Caractéristiques du Ginseng
- Nom : Ginseng
- Règne : Plantae
- Sous-règne : Tracheobionta
- Division : Magnoliophyta
- Classe : Magnoliopsida
- Sous-Classe : –
- Ordre : Apiales
- Famille : Araliaceae
- Sous-Famille : –
- Genre : Panax
- Espèce : Panax ginseng
Connu sous le nom scientifique Panax ginseng, le ginseng appartient à la famille des Araliaceae et du genre Panax. Cette espèce est également appelée ginseng asiatique, chinois ou coréen. Cette plante vivace est originaire de l’Asie du Nord-Est. La composition de ses racines lui confère de nombreuses propriétés thérapeutiques, d’où sa prise recommandée en cas de diabète, de fatigue, etc. Toutefois, une posologie et des précautions d’emploi sont à respecter afin d’éviter les effets indésirables.
Étymologiquement, le mot « ginseng » vient du mandarin rénshēn. Ce terme est composé de rén signifiant « humain » et de shēn, qui veut dire « racine » ou « plante ». Cette plante aurait été nommée ainsi à cause de sa forme anthropomorphe.
L’espèce la plus connue est le ginseng coréen, autrement dit la plante essentiellement cultivée en Corée. Elle est aussi cultivée en Chine, d’où ses autres appellations « ginseng chinois » et « ginseng asiatique ». Toutefois, à la base, elle est originaire de l’Asie du Nord-Est, région regroupant le Japon, la Corée du Nord et la Corée du Sud.
D’un côté, des historiens attestent la présence du ginseng dans les Védas, textes sacrés indiens qui datent de plus de 5 000 ans. D’un autre côté, sa première consommation remonterait à plus de 4 000 ans en Chine.
Quoi qu’il en soit, cette plante marque les esprits par sa rareté. En effet, au moins six années sont nécessaires pour que son rhizome atteigne la maturité. La culture du ginseng coréen requiert beaucoup de soins et une période de jachère entre deux récoltes. Ainsi, elle se négociait tellement cher qu’elle était réservée à l’empereur chinois et à sa famille qui appartenaient à la dynastie Liang (502-557). Certains notables avaient également l’autorisation d’en consommer, à condition d’échanger un gramme de ginseng contre un gramme d’or. Devenir le fournisseur officiel de cette plante médicinale était devenu l’activité à mener à tout prix et à transmettre de père en fils. Des emplacements dans les sous-bois et les forêts devenaient des secrets de famille.
L’aventurier italien Marco Polo fut le premier Européen à avoir mentionné le ginseng dans son livre « Devisement du monde ». L’introduction de cette plante en Occident est ensuite marquée par deux évènements. Ces derniers ont d’ailleurs contribué à bâtir sa réputation. La première histoire remonte à l’an 1711. Elle raconte la prise de ginseng par le Père Jartoux, missionnaire jésuite en Chine, lorsqu’il était sur le point de mourir. Cette plante le guérit, si bien qu’il vanta ses vertus dans une lettre adressée à Louis XIV. La lettre ne lui a été remise que deux ans plus tard. Cela n’a pas empêché le fait qu’elle avait confirmé l’effet aphrodisiaque constaté par ce roi à la suite de l’usage du rhizome offert par le roi de la Thaïlande la même année. Simultanément, le ginseng commençait à être utilisé par les médecins hollandais. Il était tout de même interdit aux jeunes et « aux personnes de constitution chaude ».
Le ginseng asiatique figure sur la liste de la Pharmacopée de la médecine traditionnelle chinoise depuis au moins 2 000 ans. Il entra sur celle des plantes médicinales de la Pharmacopée française en 1818. En 1843, l’explorateur et botaniste allemand Carl Anton l’identifie clairement et lui attribue le nom scientifique Panax ginseng.
Le ginseng est une plante médicinale, dont la couleur varie entre le blanc et le jaune ambré. Son rhizome comporte deux à quatre racines secondaires qui sont rattachées à une racine principale. Cette structure rappelle l’apparence d’un être humain, notamment à un tronc accompagné de deux bras et de deux jambes. À maturité, la racine de cette plante peut mesurer jusqu’à 10 cm de long.
Le pédoncule du ginseng coréen est plus long que le pétiole. Les feuilles vert foncé sont palmatilobées, c’est-à-dire découpées en lobes réguliers et disposées tels les doigts d’une main ouverte. Elles sont lisses, épaisses, caduques et dotées de bords dentés. Le fruit est une baie rouge. Quant aux fleurs, elles sont blanches et groupées en ombelles.
Avant d’être utilisées, les racines de ginseng doivent être préparées. Deux types de cette plante médicinale sont alors à distinguer :
Le traitement de cette deuxième forme de ginseng permet aussi d’améliorer la conservation de ses éléments actifs.
Par ailleurs, cette plante comporte plusieurs principes actifs, dont les ginsénosides et les triterpénoïdes. Les premiers composés lui confèrent son pouvoir thérapeutique, tandis que les seconds lui donnent son odeur et sa saveur. On retrouve également des polysaccharides, des alcaloïdes, des glucosides et des acides phénoliques.
Ci-dessous les conditions environnementales à connaître ainsi que les étapes à suivre si vous souhaitez planter du ginseng.
Le ginseng a besoin d’un sol léger, légèrement acide, sableux, bien drainé et humifère. Dans son milieu naturel, il pousse à l’ombre des arbres dans des sous-bois. Il ne supporte ni les rayons directs du soleil ni les courants d’air. Une culture à l’ombre d’une haie ou d’un mur, dans un sous-bois et sur une pente lui convient parfaitement. Cette plante supporte les endroits dont la température descend jusqu’à -15 °C.
Le semis se déroule à la fin de l’automne ou au début de l’hiver. La plantation, quant à elle, est à effectuer à la fin de l’hiver, en automne ou au printemps.
La culture traditionnelle de cette plante dure entre six et huit ans. Cette durée est nécessaire pour pouvoir utiliser les racines à des fins thérapeutiques, car leur teneur en principes actifs sera optimale.
En pleine terre, la plantation doit suivre les étapes suivantes :
Si la plantation s’effectue en pot, il convient de choisir un récipient d’environ 40 cm de diamètre qui est percé au fond. Des billes d’argile sont à placer au fond du pot afin de faciliter le drainage. Puis, recouvrez-les avec un peu de terreau léger pour plantes d’intérieur, car il ne retient pas trop l’eau. Posez le plant au milieu et complétez avec le reste de terreau. Enfin, tassez comme il faut et arrosez régulièrement, mais modérément.
Aucun apport d’engrais n’est nécessaire. Toutefois, l’arrosage régulier, mais en petites quantités, est important. L’automne est la période de repos végétatif du ginseng. Ce dernier perd donc ses tiges et ses feuilles. Pendant ce temps, rentrez les pots ou protégez les plantations extérieures avec une bâche. En hiver, couvrez-les d’une bâche afin de diminuer l’humidité.
Le ginseng peut être victime de rhizoctone, de phytophthora ou encore de fonte des semis. Pour lutter contre ces champignons et cette maladie, il est conseillé de pulvériser une décoction de prêles ou de purin d’orties sur le sol.
Les limaces sont également friandes de cette plante. Si vous les détectez, enlevez-les et nettoyez la feuille, la tige ou la racine atteinte. Éloignez ces insectes en répandant autour de la plantation des morceaux de coquille d’œuf, de la cendre, de la sciure de bois ou du verre cassé.
La racine est la partie récoltée et consommée du ginseng. Il convient de procéder à sa récolte lorsque la plante dispose d’au moins quatre feuilles et que celles-ci deviennent jaunes. Il est conseillé de dégager délicatement et manuellement les racines à l’aide de petits outils de jardinage. Évitez de les écorcher. Vous pouvez enlever la terre en les passant simplement sous l’eau.
La racine du ginseng se conserve entière ou coupée en rondelles, selon vos envies. Si elle est fraîche, elle peut être gardée pendant une vingtaine de jours à 25 °C ou durant deux mois à 0 °C.
Cette plante médicinale a de nombreux effets sur le corps humain.
Il a un effet immunostimulant, c’est-à-dire qu’il peut stimuler et moduler le système de défense de l’organisme. Le ginsan, un des composés actifs du ginseng coréen, favoriserait la multiplication de certaines cellules du système immunitaire telles que les lymphocytes T et B.
L’OMS et la Commission E reconnaissent l’efficacité du Panax ginseng pour rétablir la capacité de concentration intellectuelle et de travail physique.
La médecine traditionnelle chinoise prévoit des préparations à base de ginseng qui sont destinées au traitement de diverses dysfonctions sexuelles. Une synthèse publiée en 2008 a révélé que le ginseng rouge est utile en cas de dysfonction érectile.
Le ginseng asiatique pourrait prévenir l’apparition du diabète et d’autres troubles liés à l’obésité. En effet, il aiderait à lutter contre les dysfonctionnements métaboliques à l’origine du diabète en améliorant la sensibilité de l’organisme à l’insuline.
Il est utilisé comme tonique naturel, car il améliore les performances intellectuelles et physiques. Il peut ainsi aider en cas de fatigue, de troubles de la concentration ou d’épuisement.
Les ginsénosides contenus dans cette plante ont un fort pouvoir antioxydant. Ces composés naturels aident à lutter contre le stress oxydatif. Ce type de stress induit des radicaux libres responsables du vieillissement cellulaire. Les principes actifs du ginseng protègent aussi des dommages causés par ces espèces réactives et s’opposent ainsi au vieillissement précoce de l’organisme.
Les saponines présentes dans le ginseng stimulent l’absorption et le transport des lipides, puis régulent leur métabolisme. Des études avancent que les composants de cette plante aident à réduire le taux de cholestérol et de triglycéride dans le sang.
Grâce à son effet antithrombotique, cette plante permet aussi de prendre en charge des maladies cardio-vasculaires et de lutter contre le syndrome métabolique.
Certains ginsénosides favorisent la guérison des plaies à travers la prolifération cellulaire au niveau de l’épiderme.
D’une manière générale, la posologie usuelle du ginseng se trouve entre 500 et 2 000 mg de poudre par jour. Toutefois, certains dosages peuvent être spécifiques, selon l’effet escompté. Pour stimuler le système immunitaire, il convient de prendre 100 à 200 mg d’extrait normalisé de cette plante, deux fois par jour.
En cas de fatigue intellectuelle et physique, une à trois prises journalières de 200 mg d’extrait normalisé sont conseillées. Cela est également valable pour favoriser la remise en forme en période de convalescence et pour stimuler la fonction sexuelle. Afin d’y parvenir, il est aussi possible de verser 5 à 10 ml par jour de teinture mère dans de l’eau. Une troisième méthode consiste à prendre 500 mg à 2 g de racines séchées présentées sous forme de capsules, trois fois par jour. Celles-ci peuvent aussi être prises en décoction. Il suffit de faire bouillir 1 à 2 g de racines séchées dans 150 ml d’eau pendant 10 à 15 min.
La prise de ginseng nécessite quelques gestes importants afin d’éviter l’apparition d’effets secondaires.
Il est recommandé de commencer par des prises de petites doses, puis d’augmenter progressivement les quantités selon les effets observés.
L’automédication en cas de diabète augmente le risque de survenue de graves problèmes tels que l’hypoglycémie. La surveillance étroite de sa glycémie et un suivi régulier par le médecin traitant sont de rigueur.
Comme les effets des espèces de ginseng (asiatique et américaine) sont différents, demandez l’aide d’un herboriste afin de connaître celle qui vous convient. Vous pouvez aussi vous rapprocher d’un naturopathe ou d’un professionnel de santé.
Selon la Commission E, la prise de ginseng asiatique est à éviter en cas d’hypertension artérielle.
Cette plante stimulerait la croissance tumorale des cancers hormonodépendants. Les personnes ayant souffert de ce genre de maladie ont ainsi intérêt à ne pas en prendre. Celles ayant un risque élevé de contracter ces cancers doivent également être prudentes.
Comme aucune étude n’a clairement démontré l’innocuité du ginseng pour les femmes enceintes et celles allaitantes, la prudence est de mise.
Le ginseng n’a aucun effet indésirable si les dosages recommandés sont respectés. À fortes doses, il augmente les risques de diarrhée, d’hypertension artérielle, de troubles du comportement…