qui permettrait de produire un médicament pour traiter la COVID-19. Toutefois, aucune suite n’a été donnée à cette recherche à l’heure actuelle.

Dosage

Le dosage dépend de la forme d’usage de la plante et de l’affection à traiter. Il est possible d’utiliser la plante en interne et en externe.

En usage interne

Pour soulager la bronchite et la toux, vous pouvez utiliser l’aunée avec le millepertuis et le lierre terrestre. Préparez ensuite une potion avec les plantes séchées. Il convient d’utiliser des parts égales de chaque végétal dans la préparation et d’infuser le tout durant dix minutes. Prendre une cuillère à thé de potion et l’ajouter dans une tasse d’eau. La dose journalière est de trois tasses par jour, à prendre avant ou après les repas.

Pour obtenir une infusion efficace de grande aunée, il est important d’ajouter 50 g de plante dans un litre d’eau froide. Laisser frémir le mélange durant quinze minutes avant de boire. Prendre entre deux et six tasses par jour.

Cette plante peut également être prise en décoction, à raison d’une tasse avant chaque repas. Pour ce faire, utilisez 10 à 20 g de la plante par litre d’eau.

Sous forme de teinture mère, la dose à prendre est de 15 à 20 gouttes, quatre à cinq fois par jour.

La racine peut aussi s’utiliser fraîche, sèche ou réduite en poudre dans un liquide. Dans ce cas, vous pouvez ajouter 2 à 10 g à un bouillon ou à un jus.

L’extrait fluide, quant à lui, est à prendre entre 5 et 10 g par jour.

En usage externe

Une décoction d’aunée peut être préparée pour les maladies de peau et le prurit. Le dosage recommandé est de 30 g par litre d’eau. Le traitement consiste à laver la partie concernée avec une compresse imbibée de la préparation. Il faut répéter le procédé deux à trois fois par jour pour obtenir des résultats satisfaisants.