La charte émise pour le parc national du Mercantour a connu de multiples changements. Avant 2009, la cueillette de ces plantes est autorisée pour les habitants locaux, mais défendue pour les touristes. À partir de cette date et jusqu’en 2011, elle est totalement proscrite. En 2014, une nouvelle réglementation est appliquée : la récolte de génépis est possible à une faible quantité.

En Italie et en Suisse, la cueillette est entièrement interdite. Elle fait l’objet d’une législation particulière en Vallée d’Aoste.

Dans tous les cas, ces plantes alpines restent fragiles. Bien que dans certaines régions, elles ne soient pas protégées, il convient de ne ramasser qu’un nombre restreint de brins par personne. En effet, quelques-uns seront épargnés pour que la plante puisse se multiplier à nouveau. Durant la récolte, l’arrachage est également à éviter. La coupe, à l’aide d’un ciseau ou d’un couteau, est indiquée.

Culture du génépi

Pour se joindre aux efforts de protection de ces plantes, la culture des génépis est vivement recommandée.

Où le planter ?

Si cette espèce végétale nécessite un environnement à plus de 1 500 m d’altitude, un ombrage partiel peut convenir. Ce dernier permet de limiter les effets néfastes de la chaleur sur la plante. À cet effet, la présence d’un petit arbre caduc lui sera bénéfique. La culture de la plante exige un sol rocailleux. Elle se fait sur une butte pour éviter que la plante ne soit détrempée.

Comment le planter ?

Le génépi se multiplie par semis. Il se fait généralement au mois de mars, dans une caissette remplie de terreau et de sable. Bien avant la culture, les graines sont mises à basse température (environ 4 °C) pour faciliter la levée de la dormance. À leur plantation, elle ne doit pas être trop recouverte de terre. L’humidité du sol est aussi à maintenir. De plus, le contenant sera posé dans un endroit où la température n’excède pas les 15 °C.

Au stade de deux feuilles, les jeunes plants sont mis dans des godets remplis du même mélange que précédemment. Au printemps suivant, ils sont repiqués en pleine terre. Dans ce cadre, l’apport en fertilisants est interdit. En revanche, l’arrosage est systématique lorsque le sol devient sec.

Les armoises de montagne permettent l’élaboration d’un vin officinal. À cet effet, elles sont macérées dans du vin blanc. La quantité recommandée est d’un petit verre par jour.

Pour un usage externe, l’infusion sert à imbiber les compresses. Elle contribue à la guérison des plaies, des blessures, ainsi que des contusions. Par ailleurs, la plante peut être employée en cataplasme. Les brins frais sont alors broyés, puis appliqués sur les zones à soigner. Ils sont ensuite couverts à l’aide d’une compresse pour les maintenir en place. Le pansement est à faire deux fois par jour.

Le génépi, la liqueur

La liqueur de génépi est à base d’alcool. Elle peut être servie à table, avec un bon plat (à consommer avec modération). Cette boisson constitue aussi un remède courant en phytothérapie. Pour la préparer, on utilise une formule bien établie, régie par la loi des 40. Dans un litre d’alcool à 40°, 40 brins de plante sont macérés pendant 40 jours. Le tout est à tenir au sec et à l’abri de la lumière. Une fois le délai passé, la boisson est filtrée. Vous y ajoutez 40 morceaux de sucre. Si cela semble trop important, il est préconisé de réduire le nombre de sucres à 35 morceaux. La liqueur peut aussi être préparée avec un demi-litre d’alcool à 90°. Pour obtenir une boisson d’un litre, ajoutez de l’eau. Cela permet de réduire de moitié sa teneur en alcool. Elle se conserve dans un récipient en verre et au réfrigérateur avant d’être consommée.

Il existe une méthode plus rapide pour préparer la liqueur de génépi. Elle consiste à faire chauffer le mélange d’alcool et de brins dans une cocotte-minute. Aux premiers sifflements, cette dernière est mise hors du feu. Lorsque la préparation est refroidie, elle est de nouveau chauffée jusqu’à ce que la cocotte se remette à siffler. Après filtrage, l’eau et le sucre sont ajoutés à la préparation.

Antiseptique

L’utilisation des génépis par voie externe favorise la cicatrisation des plaies et la prévention des infections cutanées. Ils peuvent également servir pour les désinfecter.

Fébrifuge

En cas d’hyperthermie (élévation anormale de la température corporelle) due à la fièvre, l’administration de liqueur de plantes alpines provoque la sudation. Ce phénomène favorise la régulation de la température pour qu’elle revienne à la normale.

Antispasmodique

Antispasmodique, le génépi peut être utilisé pour atténuer les spasmes musculaires. Il est également indiqué en cas de crampes. Durant les menstruations, il régule le flux et la quantité de sang évacué.

Tonique

L’infusion à base de plantes alpines du genre Artemisia aide à combattre la fatigue. Elle est notamment prescrite pour apaiser les symptômes de l’asthénie. Pour les sportifs et les randonneurs en montagne enneigée, cette boisson aide à lutter contre le refroidissement. L’effet stimulant de ces végétaux est aussi bénéfique chez les personnes qui souffrent du mal des montagnes. Ce dernier se manifeste souvent par des maux de tête, des vertiges et des nausées.

Contre-indications et effets secondaires du génépi

Bien que le génépi contienne une myriade de substances bénéfiques pour la santé, il renferme aussi un composé toxique : la thuyone. Elle est commune à différentes espèces du genre Artemisia. Cette molécule agit particulièrement au niveau du système nerveux. De ce fait, la consommation de ces plantes est strictement interdite chez la femme enceinte et/ou allaitante. Elle est aussi proscrite chez les enfants.

Les génépis doivent être consommés avec modération pour éviter le surdosage. La cure ne devrait pas non plus être prolongé. Dans le cas contraire, des effets secondaires peuvent apparaître. Les plus courants sont les convulsions et les hallucinations.