Le ginkgo biloba possède plusieurs noms vernaculaires, dont « arbre à 40 écus » et « arbre à 100 écus ». Ces deux appellations ont chacune leur histoire. La première évoque le prix d’achat de chaque pied auprès d’un botaniste, selon l’histoire rapportée en 1788. La deuxième rappelle la couleur dorée des feuilles qui ressemblent à un tapis d’or au sol à l’automne.
Histoire
Cette unique représentante des Ginkgoaceae est originaire d’Asie dont l’apparition remonte à l’ère permienne. Le Permien correspond à une période géologique comprise entre -299 millions et -251 millions d’années. Le ginkgo biloba est une espèce survivante des glaciations quaternaires qui sont une série de 17 périodes glaciaires.
La longévité de l’arbre est d’au moins 3 000 ans, comme en témoigne l’individu situé dans le temple Dinlinsi. En outre, une centaine de spécimens retrouvés en Chine existent depuis au moins 1 000 ans.
Autour du XIIe siècle, le ginkgo biloba est introduit dans d’autres pays asiatiques comme la Corée et le Japon. Progressivement, ses vertus commencent à se répandre et les populations s’en servent pour traiter différentes maladies. Les Chinois l’utilisent dans les traitements de problèmes respiratoires. Ses usages médicinaux datent du XVIe siècle, notamment avec la parution du livre du naturaliste chinois Li Shizhen en 1596.
Les Japonais exploitent le ginkgo biloba pour soigner des difficultés digestives, outre sa considération comme symbole de maternité. À Awa, un village du Japon, les individus anciens incarnent le dieu des naissances, devant lesquels les femmes viennent prier. Les croyances vont plus loin, car les nourrices japonaises coupent les excroissances qui poussent sur les vieux troncs. Ces « tétines de ginkgo » sont utilisées comme porte-bonheur, car elles favoriseraient la lactation.
Les Européens doivent la découverte de l’arbre à 40 écus au botaniste allemand Engelbert Kaempfer. Il en rapporte après son séjour au Japon entre 1690 et 1692. En 1712, il le mentionne et le décrit dans son mémoire. Les premières plantations du ginkgo biloba en Europe remontent à 1730 à Utrecht, aux Pays-Bas, puis à Geetbets, en Belgique. Successivement, les autres pays emboîtent le pas avec des plantations en France, en Tchéquie, en Angleterre et en Autriche.
En 2000, les pays occidentaux s’intéressent à l’arbre et à ses propriétés sur la mémoire et la santé cognitive. Le début du XXe siècle est marqué par la hausse de popularité de cette espèce dans le monde, particulièrement en Occident. Dans le reste du monde, il séduit pour son feuillage, faisant une plante ornementale très prisée au XIXe siècle.
Description du gingko biloba
Le ginkgo biloba atteint 40 m de hauteur dans sa région d’origine : la Chine. Ailleurs, il mesure entre 20 et 30 m. Il est reconnaissable à ses feuilles palmiformes composées de deux lobes, avec un pétiole de 5 à 8 cm. Son long feuillage de 5 à 15 cm est constitué de trois ou quatre rameaux. Il s’agit d’un arbre à feuilles caduques et ne produit pas de fleurs, une de ses caractéristiques distinctives.